Michel Houellebecq - Les particules élémentaires

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L'un est un scientifique de renom, l'autre est anonyme; l'un a choisi une solitude absolue, l'autre ne l'a pas choisie mais la subit quand même ; l'un et l'autre sont frères et n'ont rien en commun, sinon cette propension au malheur. Ou plutôt au "non-bonheur" : bonheur dont les auraient privés les débordements libertaires des années soixante-dix. Chacun de leur côté, en se traînant de fiasco en désastre, et de retraite en désert, ils vont faire de leur vie la preuve de ce désenchantement du monde et révéler enfin la clef des rapports entre les hommes: l'illusion. Lors de sa sortie, ce livre a fait couler beaucoup d'encre, suscité de vives passions et de violents débats, alimentés par la personnalité de son auteur, volontiers provocateur et irrévérencieux. Cela ne fait qu'ajouter à la fascination que provoque la lecture de ce roman, qui remet en cause toutes nos certitudes et nous oblige à réagir. Que l'on aime ou pas le style Houellebecq, il est urgent de lire Les Particules élémentaires. Karla Manuele

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À partir de la troisième semaine elle put sortir, et faire de courtes promenades au bord de la rivière, ou dans les bois environnants. C'était un mois d'août exceptionnellement beau, les journées se succédaient, identiques et radieuses, sans la moindre menace d'orage, sans que rien non plus puisse laisser présager une fin. Michel la tenait par la main, souvent, ils s'asseyaient sur un banc au bord du Grand Morin. Les herbes de la berge étaient calcinées, presque blanches, sous le couvert des hêtres la rivière déroulait indéfiniment ses ondulations liquides, d'un vert sombre. Le monde extérieur avait ses propres lois, et ces lois n'étaient pas humaines.

3

Le 25 août, un examen de contrôle révéla des métastases dans la région abdominale, elles allaient, normalement, continuer à s'étendre, et le cancer se généraliser. On pouvait tenter une radiothérapie, à vrai dire c'était même la seule chose à faire, mais, il ne fallait pas se le dissimuler, il s'agissait d'un traitement lourd, et le taux de guérison ne dépassait pas 50 %.

Le repas fut extrêmement silencieux. «On va te guérir, ma petite chérie…» dit la mère d'Annabelle d'une voix qui tremblait un peu. Elle prit sa mère par le cou, posa son front contre le sien, elles restèrent ainsi environ une minute. Après que sa mère était partie se coucher elle traîna dans le salon, feuilleta quelques livres. Assis dans un fauteuil, Michel la suivait du regard. «On pourrait consulter quelqu'un d'autre… dit-il après un long silence. - Oui, on pourrait» répondit-elle avec légèreté.

Elle ne pouvait pas faire l'amour, la cicatrice était trop récente et trop douloureuse, mais elle le serra longuement dans ses bras. Elle entendait ses dents grincer dans le silence. À un moment donné, passant la main sur son visage, elle s'aperçut qu'il était mouillé de larmes. Elle lui caressa doucement le sexe, c'était excitant et apaisant à la fois. Il prit deux comprimés de Mépronizine, et finit par s'endormir.

Vers trois heures du matin elle se leva, enfila une robe de chambre et descendit à la cuisine. En fouillant dans le buffet elle trouva un bol, gravé à son prénom, que sa marraine lui avait offert pour ses dix ans. Dans le bol elle pila soigneusement le contenu de son tube de Rohypnol, ajouta un peu d'eau et de sucre. Elle ne ressentait rien, sinon une tristesse d'ordre extrêmement général, presque métaphysique. La vie était organisée ainsi, pensait-elle, une bifurcation s'était produite dans son corps, une bifurcation imprévisible et injustifiée, et maintenant son corps ne pouvait plus être une source de bonheur et de joie. Il allait au contraire, progressivement mais en fait assez vite, devenir pour elle-même comme pour les autres une source de gêne et de malheur. Par conséquent, il fallait détruire son corps. Une horloge en bois d'aspect massif égrenait les secondes avec bruit, sa mère la tenait de sa grand-mère, elle l'avait déjà au moment de son mariage, c'était le meuble le plus ancien de la maison. Dans le bol, elle rajouta un peu de sucre. Son attitude était très éloignée de l'acceptation, la vie lui apparaissait comme une mauvaise plaisanterie, une plaisanterie inadmissible, mais, inadmissible ou pas, c'était ainsi. En quelques semaines de maladie, avec une rapidité surprenante, elle en était arrivée à ce sentiment si fréquent chez les vieillards: elle ne voulait plus être une charge pour les autres. Sa vie, vers la fin de son adolescence, s'était mise à aller très vite, puis il y avait eu une longue période d'ennui, sur la fin, de nouveau, tout recommençait à aller très vite.

