Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre

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Néfertiti dans un champ de canne à sucre: краткое содержание, описание и аннотация

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Comment conquérir une femme totalement insaisissable et indomptable. Un tête-à-tête torride, un duel sentimental et érotique. Voici un roman parfois comique, souvent grinçant et inquiétant, ressemblant à une course-poursuite, au style unique et à la langue rapide.

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Le soir, emporté par une crue de Glenlivet au Life Café, je n'arrive même plus à me raccrocher au comptoir – et promets à Olive de l'emmener demain par le premier vol à Los Angeles, où nous nous marierons dans une chapelle-minute.

Je me réveille gélatineux et constate avec amertume que mon enthousiasme n'est plus le même. Les problèmes techniques qu'engendrerait cet aller et retour me paraissent démesurés, je n'ai pas le courage d'organiser tout ça pour un morceau de papier dont je ne sais même pas s'il est valable en France. Olive est très déçue, car elle croit toujours ce que je dis. Je lui propose que chacun offre une bague à l'autre, ici, à New York, et que nous organisions une cérémonie de mariage officieuse. Sur un trottoir ou dans un bar, comme font tous les amoureux au cinéma et ailleurs. Elle accepte en souriant. Elle trouve probablement que je joue petit.

Après plusieurs jours de recherche dans toutes les boutiques d'occasion, elle finit par dénicher ce qu'elle veut pour moi; une bague ovale des années 30, en marcassite, un métal étrange qu'on pourrait décrire comme un mélange de fer et de diamant. Elle est taillée de telle façon qu'elle est à la fois grisâtre et étincelante, sobre et clinquante, rugueuse et cristalline. Elle lui ressemble.

Celle que je trouve pour elle au même endroit (Archangel Antiques) est en résine verte. Mais je ne sais pas si elle me ressemble, car je ne sais pas à quoi je ressemble. En fait, il s'agit d'une bague double, deux anneaux assortis mais de tailles et de formes différentes. Elle en portera un à la main gauche, un à la main droite.

Nous nous marions vers une heure du matin, au croisement de la Première Avenue et de la 10° Rue, devant une grande épicerie tenue par des Portoricains. Je regarde ma bague, grisâtre et cristalline.

Le soir de notre retour à Paris, nous dînons chez moi. Olive a tenu à faire les courses et à préparer le repas toute seule, pour me remercier des deux semaines que je viens de lui faire passer (dans mon esprit, bien sûr, si j'ai pu vivre ces quinze jours euphoriques – ou presque -, c'est uniquement grâce à elle).

– Des spaghettis à la tomate, ça va?

– Très bien.

Elle revient du supermarché avec quatre grands sacs pleins (pour des spaghettis à la tomate, elle ne lésine pas sur les moyens – si elle prépare les spaghettis à la tomate à ma manière, c'est-à-dire en faisant cuire des spaghettis et en ajoutant des tomates, elle en a apparemment prévu une quantité suffisante pour nourrir tous les habitants de la rue et leurs cousins de province) et se met immédiatement au travail. C'est la première fois que je la vois cuisiner et ce n'est pas demain matin que j'aurai oublié ce spectacle:

Elle remplit d'eau une grande marmite. Elle met du sel. Jusque-là tout va comme sur des roulettes, nous avons la même technique. Mais ensuite, ça s'accélère: elle met également du sel aromatisé, du poivre (de deux ou trois sortes différentes), de l'huile d'arachide, de l'huile d'olive, de la sauce de soja, du nuoc-mâm, du cumin, du romarin, et des tas d'herbes et d'épices que je n'ai pas le temps d'identifier tellement ça va vite. Dans une autre marmite (et tandis que je crois la voir encore assaisonner l'eau – mais c'est seulement une image qui subsiste sur ma rétine), elle prépare la sauce: des tomates coupées en dés, des champignons, des aubergines, des courgettes, du chou rouge, plusieurs légumes dont j'ignorais l'existence, des pommes, des poires, des raisins de Corinthe, des pois chiches, des échalotes, des oignons, du persil, de la ciboulette, du sel, du poivre, du sucre, de la crème fraîche, du lait, du miel, de la gelée de myrtille, de l'huile, de la sauce de soja, du nuoc-mâm, etc. Quand les spaghettis (innombrables) sont cuits, elle les égoutte brièvement, les reverse dans la marmite, ajoute du beurre et toute la sauce. Elle mélange consciencieusement puis achève la préparation par une petite touche personnelle: trois ou quatre tranches de jambon de pays découpées en lamelles, du camembert, du comté, du chèvre, du parmesan, des raisins noirs, du jus de citron, un yaourt, et un dernier coup de lait, de miel, de crème fraîche, de gelée de myrtille, de sauce de soja et de nuoc-mâm.

