Amélie Nothomb - Les Catilinaires

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Émile, ancien professeur de latin et de grec, se retire avec sa femme Juliette dans une maison paradisiaque, éloignée de tout, avec la certitude d'y couler des jours heureux. Au bout d'une semaine d'éblouissements et de bonheur absolu, voici qu'on sonne à la porte de leur thébaïde: c'est Palamède Bernardin, leur unique voisin, qui va prendre l'habitude de s'imposer ainsi tous les jours, de quatre à six heures, sans dire un mot, ou presque. Cette présence muette, grossière et envahissante, va vite s'avérer plus dérangeante que les bavardages les plus intempestifs. Mais pour le couple, la descente aux enfers ne fait que commencer…
Ce roman très noir, à l'humour tantôt mordant, tantôt dévastateur, démontre de façon impitoyable que le précepte antique "connais-toi toi-même" est toujours d'actualité. L'écriture elle-même garde des traces de cette ambivalence: sous des dehors lisses bouillonnent les perversions et les monstruosités insoupçonnées. Amélie Nothomb poursuit ici sa création d'un univers romanesque original, mis en place dès Hygiène de l'assassin et régulièrement enrichi depuis (Péplum, Attentat…).

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– Enfin, Emile…

– On dirait que tu ne le connais pas! Et moi, comme un crétin, j'ai marché dans son cinéma. Maintenant, il va pouvoir invoquer le droit des martyrs! Il fallait le laisser crever, bien sûr. Non seulement j'ai raté une superbe occasion de nous débarrasser de lui, mais en plus, désormais, nous serons obligés de nous conduire comme des saint-bernard avec lui, nous l'aurons sur le dos tout le temps.

Juliette me dévisagea avec effroi. Pour la première fois en soixante années, elle me parla sèchement:

– Tu te rends compte de ce que tu dis? C'est toi, le monstre! Comment peux-tu croire une pareille abomination? Si tu n'avais pas eu une insomnie, tu ne l'aurais jamais entendu, et il serait mort à l'heure qu'il est. Tu as parlé comme un assassin, un véritable assassin.

– Un assassin! Tu oublies que je lui ai sauvé la vie.

– C'était ton devoir! A partir du moment où tu étais au courant de ce qui se passait, c'était ton devoir. Si tu l'avais laissé mourir, tu aurais été un assassin. Et ce que tu viens de dire est ignoble.

«Si elle savait que j'ai failli le remettre dans sa chambre à gaz!» pensai-je – mais je n'étais plus très content de moi.

– Et Bernadette? ajouta-t-elle, radoucie.

– Je ne l'ai pas vue. A mon avis, elle n'est au courant de rien.

– Est-ce qu'il ne faut pas la prévenir?

– Tu crois qu'elle comprendrait? En ce moment, je parie qu'elle dort. C'est ce qu'elle a de mieux à faire.

– Demain, en se réveillant, elle verra qu'il n'est pas là. Ce sera la panique pour elle.

– Attendons demain.

– Toi, tu voudrais qu'on aille se recoucher et qu'on se rendorme! Comme si on pouvait encore trouver le sommeil après ça!

– Qu'est-ce que tu suggères?

– Que toi tu ailles à l'hôpital et que moi j'aille chez elle.

– Tu es folle? Elle a cinq fois ton volume. Elle pourrait te tuer!

– Elle est inoffensive.

– J'aurais trop peur pour toi. C'est moi qui irai. A l'hôpital, ils n'ont aucun besoin de moi.

– Je t'accompagne.

– Non. Quelqu'un doit rester à la Maison. C'est notre numéro de téléphone que j'ai donné aux ambulanciers.

– Alors vas-y et veille-la. Il faut qu'il y ait quelqu'un auprès d'elle, quand elle sortira du sommeil, pour qu'elle n'ait pas le temps de s'inquiéter.

– Je trouve que nous sommes bien gentils avec ces gens.

– Emile, c'est la moindre des choses! Et si tu n'y vas pas, j'y vais, moi.

Je soupirai. Il n'y a pas que des avantages à avoir une femme au cœur d'or. Mais elle avait raison au moins sur un point: je n'aurais pas été capable de m'endormir.

Je pris une lampe de poche et j'embrassai mon épouse comme un soldat partant au front.

La porte qui reliait leur garage à leur intérieur n'était pas verrouillée. J'entrai: le halo de ma lampe éclaira une cuisine. Une odeur fétide me remplit les poumons: je n'osai imaginer ce que les Bernardin avaient mangé. Des épluchures jonchaient le sol. Je ne cherchai pas à les identifier, je n'avais qu'une idée: quitter ce dépotoir au plus tôt et rejoindre une nappe d'air respirable.

J'ouvris la porte de la cuisine et la fermai derrière moi pour empêcher la propagation du remugle. Pas de chance: une puanteur identique sévissait dans le salon. C'était infect. Comment des êtres humains pouvaient-ils vivre là-dedans? A fortiori, comment un médecin pouvait-il braver à ce point les règles les plus élémentaires de l'hygiène?