Peu avant l'aube, en se retournant dans le lit, Michel s'aperçut de l'absence d'Annabelle. Il s'habilla, descendit: son corps inanimé gisait sur le canapé du salon. Près d'elle, sur la table, elle avait laissé une lettre. La première phrase disait: «Je préfère mourir au milieu de ceux que j'aime.»

Le chef du service des urgences à l'hôpital de Meaux était un homme d'une trentaine d'années, aux cheveux bruns et bouclés, au visage ouvert, il leur fit tout de suite une excellente impression. Il y avait peu de chances pour qu'elle se réveille, dit-il, ils pouvaient rester auprès d'elle, à titre personnel il n'y voyait aucun inconvénient. Le coma était un état étrange, mal connu. Il était à peu près certain qu'Annabelle ne percevait rien de leur présence, cependant, une activité électrique faible persistait dans le cerveau, elle devait correspondre à une activité mentale, dont la nature restait absolument mystérieuse. Le pronostic médical lui-même n'avait rien d'assuré: on avait vu des cas où un malade plongé dans un coma profond depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, revenait d'un seul coup à la vie, le plus souvent, hélas, l'état de coma bifurquait, tout aussi subitement, vers la mort. Elle n'avait que quarante ans, au moins on pouvait être sûr que le cœur tiendrait, c'était, pour l'instant, tout ce qu'on pouvait dire.

Le jour se levait sur la ville. Assis à côté de Michel, le frère d'Annabelle secouait la tête en marmonnant. «C'est pas possible… C'est pas possible…» répétait-il sans cesse, comme si ces mots avaient eu un pouvoir. Mais si, c'était possible. Tout est possible. Une infirmière passa devant eux, poussant un chariot métallique sur lequel s'entrechoquaient des bouteilles de sérum.

Un peu plus tard le soleil déchira les nuages, et le ciel tourna au bleu. La journée serait belle, aussi belle que les précédentes. La mère d'Annabelle se leva avec effort. «Autant se reposer un peu…» dit-elle en maîtrisant le tremblement de sa voix. Son fils se leva à son tour, les bras ballants, et la suivit comme un automate. D'un signe de tête, Michel refusa de les accompagner. Il ne ressentait aucune fatigue. Dans les minutes qui suivirent, il ressentit surtout l'étrange présence du monde observable. Il était assis, seul, dans un couloir ensoleillé, sur une chaise de plastique tressé. Cette aile de l'hôpital était excessivement calme. De temps en temps une porte s'ouvrait à distance, une infirmière en sortait, se dirigeait vers un autre couloir. Les bruits de la ville, quelques étages plus bas, étaient très assourdis. Dans un état d'absolu détachement mental, il passait en revue l'enchaînement des circonstances, les étapes du mécanisme qui avait brisé leurs vies. Tout apparaissait définitif, limpide et irrécusable. Tout apparaissait dans l'évidence immobile d'un passé restreint. Il était peu vraisemblable, aujourd'hui, qu'une fille de dix-sept ans puisse faire preuve d'une telle naïveté, il était surtout peu vraisemblable, aujourd'hui, qu'une fille de dix-sept ans accorde une telle importance à l'amour. Il s'était écoulé vingt-cinq ans depuis l'adolescence d'Annabelle, et les choses avaient beaucoup changé, s'il fallait en croire les sondages et les magazines. Les jeunes filles d'aujourd'hui étaient plus avisées et plus rationnelles. Elles se préoccupaient avant tout de leur réussite scolaire, tâchaient avant tout de s'assurer un avenir professionnel décent. Les sorties avec les garçons n'étaient pour elles qu'une activité de loisirs, un divertissement où intervenaient à parts plus ou moins égales le plaisir sexuel et la satisfaction narcissique. Par la suite elles s'attachaient à conclure un mariage raisonné, sur la base d'une adéquation suffisante des situations socio-professionnelles et d'une certaine communauté de goûts. Bien entendu elles se coupaient ainsi de toute possibilité de bonheur - celui-ci étant indissociable d'états fusionnels et régressifs incompatibles avec l'usage pratique de la raison - mais elles espéraient ainsi échapper aux souffrances sentimentales et morales qui avaient torturé leurs devancières. Cet espoir était d'ailleurs rapidement déçu, la disparition des tourments passionnels laissait en effet le champ libre à l'ennui, à la sensation de vide, à l'attente angoissée du vieillissement et de la mort. Ainsi, la seconde partie de la vie d'Annabelle avait été beaucoup plus triste et plus morne que la première, elle ne devait, sur la fin, en garder aucun souvenir.

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