Pierre Lemaître - Trois jours et une vie

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Trois jours et une vie: краткое содержание, описание и аннотация

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« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »
P.L. Le nouveau roman de Pierre Lemaître, Goncourt 2013.

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— C’est quoi ? répéta-t-elle.

— C’est… pour jouer, articula Antoine.

Elle sourit et le fixa, sans cesser de manipuler le joy-stick.

— Ah, pour jouer…

Antoine approuva vaguement, puis il détala, grimpa l’escalier à toute vitesse, entra dans sa chambre, prit une large respiration, son cœur cognait à une vitesse folle. Il chercha ce qu’il était venu faire. Ah oui, ses chaussures. Il s’assit sur son lit.

L’épuisement s’empara de lui une nouvelle fois, il ne put résister à la tentation de s’allonger, de fermer les yeux.

Il revoyait la main de Valentine, il sentait encore sa présence magnétique. Il était saisi d’un trouble si intense et douloureux qu’il retrouva sa hâte.

Hâte de se faire prendre, d’être arrêté.

Hâte d’avouer. D’être enfin débarrassé. De pouvoir dormir, dormir.

Les effrayantes conséquences de ses aveux s’estompaient de plus en plus face à l’impossibilité de vivre ainsi, dans cette terreur, avec ces images. Dès qu’il fermait les yeux, comme maintenant, Rémi lui apparaissait.

Toujours la même image.

Le petit garçon allongé dans le trou noir qui lui tendait les mains…

Antoine !

Ou alors il ne restait plus que la main qui tentait de s’agripper et la voix de Rémi qui s’éloignait, qui semblait fondre.

Antoine !

— Déjà couché ?

Antoine se redressa comme s’il avait reçu une décharge électrique.

Valentine se tenait dans l’encadrement de la porte, elle avait retiré son blouson, l’avait jeté négligemment sur son épaule et le retenait de son index replié.

Elle examina la chambre avec une curiosité qui n’avait rien à voir avec de la curiosité et s’avança de quelques pas, d’une démarche fluide et dansante qu’Antoine ne lui connaissait pas. Le parfum qu’il avait perçu tout à l’heure envahissait tout l’espace.

Valentine ne le regardait pas. Elle déambulait lentement dans la chambre, comme une visiteuse de musée distraite et indifférente.

Antoine avait très chaud et cherchait une contenance. Il se pencha, attrapa ses chaussures et commença à en nouer les lacets, le front bas, le regard rivé au sol.

Il sentit Valentine s’approcher, entrer dans son champ de vision pourtant fermé autant qu’il était possible. Elle se planta devant lui, les jambes légèrement écartées ; il ne voyait que ses tennis blanches, le bas de son pantalon rouge légèrement mouillé. S’il avait levé la tête, il aurait eu le regard au niveau de sa ceinture.

Il poursuivit sa tâche, mais ses mains, tremblantes, ne lui obéissaient plus, une érection presque douloureuse l’avait saisi. Valentine, elle, ne bougeait pas. Elle semblait attendre avec patience qu’il en ait enfin terminé. Alors d’un bond, Antoine se leva, la contourna pour éviter de la toucher, mais il lui restait si peu d’espace qu’il perdit l’équilibre et chuta sur son lit. Il se retourna avec la vivacité d’un poisson hors de l’eau pour que la jeune fille ne voie pas la protubérance qui gonflait son pantalon. Il se releva, déjà il était à la porte…

Valentine ne s’était pas retournée. Son blouson était tombé au sol. Il la voyait de dos.

Bien campée sur ses jambes, face au lit, elle croisa les bras devant elle et enveloppa ses épaules. Antoine remarqua ses doigts au vernis rose bonbon. Il ne put empêcher son regard de se river à ses fesses si rondes, d’apparence si ferme, sur ses hanches étroites et sur la bretelle de son soutien-gorge qui faisait légèrement saillie au milieu de son dos.

Il fut saisi d’un malaise. Il était incapable de savoir s’il commençait à perdre l’équilibre ou si Valentine était en train de vaciller, si elle remuait insensiblement le bassin, dans une danse immobile, silencieuse et lascive.

