Marc Levy - Les enfants de la liberté
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Attablés devant une assiette de vesces, nous devions ressembler à deux jeunes amoureux, sauf que Damira n'était pas amoureuse de moi, et moi quand même déjà un peu entiché d'elle. Je la regardais comme si, après dix-huit années de vie passée dans la peau d'un type né avec une botte de Page 33
Levy Marc - les enfants de la liberté carottes sur la tête, je découvrais un être semblable, et du sexe opposé ; opposition qui pour une fois était une sacrée bonne nouvelle.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ? a demandé Damira.
- Pour rien !
- On nous surveille ?
- Non, non, absolument pas !
- Tu es certain ? Parce qu'à la façon dont tu me dévisageais, j'ai cru que tu me signalais un danger.
- Damira, je te promets que nous sommes en sécurité !
- Alors pourquoi as-tu le front qui perle ?
- Il fait une chaleur de bœuf dans cette salle.
- Je ne trouve pas.
- Tu es italienne et moi je suis de Paris, alors tu dois avoir plus l'habitude que moi.
- Tu veux que nous allions marcher ?
Damira m'aurait proposé d'aller me baigner dans le canal, j'aurais dit oui tout de suite. Elle n'avait pas fini sa phrase que j'étais déjà debout, déplaçant sa chaise pour l'aider à se lever.
- C'est bien, un homme galant, a-t-elle dit en souriant.
La température à l'intérieur de mon corps venait de grimper encore et, pour la première fois depuis le début de la guerre, on aurait pu croire que j'avais bonne mine, tant mes joues devaient être rouges.
Nous marchions tous les deux vers le canal où je m'imaginais en train de m'ébattre avec ma splendide rousse italienne dans de tendres jeux d'eau amoureux. Ce qui était totalement ridicule puisque se baigner entre deux grues et trois péniches chargées d'hydrocarbures n'a jamais rien eu de vraiment romantique. Cela étant, à ce moment-là, rien au monde n'aurait pu m'empêcher de rêver.
D'ailleurs, alors que nous traversions la place Esquirol, je posais mon Spitfire (dont le moteur m'avait lâché au cours d'un looping) dans un champ qui bordait le ravissant petit cottage que Damira et moi habitions en Angleterre depuis qu'elle était enceinte de notre second enfant (qui serait probablement aussi roux que notre fille aînée). Et, comble de bonheur, il était juste l'heure du thé. Damira venait à ma rencontre, cachant dans les poches de son tablier à carreaux verts et rouges quelques sablés chauds juste sortis du four. Tant pis, je m'occuperais de réparer mon avion après le goûter ; les gâteaux de Damira étaient exquis, elle avait dû se donner un mal fou à les préparer rien que pour moi. Pour une fois, je pouvais oublier un instant mon devoir d'officier et lui rendre hommage. Assise devant notre maison, Damira avait posé sa tête sur mon épaule et soupirait, comblée par ce moment de bonheur simple.
- Jeannot, je crois que tu t'es endormi.
- Comment ? ai-je dit en sursautant.
- Ta tête est sur mon épaule !
Rouge cramoisi, je me suis redressé. Spitfire, cottage, thé et gâteaux s'étaient évanouis et seuls restaient les reflets sombres du canal, et le banc où nous étions assis.
À la recherche désespérée d'un semblant de contenance, j'ai toussoté et, sans oser regarder ma voisine, j'ai tenté quand même de mieux la connaître.
- Comment es-tu entrée dans la brigade ?
- Tu ne devais pas me remettre un ordre de mission ? a répondu Damira aussi sec.
Page 34
Levy Marc - les enfants de la liberté
- Si, si, mais nous avons le temps, non ?
- Toi peut-être, mais pas moi.
- Réponds-moi et après, promis, nous parlons du boulot.
Damira a hésité un instant, elle a souri, et accepté de me répondre. Elle devait certainement savoir que j'avais un peu le béguin pour elle, les filles savent toujours ça, souvent même avant que nous le sachions nous-mêmes. Il n'y avait rien d'indélicat dans sa démarche, elle savait combien la solitude nous pesait à tous, peut-être à elle aussi, alors elle a juste accepté de me faire plaisir et de parler un peu.
