Marc Levy - Sept jours pour une éternité…

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Sept jours pour une éternité…: краткое содержание, описание и аннотация

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Marc Levy, roi du best-seller depuis Et si c'était vrai…, est de retour avec Sept jours pour une éternité! San Francisco aujourd'hui. Lucas est le genre beau brun ténébreux un peu vénéneux sur les bords; Zofia est une belle plante ingénue à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession. À qui s'en remettre pour que ces deux-là se rencontrent? Au destin, forcément, qui s'en charge aux alentours de la quarantième page. Tous deux sont envoyés du ciel: Lucas est le délégué sur terre du diable, ici nommé le Président, et Zofia l'émissaire de Monsieur, c'est-à-dire Dieu en personne. Lucas et Zofia vont jouer sur le plan singulier la partie que le diable et Dieu jouent à l'échelle universelle. Le diable a plus d'un tour dans son sac et Dieu sait tout, par définition. Le seul impondérable c'est ce fichu Destin qui pousse page après page Lucas dans les bras de Zofia et fait croître entre eux un attachement très spécifique aux humains: l'amour.
Sur fond de péripéties policières et d'une intrigue pas tout à fait nécessaire mettant en scène des promoteurs immobiliers véreux (l'auteur était architecte avant d'être romancier à succès, peut-être y a-t-il ici un règlement de comptes par la bande), Marc Levy signe une fable moderne, bien troussée, sur l'amour. Joueur, il multiplie à loisir les métaphores et les situations cocasses entre les anges et les démons. Les droits de Et si c'était vrai… ont été achetés par Spielberg pour une adaptation hollywoodienne. Nous ne serions pas étonné que Sept jours pour une éternité trouve également preneur!

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Zofia cacha sa poitrine avec son avant-bras.

– De quoi parlais-tu, avant?

– Probablement de ce qui t'a fait sortir de la douche sans te rincer! dit-elle en agitant le journal.

– Comment l'article pourrait-il être déjà publié?

– Appareils numériques et Internet! Tu donnes une interview, quelques heures plus tard tu es sur la première page du journal et le lendemain tu sers à emballer le poisson!

Zofia voulut prendre le quotidien des mains de Mathilde, elle s'y opposa.

– N'y touche pas! Tu es trempée.

Mathilde se mit à lire à voix haute les premières lignes de l'article qui titrait sur deux colonnes «LA VRAIE ASCENSION DU GROUPE A amp;H»: un véritable panégyrique d'Ed Heurt où la journaliste encensait en trente lignes la carrière de celui qui avait incontestablement contribué au formidable essor économique de la région. Le texte concluait que la petite société des années 1950, devenue un gigantesque groupe, reposait aujourd'hui entièrement sur ses épaules.

Zofia finit par s'emparer du feuillet et acheva la lecture de la chronique chapeautée d'une petite photo en couleurs. Elle était signée Amy Stephen. Zofia replia le papier et ne put refréner un sourire.

– Elle est blonde! dit-elle.

– Vous allez vous revoir?

– J'ai accepté un déjeuner.

– Quand?

– Mardi.

– À quelle heure, mardi?.

Lucas devait passer la chercher vers midi, répondit Zofia. Mathilde pointa alors du doigt la porte de la salle de bains en hochant la tête.

– Dans deux heures donc!

– On est mardi? demanda Zofia en ramassant à la hâte ses affaires.

– C'est ce qui est écrit dans le journal!

Zofia ressortit du dressing quelques minutes plus tard. Elle était vêtue d'un jean et d'un pull à grosses mailles, elle se présenta devant son amie, en quête inavouée d'un éventuel compliment. Mathilde lui jeta un regard et replongea dans sa lecture.

– Qu'est-ce qui ne va pas? Les couleurs jurent? C'est ce jean, non? demanda Zofia.

– On en reparlera quand tu te seras rincé les cheveux, dit Mathilde en feuilletant les pages des programmes de télévision.

Zofia se contempla dans le miroir posé sur la cheminée. Elle ôta son chandail et retourna, les épaules basses, vers la salle de bains.

– C'est bien la première fois que je te vois te préoccuper de la façon dont tu es habillée… Essaie de me raconter qu'il ne te plaît pas, que ce n'est pas ton genre d'homme, qu'il est trop «grave»… juste pour voir comment tu le dirais! ajouta Mathilde.

Un petit grattement sur la porte précéda l'entrée de Reine. Elle avait les bras chargés d'un panier de legumes frais et d'une boîte en carton dont le joli ruban trahissait le contenu gourmand.

– On dirait que le temps n'arrive pas à décider de sa tenue aujourd'hui, dit-elle en rangeant les gâteaux sur une assiette.

– On dirait qu'il n'est pas le seul, renchérit Mathilde.

Reine se retourna quand Zofia sortit de la salle de bains, les cheveux très en volume cette fois. Elle acheva de boutonner son pantalon et d'ajuster les lacets de ses tennis.