Antoine s’appuya sur le chambranle de la porte. Il lui fallait de l’air. Sortir. Tout de suite.

Il dévala l’escalier quatre à quatre, se précipita vers l’évier de la cuisine, ouvrit en grand le robinet, plongea le visage entre ses mains. Puis il s’ébroua. Attrapa le torchon, s’essuya.

Lorsqu’il le reposa, il aperçut brièvement la silhouette de Valentine qui traversait le couloir et se dirigeait vers la porte. L’air du dehors pénétra dans la pièce ; Antoine courut. Valentine était déjà dans la rue et marchait d’un pas ferme, sans précipitation. Elle passa dans le jardin de ses parents qu’elle traversa avec indifférence et elle entra dans la maison sans se préoccuper de refermer la porte tant elle était certaine qu’Antoine courait derrière elle.

Avant qu’il s’en rende compte, il était chez les Desmedt.

L’odeur propre à cette maison lui sauta au visage. Il ne l’avait jamais aimée, c’était un mélange de chou, de transpiration, d’encaustique…

Antoine fit un pas et stoppa net.

Face à lui, assis à l’extrémité de la longue table du salon, M. Desmedt le fixait.

Il eut soudain la certitude que Valentine était en fait venue le chercher dans le seul but de le conduire là, devant son père.

La jeune fille faisait mine de traîner dans la pièce, ouvrant négligemment le programme TV, passant un index distrait sur l’angle de la commode. Puis elle dévisagea Antoine. Ce n’était plus la même personne. L’adolescente frivole venait d’être rattrapée par l’ombre de son petit frère qui flottait dans la pièce comme une menace. Elle se détourna brusquement puis monta l’escalier et disparut sans un geste, sans un regard.

— Sont là-haut, dit M. Desmedt d’une voix caverneuse.

D’un mouvement de tête, il indiqua l’étage d’où arrivaient des chuchotements indistincts. Le salon n’était éclairé que par l’ampoule de la cuisine et la guirlande du sapin, la même exactement que celle des Courtin. Achetée sans doute au même magasin.

Antoine était paralysé. M. Desmedt avait devant lui son verre vide et une bouteille de vin. Il avait baissé les yeux d’un air pensif. Il demeura ainsi un long moment puis sembla se souvenir tout à coup qu’il n’était pas seul. Il désigna la chaise à côté de lui. Antoine eut peur qu’il se lève et vienne le chercher à la porte pour le forcer à s’asseoir. Il s’avança timidement. Plus il approchait, plus il le voyait de près, plus cet homme massif et brutal lui faisait peur.

— Assieds-toi…

La chaise qu’Antoine recula fit un bruit de craie sur un tableau noir. M. Desmedt le considéra un long moment.

— Tu le connais bien, Rémi, toi… Hein ?

Antoine pinça légèrement les lèvres, oui, assez, enfin, un peu…

— Tu l’imagines faire une fugue, cet enfant-là ? À six ans ?

Antoine fit non de la tête.

— Tu l’imagines partir comme ça au diable Vauvert ? Et qu’il retrouverait plus son chemin alors qu’il est né ici ?

Antoine comprit que les demandes de M. Desmedt n’étaient pas des questions, mais les idées qu’il ressassait depuis plusieurs heures. Il ne répondit pas.

— Et pourquoi qu’ils le cherchent pas la nuit, hein ? Ils n’ont donc pas de lampes, à la gendarmerie ?

Antoine écarta légèrement les mains, impuissant à expliquer.

L’odeur de M. Desmedt était très incommodante, à quoi s’ajoutait celle du vin dont il avait sans doute abusé.

— Je vais y aller…, murmura Antoine.

Comme M. Desmedt ne bougeait pas, il se leva avec précaution. On aurait dit qu’il ne voulait pas le réveiller.

M. Desmedt se tourna alors vivement vers lui, le saisit par les hanches et l’attira vers lui. Ses bras l’entourèrent à la hauteur de la ceinture, il plongea la tête contre sa poitrine et éclata en sanglots.

Antoine faillit céder sous le poids, mais parvint à résister. Il voyait la nuque épaisse et blanche du père de Rémi secouée par les larmes, il respirait son odeur forte.

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