Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre

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Néfertiti dans un champ de canne à sucre: краткое содержание, описание и аннотация

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Comment conquérir une femme totalement insaisissable et indomptable. Un tête-à-tête torride, un duel sentimental et érotique. Voici un roman parfois comique, souvent grinçant et inquiétant, ressemblant à une course-poursuite, au style unique et à la langue rapide.

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Mais alors qu'est-ce qu'elle a?

Et si c'était moi? Si elle n'avait rien de particulier? Je me sens si sensible et vulnérable depuis quelque temps que le moindre symptôme de dérèglement me bouleverse. Je la vois vaguement soucieuse ou mélancolique et je suis aussitôt saisi d'une sensation d'affolement, je l'imagine me quitter demain midi pour aller enfourcher un cheval plus fougueux et s'éloigner en jetant son chapeau derrière elle, je me sens rempli d'air chaud, j'ai le sang qui monte comme le mercure dans un thermomètre et la tête qui tourne. Encore cette saleté de matériel biologique… Pourtant je ne suis pas fou, elle est morose ou nerveuse ou angoissée, ça se voit. Si je ne fais rien, si je me contente de reprendre ma petite vie molle ici et lui propose simplement de rester près de moi, elle va finir par poser sur moi un regard plein de tristesse et de regrets, avant de s'évaporer.

Dans l'urgence, je retire ma confiance à mon cerveau informatique et raisonne de façon primaire (que celui qui a réussi à réfléchir posément dans un moment de panique me lance la première pierre: nos vénérables ancêtres préhistoriques, qui en connaissaient pourtant un rayon en lancer de pierre, seraient bien les derniers à me reprocher cette décision instinctive – c'était leur spécialité – or nous devons humblement nous inspirer de leur conduite, car les anciens ont toujours raison): pour éviter qu'elle s'éteigne sur place dans les jours qui viennent, il faut que je la fasse bouger. Comme les montres qui se remontent grâce aux mouvements du poignet. C'est simple. J'ai de l'argent, un métier qui me laisse tout le temps libre dont a besoin l'homme du même nom, et un barman sympathique pour garder mon chat. Je vais entraîner Olive un peu partout.

Je me demande où ça va m'emmener. Mais je suis prêt à tout. Je l'ai dit, ma liaison avec Olive Sohn est désormais une facette de mon caractère. Je ne peux pas la laisser disparaître. Cette fille dépasse les limites habituelles de l'être humain: son plat de ce soir, là, son énorme machin plein de tout, confectionné au hasard en apparence, était extraordinairement bon.

Dans le même temps, il faut aussi que je m'occupe de moi (je suis débordé). Le lendemain, je retourne donc chez le détective pour faire le point avec lui sur mon état de santé. En ce qui concerne mon bras (à présent semblable à celui d'une statue (et pas d'une statue triomphale, encore une fois, car je ne peux que le laisser pendouiller le long de mon corps voûté)), il me demande d'aller passer une radio de l'épaule car il a oublié ses lunettes spéciales à la maison. L'état de mes jambes le rassure et le met de bonne humeur: il ne faut pas que je renonce maintenant, on les tient, ce n'est plus qu'une question de jours. Quant au kyste qui gonfle sur mon poignet, il y prête à peine attention. Si on s'arrête à ce genre de détail, on n'en sort plus. Il suffit d'attendre et de voir comment ça se goupille. Au pire, il faudra passer deux minutes sur le billard, mais on n'en est pas encore là. En me raccompagnant jusqu'à la porte de son cabinet, il me fait tout de même remarquer que, selon ce qu'il observe depuis que je suis entré en contact avec lui, je ne suis pas le type même de l'homme sain et vigoureux, en parfaite harmonie avec son milieu naturel. Je ne sais pas quoi lui répondre. Cette constatation scientifique me paraît fondée (j'acquiesce pensivement de la tête après quelques secondes de réflexion), ce qui me contrarie un peu.

Je me rends immédiatement au laboratoire de radiologie, à cinq cents mètres sur le même trottoir. À l'accueil, un homme immense et rachitique harcèle la réceptionniste pour qu'elle demande à quelqu'un de lui faire une radio de la tête, car il se sent «seul comme un perdu et malade de la logique mentale», ce qui selon lui n'est pas normal. Grâce au professionnalisme de la jeune femme, je passe devant, mon épaule coincée étant prioritaire. Au moins, mon problème est identifiable, mon cas est simple.

