Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Pourtant, le Général était assis au premier rang et les spectateurs ne pouvaient guère lire l'expression de son visage. A ceux qui affirment que le général de Gaulle ne sait pas établir un contact avec les foules et communiquer ses sentiments, je donne cet exemple à méditer.

Quelque temps après la guerre, Louis Jouvet montait Don Juan. J'assistais aux répétitions. Dans la scène où la statue du Commandeur, fidèle au rendez-vous, vient entraîner le libertin aux enfers, j'eus soudain une sensation étonnante de déjà-vu, d'une expérience déjà vécue par moi et je me rappelai Bangui, 1941, et le général de Gaulle me fixant de son regard droit.

J'espère qu'il m'a pardonné.

CHAPITRE XVIII

Mon triomphe théâtral dans Konrad Wallenrod fut donc éphémère, et ne résolut aucun des problèmes matériels dans lesquels ma mère se débattait. Nous n'avions plus un sou. Ma mère courait toute la journée à travers la ville à la recherche des affaires et revenait épuisée. Mais je n'ai jamais eu ni faim, ni froid et elle ne se plaignait jamais.

Encore une fois, il ne faudrait cependant pas croire que je ne faisais rien pour l'aider. Au contraire, je me surpassais dans mes efforts pour voler à son secours. J'écrivais des poèmes et je les lui récitais à haute voix: ces poèmes allaient nous rapporter la gloire, la fortune et l'adulation des foules. Je travaillais cinq, six heures par jour à polir mes vers, et je couvrais des cahiers de stances, d'alexandrins et de sonnets. Je commençai même à composer une tragédie en cinq actes, avec un prologue et un épilogue, intitulée Alcymène. Chaque fois que ma mère revenait de ses courses en ville et qu'elle s'asseyait sur une chaise – les premières marques de vieillesse apparaissaient déjà sur sa figure – je lui lisais les strophes immortelles qui devaient jeter le monde à ses pieds. Elle les écoutait toujours attentivement. Peu à peu, son regard s'éclairait, les traces de fatigue disparaissaient de son visage et elle s'exclamait, avec une conviction absolue:

– Lord Byron! Pouchkine! Victor Hugo!

Je m'exerçai également à la lutte gréco-romaine, dans l'espoir de remporter un jour ou l'autre le championnat du monde, et je devins assez rapidement connu à l'école sous le nom de «Gentleman Jim». Je n'étais pas le plus fort, loin de là, mais je savais mieux que personne prendre des attitudes nobles et élégantes, et donner une impression de force tranquille et de dignité. J'avais du style. J'allais presque toujours au tapis.

M. Lucien Dieuleveut-Caulec se penchait sur mes créations poétiques avec beaucoup d'attention. Car il va sans dire que je n'écrivais pas en russe ou en polonais. J'écrivais en français. Nous n'étions à Varsovie que de passage, mon pays m'attendait, il n'était pas question de me dérober. J'admirais beaucoup Pouchkine, qui écrivait en russe, et Mickiewicz, qui écrivait en polonais, mais je n'avais jamais très bien compris pourquoi ils n'avaient pas composé leurs chefs-d'œuvre en français. Ils avaient pourtant, l'un et l'autre, reçu une bonne éducation et ils connaissaient notre langue. Ce manque de patriotisme me paraissait difficile à expliquer.

Je ne cachais jamais à mes petits camarades polonais que je n'étais parmi eux que de passage et que nous comptions bien rentrer chez nous à la première occasion. Cette naïveté obstinée ne me facilitait pas la vie à l'école. Pendant les récréations, alors que je me promenais dans les couloirs d'un air important, un petit groupe d'élèves se formait parfois autour de moi. Ils me regardaient gravement. Puis l'un d'eux faisait un pas en avant, et, s'adressant à moi à la troisième personne, selon le mode polonais, me demandait d'un ton plein de respect:

– Le camarade a encore remis son voyage en France, il paraît?

Je marchais toujours.

– Ce n'est pas la peine d'arriver au milieu de l'année scolaire, leur expliquais-je. Il faut arriver au début.

Le camarade faisait un geste d'approbation. Puis il remarquait:

– J'espère que le camarade les a prévenus, pour qu'ils ne s'inquiètent pas?

