Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

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Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

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— A-t-on déjà vu un livre avec une queue et une tête, ça se saurait !

Ça nous faisait beaucoup rire.

D’elle, mon père disait qu’elle tutoyait les étoiles, ce qui me semblait étrange car elle vouvoyait tout le monde, y compris moi. Ma mère vouvoyait également la demoiselle de Numidie, cet oiseau élégant et étonnant qui vivait dans notre appartement, et promenait en ondulant son long cou noir, ses houppettes blanches et ses yeux rouge violent, depuis que mes parents l’avaient ramenée d’un voyage je ne sais où, de leur vie d’avant. Nous l’appelions « Mademoiselle Superfétatoire » car elle ne servait à rien, sauf à crier très fort sans raison, faire des pyramides rondes sur le parquet, ou à venir me réveiller la nuit en tapant à la porte de ma chambre de son bec orange et vert olive. Mademoiselle était comme les histoires de mon père, elle dormait debout, avec la tête cachée sous son aile. Enfant, j’ai souvent essayé de l’imiter, mais c’était rudement compliqué. Mademoiselle adorait quand Maman lisait allongée sur le canapé et qu’elle lui caressait la tête pendant des heures. Mademoiselle aimait la lecture comme tous les oiseaux savants. Un jour, ma mère avait souhaité emmener Mademoiselle Superfétatoire en ville faire des courses ; pour cela elle lui avait confectionné une belle laisse en perle, mais Mademoiselle avait eu peur des gens et les gens avaient eu peur de Mademoiselle qui criait comme jamais. Une vieille dame à teckel lui avait même dit que c’était inhumain et dangereux de promener un oiseau en laisse sur le trottoir.

— Des poils, des plumes, quelle différence ! Mademoiselle n’a jamais mordu qui que ce soit, et je la trouve bien plus élégante que votre pâté de poil ! Venez Mademoiselle rentrons chez nous, ces individus sont vraiment trop communs et grossiers !

Elle était rentrée à l’appartement fortement remontée et, lorsqu’elle était dans cet état-là, elle allait voir mon père pour tout lui raconter dans le détail. Et comme à chaque fois, ce n’était qu’après avoir terminé qu’elle redevenait guillerette. Elle s’énervait souvent, mais jamais longtemps, la voix de mon père était pour elle un bon calmant. Le reste du temps, elle s’extasiait sur tout, trouvait follement divertissant l’avancement du monde et l’accompagnait en sautillant gaiement. Elle ne me traitait ni en adulte, ni en enfant mais plutôt comme un personnage de roman. Un roman qu’elle aimait beaucoup et tendrement et dans lequel elle se plongeait à tout instant. Elle ne voulait entendre parler ni de tracas, ni de tristesse.

— Quand la réalité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire, vous mentez si bien, ce serait dommage de nous en priver.

Alors je lui racontais ma journée imaginaire et elle tapait frénétiquement dans ses mains en gloussant :

— Quelle journée mon enfant adoré, quelle journée, je suis bien contente pour vous, vous avez dû bien vous amuser !

Puis elle me couvrait de baisers. Elle me picorait disait-elle, j’aimais beaucoup me faire picorer par elle. Chaque matin, après avoir reçu son prénom quotidien, elle me confiait un de ses gants en velours fraîchement parfumé pour que toute la journée sa main puisse me guider.

« Certains traits de son visage portaient les nuances de son comportement enfantin, de belles joues pleines et des yeux verts pétillant d’étourderie. Les barrettes nacrées et bigarrées qu’elle mettait, sans cohérence particulière, pour dompter sa chevelure léonine, lui conféraient une insolence mutine d’étudiante attardée. Mais ses lèvres charnues, rouge carmin, retenant miraculeusement suspendues de fines cigarettes blanches, et ses longs cils, jaugeant la vie, démontraient à l’observateur qu’elle avait grandi. Ses tenues légèrement extravagantes et extrêmement élégantes, du moins quelque chose dans leur assemblage, prouvaient aux regards scrutateurs qu’elle avait vécu, qu’elle avait son âge. »

Ainsi écrivait mon père dans son carnet secret que j’ai lu plus tard, après. Si ça n’avait pas de queue, ça avait quand même une tête, et pas n’importe laquelle.

