Marc Levy - Les enfants de la liberté

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- Oui, oui, c'était il y a moins de cinq minutes, je m'en souviens très bien !

- Eh bien là, c'en était trop. J'ai demandé pourquoi moi je ne pouvais pas participer à la réunion, papa a dit que j'étais trop jeune. Or, Rosine et moi on a le même âge. Alors j'ai décidé de prendre mon destin en mains et j'ai obéi à mon père pour la dernière fois. Quand Rosine est venue me rejoindre dans ma chambre, je ne dormais pas. Je l'avais attendue. Nous avons papoté toute la nuit. Je lui ai avoué que je voulais être comme elle, comme mes frères, et je l'ai suppliée de me faire rencontrer le commandant de la brigade. Elle a éclaté de rire et elle m'a dit que le commandant était sous mon toit, il dormait même dans le salon. Le commandant, c'était le copain de mon père qui était venu le voir un jour dans le jardin, le jour où maman avait pleuré.

Damira a marqué un temps, comme si elle voulait s'assurer que je la suivais bien dans son récit, or c'était parfaitement inutile, puisqu'à ce moment-là je l'aurais suivie n'importe où si elle me l'avait demandé, et probablement même si elle ne me l'avait pas demandé.

- Le lendemain je suis allée voir le commandant pendant que maman et papa étaient occupés. Il m'a écoutée et il m'a dit que dans la brigade, ils avaient besoin de tout le monde. Il a ajouté qu'au début on me confierait des tâches pas trop difficiles et qu'après on verrait. Voilà, tu sais tout. Bon, tu me donnes mon ordre de mission maintenant ?

- Et ton père, qu'est-ce qu'il a dit ?

- Les premiers temps il ne se doutait de rien, et puis il a fini par deviner. Je crois savoir qu'il est allé parler au commandant et qu'ils ont eu une sacrée engueulade, tous les deux. Papa a fait ça juste pour une question d'autorité paternelle, parce que je suis toujours dans la brigade. Depuis, on fait comme si de rien n'était, mais moi, je sens bien qu'on est encore plus proches, lui et moi. Bon, Jeannot, tu me files cet ordre de mission ? Il faut vraiment que je rentre.

- Damira?

- Oui?

- Je peux te confier un secret ?

Page 36

Levy Marc - les enfants de la liberté

- Je travaille dans le renseignement clandestin, Jeannot, alors s'il y a bien quelqu'un à qui on peut confier un secret, c'est moi !

- J'ai complètement oublié de quoi parlait l'ordre de mission...

Damira m'a regardé fixement et elle a esquissé un sourire étrange, comme si elle était à la fois amusée et terriblement en pétard contre moi.

- T'es vraiment trop con, Jeannot.

Ce n'était quand même pas ma faute si j'avais les mains moites depuis une heure, plus une goutte de salive dans la bouche et les genoux qui se chica-naient. Je me suis excusé du mieux que je le pouvais.

- Je suis certain que c'est passager mais là, j'ai comme une absence terrible.

- Bon, je rentre, a dit Damira ; toi, tu passes la nuit à retrouver la mémoire et demain matin au plus tard, je veux savoir de quoi il s'agissait. Bon sang, on fait la guerre, Jeannot, c'est sérieux !

Au cours du mois qui s'était écoulé, j'avais fait exploser un certain nombre de bombes, détruit des grues, un central téléphonique allemand et quelques-uns de ses occupants ; mes nuits étaient encore hantées par le cadavre d'un officier ennemi qui fixait une pissotière en ricanant, s'il y avait bien quelqu'un qui savait que ce que nous faisions était sérieux, c'était moi ; mais les troubles de mémoire, disons les troubles tout court, ça ne se contrôle pas comme ça. J'ai proposé à Damira de faire encore quelques pas avec elle, peut-être qu'en marchant, ça me reviendrait.

En repassant place Esquirol, c'est là que nos chemins devaient se séparer, Damira s'est plantée face à moi, l'air résolu.

- Écoute, Jeannot, les histoires entre garçons et filles c'est interdit chez nous, tu te souviens ?

- Mais tu disais que tu étais rebelle !

- Je ne te parle pas de mon père, crétin, mais de la brigade, c'est interdit et dangereux, alors on se voit dans le cadre de nos missions et on oublie le reste, d'accord ?

