Marc Levy - Mes amis, mes amours
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Épuisée de souffrance, elle s’assit à même le sol et attendit que la chimie opère.
Si Dieu ne voulait pas d’elle aujourd’hui, se dit-elle, son cœur s’apaiserait dans quelques minutes et tout irait bien ; elle avait encore tellement de choses à faire. Elle se promit d’accepter la prochaine invitation de John dans le Kent, enfin, s’il la renou-velait, elle avait dit non tant de fois. En dépit de sa pudeur, en dépit de ses refus, cet homme lui manquait. C’était fou d’ailleurs à quel point il lui manquait. Fallait-il donc que les gens s’éloignent pour que l’on se rende compte de la place qu’ils prenaient dans nos vies ? Chaque midi, John s’installait dans la salle, avait-il remarqué que son assiette était différente de celle des autres clients ?
Il devait bien l’avoir deviné, John était un homme discret, aussi pudique qu’elle, mais il était intuitif. Yvonne se réjouissait que Mathias ait repris sa librairie.
Quand John lui avait annoncé qu’il allait partir à la retraite, c’était elle qui avait parlé d’un successeur, pour que le travail de toute une vie ne disparaisse pas. Et puis, elle avait vu là une occasion parfaite pour Mathias de retrouver les siens ; alors, elle avait suggéré l’idée à Antoine, pour qu’elle fasse son chemin, pour qu’il se l’approprie, jusqu’à croire qu’elle venait de lui. Quand Valentine lui avait annoncé son envie de rentrer à Paris, elle en avait imaginé tout de suite les conséquences pour Emily.
Elle détestait l’ingérence, mais, cette fois, elle avait bien fait de se mêler un tout petit peu de la destinée de ceux qu’elle aimait. Il n’empêche que sans John rien n’était plus pareil. Un jour, c’était certain, elle lui parlerait.
Elle leva la tête. L’ampoule accrochée au plafond se mit à tourner, entraînant chaque objet de la pièce, comme dans un ballet. Les murs ondulaient, une force terrible pesait sur elle, la poussant en arrière. L’échelle lui échappait, elle inspira profondément et ferma les yeux avant que son corps ne bascule sur le côté. Sa tête se
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posa lentement sur la terre meuble. Elle entendit les battements de son cœur résonner dans ses tympans, et puis plus rien.
Elle portait une petite jupe à fleurs et un chemisier en coton. C’était le jour de ses sept ans, son père la tenait par la main. Pour lui faire plaisir, il avait acheté deux tickets au guichet de la grande roue en bois et quand le garde-corps s’était abaissé sur leur nacelle, elle s’était sentie plus heureuse que jamais. Tout en haut, son père avait tendu son doigt au loin. Ses mains étaient magnifiques. Caressant les toits de la ville d’un seul geste, il lui avait dit des mots magiques : « Désormais la vie t’appartient, rien ne te sera impossible, si tu le désires vraiment. » Elle était sa fierté, sa raison de vivre, la plus belle chose qu’il avait faite de sa vie d’homme. Et il lui fit promettre de ne pas le répéter à sa mère qui en serait peut-être un peu jalouse. Elle avait ri, car elle savait que son père aimait sa maman tout autan qu’elle. Au printemps suivant, par un matin d’hiver, elle avait couru derrière lui dans la rue. Deux hommes en costume sombre étaient venus le chercher à la maison. Ce n’est que le jour de ses dix ans que sa mère lui avait avoué la vérité. Son père n’était pas parti en voyage d’affaires. Il avait été arrêté par la milice française et il n’était jamais revenu.
Pendant les années d’Occupation, dans la soupente qui lui servait de chambre, la petite fille imaginait que son papa s’était évadé. Pendant que les sales types avaient le dos tourné, il avait défait ses liens, brisé la chaise sur laquelle on le torturait. Réu-nissant ses forces, il avait fui par les souterrains du commissariat et s’était éclipsé par une porte laissée ouverte. Après avoir rejoint la Résistance, il avait gagné l’Angleterre.
