Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre

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Néfertiti dans un champ de canne à sucre: краткое содержание, описание и аннотация

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Comment conquérir une femme totalement insaisissable et indomptable. Un tête-à-tête torride, un duel sentimental et érotique. Voici un roman parfois comique, souvent grinçant et inquiétant, ressemblant à une course-poursuite, au style unique et à la langue rapide.

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Dans un bar de l'avenue de Clichy, j'oublie mon chéquier sur le comptoir en partant. Nous revenons le lendemain matin mais personne ne l'a vu, évidemment. Ça m'apprendra à picoler ailleurs qu'au Saxo. Ce n'est pas bien grave. Juste un chéquier de perdu. Qu'est-ce que c'est, un chéquier? Rien. Je fais opposition tout de suite et j'utiliserai ma carte de crédit en attendant d'en recevoir un autre. On prend les cartes de crédit partout, de nos jours, même en Bretagne.

Je perds également ma veste, dans une fête où nous passons brièvement la veille de notre départ pour Rennes, mais elle était si usée qu'il est possible qu'elle se soit dissoute sous le poids des autres vêtements entassés sur le lit de notre hôte (et si on me l'a prise, vu son état, ce ne peut être qu'une erreur).

Ces disparitions ne me dérangent pas beaucoup (pas plus que celle de mes fourchettes, même si celle-ci me déconcerte au point que je ne me risque jamais à y penser plus de trente secondes (ce qui est impossible est impossible, c'était jusqu'alors l'une de mes seules certitudes)), mais il est apparemment temps que nous partions d'ici car tout semble fondre autour de nous, comme sur une image de film arrêtée trop longtemps devant la lumière du projecteur. Tout semble fondre autour de moi, du moins. Même les lapins se volatilisent, derrière la palissade. Avant notre départ à New York, j'avais déjà l'impression que leur nombre avait diminué. Cette fois ça ne fait plus aucun doute: ils ne sont plus que trois dans l'enclos, les deux gros et un petit blanc. Je me dis un moment que les autres doivent se cacher quelque part, mais je me poste à la fenêtre plusieurs fois par jour et n'en vois jamais d'autre que les deux gros et le petit blanc. Qu'il y ait un ou deux rejetons timides ou introvertis sur une portée, d'accord, de nombreuses histoires pour enfants en témoignent – mais cinq ou six, ce n'est pas concevable. J'envisage également la possibilité que les plus précoces aient déjà quitté leurs parents pour se lancer à l'assaut du monde, mais alors je ne peux m'empêcher de me représenter l'enclos comme une sorte de base de reproduction, de camp d'entraînement où seraient formés les lapins destinés à partir, non pas forcément à l'assaut du monde, mais d'un type à qui ils en veulent particulièrement, par exemple. C'est possible. Je m'attends à tomber sur eux d'un jour à l'autre dans la cage d'escalier de mon immeuble. La seule chose qui me rassure, c'est que je ne vois pas comment ils pourraient trouver le moyen de sortir de leur caserne. À moins qu'ils ne soient vraiment très costauds. Presque volants. Non, le plus rassurant est de considérer qu'ils sont morts. C'est triste pour eux et dommage pour la Beauté de la Nature, mais je n'y peux rien (avant New York, Valérie du Saxo m'a conseillé, avec le plus grand sérieux, d'escalader la palissade, de les attraper, de les mettre dans des cages et de les apporter à la SPA). Moi aussi, j'ai des amis qui sont morts. Ils n'ont pas voulu de mes carottes, tant pis pour eux – je parle des lapins.

Mon chat Spouque perd également quelque chose: l'appétit. Quand nous sommes rentrés, Thierry le barman m'a dit qu'il n'avait pas mangé grand-chose. C'est vrai: son Gourmet au foie et à la volaille ne le tente plus. J'essaie d'autres marques, d'autres goûts, en vain. Il n'accepte plus que du thon ou du jambon, mais ce n'est pas une nourriture très équilibrée. Ce n'est pas bon pour son hygiène de vie.

Dans le train, Olive est calme. Même si elle ne parle pas beaucoup, j'arrive désormais à deviner à peu près son humeur en étudiant ses mains, ses yeux, son teint, la position de sa tête. Et à cet instant, tandis que la campagne morte défile à toute vitesse derrière les vitres, je sais qu'elle n'a pas de pensées noires. Ou plus exactement, je sais qu'elle ne pense pas à l'avenir. Elle lit le dernier Bret Easton Ellis.