Mon nez analysait les composantes de ce bouquet: un fond de vieux poireaux, de graisse avariée, de transpiration de bouc et, ce qui était le plus étrange et le plus désagréable, un puissant relent de métal oxydé. Ce dernier parfum était le pire, car il ne renvoyait à rien d'humain, d'animal ou de végétal: je n'avais jamais rien senti d'aussi malsain.

Je trouvai un interrupteur et j'allumai: ce que je vis me donna une terrible envie de rigoler. Quand le mauvais goût atteint un tel degré, on ne peut qu'en rire. Je fus néanmoins étonné: en général, un ameublement kitsch donne plutôt dans l'excès de confort, le trop douillet – ce que les Allemands qualifient de «gemütlich». Ici, on se serait cru dans un tram qu'une concierge eût voulu décorer: c'était à la fois sordide, froid et ridicule.

Sur les murs, aucun tableau, sinon le diplôme de médecin de Palamède, encadré à la manière grandiloquente d'un portrait de Staline. Qu'un homonyme de Charlus poussât aussi loin le sens du laid et du vulgaire, c'était un comble!

L'hilarité allait l'emporter quand je me rappelai ma mission. Je montai à l'étage. Un tapis de poussière collante recouvrait l'escalier. Arrivé au sommet, je m'immobilisai et je tendis l'oreille. Il me sembla percevoir un râle.

Je fus tenté de m'enfuir. Ce bruit rauque ne pouvait s'assimiler à un ronflement: ce que j'entendais évoquait le plaisir sexuel d'un animal. Je refusai cette éventualité: je n'aurais pas pu la supporter.

La première porte du couloir donnait sur un débarras. La deuxième aussi. La dernière sur une salle de bains. Je dus me rendre à l'évidence: l'un des débarras était une chambre à coucher.

Je revins à la deuxième porte et l'ouvris: le râle m'avertit que j'y étais. Terrorisé, je pénétrai dans l'antre de Bernadette. Ma lampe caressa des objets non identifiables puis, au bout de sa course, trébucha sur une paillasse recouverte d'une masse mouvante.

C'était elle. Ses paupières étaient fermées: je fus rassuré en comprenant que l'espèce de mugissement correspondait à la respiration du sommeil. Elle dormait.

J'allumai: un lustre hideux répandit une lumière de bloc opératoire. Madame Bernardin n'en fut pas incommodée. Il est vrai que, si ses propres décibels ne la réveillaient pas, rien ne le pouvait.

Le couple faisait chambre à part. J'en conclus que Palamède occupait l'autre débarras. Il n'y avait pas place pour un autre corps – et surtout pas pour un obèse – sur le tas de chiffons qui servait de lit au kyste.

Pour des motifs dont je préfère ne pas sonder la nature, je me sentis soulagé à l'idée qu'ils ne dormaient pas ensemble. D'ailleurs, cela tombait bien: grâce à cette séparation nocturne, Bernadette ignorait la tentative de suicide et gagnait quelques heures de tranquillité.

Je m'assis auprès d'elle sur un pouf en synthétique et entrepris de la veiller. En face de moi, une grosse horloge indiquait 4 heures du matin: je souris en songeant que je les envahissais à l'heure diamétralement opposée à la leur. Je me rendis compte alors qu'il y avait dans cette pièce trois autres horloges et un réveil: ils indiquaient. la même heure à la seconde près. En me remémorant le salon, l'escalier et le couloir, je m'aperçus qu'ils étaient eux aussi constellés d'horloges: sans doute étaient-elles toutes ponctuelles à la perfection, comme celles de cette pièce.

Ce détail, déjà insolite en soi, frappait davantage au milieu d'un tel laisser-aller: leur demeure était sale, jamais aérée, les chambres regorgeaient de caisses en carton remplies de vieilleries dégoûtantes, et pourtant, au cœur de ce sinistre abandon, quelqu'un veillait à ce que l'heure soit omniprésente et d'une exactitude maladive.

Je commençais à comprendre pourquoi Palamède arrivait toujours à l'heure pile. S'il avait voulu se meubler un intérieur suicidaire, il n'eût pas pu mieux trouver: cette maison à la fois horrible, désespérante, méphitique, grotesque, crasseuse, inconfortable, enfin et surtout cette prolifération d'horloges réglées au centième de seconde, rappelant cinq fois par pièce que le temps nous écrasait – ce devait être cela, l'enfer.

Un jappement de madame Bernardin ramena mon attention sur elle. Etait-elle asthmatique pour produire ce râle? Le calme de son attitude le contredisait. Je l'observai: un cycle soulevait son énorme poitrine comme une montgolfière qui, arrivée au faîte de son gonflement, s'effondrait en un seul et brusque affaissement, provoquant à chaque fois ce soupir de monstre. Il ne fallait dollc pas s'inquiéter, c'était un phénomène explicable par les lois de la physique.

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