Jean Echenoz - Au Piano

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean Echenoz - Au Piano» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Au Piano: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Au Piano»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

La pratique professionnelle du piano suppose une discipline stricte. Elle exclut tout divertissement susceptible d'éloigner l'artiste de son clavier. Pourtant il aimerait, lui aussi, jouir de la lumière du monde, de la douceur de vivre, de la tiédeur de l'air et de l'amour des femmes. Eh bien non! Mort ou vif, le pianiste se doit d'abord à son public.
Dans les allées du parc Monceau à Paris, Max a peur. «Max va mourir violemment dans vingt-deux jours mais, comme il l’ignore, ce n’est pas de cela qu’il a peur». Il a peur de son piano, peur de lui-même, surtout. Mais n’a-t-il pas raison puisqu’un soir, après un concert de gala, il est agressé et meurt au coin d’une rue? Fin de la première partie.
On range le piano. On arrête l’alcool. On bascule, dans une clinique bizarre, le Centre, une version moderne du purgatoire qui recycle «des personnalités pour faire partie du personnel». Max fera partie du personnel, aux côtés de Dean Martin et de Doris Day. Il attend son verdict, le Parc (paradis) ou la Section urbaine (enfer). On tranche pour la Section urbaine et Max revient sur terre, avec l'interdiction formelle de retrouver quiconque a fait partie de son passé.
Troisième volet, il y aura l’Amérique du Sud. Mais Max cherche désespérément sa Rose, une femme à qui il n'a jamais avoué son amour et qu'il a perdu de vue depuis ses années d'étude.
Jouant avec l'éternité et le salut, Jean Echenoz nous prend à témoin, nous précisant avec humour que c’est une fiction qu'il invente pour nous. Je vous laisse le plaisir de découvrir le dénouement fantastique de cette parodie loufoque jusqu’à l’absurde, où il est question de partir vers l’obscur objet de son désir. C'est en tout cas un magnifique roman sur la peur de vivre.
Jean Echenoz a reçu en 2006 le Grand Prix de littérature Paul Morand pour l'ensemble de son oeuvre.

Au Piano — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Au Piano», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Cette évolution n'est certes pas enviable mais au fond, comme sexuellement cela ne marchait pas si mal avec Félicienne, cette vie commune au bout du compte en valait bien une autre. Faute d'alternative, c'était toujours ça. Le temps passait ainsi. En revenant de son service Max retrouvait Félicienne qui dormait, qui lui accordait à son réveil un peu d'amour avant de partir à l'hôtel réceptionner la pratique et répondre au téléphone en laissant Max, pardon, en laissant Paul s'occuper du ménage et rentrant juste avant qu'il s'en fût à son tour à l'hôtel se rhabiller en rouge pour préparer des spritz, des bronx, des manhattan et autres flips à l'intention d'une clientèle qui, soit dit en passant, tendait à se dégrader. En termes clairs, aux vagues hommes d'affaires provinciaux profitant de leur passage à Paris pour se payer une fille se substituait une population croissante de locaux amateurs de ce genre de filles, et qui souvent n'étaient même pas clients de l'hôtel, en bref il y avait là de plus en plus de putes, souvent les mêmes et souvent sympathiques. Max ne se formalisait pas, bien au contraire, de ce changement de population, moins regardante sur le dosage et la qualité des cocktails qu'il aurait toujours un peu de mal à préparer comme il convient.

Vu leurs conditions de travail, Félicienne et Max ne se voyaient finalement qu'à peine, sauf les dimanches pour aller promener le petit – lequel petit, d'abord farouche avec Max, finit par se laisser apprivoiser au point de devenir très familier, de plus en plus familier, bientôt beaucoup trop familier au goût de Max. On allait au Champ-de-Mars le dimanche, on allait aux Halles, dans les parcs, on allait faire un tour sur les Champs-Élysées. Cela faisait toujours quelque chose à Max quand Félicienne proposait le parc Monceau. Il ne redoutait plus la statue de Gounod à côté de la buvette, ni même celle de Chopin près du coin réservé aux enfants, où le petit trépignait sans cesse pour obtenir un tour supplémentaire de n’importe quoi.

Cependant, Max commença de se lasser. Bizarrement, s'il s'était assez vite habitué à son nouvel aspect physique, il avait en revanche beaucoup plus de mal à ce qu'on l'appelât Paul, mais peut-être finirait-il par s'y faire aussi. Le temps passait ainsi dans une ambiance de salle d'attente, à feuilleter des revues aussi périmées, radoteuses et froissées que Félicienne elle-même. Que savait-il d'ailleurs au fond de Félicienne sinon qu'elle se perdait en ressassements insanes, assurant amèrement avoir eu dans sa jeunesse des mensurations de rêve, le don des langues et l'oreille absolue. Mais, issue d'un milieu modeste, elle avait dû entrer tôt dans la vie active, sacrifiant ainsi une multiple carrière de top-model mondial, d'interprète internationale et de concertiste universelle en abandonnant le piano. Tout en découpant le gigot du dimanche, Max cachait derrière son indifférence le soulagement que lui procurait cette troisième information.

