Michel Houellebecq - La possibilité d'une île
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Au fond j'ai toujours su
Que j'atteindrais l'amour
Et que cela serait
Un peu avant ma mort.
J'ai toujours eu confiance,
Je n'ai pas renoncé
Bien avant ta présence,
Tu m'étais annoncée.
Voilà, ce sera toi,
Ma présence effective
Je serai dans la joie
De ta peau non fictive
Si douce à la caresse,
Si légère et si fine
Entité non divine,
Animal de tendresse.
À l'issue de cette nuit, le soleil était revenu sur Madrid. J'appelai un taxi et j'attendis quelques minutes dans le hall de l'hôtel, en compagnie d'Esther, cependant qu'elle répondait aux multiples messages qui s'étaient accumulés sur son portable. Elle avait déjà téléphoné à de nombreuses reprises au cours de la nuit, elle semblait avoir une vie sociale très riche; la plupart de ses conversations se terminaient par la formule «un besito», ou parfois «un beso». Je ne parlais pas vraiment espagnol, la nuance s'il y en avait une m'échappait, mais je pris conscience au moment où le taxi s'arrêtait devant le hall de l'hôtel qu'elle embrassait en pratique assez peu. C'était assez curieux parce que sinon elle appréciait la pénétration sous toutes ses formes, elle présentait son cul avec beaucoup de grâce (elle avait des petites fesses haut perchées, plutôt un cul de garçon), elle suçait sans hésitation et même avec enthousiasme; mais à chaque fois que mes lèvres s'étaient approchées des siennes elle s'était détournée, un peu gênée.
Je déposai mon sac de voyage dans le coffre; elle me tendit une joue, il y eut deux baisers rapides, puis je montai en voiture. En descendant l'avenue, quelques mètres plus loin, je me retournai pour lui faire au revoir de la main; mais elle était déjà au téléphone, et ne remarqua pas mon signe.
Dès mon arrivée à l'aéroport d'Almeria, je compris ce qu'allait être ma vie au cours des semaines suivantes. Depuis des années déjà, je laissais mon portable à peu près systématiquement éteint: c'était une question de statut, j'étais une star européenne; si l'on voulait me joindre il fallait laisser un message, et attendre que je rappelle. Cela avait parfois été dur, mais je m'étais tenu à cette règle, et j'avais eu gain de cause au fil des années: les producteurs laissaient des messages; les acteurs connus, les directeurs de journaux laissaient des messages; j'étais au sommet de la pyramide et je comptais bien y rester, au moins pendant quelques années, jusqu'à ce que j'officialise ma sortie de scène. Cette fois mon premier geste, dès la descente de l'avion, fut d'allumer mon portable; je fus surpris, et presque effrayé par la violence de la déception qui me saisit lorsque je m'aperçus que je n'avais aucun message d'Esther.
La seule chance de survie, lorsqu'on est sincèrement épris, consiste à le dissimuler à la femme qu'on aime, à feindre en toutes circonstances un léger détachement. Quelle tristesse, dans cette simple constatation! Quelle accusation contre l'homme!… Il ne m'était cependant jamais venu à l'esprit de contester cette loi, ni d'envisager de m'y soustraire: l'amour rend faible, et le plus faible des deux est opprimé, torturé et finalement tué par l'autre, qui de son côté opprime, torture et tue sans penser à mal, sans même en éprouver de plaisir, avec une complète indifférence; voilà ce que les hommes, ordinairement, appellent l'amour. Pendant les deux premiers jours je passai par de grands moments d'hésitation, au sujet de ce téléphone. J'arpentais les pièces, allumant cigarette sur cigarette, de temps en temps je marchais jusqu'à la mer, je rebroussais chemin et je me rendais compte que je n'avais pas vu la mer, que j'aurais été incapable de confirmer sa présence en cette minute -pendant ces promenades je m'obligeais à me séparer de mon téléphone, à le laisser sur ma table de chevet, et plus généralement je m'obligeais à respecter un intervalle de deux heures avant de le rallumer et de constater une fois de plus qu'elle ne m'avait pas laissé de message. Au matin du troisième jour, j'eus l'idée de laisser allumé mon téléphone en permanence et d'essayer d'oublier l'attente de la sonnerie; au milieu de la nuit, en avalant mon cinquième comprimé de Mépronizine, je me rendis compte que ça ne servait à rien, et je commençai à me résigner au fait qu'Esther était la plus forte, et que je n'avais plus aucun pouvoir sur ma propre vie.
