Pierre Lemaître - Trois jours et une vie

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Trois jours et une vie: краткое содержание, описание и аннотация

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« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »
P.L. Le nouveau roman de Pierre Lemaître, Goncourt 2013.

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Attendait-on que le docteur Dieulafoy donne le feu vert médical pour que l’on vienne l’arrêter ? Les gendarmes retenaient-ils sa mère en bas ? Comme il était mineur, peut-être que c’était un docteur qui devait recueillir ses aveux… Il ne savait plus à quelle question il devait répondre.

La pénombre de la chambre le rapprocha de Rémi. C’était un endroit bien sombre aussi d’où on l’avait retiré.

Il imaginait les hommes penchés vers le grand hêtre. M. Desmedt n’avait laissé à personne le soin d’aller chercher son fils dans le trou noir, même les pompiers restaient à distance respectueuse. Ils avaient seulement approché une civière et une grande couverture pour recouvrir le corps. Le moment où M. Desmedt tirait l’enfant vers lui était déchirant. Il l’avait attrapé par un bras, Rémi apparaissait d’abord par la tête, on reconnaissait tout de suite ses cheveux châtains, puis venaient ses épaules. Il était si désarticulé qu’on aurait dit qu’il remontait à la surface dans le désordre…

Antoine fondit en larmes.

Il en ressentit un soulagement inattendu. Ce n’étaient pas les larmes d’avant, du temps qu’il était libre, mais un flot profond et apaisant. Des larmes qui nettoyaient.

Le docteur Dieulafoy hocha sobrement la tête, il approuvait quelque chose qui n’avait pas été dit, mais qu’il semblait avoir entendu.

Le flot de larmes d’Antoine était intarissable. Inexplicablement, il y avait du bonheur dans cet instant. Celui d’un soulagement qu’il n’espérait plus. C’était fini et ces pleurs étaient ceux de son enfance, ils avaient quelque chose de protecteur, ils lui procuraient un apaisement qu’il emporterait avec lui, où qu’on l’emmène.

Le docteur resta ainsi un long moment à écouter Antoine pleurer, puis il se leva, ferma sa sacoche, reprit son manteau sans le regarder.

Et il sortit sans un mot.

Antoine se calma, se moucha, se redressa sur ses oreillers. Peut-être devait-il s’habiller pour recevoir les gens… Il ne savait pas quoi faire, c’est la première fois qu’on venait l’arrêter.

Ce furent d’abord les pas de sa mère qui résonnèrent dans l’escalier. Alors c’est avec elle qu’il devrait s’habiller et descendre. Il aurait préféré quelqu’un d’autre, elle allait se raccrocher à lui pendant qu’il serait tiré par les gendarmes.

Mme Courtin plissa le nez en entrant, cette odeur de vomi…

Elle ramassa la bassine et alla la poser par terre dans le couloir, puis elle revint et, malgré le vent qui soufflait fort à l’extérieur, elle entrouvrit un battant pour aérer. L’air froid pénétra dans la pièce. Il remarqua sur sa mère une petite barre en travers du front qui, chez elle, était le signe d’une préoccupation.

Elle se tourna vers son fils.

— Ça a l’air d’aller mieux, non ?

Sans attendre la réponse, elle prit sur la table de nuit le flacon de médicament, en dosa une cuillère à café.

— Ce chapon, quand même… J’ai tout jeté. On n’a pas idée de vendre une viande pareille !

Antoine ne réagissait pas.

— Allez ! dit-elle. C’est contre les indigestions, ça va te faire du bien.

Cette référence à un simple dérangement l’interrogeait et le préoccupait. Il avala le médicament, soucieux. Il n’était pas certain de comprendre ce qui se passait. Mme Courtin reboucha le flacon.

— J’ai fait du bouillon, je vais t’en monter un bol.

Elle venait de parler du chapon, il se souvenait n’y avoir quasiment pas touché. Et puis, s’il était malade à cause d’une indigestion, sa mère en avait mangé, de ce chapon, pourquoi n’était-elle pas malade, elle aussi ?

