Pierre Lemaître - Trois jours et une vie

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Trois jours et une vie: краткое содержание, описание и аннотация

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« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »
P.L. Le nouveau roman de Pierre Lemaître, Goncourt 2013.

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Prisonnier des bras puissants de cet homme, il eut envie de mourir.

Sur la commode, les photos de la famille étaient disposées dans des cadres disparates. L’un d’eux était vide, celui qui contenait le cliché remis aux gendarmes et qui avait été montré au journal télévisé, Rémi avec son T-shirt jaune, et sa mèche…

On n’avait pas écarté les autres cadres pour remplir l’espace vide. On attendait que la photo de Rémi reprenne sa place, que les choses rentrent enfin dans l’ordre.

9

Le jour semblait ne vouloir jamais se lever, la ville était surplombée par un ciel d’un blanc laiteux et uniforme. Les premiers arrivés trouvèrent M. Desmedt face à son jardin, sous la lumière de la marquise, chaussé de lourdes bottes, revêtu d’une parka beige, les poings serrés dans les poches. Il avait le visage fermé des mauvais jours.

Il y avait beaucoup plus d’hommes que de femmes, mais aussi quelques jeunes garçons, plus grands qu’Antoine, des seize, des dix-huit ans qu’il ne connaissait que vaguement.

Antoine n’avait pas fermé l’œil, il était vidé de toutes ses forces.

Dès qu’il vit, de sa fenêtre, le monde qui stationnait devant chez les Desmedt et s’apprêtait à partir en cortège vers la mairie, le courage lui manqua.

— Comment ça, tu ne viens pas ?

Mme Courtin était outrée. Comment serait-il jugé s’il n’y allait pas, que penserait-on de lui, d’elle, d’eux ? Ne serait-ce que pour Bernadette… Toute la ville allait y venir à cette battue, c’était un devoir !

— Les Mouchotte n’iront pas, eux ! dit Antoine.

L’argument était de mauvaise foi, il le sentait bien, nul ne haïssait les Desmedt plus que les Mouchotte, on se disait même parfois qu’il était heureux que leurs deux maisons soient séparées par celle des Courtin, faute de quoi les deux hommes se seraient étripés depuis longtemps.

— Enfin, dit Mme Courtin, tu sais bien que…

Pour couper court, Antoine céda et descendit.

Il serra quelques mains et tâcha de rester le plus loin possible de la famille Desmedt qui, de toute manière, était très entourée. Valentine portait encore son jean rouge mais, à cause de la lumière de ce matin triste, sa couleur semblait passée et la jeune fille elle-même, noyée dans la petite foule, paraissait plus âgée, déplacée, secondaire.

On partit en procession vers le lieu du rassemblement.

Autant, à hauteur du couple Desmedt on observait un silence respectueux, autant, plus loin, les rumeurs et les commentaires allaient bon train. D’abord, cet étang… Tout de même, il y a des années qu’on parle d’en sécuriser l’accès, mais la mairie ne fait rien.

Et puis cette battue, était-ce une initiative de la mairie ou de la préfecture ?

L’exaspération villageoise qui transpirait depuis deux jours trouvait dans cette circonstance exceptionnelle une voie nouvelle d’expression, on se plaignait de la mairie, autant dire du maire, autant dire du patron de l’entreprise Weiser. Il y avait, dans cette irritation confuse, toute l’animosité que la menace sociale faisait peser depuis longtemps sur la collectivité et qui, à défaut de savoir s’exprimer ouvertement, se reportait sur cet événement.

La Sécurité civile avait installé deux grandes tentes blanches devant l’hôtel de ville, il y avait les pompiers et les gendarmes. Bah, où sont les chiens ? interrogea quelqu’un. Mme Courtin discutait avec l’épicière. Antoine tentait d’écouter, mais il n’entendait pas ; il se faisait dans son crâne un roulement grave, une vibration continue, les sons lui parvenaient ouatés, il attrapait une syllabe ici, un bout de phrase ailleurs, hé Antoine ! Il se retourna. C’était Théo.

— T’as pas le droit d’être là !

