Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre
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Je crois que je suis plutôt bien accepté (je fais tout pour: je laisse toujours mes chaussures à la porte, je nettoie, rince, sèche et range chaque verre aussitôt après l'avoir vidé, je vais fumer dehors, je me lave les mains sans arrêt – grâce à mon père, j'ai dix-huit ans d'entraînement dans les pattes). Je suis le monsieur qui vient de Paris, celui qui veille sur la gamine.
Un matin, Olive s'habille en putain élégante, pour faire plaisir à sa famille. Elle porte une robe de soie noire, fine et légère, flottante, des escarpins vernis noirs à très hauts talons, un porte-jarretelles et des bas couture. Elle a mis du rouge sombre sur sa bouche et du noir autour de ses yeux. En la voyant sortir de la chambre, sa mère gronde:
– Allons bon. Tu fais encore ta Pimprenelle…
Olive me présente toute la famille. Elle ne peut pas faire autrement. Grands-mères, oncles, tantes, cousins, cousines, frère et belle-sœur, tous habitent dans un rayon de cinq cents mètres et ont appris ma venue quelques minutes après notre coup de fil de Paris à sa mère. Là encore, je me tiens bien et je pense réussir à peu près l'examen de passage (l'une des grands-mères, celle qu'elle aime comme une mère et qui l'a accueillie à douze ans, demande toutefois devant moi à Pimprenelle si elle «fait la rue», en me toisant avec la conviction manifeste que je suis son mac). J'ai même le plaisir de voir son père, de passage dans le coin par hasard. Il est fort sympathique et très timide – mais face à lui, Olive se liquéfie. L'émotion lui tord le ventre, elle doit quitter un instant la table pour aller s'allonger.
Ce n'est pas une famille ordinaire. À l'image de la mère, chacun a au moins une particularité surprenante, un trait de caractère ou un défaut inhabituels qui donnent l'impression de se trouver devant une troupe de comédiens, un clan reconstitué dont chaque membre aurait été choisi sur casting par un metteur en scène peu soucieux de réalisme. Grandir entre eux n'a pas dû être simple. Ils sont tous étranges.
Comme je pouvais m'y attendre, j'ai vu des dizaines de lapins. Ça ne m'inquiète pas, car c'est normal à la campagne, mais il vaut mieux que je les oublie assez rapidement. Derrière chaque maison, je découvrais de nombreux clapiers. À l'intérieur, dans l'ombre, les bêtes collaient leurs gros museaux arrondis contre les barreaux.
Dans le train du retour, je grignote un sandwich fade et caoutchouteux, par gourmandise. En face de moi, en jean et en tee-shirt blanc troué, Olive lit Le Vin de la jeunesse, de Fante.
– C'est marrant, mais c'est trop bien-pensant. Ça me gonfle.
Je suis d'humeur légère. J'ai passé quatre jours intéressants, j'ai bien observé tout le monde, répondu poliment à toutes les questions, et Olive n'a tué personne, elle a même eu l'air de prendre un certain plaisir à ces retrouvailles familiales. Elle paraît apaisée, plus sûre d'elle, prête à continuer, comme tout le monde.
J'ai le sentiment de mieux la connaître, après ce court séjour au milieu de ceux qui ont constitué les repères, les piquets et panneaux de son enfance. Je comprends peut-être certaines choses. Moins de mystère, moins de questions, c'est aussi moins d'inquiétude, probablement. Je fais preuve d'un optimisme exagéré, je m'emballe pour un rien (comme si on pouvait pénétrer l'esprit de quelqu'un en passant quelques heures dans sa famille…), mais je crois que tout sera désormais plus simple.
En tout cas, de mon côté, ça s'arrange. Mes jambes reprennent progressivement leur allure d'origine, le kyste de mon poignet, après une période de stagnation, commence à dégonfler par miracle, et même mon épaule, sous l'effet fulgurant des anti-inflammatoires Calgon, retrouve une mobilité grisante. Je suis sur la bonne voie.
Nous allons rester un moment à Paris, Olive sera plus décontractée, si par hasard ce n'est pas le cas je resterai néanmoins serein, car je sais dorénavant que son instabilité provient essentiellement de son entourage d'origine, de ses débuts chaotiques dans l'existence, et que ses glissements vers l'ombre ne signifient pas qu'elle ne m'aime pas, qu'elle s'ennuie avec moi ou je ne sais quelle ânerie. De toute manière, si l'atmosphère devient vraiment trop tendue à Paris, nous pourrons toujours repartir quelque part dans deux ou trois semaines. C'est une façon de vivre comme une autre, après tout. Le mouvement.