– Tu sors? questionna Reine.

– J'ai un déjeuner, répondit Zofia en déposant un baiser sur sa joue.

– Je vais tenir compagnie à Mathilde. Si elle veut bien de moi! Et même si ça l'ennuie d'ailleurs parce que je m'ennuie encore plus qu'elle, toute seule en bas.

Une série de coups de klaxon retentit dans la rue.

Mathilde se pencha à la vitre.

– On est bien mardi! dit Mathilde.

– C'est lui? demanda Zofia, restant en retrait de la fenêtre.

– Non, c'est Federal Express! Ils livrent leurs colis en Porsche cabriolet maintenant. Depuis qu'ils ont recruté Tom Hanks, ils ne reculent plus devant rien!

La sonnette retentit deux fois. Zofia embrassa Reine et Mathilde, sortit de l'appartement et descendit rapidement l'escalier.

Installé au volant, Lucas releva sa paire de lunettes de soleil et lui adressa un généreux sourire. À peine Zofia avait-elle refermé sa portière que le coupé s'élançait à l'assaut des collines de Pacific Heights. La voiture entra dans Presidio Park, elle le traversa et s'engagea sur la bretelle qui conduisait au Golden Gate. De l'autre côté de la baie, les collines de Tiburon émergeaient péniblement de la brume.

– Je vous emmène déjeuner au bord de l'eau! hurla Lucas dans le vent. Les meilleurs crabes de la région! Vous aimez le crabe, n'est-ce pas?

Par politesse, Zofia acquiesça. L'avantage quand on ne se sustente pas, c'est que l'on peut choisir sans aucune difficulté ce que l'on ne va pas manger.

L'air était doux, l'asphalte défilait en un trait continu sous les roues de la voiture et la musique que jouait la radio était enchanteresse. L'instant présent ressemblait à s'y méprendre à un morceau de bonheur, qu'il ne restait plus qu'à partager. La voiture quitta la voie rapide pour une petite route, dont les lacets se déroulaient jusqu'au port de pêche de Sausalito. Lucas se rangea sur le parking face à la jetée. Il fit le tour du véhicule et ouvrit la portière de Zofia.

– Si vous voulez bien me suivre.

Il lui tendit le bras et l'aida à s'extraire de l'habitacle. Ils marchèrent sur le trottoir qui bordait la mer. De l'autre côté de la rue, un homme était tiré en laisse par un magnifique golden retriever au pelage couleur sable. En passant à leur hauteur, il regarda Zofia et s'encastra de plein fouet dans le réverbère.

Elle voulut traverser aussitôt pour lui porter assistance, mais Lucas la retint par le bras: ce genre de chien était spécialisé dans les sauvetages. Il l'entraîna à l'intérieur de l'établissement. L'hôtesse prit deux menus et les guida à une table en terrasse. Lucas invita Zofia à prendre place sur la banquette qui faisait face à la mer. Il commanda un vin blanc pétillant. Elle prit un bout de pain pour le lancer à une mouette perchée sur la balustrade qui la guettait du regard. L'oiseau attrapa le morceau au vol et s'élança vers le ciel, traversant la baie à grands coups d'aile.

À quelques kilomètres de là, sur l'autre rive, Jules arpentait les quais. Il s'approcha du bord et envoya d'un coup de pied sec un caillou ricocher par sept fois avant de le regarder sombrer. Il enfouit ses mains dans les poches de son vieux pantalon de tweed et regarda le trait de la berge opposée qui se découpait sur l'eau. Son air était aussi troublé que les flots, son humeur aussi houleuse. La voiture de l'inspecteur Pilguez qui quittait le Fisher's Deli et remontait sirène hurlante vers la ville le tira de ses pensées. Une rixe avait viré à l'émeute dans Chinatown, et toutes les unités étaient appelées en renfort. Jules fronça les yeux. Il grommela et retourna sous son arche. Assis sur une cagette en bois, il réfléchit: quelque chose le contrariait. Une feuille de journal qui volait dans le vent se posa dans une flaque, juste devant lui. Elle s'imbiba d'eau et, petit à petit, la photo de Lucas au verso apparut en transparence. Jules n'aimait pas du tout le frisson qui venait de lui parcourir l'échine.

*

La serveuse déposa sur la table une marmite fumante qui débordait de pinces de crabe. Lucas servit Zofia et jeta un bref coup d'œil aux plastrons qui accompagnaient le rince-doigts. Il lui en offrit un, qu'elle refusa, Lucas renonça également à s'en attacher un autour du cou.

– Je dois avouer que la bavette n'est pas un accessoire très seyant. Vous ne mangez pas? demanda-t-il.

– Je ne crois pas, non.

– Vous êtes végétarienne!

– L'idée de manger des animaux me semble toujours un peu bizarre.

– C'est dans l'ordre des choses, il n'y a rien de bizarre à cela.

– Un peu, quand même, si!

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