Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Je commençai aussi à m'intéresser enfin aux problèmes sociaux et à vouloir un monde où les femmes seules n'auraient plus à porter leurs enfants sur le dos. Mais je savais déjà que la justice sociale n'était qu'un premier pas, un balbutiement de nouveau-né, et que ce que je demandais à mes semblables était de se rendre maîtres de leur destin. Je me mis à concevoir l'homme comme une tentative révolutionnaire en lutte contre sa propre donnée biologique, morale, intellectuelle. Car, plus je regardais le visage vieilli, fatigué, de ma mère, et plus mon sens de l'injustice et ma volonté de redresser le monde et de le rendre honorable grandissaient en moi. J'écrivais tard dans la nuit.

Notre situation financière s'aggrava à cette époque une fois de plus. La crise économique de 1929 avait à présent ses répercussions sur la Côte d'Azur, et nous connûmes de nouveau des jours difficiles.

Ma mère transforma une chambre de notre appartement en chenil, prit en pension des chiens, des chats et des oiseaux, lut les lignes de la main, prit des pensionnaires, assuma la gérance d'un immeuble, agit comme intermédiaire dans une ou deux ventes de terrain. Je l'aidai de mon mieux, c'est-à-dire, en essayant d'écrire un chef-d'œuvre immortel. Parfois, je lui lisais quelque passage dont j'étais particulièrement fier, et elle ne manquait jamais de m'accorder toute l'admiration que j'attendais; cependant, un jour, je me souviens, après avoir écouté un de mes poèmes, elle me dit, avec une sorte de timidité:

– Je crois que tu n'auras pas beaucoup de sens pratique, dans la vie. Je ne sais pas du tout comment ça se fait.

Et en effet, au lycée, dans les sciences exactes, mes notes demeurèrent désastreuses jusqu'au bachot. A l'oral de chimie, en première partie du baccalauréat, l'examinateur, M. Passac, m'ayant demandé de lui parler du plâtre, tout ce que je trouvai à lui dire fut, textuellement:

– Le plâtre sert à fabriquer les murs. L'examinateur attendit patiemment. Puis comme rien ne venait, il me demanda:

– C'est tout?

Je lui jetai un regard hautain et, me tournant vers le public, je le pris à témoin:

– Comment, est-ce tout? C'est déjà énorme! Monsieur le Professeur, enlevez les murs, et quatre-vingt-dix-neuf pour cent de notre civilisation sont par terre!

Les affaires devenaient de plus en plus rares, et un soir, ma mère, après avoir beaucoup pleuré, s'assit à la table et écrivit une longue lettre à quelqu'un. Le lendemain, je fus invité, à me rendre chez le photographe, où je fus pris de trois quarts, vêtu d'un blazer bleu, les yeux levés. La photo fut jointe à la lettre, et ma mère, après avoir hésité pendant plusieurs jours, gardant l'enveloppe dans un tiroir fermé, finit cependant par aller la mettre à la boîte.

Elle passa ensuite la soirée penchée sur son coffre, à relire un paquet de correspondance tenu ensemble par un ruban bleu.

Ma mère devait avoir alors cinquante-deux ans. Les lettres étaient vieilles et chiffonnées. Je les ai retrouvées dans la cave en 1947, et je les ai lues, et les relis souvent.

Huit jours plus tard, un mandat de cinq cents francs nous parvenait. Il eut sur ma mère un effet tout à fait extraordinaire: elle me regarda avec gratitude. Ce fut soudain comme si j'eusse accompli quelque chose d'énorme pour elle. Elle s'approcha de moi, prit mon visage entre ses mains, fixant chaque trait avec une attention étonnante et les larmes se mirent à briller dans ses yeux. Un sentiment étrange de gêne s'empara de moi: j'eus soudain la sensation d'être quelqu'un d'autre.