Alors qu'elle s'active comme quatre ou cinq cuisinières synchronisées sur la table en Formica, je m'aperçois que l'une de mes mains est agrippée au bord de l'évier et que l'autre est agitée de mouvements nerveux dans sa direction: je ne peux les réprimer, je parviens juste à les interrompre à temps, avant qu'ils ne l'atteignent. Mes lèvres remuent silencieusement («Non, pas de… Bon, ça d'accord mais… Oh non… Ne… Attention, non, pas ça!») et mes yeux sortent de ma tête, j'en suis sûr. Je la vois comme une géante en transe dans le monde vaste et complexe de la nourriture, avec huit ou dix bras qui se détendent de manière fulgurante, piochent à droite, à gauche, en haut, en bas, et laissent tomber tout ce qu'ils attrapent dans un immense récipient posé devant elle. Elle fait la cuisine comme tout le reste: compulsivement. Il lui faut tout.

Quand elle apporte son œuvre sur la table, je me demande si j'ai bien compris ce qu'elle a dit plus tôt. En fait, pour me remercier des quinze jours que nous avons passés à New York, il est possible qu'elle ait décidé, en toute logique, de me préparer à manger pour quinze jours. Car la marmite est pleine à ras bord et doit peser près de neuf ou dix kilos. En réalisant que ce plat considérable est conçu pour deux personnes (les habitants de la rue et leurs cousins de province peuvent téléphoner à tous leurs correspondants à l'étranger, il y en aura pour tout le monde – et si, par chance inouïe, l'un de ces correspondants s'avère être le cuisinier psychopathe du «2nd Avenue Deli», à New York, il va se sentir minable), nous sommes pris d'un fou rire idiot. C'est une des dernières fois que j'entends rire Olive.

En mettant la table, je me suis rendu compte qu'il manquait encore l'une de mes fourchettes à manche vert sombre. Sur six, il n'en reste plus que trois dans le tiroir. Mais ce n'est pas le plus grave.

Dès la fin du repas (nous n'avons évidemment pas pu manger plus de la moitié de la marmite, ce qui constitue tout de même un exploit sans précédent dans l'histoire de la voracité), Olive change. Elle fait de son mieux pour paraître détendue mais je devine sans mal que quelque chose la préoccupe. Chacun de ses gestes, de ses mots et de ses regards trahit un effort, une volonté de dissimuler son malaise. J'ai l'habitude de la voir se métamorphoser ainsi, passer subitement d'un comportement ou d'un état d'esprit à un autre comme si on avait appuyé sur un interrupteur près de sa cheville, mais cette fois je pressens, sans réellement pouvoir expliquer pourquoi (je suis décidément nul quand il s'agit de comprendre un truc), que l'interrupteur vient de casser en passant sur la position «off». Nous rentrons de New York, nous venons de dîner pour la première fois ensemble chez moi, Olive s'assombrit brusquement. Comme une formule 1 qui tombe en panne d'essence quelques mètres après la ligne d'arrivée.

Il est probable qu'elle s'ennuie. Elle est triste. Je l'observe en revenant de la cuisine où je suis allé mettre la cafetière en marche, elle est assise sur le divan, les yeux dans le vide, les mains croisées entre les genoux. Cette tristesse ne la quittera plus. Qu'est-ce que j'ai fait? Qu'est-ce que je dois faire? Si elle cherche à me cacher sa lassitude ou son désespoir (lorsque je m'assieds près d'elle, je la sens contractée mais elle me sourit et tente de se montrer présente), c'est qu'elle n'a rien à me reprocher, c'est qu'elle souhaite que je sois bien avec elle, que j'aie une bonne image d'elle et ne perde pas patience. C'est qu'elle m'aime, disons.

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