Jean Echenoz - Au Piano

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La pratique professionnelle du piano suppose une discipline stricte. Elle exclut tout divertissement susceptible d'éloigner l'artiste de son clavier. Pourtant il aimerait, lui aussi, jouir de la lumière du monde, de la douceur de vivre, de la tiédeur de l'air et de l'amour des femmes. Eh bien non! Mort ou vif, le pianiste se doit d'abord à son public.
Dans les allées du parc Monceau à Paris, Max a peur. «Max va mourir violemment dans vingt-deux jours mais, comme il l’ignore, ce n’est pas de cela qu’il a peur». Il a peur de son piano, peur de lui-même, surtout. Mais n’a-t-il pas raison puisqu’un soir, après un concert de gala, il est agressé et meurt au coin d’une rue? Fin de la première partie.
On range le piano. On arrête l’alcool. On bascule, dans une clinique bizarre, le Centre, une version moderne du purgatoire qui recycle «des personnalités pour faire partie du personnel». Max fera partie du personnel, aux côtés de Dean Martin et de Doris Day. Il attend son verdict, le Parc (paradis) ou la Section urbaine (enfer). On tranche pour la Section urbaine et Max revient sur terre, avec l'interdiction formelle de retrouver quiconque a fait partie de son passé.
Troisième volet, il y aura l’Amérique du Sud. Mais Max cherche désespérément sa Rose, une femme à qui il n'a jamais avoué son amour et qu'il a perdu de vue depuis ses années d'étude.
Jouant avec l'éternité et le salut, Jean Echenoz nous prend à témoin, nous précisant avec humour que c’est une fiction qu'il invente pour nous. Je vous laisse le plaisir de découvrir le dénouement fantastique de cette parodie loufoque jusqu’à l’absurde, où il est question de partir vers l’obscur objet de son désir. C'est en tout cas un magnifique roman sur la peur de vivre.
Jean Echenoz a reçu en 2006 le Grand Prix de littérature Paul Morand pour l'ensemble de son oeuvre.

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29.

Et puis, on ne sait au juste pourquoi ni comment, la situation se rétablit progressivement. Au bout de quelques semaines, Béliard commença d'aller mieux. Sans pour autant s'inverser en état maniaque, alternative classique de la dépression, l'humeur de Béliard prit un tour plus serein: on le vit se remettre à sourire, engager des conversations, jusqu'à prendre des initiatives. Max et Bernie n'eurent bientôt plus besoin de se casser la tête à lui trouver des distractions: il partait seul tous les après-midi, L'Officiel des spectacles en poche, et on ne le voyait plus jusqu'à l'apéritif – point sur lequel, d'ailleurs, il semblait même en voie de se modérer.

Lui qui, depuis son arrivée chez Bernie, n'avait jamais levé un doigt pour aider à la vie quotidienne, pouvait à présent rentrer le soir en apportant, faites de son propre chef, quelques courses pour le dîner. Vraiment Béliard était en progrès, faisant son lit dès son lever, aidant à la vaisselle et au ménage, rinçant la baignoire avant de quitter la salle de bains. C'est aussi volontiers qu'il accompagnait Max au supermarché, ne rechignant pas non plus à changer une ampoule ou transporter les bouteilles vides au conteneur vert du coin de la rue Amelot sans qu'on eût rien osé lui demander. L'hôte idéal: aimable, coopératif et si discret qu'il arrivait à Max, rentré tard de son travail chez Gilbert donc levé tard aussi, de ne pas le croiser de la journée.

Un de ces jours qu'il avait ainsi disparu – vers la Sainte Chapelle, le Grand Rex ou la salle Drouot -, Max profita de son après-midi libre pour se rendre aux Grands magasins du Printemps dans un but prosaïque de renouvellement sous-vestimentaire. Celui-ci vite réglé, il traîna un moment parmi les étages du magasin, sans désir d'achat ni autre dessein que s'arrêter, çà et là, devant des choses dont il n'avait aucun besoin, une cabine de douche multifonctions, un téléviseur 16/9 ou par exemple une panoplie de couteaux – à légumes, à tomates, à pain, à jambon, à saumon, à désosser, à émincer, à larder. Ce faisant il écoutait vaguement les annonces diffusées dans l'espace et qui pouvaient parler d'une semaine du rideau, de rabais électroménagers, de 20 % sur les stores ou de madame Rose Mercœur qu'on attendait au Point priorité service du rez-de-chaussée.

Certes ce n'est pas un prénom si rare mais au fond pourquoi pas. Ce n'était pas non plus, à l’époque, le nom de famille de Rose mais tout le monde a le droit de se marier. Bref c'était encore plus improbable qu'à Passy ou Bel-Air mais après tout il avait le temps, oui, pourquoi ne pas aller jeter un coup d'œil. Cependant on voit bien que cette situation le rend un peu nerveux, qu'il progresse discrètement vers l'escalier mécanique, sans avoir l'air de se presser, avec le même air dégagé sous cœur battant que si, venant de commettre un vol, il redoutait d'être observé – pas question de se trahir par un geste suspect sous les faisceaux de la vidéosurveillance. Max, dans l'escalator, continua d'afficher cette lenteur désinvolte puis, arrivé au rez-de-chaussée, il chercha un peu plus fébrilement le Point priorité service et, une fois qu'il l'eut trouvé, figure-toi que cette fois c'était elle, c'était absolument elle.