Et pendant qu’elle et sa mère se débrouillaient comme elles le pouvaient dans cette France triste, il travaillait auprès d’un général qui n’avait pas renoncé. Et tous les matins en se levant, elle imaginait son père rêvant de l’appeler. Mais dans le réduit où elle se cachait avec sa mère, il n’y avait pas de téléphone.
L’année de ses vingt ans, un officier de police vint sonner à sa porte. À cette époque, Yvonne vivait dans un studio au-dessus de la laverie qui l’employait. Les restes de son père avaient été retrouvés dans une fosse au milieu de la forêt de Ram-bouillet. Le jeune homme était sincèrement confus d’être porteur d’une si triste nouvelle, et plus encore de ce que le rapport d’autopsie confirme que les balles qui avaient servi à lui faire exploser le crâne sortaient du canon d’un pistolet français.
Yvonne, souriante, l’avait rassuré. Il s’était trompé, son père était probablement mort puisqu’elle n’avait pas de nouvelles de lui depuis la fin de la guerre, mais il était en-terré quelque part en Angleterre. Arrêté par la milice, il avait réussi à s’échapper, il avait rejoint Londres. Le policier prit son courage à deux mains. On avait retrouvé des papiers dans la poche du mort, et ceux-ci attestaient sans aucun doute de son identité.
Yvonne prit le portefeuille que l’inspecteur lui tendait. Elle ouvrit la carte jaunie, tachée de sang, caressa la photo, sans jamais se départir de son sourire. Et, refermant la porte, elle se contenta de dire d’une voix douce que son père avait dû les abandonner au cours de son évasion. Quelqu’un les avait dérobés, c’était aussi simple que cela.
Elle attendit le soir pour déplier la lettre cachée sous le rabat de cuir. Elle la lut, fit rouler dans ses doigts la petite clé d’une consigne que son père y avait jointe.
À la mort de son premier mari, Yvonne revendit la laverie qu’elle avait rachetée au prix d’heures de travail hebdomadaires qu’aucun membre de la section syndicale à laquelle elle appartenait n’aurait crues possibles. Elle embarqua à Calais sur un ferry
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qui traversait la Manche et arriva à Londres par une après-midi d’été, avec une valise pour tout bagage.
Elle se rendit devant la façade blanche d’un grand bâtiment dans le quartier de South Kensington. Agenouillée au pied d’un arbre qui ombrageait un rond-point, elle creusa un trou dans la terre avec ses mains. Elle y déposa une carte d’identité jaunie, tachée de sang séché, et murmura « On y est arrivés ».
Quand un policier lui demanda ce qu’elle faisait, elle se redressa et répondit en pleurant :
– Je suis venue rapporter ses papiers à mon père. Nous ne nous étions pas vus depuis la guerre.
Yvonne reprenait connaissance, elle se releva lentement. Son cœur avait retrouvé un rythme normal. Elle monta l’échelle de meunier et, en arrivant dans la salle, décida de changer de tablier. Alors qu’elle le nouait dans son dos, une jeune femme entra et vint s’installer au comptoir. Elle commanda un alcool, le plus fort qui soit. Yvonne inspecta son allure, lui servit un verre d’eau minérale et vint s’asseoir à côté d’elle.
Enya avait émigré l’an dernier. Elle avait trouvé un travail dans un bar de So-ho. La vie ici était si chère qu’elle avait dû partager un studio avec trois étudiants qui, comme elle, faisaient de petits boulots par-ci, par-là. Enya n’étudiait plus depuis longtemps.
Le restaurateur sud-africain qui l’employait ayant eu le mal du pays, il avait fermé boutique. Depuis, un travail dans une boulangerie le matin, un poste à la caisse d’un fast-food à l’heure du déjeuner et des distributions de prospectus en fin de journée lui avaient permis de vivre. Sans papiers, son lot était la précarité. En deux semaines, elle venait de perdre tous ses emplois. Elle demanda à Yvonne si elle n’avait rien pour elle, elle servait bien en salle et n’avait pas peur du travail.
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