Pierre Lemaître - Trois jours et une vie

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Trois jours et une vie: краткое содержание, описание и аннотация

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« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »
P.L. Le nouveau roman de Pierre Lemaître, Goncourt 2013.

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… un ange est venu dire à des bergers : « Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur. Il est le Messie, le Seigneur. »

Le jeune prêtre qui pensait tenir son assemblée bien en main entama son homélie d’une voix grave, responsable, porté par la volonté divine qu’il était chargé de transmettre.

Il savait, évidemment, ce qui se passait à Beauval depuis la veille (il était réputé être l’homme le mieux informé du canton), il connaissait le petit Rémi qui accompagnait sa mère à la messe dominicale (le mari, on le voyait plus rarement). En cette soirée de Noël, il le considérait sans doute comme une sorte d’angelot. Il fixait, dans les premiers rangs, les parents et autour d’eux des visages graves et douloureux, comme si, par capillarité, leur chagrin gagnait l’assistance tout entière. Il fut ébranlé par ce constat : rien ne se lisait de la joie que l’arrivée de Jésus était censée provoquer en eux.

C’était clair, aveuglés par l’actualité éprouvante, les fidèles ne comprenaient pas le sens de ce qu’ils vivaient. Il observa un long silence.

— La vie nous met constamment à l’épreuve…, reprit-il enfin.

Sa voix soudain était forte et claire. Elle résonnait dans l’église avec un effet d’écho qu’il accentuait en traînant légèrement sur les dernières syllabes.

— Mais souvenez-vous : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience… » La patience ! Attendez, et vous verrez !

À en juger par les mines de ses ouailles, le message n’était pas encore passé. Il fallait expliquer. Alors, le jeune curé se lança, vibrant de détermination ; il y avait, chez cet abbé de campagne, un missionnaire qui ne demandait qu’à éclore.

— Mes très chers frères, je sais votre douleur. Je la partage. Et je souffre avec vous.

C’était plus clair, les regards montraient que ce langage-là rencontrait un écho. Il en fut encouragé.

— Mais la souffrance n’est pas un accident… Qu’est-ce que la souffrance ? C’est le plus merveilleux instrument de Dieu, car il sert à nous rapprocher de Lui et de Sa perfection.

Il avait admirablement modulé son « merveilleux ». Il était lancé, il avait abandonné le discours longuement préparé dans le but de le répéter dans toutes les églises du diocèse. Sa foi maintenant parlait pour lui. Dieu le guidait. Jamais encore il ne s’était senti investi d’une plus haute mission.

— Oui ! Car la souffrance, la douleur et le chagrin sont notre pénitence…

Il laissa filer un silence, posa les coudes sur son pupitre, se pencha vers l’assemblée et poursuivit d’une voix douce :

— Et à quoi sert la pénitence ?

Cette question fut suivie d’un long silence. Personne n’aurait été surpris de voir une main se lever, comme à l’école. Le curé se redressa, brandit soudain l’index vers le ciel et lança d’une voix sans appel :

— À triompher du mal qui existe en chacun de nous ! Dieu nous offre les épreuves pour nous permettre de Lui montrer la profondeur de notre foi !

Il se tourna et articula quelques mots silencieux à destination de Mme Kernevel, qui répondit par un grand signe de tête.

L’orgue retentit aussitôt, suivi de la voix claironnante de M. Mouchotte. Le chœur attrapa le chant d’action de grâces en cours de route :

Notre Dieu fait toujours ce qui est bon pour l’homme,

Alléluia, bénissons-le !

Il engendre le corps des enfants de sa grâce,

Alléluia, bénissons-le !

Pour lui rendre l’amour dont il aime ce monde…

Les fidèles, un à un, rejoignirent le chœur. Il était difficile de savoir si le chant exerçait sur eux une fonction consolatrice, cicatrisante ou s’il n’était que l’expression observable de leur obéissance, mais le curé était heureux, il avait fait ce qu’il fallait.