Au soir du cinquième jour, je l'appelai. Elle ne parut pas du tout surprise de m'entendre, le temps lui avait paru passer très vite. Elle accepta facilement de venir me rendre visite à San José; elle connaissait la province d'Almeria pour y avoir passé plusieurs fois des vacances, quand elle était petite fille; depuis quelques années elle allait plutôt à Ibiza, ou à Formentera. Elle pouvait passer un week-end, pas le suivant, mais celui dans deux semaines; je respirai profondément pour ne pas montrer ma déception. «Un besito…» dit-elle juste avant de raccrocher. Voilà; j'avais franchi un nouveau cran dans l'engrenage.
DANIEL25,2
Deux semaines après mon arrivée Fox mourut, peu après le coucher du soleil. J'étais allongé sur le lit lorsqu'il s'approcha, essaya péniblement de monter; il agitait la queue avec nervosité. Depuis le début, il n'avait pas touché une seule fois à sa gamelle; il avait beaucoup maigri. Je l'aidai à s'installer sur moi; pendant quelques secondes il me regarda, avec un curieux mélange d'épuisement et d'excuse; puis, apaisé, il posa sa tête contre ma poitrine. Sa respiration se ralentit, il ferma les yeux. Deux minutes plus tard, il rendait son dernier souffle. Je l'enterrai à l'intérieur de la résidence, à l'extrémité ouest du terrain ceinturé par la barrière de protection, près de ses prédécesseurs. Dans la nuit, un transport rapide venu de la Cité centrale déposa un chien identique; ils connaissaient les codes et le fonctionnement de la barrière, je ne me dérangeai pas pour les accueillir. Un petit bâtard blanc et roux vint vers moi en remuant la queue; je lui fis signe. Il sauta sur le lit, s'allongea à mes côtés.
L'amour est simple à définir, mais il se produit peu – dans la série des êtres. À travers les chiens nous rendons hommage à l'amour, et à sa possibilité. Qu'est-ce qu'un chien, sinon une machine à aimer ? On lui présente un être humain, en lui donnant pour mission de l'aimer -et aussi disgracieux, pervers, déformé ou stupide soit-il, le chien l'aime. Cette caractéristique était si surprenante, si frappante pour les humains de l'ancienne race que la plupart – tous les témoignages concordent – en venaient à aimer leur chien en retour. Le chien était donc une machine à aimera effet d'entraînement- dont l'efficacité, cependant, restait limitée aux chiens, et ne s'étendait jamais aux autres hommes.
Aucun sujet n'est davantage abordé que l'amour, dans les récits de vie humains comme dans le corpus littéraire qu'ils nous ont laissé; l'amour homosexuel comme l'amour hétérosexuel sont abordés, sans qu'on ait pu jusqu'à présent déceler de différence significative; aucun sujet non plus n'est aussi discuté, aussi controversé, surtout pendant la période finale de l'histoire humaine, où les oscillations cyclothymiques concernant la croyance en l'amour devinrent constantes et vertigineuses. Aucun sujet en somme ne semble avoir autant préoccupé les hommes; même l'argent, même les satisfactions du combat et de la gloire perdent en comparaison, dans les récits de vie humains, de leur puissance dramatique. L'amour semble avoir été pour les humains de l'ultime période l'acmé et l'impossible, le regret et la grâce, le point focal où pouvaient se concentrer toute souffrance et toute joie. Le récit de vie de Daniel1, heurté, douloureux, aussi souvent sentimental sans retenue que franchement cynique, à tous points de vue contradictoire, est à cet égard caractéristique.
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