Pierre Lemaître - Trois jours et une vie

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Trois jours et une vie: краткое содержание, описание и аннотация

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« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »
P.L. Le nouveau roman de Pierre Lemaître, Goncourt 2013.

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Lui-même resta longuement silencieux, il ne savait pas comment s’y prendre… Parce que la porte qui pouvait s’ouvrir à l’instant, il ignorait ce qu’il y avait derrière. Et il ne savait pas non plus s’il pourrait jamais la refermer. Il avait conservé entre les mains la fiche bristol de son patient. André.

— Il y a quelques années, ma mère est restée quelques jours dans le coma…, commença-t-il sans lever les yeux.

— Je m’en souviens, j’ai pris des nouvelles à cette époque, mais ça va mieux maintenant, je crois… ?

— Oui, bien… À l’hôpital, elle délirait… Elle appelait ses proches, mon père, moi… Je me demande…

— Oui ?

— Je me demande si elle ne vous a pas appelé, vous aussi. C’est Andréi, votre prénom, c’est ça ?

— Andréi, c’est mon nom de baptême. Ici, on dit André…

Antoine faisait peut-être fausse route mais maintenant qu’il avait cette question à l’esprit, il ne pouvait faire autrement que la poser :

— C’est aussi de cette manière que ma mère vous appelait ?

M. Kowalski fixait maintenant Antoine en fronçant les sourcils. Allait-il s’emporter, se lever et sortir, répondre… ?

Il questionna d’une voix douce :

— Où voulez-vous en venir, docteur Courtin ?

Antoine se leva, fit le tour de son bureau et vint s’asseoir à côté de M. Kowalski.

Il l’avait souvent rencontré, souvent regardé à cause de son étonnant physique qui avait toujours suscité, chez lui comme chez bien d’autres, un sentiment de gêne inexplicable, mais maintenant qu’il le détaillait, c’était étrange, il émanait de lui une puissance sereine, celle que l’on attribue volontiers à un père lorsqu’on est un jeune enfant.

Les idées bataillaient dans l’esprit d’Antoine au point qu’il ne savait plus comment avancer dans cette conversation.

Son interlocuteur, lui, ne semblait nullement gêné. Il donnait au contraire l’impression qu’il ne dirait jamais quelque chose qu’il désirait taire.

— Si vous ne voulez pas parler avec moi, dit Antoine, vous êtes libre de vous retirer, monsieur Kowalski, vous n’êtes tenu à rien.

M. Kowalski médita longuement sa décision.

— J’ai pris ma retraite le mois dernier, docteur. J’ai une petite maison dans le Sud…

Il émit un petit rire sec et bref.

— Je dis une maison, c’est pour faire joli, en fait, c’est une caravane, mais enfin… elle est à moi. C’est là que je vais me retirer. Je ne pense pas que nous nous reverrons, docteur. J’avais prévu de… Je n’imaginais pas que vous me demanderiez aujourd’hui, là, comme ça…

Les phrases qu’ils prononçaient étaient fragiles, tendues, elles auraient tenu sur un fil et semblaient prêtes à tomber, à se briser.

— Je vous parle de ma retraite pour dire… que le temps a passé maintenant, tout ça ne compte plus.

— Je comprends.

Antoine posa ses mains sur ses genoux et s’apprêta à se lever.

Mais il en fut empêché.

— J’ai été très intrigué, vous savez, reprit M. Kowalski, quand je vous ai aperçu ce jour de décembre…

Antoine s’arrêta un instant de respirer.

— Je roulais, je traversais la forêt à la lisière de Saint-Eustache, et d’un coup, là, dans mon rétroviseur, je vois ce garçon couper la route en courant, en se cachant, j’ai tout de suite su que c’était vous.

Antoine sentit monter en lui une panique comme il n’en avait plus connu depuis quatre ans qu’il croyait sa vie définitivement à l’abri. Au moment où son existence s’enfonçait dans la routine comme dans des sables mouvants, soudain, tout remontait, la mort de Rémi Desmedt, la traversée du bois de Saint-Eustache avec le corps de l’enfant mort sur les épaules, ses petites mains qui disparaissaient dans le gouffre sous le grand hêtre couché…

Il essuya d’un geste la transpiration sur son front.