Après l’envoi et la dernière prière, on le vit déplier un papier comme il le faisait ordinairement pour les annonces paroissiales.

— Pour tenter de retrouver notre cher petit Rémi Desmedt, une battue aura lieu demain matin. La gendarmerie appelle à y participer tous les bénévoles qui le pourront. Le rendez-vous est fixé devant la mairie à 9 heures.

Antoine fut assommé par cette annonce.

On allait ratisser le bois, on allait trouver Rémi. Cette fois, impossible d’y échapper.

L’information avait aussi produit son effet sur les fidèles, un brouhaha se fit, que le jeune prêtre calma d’un geste autoritaire.

Puis il se lança dans la bénédiction, il devait filer vers Montjoue, il n’était pas en avance.

8

À la sortie de l’église, les hommes posaient une main sur l’épaule de M. Desmedt et lui glissaient des mots empruntés. Bernadette était partie droit devant elle sans regarder personne. Quant à Valentine, leur fille, elle restait debout sur le trottoir d’en face, on se demandait ce qu’elle attendait. Les mains dans les poches de son blouson, elle regardait la foule quitter l’église avec une indifférence étudiée.

Antoine, lui, avait mal au ventre, il avait peur, il n’avait personne à qui parler, il se sentait effroyablement seul. Il n’avait pas traîné pour rentrer. Il s’était faufilé à travers les groupes.

Théo, entouré de sa cour habituelle, laissait encore filtrer quelques indiscrétions qui faisaient, autour de lui, écarquiller les yeux. Antoine poursuivit son chemin d’un pas pressé. Entre Théo et lui, l’inimitié se ressentait jusque dans l’air qui les enveloppait. Quand Antoine serait enfin confondu, Théo serait le roi du collège, de la ville, plus personne, jamais, ne pourrait discuter son autorité.

Antoine se sentait battu, écrasé, laminé.

Devant la porte du jardin, il se retourna et aperçut, loin derrière, sa mère qui avait pris le bras de Bernadette. Elles marchaient lentement.

La vision de ces deux silhouettes douloureuses lui fit un effet dévastateur : côte à côte Mme Desmedt, pleurant son fils assassiné, et Mme Courtin, la mère de l’assassin…

Antoine poussa la porte.

La maison était remplie de l’odeur de la volaille que sa mère avait glissée dans le four en partant. Au pied du sapin, il y avait quelques paquets qu’elle s’ingéniait toujours à déposer sans qu’il le remarque. Il n’alluma pas. La pièce resta seulement éclairée par la guirlande électrique intermittente. Il avait le cœur lourd.

Après l’épreuve de la messe, la perspective du réveillon maternel le terrassait.

Peu de choses échappaient à la manie de Mme Courtin de ritualiser tous les événements de la vie quotidienne et la soirée de Noël se déroulait de la même manière exactement chaque année. Ce qui, longtemps, avait été pour Antoine une joie sincère et naïve était devenu, au fil des années, une formalité, puis un pensum. Il faut dire, c’était terriblement long. On regardait le programme sur la Une, on dînait à 22 h 30, les cadeaux à minuit… Mme Courtin n’avait jamais fait la différence entre le réveillon de Noël et celui du jour de l’an, elle les organisait sur le même modèle, aux cadeaux près.

Antoine monta dans sa chambre chercher ce qu’il avait acheté pour sa mère. Ça aussi, c’était une sacrée tâche, de lui trouver chaque année quelque chose de différent. Il sortit de son armoire un paquet, il n’arrivait pas à se rappeler ce que c’était. L’étiquette dorée collée dans le coin indiquait « Tabac Loto Cadeaux — 11, rue Joseph-Merlin », c’était le magasin de M. Lemercier, il y avait une vitrine, à gauche en entrant, avec des couteaux, des réveils, des napperons, des carnets… Mais Antoine ne parvenait pas à se souvenir de ce qu’il y avait acheté cette année.

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