Antoine ouvrit la bouche et pourquoi il… Le fils du maire bombait le torse, très heureux d’annoncer la mauvaise nouvelle.

— Il faut être majeur pour participer ! dit-il comme s’il n’était pas lui-même concerné par cette restriction.

Mme Courtin se retourna vivement vers eux.

— C’est vrai, ça ?

Le gendarme arriva, celui qui avait interrogé Antoine la veille.

— Il faut avoir au moins seize ans…

Il regarda les deux garçons avec un demi-sourire et enchaîna :

— C’est bien de vouloir participer, mais…

La foule s’agrandissait sans arrêt de nouveaux venus. On se serrait la main, on prenait des mines modestes, mais résolues. Le maire s’entretenait avec des gens de la Sécurité civile, des gendarmes. On avait déplié des cartes d’état-major. Un camion arriva avec quatre chiens qui tiraient sur leur laisse. Ah quand même ! dit quelqu’un.

Il fallut un long moment pour constituer les groupes, placés chacun sous l’autorité d’un gendarme ou d’un pompier. Les consignes étaient énoncées avec clarté et fermeté. Les hommes, bonnet ou capuche sur la tête, faisaient des signes affirmatifs.

Antoine compta une dizaine de groupes de huit personnes.

La télévision arriva, créant son effet. Un cameraman balaya une foule de gens soucieux de se montrer disciplinés, participatifs et responsables. La journaliste avait l’embarras du choix, tout le monde avait quelque chose à dire. Une femme, qu’Antoine n’avait jamais vue, exprimait à quel point elle était bouleversée, elle serrait ses poings sur sa poitrine, on aurait juré qu’elle était la mère du petit disparu. Pendant qu’elle s’expliquait sur ses émotions, la journaliste se mettait sur la pointe des pieds, cherchant désespérément les parents. Quand elle les trouva, elle ne laissa même pas la femme terminer sa phrase, elle joua des coudes, suivie du cameraman, tous deux zigzaguant dans la foule. Ils arrivèrent enfin près de la tente blanche.

Lorsque Mme Desmedt les vit, elle se mit à pleurer. Le cameraman épaula rapidement.

Les images qui furent prises à cet instant-là allaient faire le tour de la France en moins de deux heures.

Le désarroi de Mme Desmedt, ce qu’elle prononça vous arrachaient le cœur. Rendez-le-moi. Trois mots à peine audibles.

Rendez-le-moi.

Prononcés d’une voix brisée, vibrante.

L’entourage en fut tellement bouleversé que le silence gagna peu à peu la foule, provoquant un recueillement involontaire qu’on craignit prophétique.

Le jeune gendarme, muni d’un porte-voix, monta sur le perron de l’hôtel de ville, tandis que des agents avec brassard distribuaient un tract.

— Je vous remercie d’avoir répondu présent, surtout un jour comme celui-ci…

Chacun se rengorgea discrètement avec le sentiment d’être doublement serviable et généreux.

— Nous vous demandons de lire très attentivement les consignes écrites qui vous sont distribuées. Ne pressez pas la marche, restez concentrés sur ce que vous voyez. Il est impératif que chaque mètre carré que nous aurons foulé puisse être définitivement exclu de nos recherches. Est-ce que je me fais bien comprendre ?

Il y eut un brouhaha d’approbation.

Pendant ce discours, Antoine avait été distrait par l’arrivée du curé et de Mme Antonetti venus en voisins.

— Neuf groupes sont formés. Quatre partiront avec les maîtres-chiens du côté de l’étang, trois autres se rendront aux abords ouest de la forêt domaniale, deux groupes enfin en direction de Saint-Eustache.

Antoine se figea. C’était fini. Il en fut libéré.

Maintenant il savait ce qui allait se passer, il savait ce qu’il allait faire. D’une certaine manière, les choses étaient plus simples.

— Après la pause du déjeuner, nous modifierons la destination des différents groupes en fonction des avancées de la matinée. Si les recherches d’aujourd’hui ne donnent pas de résultat, vous serez de nouveau sollicités demain.

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