L'indifférence, oui, on en arriverait là. Ça n'allait bientôt plus trop marcher, cette histoire avec Félicienne. C'est que l'amour – enfin, quand je dis l'amour, je ne sais pas si c'est le mot – n'est pas seulement volatil mais il est également soluble. Soluble dans le temps, dans l'argent, dans l'alcool, dans la vie quotidienne et dans pas mal d'autres choses encore. Et sexuellement par exemple, ça n'allait plus être ça du tout, Félicienne se rebiffant sur ce point de plus en plus souvent. Tellement peu ça que Max se passait rêveusement, souvent, un disque trouvé chez un soldeur près de la porte Saint-Denis, The Best of Doris Day à propos duquel Félicienne, se montrant alors hostile comme si elle se doutait de quelque chose, lui demandait âprement comment il pouvait perdre son temps à écouter ces conneries. Non non, disait Max, comme ça, pour rien. J'aime bien. Cela n'arrangeait pas non plus les choses de supporter de plus en plus difficilement le petit qui, techniquement très précoce, réquisitionnait le magnétoscope à son usage exclusif, privant Max de se passer comme il l'aurait voulu une des deux vidéos avec Dean Martin – les grands rôles de sa vie dans Some Came Running et Rio Bravo - achetées le même jour chez le même soldeur.

Quelques semaines de plus en plus ternes s'écoulèrent ainsi jusqu'à ce soir où, au bar, tout en ressassant les différents moyens de mettre un terme à cette histoire avec Félicienne, Max confectionnait sans méthode un alexandra – dont la composition n'est pourtant pas la plus complexe: trois parts égales de cognac, de crème fraîche et de crème de cacao. Alors qu'il s'empêtrait dans la crème fraîche, trop ferme après un séjour prolongé au frais, il vit entrer de loin un homme d'assez petite taille flanqué d'une immense rousse à peine vêtue.

Max connaissait un peu la rousse, une des nouvelles habituées qu'il aimait bien, fille gentille fonctionnant au whisky-fizz qui est une boisson désaltérante servie directement dans un tumbler, une des choses les plus simples à préparer. Trop concentré par sa tâche, il ne prêta pas d'attention au nouvel amateur qui l'accompagnait, qui s'assit avec elle devant une petite table au fond du bar puis qui, se relevant au bout de quelques secondes, se dirigeait maintenant vers Max, sans doute pour indiquer ce qu'il souhaitait consommer. Or Max, dans l'immédiat, avait autre chose à faire que prendre une commande, venant de renverser toute la crème fraîche dans le shaker et, tête baissée, s'apprêtant à rembarrer le pékin. Monsieur Max? articula le pékin.

26.

Max sursauta, aggravant l'étalement de la crème fraîche et levant les yeux sur le pékin. Bernie.

Monsieur Max, répéta Bernie avec ravissement. Mais qu'est-ce que vous faites là? Ce serait un peu long à t'expliquer, dit Max en essuyant une giclée de crème sur sa manche, mais comment tu as fait pour me reconnaître? Bernie parut ne pas comprendre la question. Eh bien c'est vous, dit-il, pourquoi? (Les vrais amis, s'attendrit Max intérieurement.) Je suis vraiment bien content de vous voir, affirma Bernie, je me demandais souvent ce que vous deveniez. Comme il n'avait l'air au courant de rien, Max évita de développer ce point. Et toi-même, s'enquit-il, où en es-tu? J'ai eu des problèmes avec Parisy, répondit Bernie, il ne vous a pas dit? Je me suis fâché, voyez-vous, il n'était pas correct, je suis parti juste après votre concert à Gaveau, vous vous souvenez? Je ne l'ai jamais revu. Bien sûr, éluda Max, comprenant que Bernie, qui assurait toujours ne jamais lire la presse, n'avait pas dû apprendre ce qui lui était arrivé, ni sa disparition ni le reste évidemment. Mais j'ai tout de suite trouvé quelque chose de bien mieux, reprit Bernie. Je suis dans le show-business, maintenant. J'ai complètement coupé avec le milieu du classique, j'organise des spectacles, enfin pas exactement. Je suis tourneur de concerts, si vous voulez, ça ne marche pas mal du tout. Ah si je m'attendais à vous voir ici.

Oui, dit Max, j'ai pris un peu de distance avec ce que je faisais avant, tu comprends, le milieu et tout ça, moi aussi j'avais besoin de prendre du champ. Ah bon, dit Bernie dubitativement, et ça vous plaît? Pas vraiment, dit Max, mais c'est pour un moment, tu vois, c'est provisoire. Un homme de votre condition, quand même, déplora Bernie, se retrouver ici. Je ne connaissais pas cet endroit, mais ça ne m'a pas l'air bien terrible. Je passais juste prendre un verre avec une copine. Bien sûr, dit Max avec un bon sourire vers la copine qui fit que Bernie regarda un instant ses pieds. Enfin, dit-il timidement, si vous vouliez changer, je pourrais peut-être vous aider. Tu crois? feignit de s'étonner Max d'un air dégagé. Bien sûr, dit Bernie, je vais certainement pouvoir vous trouver quelque chose, vous jouez toujours du piano? C'est-à-dire que c'est un peu compliqué, dit Max, mais enfin bon, qu'est-ce que je te sers en attendant? C'est surtout des cocktails, ici, non? fit Bernie. Hélas, reconnut Max. Eh bien je prendrais bien un arc-en-ciel, déclara Bernie. Attendez un instant, je vais demander à ma copine ce qu'elle veut boire. Laisse, dit Max, je crois que je sais.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Au Piano»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Au Piano» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


José Peixoto - The Piano Cemetery
José Peixoto
Jean Echenoz - 1914
Jean Echenoz
libcat.ru: книга без обложки
Jean Echenoz
Jean Echenoz - L'Équipée malaise
Jean Echenoz
Jean Echenoz - Un an
Jean Echenoz
Jean Echenoz - Je m’en vais
Jean Echenoz
Uwe Frankenhauser - Piano Morte
Uwe Frankenhauser
Juhani Aho - Panu
Juhani Aho
Juhani Aho - Panu - Näytelmä
Juhani Aho
Отзывы о книге «Au Piano»

Обсуждение, отзывы о книге «Au Piano» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x