Et en plus elle était franche ! J'ai bafouillé que je comprenais très bien et que de toute façon, je n'entendais pas les choses autrement. Elle m'a dit que maintenant que tout était clair, j'allais peut-être retrouver la mémoire.

- Il faut que tu ailles te promener du côté de la rue Pharaon, on s'intéresse à un certain Mas, chef de la Milice, ai-je dit ; et je jure que ça m'est revenu comme ça, d'un seul trait !

- Qui sera à l'action ? a demandé Damira.

- Puisque c'est un milicien, il y a de grandes chances que ce soit Boris qui s'en occupe, mais rien d'officiel pour l'instant.

- C'est prévu pour quand ?

- La mi-août, je crois.

- Ça ne me laisse que quelques jours, c'est très court, je vais demander à Rosine de me donner un coup de main.

- Damira ?

- Oui?

- Si nous n'étions pas... enfin... s'il n'y avait pas les règles de sécurité ?

- Arrête, Jeannot, avec nos couleurs de cheveux identiques, on aurait l'air d'un frère et d'une sœur, et puis...

Damira n'a pas fini sa phrase, elle a hoché la tête et s'est éloignée. Je suis resté là, les bras ballants, Page 37

Levy Marc - les enfants de la liberté quand elle s'est retournée et est revenue vers moi.

- Tu as de très beaux yeux bleus, Jeannot, et ton regard de myope derrière tes verres de lunettes, c'est craquant pour une fille. Alors essaie de les sauver de cette guerre et je n'ai aucun doute que tu seras un homme heureux en amour. Bonne nuit, Jeannot.

- Bonne nuit, Damira.

En la quittant ce soir-là, je ne savais pas que Damira était follement amoureuse d'un copain qui s'appelait Marc. Ils se voyaient en cachette, il paraît même qu'ils allaient faire les musées ensemble. Marc était cultivé, il emmenait Damira visiter des églises et lui parlait peinture. En la quittant ce soir-là, je ne savais pas non plus que dans quelques mois Marc et Damira seraient arrêtés ensemble et Damira déportée au camp de concentration de Ravensbrûck.

9.

Damira allait se renseigner sur le milicien Mas.

Jan avait demandé simultanément à Catherine et à Marianne de filer Lespinasse. Aussi étrange que cela paraisse, Jan avait trouvé l'adresse dans l'annuaire.

Le substitut vivait dans une maison bourgeoise de la proche banlieue de Toulouse. Il y avait même une plaque en cuivre à son nom, apposée sur la porte du jardin. Nos deux copines en étaient stupéfaites, l'homme ne prenait aucune mesure de sécurité. Il entrait et sortait sans escorte, conduisait seul sa voiture, comme s'il ne se méfiait de rien. Pourtant, les quotidiens avaient relaté dans différents articles que c'était grâce à lui qu'un odieux terroriste avait été mis hors d'état de nuire. Même Radio Londres avait rapporté la responsabilité de Lespinasse dans l'exécution de Marcel. Pas un client dans les cafés, pas un ouvrier dans les usines, qui ne connaisse désormais son nom. Il fallait être sacrement abruti pour ne pas se douter un instant que la Résistance en avait après lui. À moins, comme le pensaient les deux filles après quelques jours de filature, que sa vanité, son arrogance, ne fussent telles qu'il lui semblait inconcevable que quelqu'un ose attenter à sa vie.

La planque n'était pas facile pour nos deux camarades. La rue était le plus souvent déserte, ce qui serait un avantage certain au moment de passer à l'action, mais une femme seule y était plus que repérable. Parfois cachées derrière un arbre, passant la plupart du temps leurs journées, comme toutes les filles du renseignement, à marcher, Catherine et Marianne espionnèrent une semaine durant.

L'affaire se compliquait d'autant que leur proie semblait n'avoir aucune régularité dans son emploi du temps. Il ne se déplaçait qu'à bord de sa Peugeot 202 noire, ce qui ne permettait pas de le suivre au-delà de la rue. Pas d'habitudes, sauf une, remarquée par les deux filles : tous les jours il quittait son domicile vers trois heures et demie de l'après-midi.

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