Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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De Gâches monta dans le Den pour recevoir du mécanicien quelques ultimes instructions sur le maniement d'un appareil dont il ignorait tout. Nous devions faire un tour d'essai pour nous familiariser avec les instruments, nous poser, laisser le mécanicien sur le terrain et décoller à nouveau, mettant le cap sur l'Angleterre. De Gâches nous fit signe de l'avion et nous commençâmes à boucler nos ceintures de parachute. Belle-Gueule et Jean-Pierre montèrent les premiers: j'avais des difficultés avec ma ceinture. Je mettais déjà un pied sur l'échelle, lorsque je vis venir vers moi une silhouette en bicyclette, pédalant à toute allure, et gesticulant. J'attendis.

– Sergent, on vous demande au mirador. Il y a une communication téléphonique pour vous. C'est urgent.

Je demeurai pétrifié. Qu'au milieu du naufrage, alors que les routes, les lignes télégraphiques, toutes les voies de communications étaient plongées dans le chaos le plus complet, alors que les chefs étaient sans nouvelles de leurs troupes et que toute trace d'organisation avait disparu sous le déferlement des tanks allemands et de la Luftwaffe, la voix de ma mère ait pu se frayer un chemin jusqu'à moi me paraissait presque surnaturel. Car je n'avais pas le moindre doute, là-dessus: c'était bien ma mère qui m'appelait. Au moment de la trouée de Sedan et, plus tard, alors que les premiers motards allemands visitaient déjà les châteaux de la Loire, j'avais essayé, grâce à l'amitié d'un sergent téléphoniste du mirador, de lui faire parvenir à mon tour un message rassurant, de lui rappeler Joffre, Pétain, Foch et tous les autres noms sacrés qu'elle m'avait tant de fois répétés dans nos moments difficiles, lorsque notre situation matérielle m'emplissait d'inquiétude ou qu'elle avait une de ses crises d'hypoglycémie. Mais il y avait alors encore quelque semblant d'ordre dans les télécommunications, les consignes étaient encore respectées, et je n'étais pas parvenu à la toucher.

Je criai à de Gâches de faire le tour d'essai sans moi et de revenir me prendre devant le hangar; j'empruntai ensuite la bicyclette du caporal et me mis à pédaler.

J'étais à quelques mètres du mirador lorsque le Den se lança sur la piste de décollage. Je descendis de bicyclette et, avant d'entrer, jetai un coup d'oeil distrait à l'avion. Le Den était déjà à une vingtaine de mètres du sol. Il parut un instant suspendu immobile dans l'air, hésita, se mit en cabré, vira sur l'aile, piqua, et alla s'écraser au sol en explosant. Je regardai un bref instant cette colonne de fumée noire que je devais, par la suite, voir tant de fois au-dessus des avions morts. Je vécus là la première de ces brûlures de solitude soudaine et totale dont plus de cent camarades tombés devaient plus tard me marquer jusqu'à me laisser dans la vie avec cet air d'absence qui est, paraît-il, le mien. Peu à peu, au cours de quatre années d'escadrille, le vide est devenu pour moi ce que je connais aujourd'hui de plus peuplé. Toutes les amitiés nouvelles que j'ai tentées depuis la guerre n'ont fait que me rendre plus sensible cette absence qui vit à mes côtés. J'ai parfois oublié leurs visages, leur rire et leurs voix se sont éloignés, mais même ce que j'ai oublié d'eux me rend le vide encore plus fraternel. Le ciel, l'Océan, la plage de Big Sur déserte jusqu'aux horizons: je choisis toujours pour errer sur la terre les lieux où il y a assez de place pour tous ceux qui ne sont plus là. Je cherche sans fin à peupler cette absence de bêtes, d'oiseaux, et chaque fois qu'un phoque se lance du haut de son rocher et nage vers la rive ou que les cormorans et les hirondelles de mer resserrent un peu leur cercle autour de moi, mon besoin d'amitié et de compagnie se creuse d'un espoir ridicule et impossible et je ne peux pas m'empêcher de sourire et de tendre la main.

Je me frayai un passage parmi les quelque vingt ou trente généraux qui tournaient en rond, comme des hérons, autour du mirador et pénétrai dans la Centrale.