– C'est vide et infâme, j'aime vraiment ça.

À Rennes, au volant de la Clio bleue que nous avons louée, je lui demande l'adresse du docteur qui l'a violée le deuxième jour de sa fugue. Je suis moins violent qu'un papillon, mais lui casser toutes les dents et lui arracher le nez à la main (en glissant un doigt dans chacune de ses narines et en tirant vers le haut comme un barbare en crise) serait un plaisir intense – après Bruno, les aviateurs et les pompiers, je réalise qu'Olive est jusqu'à maintenant la seule personne pour qui je puisse, en tout cas virtuellement, me changer en destructeur sauvage. Mais elle prétend ne plus se souvenir de l'endroit où habitait le médecin.

Chez sa mère, il ne se passe pas grand-chose. Si ce n'est qu'Olive se comporte de manière tout à fait étonnante. Elle paraît normale. Ni agressive, ni exubérante, ni amorphe, ni provocatrice, ni effarouchée, ni affligée, ni spécialement joyeuse: rien. Je l'aime comme ça aussi – et ça me rassure, en quelque sorte: je m'aperçois que je ne l'aime pas pour son apparence, ses attitudes, son originalité flagrante et ses revirements inattendus, mais pour des raisons plus profondes, ou mieux, sans raison. Je l'aime sans raison. Cette découverte me comble de joie et de fierté car on dit toujours, partout et depuis des siècles, que c'est la seule manière d'aimer réellement les gens. Parfait, je suis enfin dans le vrai.

En entrant dans sa chambre de petite fille, que sa mère a conservée intacte, je suis surpris de constater qu'elle ressemble à n'importe quelle chambre de petite fille (si l'on ne tient pas compte de l'ordre militaire et de la propreté médicale qui y régnent et y ont toujours régné, sous la houlette dictatoriale de la mère – les franges du tapis parallèles au millimètre près, les poupées assises côte à côte contre le mur comme une brochette de fillettes punies, pas un grain de poussière nulle part, pas un livre qui dépasse de l'étagère). Toutes les personnes que je connais auraient pu passer leur enfance ici. Je m'attarde sur ses jouets, semblables à tous les jouets, et sur ses lectures: Une petite souris timide, Kati en Italie, Sissi jeune fille, Martine à l'école, Martine fait ses courses, Martine à la maison, Martine à la foire, Martine à la ferme, Martine au parc, Martine petite maman. C'est idiot, mais j'ai le plus grand mal à concevoir qu'une fille comme Olive ait pu débuter dans la vie comme n'importe qui d'autre.

Elle ne m'avait pas menti, sa mère est effectivement une personne étrange. Pleine d'humour et d'une grande gentillesse, elle semble ne plus pouvoir se raisonner ni se maîtriser quand elle aperçoit une goutte d'eau sur l'évier ou un journal encore posé sur la table plus de dix secondes après qu'on l'a refermé. Dans ces moments-là, elle bondit sur l'erreur, la répare en tremblant et devient presque méchante. Mais on sent que c'est incontrôlable, et qu'elle s'en veut.

Elle ne cesse de rabaisser Olive, de lui expliquer qu'elle n'est capable de rien, qu'elle n'a jamais rien fait comme tout le monde et qu'elle n'ira nulle part en se comportant ainsi, c'est à peine si elle ne lui dit pas que, de toute façon, ces remarques et ces conseils ne servent à rien, changer serait maintenant inutile car tout est foutu depuis longtemps pour cette pauvre Olive. Mais là aussi, c'est visiblement plus fort qu'elle. Car elle aime sa fille. Elle la touche sans arrêt, la chatouille, lui caresse les cheveux, insiste pour la coiffer ou lui frotter le dos dans la baignoire, et même lorsqu'elle tente de l'enfoncer en lui démontrant qu'un emploi de serveuse de restaurant serait inespéré pour elle, elle contemple Olive comme si elle n'avait rien de plus précieux au monde.

Olive encaisse toutes les critiques avec un stoïcisme inattendu. Elle lève les yeux au plafond ou quitte la pièce en grognant quand sa mère va trop loin, mais jamais plus. Elle a l'habitude, elle a développé certaines défenses. Et j'ai le sentiment qu'à vingt-trois ans, elle commence à comprendre qu'on peut avoir des faiblesses. Que même si elles nuisent aux autres, elles sont presque pardonnables.

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