Pendant dix-huit mois, les mandats continuèrent à nous arriver plus ou moins irrégulièrement. J'eus droit à une bicyclette Thommann de course, couleur orange. Nous eûmes une période glorieuse de paix et de prospérité. Je reçus deux francs d'argent de poche par jour, et je pus ainsi, en revenant du lycée, m'arrêter parfois au marché aux fleurs et acheter, pour cinquante centimes, un bouquet parfumé, que j'offrais à ma mère. Le soir, je l'emmenais écouter l'orchestre tzigane du Royal: nous restions debout sur le trottoir, évitant la terrasse, où les consommations étaient obligatoires. Ma mère adorait les orchestres tziganes; avec les officiers de la Garde, la mort de Pouchkine dans le duel, et le Champagne bu dans les souliers, ils étaient pour elle ce qu'il y avait de plus romantiquement dépravé au monde. Elle me mettait toujours en garde contre les filles tziganes, lesquelles, à l'entendre, étaient une des plus grandes menaces qui allaient peser sur moi, me ruinant physiquement, moralement et matériellement, si je n'y prenais garde, et me menant tout droit à la tuberculose. J'étais agréablement chatouillé par ces perspectives, lesquelles ne se sont pas réalisées. La seule fille tzigane à laquelle je me sois intéressé dans ma jeunesse, en raison, précisément, des descriptions si tentantes que ma mère m'avait faites quelques années auparavant, s'était contentée de voler mon portefeuille, mon foulard et mon bracelet-montre, et elle ne m'avait même pas laissé le temps de me retourner, encore moins d'attraper la tuberculose.

J'ai toujours rêvé d'être ruiné par une femme moralement, physiquement et matériellement: ça doit être merveilleux de pouvoir faire tout de même quelque chose de sa vie. Je peux évidemment encore attraper la tuberculose, mais à mon âge, je ne crois plus que ça puisse encore être de cette façon-là. La nature a de ces limites. Quelque chose me dit, du reste, que les filles tziganes ni même les officiers de la Garde ne sont plus ce qu'ils étaient autrefois.

Après le spectacle, j'offrais mon bras à ma mère et nous allions nous asseoir sur la Promenade des Anglais. Les fauteuils étaient payants, là aussi, mais c'était un luxe que nous pouvions à présent nous offrir.

En choisissant bien son fauteuil, on pouvait se placer d'une telle façon que soit l'orchestre du Lido, soit celui du Casino, vous était accessible sans bourse délier. Généralement, ma mère emportait avec elle, discrètement dissimulés au fond de son sac, du pain noir et des concombres salés, notre gourmandise préférée. On pouvait donc voir, à cette époque, vers neuf heures du soir, contemplant la foule de flâneurs, sur la Promenade des Anglais, une dame distinguée aux cheveux blancs et un adolescent en blazer bleu, assis discrètement le dos contre la balustrade, en train de savourer des concombres salés à la russe avec du pain noir, sur une feuille de papier journal posée sur leurs genoux. C'était très bon. Ce n'était pas suffisant. Mariette avait éveillé en moi une faim qu'aucun concombre au monde, même le plus salé, ne pouvait plus apaiser. Mariette nous avait quittés il y avait déjà deux ans, mais son souvenir continuait à couler dans mon sang et à me tenir éveillé la nuit. J'ai conservé jusqu'à ce jour, pour cette bonne Française qui m'avait ouvert la porte d'un monde meilleur, une gratitude profonde. Trente ans se sont écoulés, mais je peux dire, avec plus de vérité que les Bourbons, que depuis, je n'ai rien appris, ni rien oublié. Que sa vieillesse soit heureuse et paisible, et qu'elle sache qu'elle avait vraiment fait pour le mieux avec ce que le bon Dieu lui avait donné. Je sens que je vais m'attendrir si je continue plus longtemps sur ce sujet, alors, je m'arrête.

Mais il y avait donc un bon moment que Mariette n'était plus là pour me tendre la main et me secourir. Mon sang s'indignait dans mes veines et frappait à la porte avec une véhémence, une insistance, que les trois kilomètres, que je parcourais à la nage, chaque matin, ne parvenaient pas à calmer. Assis à côté de ma mère sur la Promenade des Anglais, je guettais toutes les merveilleuses porteuses de pain qui défilaient devant moi, je soupirais profondément, et je restais là, désemparé, mon concombre à la main.

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