Malheureusement, je me suis trompé. Dès notre retour, Olive perd de nouveau toute confiance en elle et toute envie de faire quoi que ce soit, malheureusement. Abattue ou irritable, elle s'enferme en permanence dans une bulle de détresse inexplicable. Et moi, malheureusement, je ne parviens pas, malgré une application mentale de chaque instant, à rester néanmoins serein. Les bonnes résolutions que j'ai prises dans le train ne servent malheureusement à rien, je continue obstinément à interpréter chacune de ses attitudes comme un signe qui m'est destiné, un message à décoder. Quand je devrais me contenter de penser «Elle n'est pas bien…», je ne peux me retenir d'ajouter «… avec moi». Car elle n'est pas dans cet état uniquement à cause de son enfance bancale. Il y a autre chose, malheureusement, c'est clair. Bruno? Je suis trop fade, trop superficiel, pas assez complexe, pas assez violent, pas assez vicieux, pas assez imaginatif, trop mou, trop casanier? Quand on bouge, Pimprenelle vit. Quand on «reste» ensemble, elle meurt. Elle n'est pas bien avec moi. Ça saute aux yeux. Non, je ne dois pas dire ça, je sais bien que c'est son tempérament, qu'elle a toujours été comme ça. Mais pourtant, l'évidence est là. Je ne la rends pas heureuse. Personne ne la rend heureuse. Moi non plus, mais le problème c'est qu'elle va me quitter. Non. Elle a passé trois ou quatre ans avec Pascal puis avec Bruno, qui ne la rendaient pas heureuse non plus. Tu parles d'une consolation. Je veux la rendre heureuse, moi. Pas heureuse, mais au moins détachée de ses tourments, à l'écart des précipices. Sinon elle va me quitter un jour ou l'autre. Mais qu'est-ce que je dois faire? J'essaie de rester le plus prévenant, le plus patient, le plus distrayant, le moins pesant possible. Je veux qu'elle soit bien. Je veux qu'elle soit bien avec moi. Car je peux prévoir et calculer tous azimuts, signer de beaux contrats avec moi-même, je ne serai jamais néanmoins serein si je la vois déprimée, malheureusement.
Absorbé par mes craintes, mes interrogations et mes efforts pour la ranimer, je ne pense pas à me demander si je suis bien avec elle. De toute évidence, je me répondrais non. Mais ce n'est pas grave. Je suis avec elle, ça suffit.
Une semaine plus tard, nous partons dans le Luberon. Son frère nous avait invités à passer quelques jours dans la maison de campagne qu'il possède là-bas, où il devait justement se rendre ces jours-ci avec femme et enfant. Sur le coup, nous avions décliné sa proposition – nous ne pensions pas repartir si vite – mais finalement ça tombe bien. Nous y restons trois jours, il ne se passe pas grand-chose. Olive est cependant plus paisible et plus ouverte qu'à Paris. J'ai peur de rentrer.
À peine revenus, nous recevons un coup de téléphone de Florence, qui nous informe d'une promo de dernière minute à Nouvelles Frontières. Deux aller et retour pour Le Caire ce week-end, à un prix ridicule. Elle nous appelle à tout hasard. Le ciel le lui rendra.
Au Caire, il ne se passe pas grand-chose. Mais c'est une ville fascinante, turbulente et poussiéreuse. Olive est émerveillée par ses habitants, ses bâtiments, étourdie par le tumulte. Le week-end passe très vite.
Ça ne marche pas. À chacun de nos retours, Olive replonge dans son malaise un peu plus rapidement que la fois précédente. L'élan que lui donnent nos séjours loin de Paris est de moins en moins efficace, la dynamique n'agit presque plus: la force qui la freine à l'arrivée prend trop vite le dessus. Il serait ridicule de continuer à essayer de sauver la situation ainsi. Ce n'est pas possible. Je me vois comme un lévrier en train de courir de plus en plus vite après un lapin mécanique, disons plus sagement un renard ou un cochon mécanique dont la vitesse augmente proportionnellement à la mienne. C'est comme les calmants. Plus on en prend, plus on s'y habitue et plus il faut en prendre. La seule solution serait de passer notre vie en voyage. Or ce n'est pas possible. C'est moi qui me mettrais à déjanter, car j'ai besoin de repères fixes (n'oublions pas que je suis une girouette) – j'imagine Olive acceptant gentiment de me ramener de temps en temps à Paris pour que je revive, puis de plus en plus souvent, jusqu'à ce que nous nous y installions de nouveau, et ainsi de suite. De plus, je ne sais pas ce que je ferais de mon chat. Enfin il faut bien que je travaille, je ne suis pas millionnaire. Or donc ce n'est pas possible.
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