La Centrale téléphonique de Mérignac était à cette époque, avec celle de la ville de Bordeaux proprement dite, le premier souffle du pays. C'était de Bordeaux que partaient les messages de Churchill, accouru pour essayer d'empêcher l'armistice, des généraux qui essayaient de s'orienter dans l'étendue de la défaite, des journalistes et des ambassadeurs du monde entier qui avaient suivi le gouvernement dans son repli. A présent, c'était plus ou moins fini, et les lignes devenaient étrangement silencieuses, et sur tout le territoire, dans l'armée morcelée, la responsabilité des décisions dans les unités encerclées étant tombée au niveau de la compagnie et parfois de la section, il n'y avait plus d'ordre à donner, cependant que les derniers soubresauts de l'agonie avaient lieu dans l'héroïsme silencieux et tragique de quelques-uns, dans des combats de quelques heures ou minutes à un contre cent, ceux que l'on ne peut suivre sur une carte et qui ne s'inscrivent dans aucun compte rendu.

Je trouvai mon ami le sergent Dufour installé dans la Centrale dont il assurait la permanence depuis vingt-quatre heures, son visage ruisselant de cette sueur de juin qui coulait des pores mêmes de la patrie. Avec son front têtu, le mégot éteint aux lèvres, le visage pris par un poil qui paraissait lui-même particulièrement rageur et pointu, il devait avoir, j'en suis sûr, le même air insolent et narquois au moment de tomber dans le maquis, trois ans plus tard, sous les balles de l'ennemi.

Lorsque, dix jours auparavant, j'avais essayé d'obtenir de lui une communication avec ma mère, il m'avait répondu, avec une grimace cynique «que l'on n'en était pas encore là et que la situation ne justifiait pas une mesure aussi extrême». A. présent, il m'avait fait venir lui-même et ce simple fait en disait plus long sur la situation que toutes les rumeurs d'armistice qui couraient. Il m'observait, débraillé, le pantalon déboutonné, l'indignation, le mépris et l'insoumission marqués jusque dans sa braguette bâillante, avec ce front droit barré de trois lignes horizontales – et ce sont ses traits inoubliables que j'empruntai quelque quinze ans plus tard, lorsque je cherchais un visage à donner à mon Morel des Racines du Ciel, l'homme qui ne savait pas désespérer. Il m'observait, un écouteur contre l'oreille. Il paraissait écouter de la musique, avec une sorte de délectation. J'attendis, pendant qu'il m'observait, et sous ses paupières brûlées par l'insomnie, il y avait encore assez de place pour une étincelle de gaieté. Je me demandais quelle était la conversation qu'il surprenait. Peut-être celle du commandant en chef avec ses éléments avancés? Mais je fus vite renseigné.

– Brossard part se battre en Angleterre, me dit-il. Je lui ai arrangé une séance d'adieu avec sa femme. T'as pas changé d'avis?

Je secouai la tête. Il fit un geste d'approbation et c'est ainsi que j'appris que le sergent Dufour, depuis plusieurs heures, bloquait toutes les lignes téléphoniques pour permettre à quelques-uns, parmi ceux qui refusaient la soumission et partaient continuer la lutte, d'échanger un dernier cri de tendresse et de courage avec ceux qu'ils quittaient sans doute pour toujours.

Je suis sans rancune envers les hommes de la défaite et de l'armistice de 40. Je comprends fort bien ceux qui avaient refusé de suivre de Gaulle. Ils étaient trop installés dans leurs meubles, qu'ils appelaient la condition humaine. Ils avaient appris et ils enseignaient «la sagesse», cette camomille empoisonnée que l'habitude de vivre verse peu à peu dans notre gosier, avec son goût doucereux d'humilité, de renoncement et d'acceptation. Lettrés, pensifs, rêveurs, subtils, cultivés, sceptiques, bien nés, bien élevés, férus d'humanités, au fond d'eux-mêmes, secrètement, ils avaient toujours su que l'humain était une tentation impossible et ils avaient donc accueilli la victoire d'Hitler comme allant de soi. A l'évidence de notre servitude biologique et métaphysique, ils avaient accepté tout naturellement de donner un prolongement politique et social. J'irai même plus loin, sans vouloir insulter personne: ils avaient raison, et cela seul eût dû suffire à les mettre en garde. Ils avaient raison, dans le sens de l'habileté, de la prudence, du refus de l'aventure, de l'épingle du jeu, dans le sens qui eût évité à Jésus de mourir sur la croix, à Van Gogh de peindre, à mon Morel de défendre ses éléphants, aux Français d'être fusillés, et qui eût uni dans le même néant, en les empêchant de naître, les cathédrales et les musées, les empires et les civilisations.

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