Il apparut tout de suite que Rose, qui n'avait pas tellement changé à trente ans près, disons normalement changé, avait fait remodeler son nez, ce dont Max éprouva un nuage de contrariété. On se souvient que ce nez, dans le temps, n'était peut-être pas la plus belle chose qu'elle possédait, mais justement, justement. À peine un peu trop busqué, il était si bien cadré par un visage parfait qu'il semblait, à l'époque, d'autant plus émouvant. Bon, il était à présent devenu aussi beau que le reste, c'était un peu dommage mais on n'allait pas chipoter. C'était en tout cas une belle intervention de chirurgie plastique, tout à fait digne des professionnels du Centre. Quant aux vêtements de Rose, elle ne portait au Point priorité service aucune des tenues qu'il avait remarquées le jour de sa poursuite en métro. C'était assez classique, twin-set en cachemire camel et jupe en tweed moucheté – Max observa non sans une émotion que l'étiquette du twin-set, échappée du chandail, rebiquait à contresens sur sa nuque.

Elle était seule. Elle avait l'air d'attendre. La reconnaissant donc aussitôt, Max voulut s'approcher mais elle n'allait sûrement pas le reconnaître – normal vu le temps passé, multiplié par le traitement subi au Centre. Elle ne l'identifierait donc évidemment pas mais au fond, essayer de la séduire sous ses nouveaux nom et aspect serait aussi pas mal troublant après tellement d'années. Spontanément il fallait l'aborder mais quelque chose retint Max, non moins embarrassé par son lot dérisoire de caleçons sous plastique que par le risque, toujours, de passer pour un – quoique ce risque, cette fois, parût moins justifié qu'avec la femme au chien. Il attendit quand même un peu, le temps que son cœur batte un peu moins et qu'il imagine le moyen d'oser aller se manifester.

Ce fut alors que, paraissant au fond du magasin puis traversant tout le département des parfums, Max vit Béliard se diriger vers Rose et l'aborder, lui, frontalement et sans préambule comme s'il l'avait toujours connue. Entre Chanel et Shiseido, ils se lancèrent aussitôt dans un échange animé, facile et souriant dès le début duquel Max, effaré, vit Béliard rabattre d'un petit geste l'étiquette du chandail de Rose, familièrement et dans le bon sens. Après quoi il parut insister sur un point, argumenter avec éloquence et à l'aide de gestes, toujours les mêmes gestes et donc toujours, sans doute, sur ce même point. À mesure que cette conversation se prolongeait, Rose manifestait de son côté de plus en plus de signes d'acquiescement, provoquant en retour le sourire de plus en plus ouvert de Béliard.

Max ne put s'empêcher de se mettre à marcher, vers eux, comme un fantôme, mais n'oublions pas qu'il n'est qu'un fantôme, pour s'immobiliser à quelques mètres. Comme Béliard l'aperçut alors, il lui fit signe d'approcher en gardant son sourire grand ouvert, venez donc ici que je vous présente. Paul, prononça-t-il, un ami. Rose, une vieille amie que j'avais perdue de vue depuis longtemps, sourit Béliard de plus en plus largement, je désespérais presque de la retrouver. Max s'inclina gauchement devant Rose qui n'eut qu'un signe de tête sans manifester, comme prévu, le moindre signe de reconnaissance. Nous allions partir, voyez-vous, fit savoir Béliard, nous avons une petite course à faire. Attendez un instant, dit Max. Excusez-moi mais, cette personne, je crois que c'est moi qui devais absolument la retrouver. Oui, dit Béliard avec un sourire froid, je sais. Je le sais parfaitement mais c'est moi qui pars avec elle. C'est comme ça, voyez-vous, la section urbaine. Ça consiste en ça. C'est ce que vous autres appelez l'enfer, en quelque sorte. Alors nous sommes bien d'accord? enchaîna-t-il en se retournant vers Rose, je vous ramène au parc? Mon cher Paul, je vous dis à plus tard.

Resté d'abord immobile devant le Point priorité service, Max écrasé voit Rose et Béliard se diriger vers les portes vitrées, les pousser, quitter son champ visuel avant que, par automatisme, il se mette à son tour en mouvement. Une fois sorti du magasin, il les aperçoit encore qui s'en vont sur le boulevard Haussmann, dans la direction de l'ouest, mais lui s'arrête là, ne les suit que des yeux sans penser à les rejoindre. Au croisement de la Chaussée d'Antin, Béliard se retourne, lui fait un petit signe et Max, plus mort que jamais, les voit reprendre leur marche, s'amenuiser dans la perspective du boulevard avant de prendre à droite et disparaître dans la rue de Rome.

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