Il se revoyait, au retour vers Beauval, blotti dans le fossé, guettant les voitures avant de traverser la route.

— Alors, je me suis arrêté un peu plus loin… Je me suis garé, je suis descendu et je suis allé voir ce qui se passait. Je me demandais si vous aviez besoin d’aide. Bien sûr, je ne vous ai pas trouvé, vous étiez déjà loin.

M. Kowalski était le seul témoin qui aurait pu, à l’époque, orienter l’enquête dans la direction d’Antoine ; il avait été arrêté lui-même, inquiété, jusqu’à la découverte du corps de Rémi, quatre ans plus tôt, et il avait été de nouveau interpellé et interrogé…

— Et vous…, commença Antoine.

— C’était pour votre mère, comprenez-vous. Je l’ai beaucoup aimée, vous savez. Elle aussi, je pense…

Il baissa la tête, son teint s’était cuivré sous l’effet d’une confidence dont il semblait saisir la banalité un peu vulgaire.

— Ça va vous sembler ridicule d’un vieil homme comme moi, mais… c’était une grande passion.

Non, Antoine ne trouvait pas cela ridicule, il avait eu aussi une grande passion dans sa vie.

— Je n’ai jamais voulu dire ce que je faisais ce jour-là parce que… nous étions ensemble, elle et moi. Dans cette voiture justement. Je ne voulais pas la compromettre… Elle souhaitait que notre relation reste cachée… Ce sont des choses qui se respectent.

Pour éloigner les soupçons, Mme Courtin s’était toujours montrée distante, sévère, proférant sur M. Kowalski des jugements définitifs qui se révélaient rétrospectivement d’une grande cruauté.

Antoine recollait avec peine les morceaux de tout cela. M. Kowalski s’arrête. Que dit-il à Mme Courtin ?

Dans la voiture elle se retourne, ne voit rien, se demande ce qu’il est parti faire, elle ne veut pas rester là, arrêtée au bord de la route, elle ne veut pas être vue par les gens…

M. Kowalski est descendu, il cherche Antoine, qu’il vient d’apercevoir affolé en train de courir vers Beauval, il ne le trouve pas, il renonce, remonte en voiture et redémarre…

Que se disent-ils ?

— Je ne lui ai rien dit. C’était un peu par réflexe, j’avais l’impression que… comment dire… que ce n’était pas bien.

Cette relation entre sa mère et cet homme plongeait Antoine dans un malaise qu’il parvenait difficilement à maîtriser. Non qu’elle fût scandaleuse en soi, bien sûr, on est toujours surpris et choqué qu’un de ses parents puisse avoir une vie sexuelle même quand on est médecin, alors, il y avait de cela, bien sûr, mais aussi quelque chose de plus diffus, de plus complexe, qui aurait nécessité du temps, de la réflexion, et qui reposait sur cette question : quand s’étaient-ils connus ?

Mme Courtin avait commencé à travailler chez M. Kowalski bien avant la naissance d’Antoine… Deux ans ? trois ans avant ? Le père d’Antoine était parti quand ? Les dates, les années, les images se mélangeaient, le sol se dérobait.

Antoine fut pris d’une brusque nausée.

Il se tourna vers M. Kowalski et s’aperçut qu’il s’était levé, qu’il était déjà à la porte.

— Tout cela n’a plus d’importance, docteur. On se pose beaucoup de questions, vous savez… Moi-même… Et puis un jour, on arrête.

C’est cet homme qui avait dû lui aussi tant souffrir, qui cherchait à cet instant les mots pour le rassurer.

Antoine tremblait comme s’il était sorti sans manteau un jour de neige.

— Et surtout, docteur, ne vous inquiétez pas…

Antoine ouvrit la bouche, mais M. Kowalski était déjà parti.

Deux jours plus tard, il reçut un petit colis qu’il ouvrit sur la table de son cabinet, juste avant de commencer ses consultations.

C’était sa montre. Avec son bracelet fluo vert.

Évidemment, elle était arrêtée.

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