Antoine tenta de se remémorer comment les choses s’étaient passées, mais il y avait beaucoup de flou dans son esprit. Il ne faisait pas clairement la distinction entre la réalité et ce qu’il avait dû rêver. Il se leva. Il avait les jambes faibles, il perdit l’équilibre, dut se retenir au bord du lit. Il repensa à Valentine. Faisait-elle partie du rêve ou de la réalité ? Il la revoyait devant lui pendant qu’il tentait de nouer ses souliers, il voulait se lever précipitamment, mais il tombait sur le lit, comme maintenant…

Après il y avait eu le réveillon et, avant, M. Desmedt qui le tenait enlacé par la taille. Et enfin la battue vers la forêt domaniale et le bois de Saint-Eustache…

Il ferma les yeux, laissa passer le malaise et fit une nouvelle tentative. Il s’appuyait aux murs, aux meubles, il s’avança jusque dans le couloir, poussa la porte de la salle de bains, s’accrocha au lavabo, ouvrit l’armoire à pharmacie.

Vide.

Il se souvenait parfaitement, lorsqu’il s’était endormi, des médicaments éparpillés sur sa table de nuit, certains étaient même tombés sur le sol… Où étaient-ils maintenant ?

Il revint à sa chambre avec autant de difficulté.

S’allonger fut un soulagement.

— Tiens…

Mme Courtin lui avait monté un plateau avec un bol de bouillon fumant qu’elle cala sur le lit avec force précautions.

— J’ai pas très envie, dit Antoine faiblement.

— Bah oui, les indigestions, c’est comme ça, on reste patraque longtemps, on n’a envie de rien.

Entendre le téléviseur du salon troublait Antoine. L’allumer ainsi en pleine journée n’était pas dans les usages de Mme Courtin, on pourrait même dire que ça n’était pas dans ses valeurs. Les écrans, ça rend idiot.

— Le docteur Dieulafoy a dit qu’il allait repasser dans la soirée, voir si tout va bien. Moi, je lui ai dit que ça n’était pas la peine, vu que tu vas très bien, on ne va pas remuer ciel et terre pour une simple indigestion quand même ! Mais tu sais comment il est cet homme, d’un consciencieux… Bon, il va repasser…

Mme Courtin fourgonnait dans la pièce, passait du bureau à la fenêtre, fermait une porte qui était déjà fermée, s’agitait inutilement, cherchait une contenance et l’embarras qu’elle manifestait jurait avec la voix ferme et assurée avec laquelle elle enchaîna :

— Un chapon faisandé, je ne sais pas si tu te rends compte ! Ah, on me la copiera celle-là !

Antoine remarqua qu’elle évitait de prononcer le nom de Kowalski. C’était bien dans sa manière, quand on ne parlait pas de quelque chose, ce quelque chose n’existait plus.

— Enfin, reprenait Mme Courtin, une indigestion, ça n’est quand même pas une affaire d’État ! C’est ce que je lui ai dit, au docteur Dieulafoy, il parlait d’hôpital, bah bah bah, il t’a donné un vomitif et voilà tout.

Elle semblait le prendre à témoin dans cette affaire.

— Un émétique, que ça s’appelle, moi je veux bien… Bon, tu n’en veux pas, de mon bouillon ?

Après cette longue explication dont Antoine ne voyait pas clairement à quoi elle menait, Mme Courtin avait soudain l’air pressée de partir.

— J’éteins ? Tu ferais mieux de dormir… C’est ça, le vrai médicament, le sommeil… Le repos !

Elle éteignit d’autorité et tira la porte.

Dans la chambre, plongée dans la pénombre, on n’entendait plus que le souffle du vent qui forcissait, peut-être un orage se préparait-il.

Antoine tâcha de coller ensemble les morceaux de tout ce qu’il avait entendu et compris, les médicaments disparus de sa table de nuit, la venue du médecin, l’intervention de sa mère… Où tout cela conduisait-il ?

Il s’endormit.

La sonnerie de la porte retentit et le réveilla.

Il ne savait pas s’il s’était seulement assoupi ou s’il avait dormi un long moment. Il repoussa les draps, s’approcha de la porte entrouverte, reconnut la voix du docteur.

Mme Courtin chuchotait :

— Vaut-il pas mieux le laisser dormir ?

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