Mes parents dansaient tout le temps, partout. Avec leurs amis la nuit, tous les deux le matin et l’après-midi. Parfois je dansais avec eux. Ils dansaient avec des façons vraiment incroyables, ils bousculaient tout sur leur passage, mon père lâchait ma mère dans l’atmosphère, la rattrapait par les ongles après une pirouette, parfois deux, même trois. Il la balançait sous ses jambes, la faisait voler autour de lui comme une girouette, et quand il la lâchait complètement sans faire exprès Maman se retrouvait les fesses par terre et sa robe autour, comme une tasse sur une soucoupe. Toujours, quand ils dansaient, ils se préparaient des cocktails fous, avec des ombrelles, des olives, des cuillers, et des collections de bouteilles. Sur la commode du salon, devant un immense cliché noir et blanc de Maman sautant dans une piscine en tenue de soirée, se trouvait un beau et vieux tourne-disque sur lequel passait toujours le même vinyle de Nina Simone, et la même chanson : « Mister Bojangles ». C’était le seul disque qui avait le droit de tourner sur l’appareil, les autres musiques devaient se réfugier dans une chaîne hifi plus moderne et un peu terne. Cette musique était vraiment folle, elle était triste et gaie en même temps, et elle mettait ma mère dans le même état. Elle durait longtemps mais s’arrêtait toujours trop vite et ma mère s’écriait : « Remettons Bojangles ! » en tapant vivement dans ses mains.

Alors il fallait s’emparer du bras pour remettre le diamant sur le bord. Il ne pouvait y avoir qu’un diamant pour donner une musique pareille.

Pour recevoir le plus de gens possible, notre appartement était très grand. Sur le sol de l’entrée, les grandes dalles noires et blanches formaient un jeu de dames géant. Mon père avait acheté quarante coussins noirs et blancs et nous faisions de grandes parties le mercredi après-midi, sous le regard du cavalier prussien qui servait d’arbitre, mais qui ne disait jamais rien. Parfois Mademoiselle Superfétatoire venait troubler le jeu en poussant les coussins blancs avec sa tête ou en les piquant avec son bec, toujours les blancs parce qu’elle ne les aimait pas ou les aimait trop, on ne savait pas, on n’a jamais su pourquoi, Mademoiselle avait ses secrets comme tout le monde. Dans un coin du hall, il y avait une montagne de courrier que mes parents avaient constituée en jetant, sans les ouvrir, toutes les lettres qu’ils recevaient. La montagne était si impressionnante que je pouvais me jeter dedans sans me blesser, c’était une montagne joyeuse et moelleuse qui faisait partie du mobilier. Parfois mon père me disait :

— Si tu n’es pas sage, je te fais ouvrir le courrier pour le trier !

Mais il ne l’a jamais fait, il n’était pas méchant.

Le salon était vraiment dingue. Il y avait deux fauteuils crapaud rouge sang, pour que mes parents puissent boire confortablement, une table en verre avec du sable de toutes les couleurs à l’intérieur, un immense canapé bleu capitonné sur lequel il était recommandé de sauter, c’est ma mère qui me l’avait conseillé. Souvent elle sautait avec moi, elle sautait tellement haut qu’elle touchait la boule en cristal du lustre aux mille chandelles. Mon père avait raison : si elle le voulait, elle pouvait réellement tutoyer les étoiles. En face du canapé, sur une vieille malle de voyage pleine d’autocollants de capitales, se trouvait un petit téléviseur moisi qui ne fonctionnait plus très bien. Sur toutes les chaînes passaient des images de fourmilières en gris, en noir, en blanc. Pour le punir de ses mauvais programmes, mon père l’avait chapeauté d’un bonnet d’âne. Parfois, il me disait :

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