Le soir était déjà là, mais la nuit serait encore longue à venir, nous avions quelques heures devant nous avant le couvre-feu. Deux gamins assis sur un banc, le long d'un canal, en pleine Occupation, il n'y avait aucun mal à profiter du temps qui passait. Qui aurait pu dire combien il nous en restait, à l'un comme à l'autre ?
- Je ne croyais pas que la guerre arriverait jusqu'à nous, a dit Damira. Elle est venue un soir par l'allée devant la maison : un monsieur marchait, habillé comme mon père, comme un ouvrier. Papa est allé à sa rencontre et pendant un bon moment ils ont parlé. Et puis le type est reparti. Papa est rentré dans la cuisine, il s'est entretenu avec maman.
Moi, j'ai bien vu qu'elle pleurait, elle lui a dit « On n'en a pas eu assez comme ça ? ». Elle a dit ça parce que son frère a été torturé en Italie par les Chemises noires. C'est le nom qu'on donne chez nous aux fascistes de Mussolini, comme la Milice ici.
Je n'avais pas pu passer mon bac pour les raisons que l'on connaît déjà, mais je savais très bien ce qu'étaient les Chemises noires. Néanmoins, j'ai préféré ne pas prendre le risque d'interrompre Damira.
- J'ai compris pourquoi ce type parlait avec mon père dans le jardin ; et papa, avec son sens de l'honneur, il n'attendait que cela. Je savais qu'il avait dit oui, pour lui, et pour mes frères aussi. Maman pleurait parce qu'on allait entrer dans la lutte. Moi j'étais fière et heureuse, mais on m'a envoyée dans ma chambre. Chez nous, les filles n'ont pas les mêmes droits que les garçons. Chez nous, il y a papa, mes crétins de frères et ensuite, et seulement ensuite, il y a maman et moi. Autant te dire que les garçons, je connais ça par cœur, j'en ai quatre à la maison.
Quand Damira a dit ça, j'ai repensé à mon comportement depuis que nous nous étions retrouvés attablés à L'Assiette aux Vesces et je me suis dit que la probabilité qu'elle n'ait pas détecté que j'avais bien plus qu'un sacré béguin pour elle devait se situer entre le zéro et le zéro pointé. Je n'ai pas imaginé l'interrompre, j'aurais été incapable d'articuler le moindre mot. Alors Damira a poursuivi.
- Moi, j'ai le caractère de mon père, pas celui de ma mère ; en plus je sais bien que mon père aime ça, que je lui ressemble. Je suis comme lui... une révoltée. Je n'accepte pas l'injustice. Maman a toujours voulu m'apprendre à me taire, papa c'est tout le contraire, il m'a toujours poussée à répondre, à ne pas me laisser faire, même s'il le fait surtout quand mes frères ne sont pas là, à cause de l'ordre établi dans la famille.
A quelques mètres de nous, une péniche lar-guait ses amarres ; Damira s'est tue, comme si les bateliers pouvaient nous entendre. C'était idiot à Page 35
Levy Marc - les enfants de la liberté cause du vent qui soufflait dans les grues, mais je l'ai laissé reprendre son souffle. Nous avons attendu qu'elle s'éloigne vers l'écluse, et Damira a continué.
- Tu connais Rosine ?
Rosine, italienne, léger accent chantant, voix provoquant des frissons incontrôlables, 1,70 mètre environ, brune aux yeux bleus, chevelure longue, au-delà du fantasme.
Par prudence, j'ai répondu timidement :
- Oui, je crois que nous nous sommes croisés une ou deux fois.
- Elle ne m'a jamais parlé de toi.
Ça ne m'étonnait pas trop, j'ai haussé les épaules. C'est généralement ce que l'on fait bêtement lorsque l'on est confronté à une fatalité.
- Pourquoi tu me parles de Rosine ?
- Parce que c'est grâce à elle que j'ai pu rejoindre la brigade, a poursuivi Damira. Un soir, il y avait une réunion à la maison, elle était là. Quand j'ai voulu qu'on aille se coucher, elle m'a répondu qu'elle n'était pas ici pour dormir, mais pour assister à la réunion. Je t'ai dit que j'avais horreur de l'injustice ?
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