Ils se poussaient du coude et je sentais bien qu'on se moquait de moi, mais j'étais au-dessus de leurs insultes. Elles ne pouvaient pas m'atteindre. Mon rêve était plus important pour moi que mon amour-propre et le jeu qu'ils me poussaient à jouer avait beau me couvrir de ridicule, il m'aidait à nourrir mon espoir et mes illusions. Je leur faisais donc face et je répondais tranquillement à toutes les questions qu'ils me posaient. Est-ce que les études étaient plus difficiles, en France, à mon avis? Oui, elles étaient très difficiles, beaucoup plus difficiles qu'ici. On y faisait beaucoup de sport et je comptais me spécialiser tout particulièrement dans l'escrime et la lutte gréco-romaine. Est-ce que les uniformes y étaient obligatoires, dans les lycées? Oui, ils étaient obligatoires. A quoi ressemblaient-ils, ces uniformes? Eh bien, ils étaient bleus, avec des boutons d'or et des képis bleu horizon, et le dimanche, on mettait un pantalon rouge et une plume blanche au képi. Est-ce qu'on y portait le sabre? Seulement le dimanche et la dernière année. Est-ce qu'on y commençait la journée d'études en chantant La Marseillaise ? Oui, on y chantait La Marseillaise tous les matins, naturellement. Est-ce que je voulais bien leur chanter La Marseillaise ? Dieu me pardonne, je mettais un pied en avant, la main sur le cœur, je brandissais le poing, et je chantais mon hymne national, d'une voix enflammée. Oui, je marchais, comme on dit, et pourtant, je n'étais pas dupe, je voyais bien des visages réjouis qui se dissimulaient pour pouffer de rire, mais cela m'était étrangement égal, je restais là, au milieu des banderilleros, complètement indifférent, je'sentais que j'avais un grand pays derrière moi et je ne craignais ni les sarcasmes, ni les quolibets. Ces jeux auraient pu continuer pendant longtemps, si le petit groupe de mes provocateurs ne m'avait brusquement touché au point le plus sensible. La séance avait pourtant commencé de la manière habituelle, lorsque cinq ou six élèves plus âgés que moi vinrent m'entourer, avec beaucoup de considération.

– Tiens, le camarade est encore parmi nous? Nous croyions pourtant qu'il était parti pour la France, où on l'attend si impatiemment?

J'allais me lancer dans mes explications habituelles, lorsque l'aîné du groupe intervint:

– On n'accepte pas les anciennes cocottes, là-bas.

Je ne me souviens plus qui était ce garcon et je ne sais d'où il tenait son étrange information. Ai-je besoin de dire que rien, dans le passé de ma mère, ne justifiait une telle calomnie? Ma mère n'avait peut-être pas été la « grande artiste dramatique» qu'elle se prétendait parfois, mais elle avait tout de même joué dans l'un des bons théâtres de Moscou, et tous ceux qui l'avaient connue à cette époque, tous les témoins de sa jeunesse, me parlaient d'un être fier, que sa beauté extraordinaire n'avait jamais ni grisé, ni égaré.

Mais ma surprise fut si complète qu'elle prit l'apparence de la lâcheté. Mon cœur disparut soudain dans un trou, mes yeux s'emplirent de larmes et je tournai pour la première et dernière fois de ma vie le dos à mes ennemis.

Je n'ai jamais tourné le dos à rien ni à personne, depuis, mais ce jour-là, je l'ai fait, il est inutile de le nier. J'ai été un instant décontenancé.

Lorsque ma mère revint à la maison, je me jetai vers elle et lui dis tout. Je m'attendais à ce qu'elle m'ouvrît ses bras et me consolât, comme elle savait si bien le faire. Mais ce qui se passa alors fut pour moi une surprise complète. Brusquement toute trace de tendresse, d'amour quitta son visage. Elle ne déversa pas sur moi le flot de pitié et d'affection que j'attendais. Elle ne dit rien, et me regarda longuement, presque froidement. Puis elle s'éloigna, alla prendre une cigarette sur la table et l'alluma. Elle alla ensuite à la cuisine, que nous partagions avec les propriétaires de l'appartement, et s'occupa de mon souper. Son visage était indifférent, fermé, et parfois, elle me jetait un regard presque hostile. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Une immense pitié pour moi-même me saisit. Je me sentais outré, trahi, abandonné. Elle fit mon lit, toujours sans me parler. Elle ne se coucha pas, cette nuit-là. En me réveillant le matin, je l'ai trouvé assise sur le même vieux fauteuil de cuir vert glauque, face à la fenêtre, une cigarette à la main. Le parquet était couvert de mégots: elle les jetait toujours n'importe où. Elle me lança un regard inexpressif et se tourna à nouveau vers la fenêtre. Je crois savoir aujourd'hui ce qu'elle pensait – du moins, je l'imagine. Elle devait se demander si j'en valais la peine, si tous ses sacrifices, ses efforts, ses espoirs, avaient un sens – si je n'allais pas me révéler un homme comme les autres – si je n'allais pas la traiter comme un autre homme l'avait traitée. Elle me fit mes trois œufs à la coque et ma tasse de chocolat. Elle me regarda manger. Pour la première fois, un peu de tendresse revint dans ses yeux. Elle devait se dire que je n'avais que douze ans, après tout. Lorsque je ramassai mes livres et mes cahiers pour me rendre en classe, son visage se durcit à nouveau.

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