De retour dans le bureau du détective, je lui montre les clichés qu'a pris le spécialiste du squelette (il l'appelle le «squelettologue» mais je préfère ne pas penser que je suis déjà obligé de «Consulter un squelettologue»). Il les affiche sur un panneau lumineux, il grimace (Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Mais parlez, nom de Dieu, je suis adulte!) et me désigne le problème du bout de l'index. Son ongle est parfaitement manucure. Mais ce que je vois au-delà me retourne le cœur. Découvrir mes os ne m'enchante guère, je me sens déjà assez fragile comme ça, avec la chair, les muscles et la peau en bouclier, mais ce n'est pas ça. La tête de mon humérus, la boule qui devrait s'emboîter parfaitement dans la clavicule et s'y mouvoir de manière parfaitement fluide quand il me prend l'envie légitime de lever le bras, par exemple, est couverte de petites aspérités irrégulières. On dirait la terre vue en coupe, avec ses collines, ses montagnes, ses crêtes. Le détective m'explique que ce sont des dépôts de calcaire. Des visions d'horreur se bousculent dans mon esprit: je vois la résistance foutue des machines à laver qui ont eu le malheur de ne pas utiliser Calgon, je vois la tête affligée du représentant, puis je vois le patin à glace de Cif Amoniacal, je vois des os rayés, je vois ces rugosités solides frotter contre la clavicule au moindre mouvement de mon bras, j'entends les crissements aigus, le bruit de la craie sur le tableau noir.

Toujours aussi stoïque malgré l'ampleur du désastre, te détective m'assure que c'est plus impressionnant que grave. Il va me prescrire une bonne dose d'anti-inflammatoires et je pourrai bientôt m'inscrire chez les majorités, si c'est l'un de mes rêves. Quant à la cause, comme toujours, ça n'a pas de réelle importance. Ce «désagrément articulaire» est vraisemblablement dû à une mauvaise hygiène de vie. Allons bon.

Avec mon épaule raboteuse, mes pustules aux jambes et mon kyste au poignet, je cours retrouver Olive. Je ne veux pas que ça grince et que ça racle entre nous, je ne veux pas l'imaginer en tête de l'humérus que je viens de voir sur les radios et moi en clavicule, ni l'inverse, je veux que ce soit souple et bien huilé comme une épaule de gymnaste, même comme une épaule de cycliste ou de boulangère, ça m'irait. Je vais l'emmener n'importe où pourvu que ça glisse. La semaine prochaine, voilà, quelques jours. Pourquoi pas chez sa mère, en Bretagne? Ce n'est pas très exotique – même si l'artichaut est un drôle de truc, quand on y pense -, mais elle me parle souvent de sa mère et de sa grand-mère, ça n'a pas toujours baigné dans l'eau de rose entre elles mais le passé est le passé, on ne peut pas dire le contraire, je suis sûr qu'elle aimerait les revoir, même brièvement, et d'un autre côté moi ça ne peut pas me faire de mal, le grand air, un bon coup de vent iodé va anéantir mes troubles corporels, car même si Rennes est loin de la mer le vent est très puissant, il ne s'arrête pas là, et puis la Bretagne ce n'est pas le bout du monde mais c'est quand même le bout de l'Europe, ça lui fera toujours du mouvement, et c'est ce qui compte, c'est même maintenant la seule chose qui compte: le mouvement.

Elle est d'accord, elle est contente, elle n'avait pas envie de rester à Paris. Je suis fin psychologue. Et je ne m'arrêterai pas là (je suis comme le vent), je vais tout organiser pour nous sortir de ce bourbier: on prendra le train jusqu'à Rennes puis on louera une voiture, on pourra se promener partout dans la région. Et quand on reviendra, je mettrai un autre plan sur pied, car les endroits où aller ne manquent pas. Il n'y a même que ça dans le monde, des endroits.

En quelques coups de téléphone, tout est arrangé. Nous partons dans trois jours. Et grâce à cet horizon clair et proche, ces trois jours d'attente stérile à Paris passent sans encombre: Olive n'est pas précisément hilare et bondissante, mais la perspective du départ la soulage et la réjouit. Elle se lève de bonne humeur, se lave tous les matins, discute presque gaiement avec les habitués du Saxo et, le soir, mange comme une tigresse blonde dans les restaurants du quartier. Nous essayons à nouveau de faire un enfant. Elle est inquiète car à la suite d'une grossesse extra-utérine, il y a deux ans, on a dû lui enlever une trompe. D'une part elle craint d'avoir un nouveau problème de ce genre, d'autre part elle finît par se demander si «ça fonctionne encore». Je suis plus confiant qu'elle.

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