Henri Gougaud - L'inquisiteur

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Dans la Toulouse médiévale pleine de beauté et de misère, d'hérésie et de piété, le Grand Inquisiteur Jacques Novelli brûle d'une foi impétueuse que ni l'indulgence de son oncle moribond, le cardinal Arnaud Novelli, ni la bonhomie de son frère de lait, l'évêque Gui de l'Isle, ni la tendresse de leur nourrice Grazide, ni la rude amitié de frère Bernard Lallemand ne parviennent à humaniser.
Il faudra l'irruption sanglante de Jean le Hongre qui, à la tête des Pastoureaux, ravage la Juiverie de Toulouse, il faudra l'amour de Stéphanie, la sagesse du juif Salomon d'Ondes et les pitreries de Vitalis le Troué, pour qu'enfin l'intransigeance de Jacques Novelli se réchauffe au bonheur et au malheur des hommes.

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– Je ne sortirai guère du couvent, je prierai, je méditerai, j'apprendrai la patience. Dès mon retour du Lauragais, je confierai le registre d'inquisition aux frères Guillaume Pélisson et Bertrand de Pomiès. Ils se plaisaient beaucoup à m'assister.

– Que vas-tu faire en Lauragais?

– Aider Jean le Hongre à survivre, ou à mourir.

– Je sais que Stéphanie est revenue, dit Gui de l'Isle à mi-voix, baissant la tête.

Il jeta un coup d'oeil à son compère, qui se mit à torturer ses doigts croisés sur ses genoux. Un moment, chacun attendit que l'autre parle, Jacques tout à coup encombré de mots mal vivants qu'il n'osait dire, et Gui craignant de se faire rabrouer, s'il questionnait. Ils entendirent Grazide s'éloigner dans le couloir en grondant des servantes rieuses qui, sans doute, venaient de la surprendre à l'affût derrière la porte de la chambre. Gui soupira et maudit la vieille mère entre ses dents.

– Je viendrai te voir de temps en temps, quand je n'aurai plus de maison, lui dit Novelli. Je te raconterai mes voyages, et si je parviens à vivre aussi pauvre et bon que je le dois, tu le sauras. Je te parlerai aussi de mes compagnons, si tu veux. Stéphanie, Salomon d'Ondes et le vieil Arnaud que je porte en tête m'ont tant cogné sur le coeur qu'ils me l'ont ouvert comme une gangue d'amande. Tu vois, je ne suis pas un saint, j'ai perdu mon armure, voilà tout.

– Et moi, demanda Gui à voix menue, affectueuse, ne suis-je pas ton compagnon?

– Non. Tu es ma famille. Tu m'alourdis. Tu m'encombres. Tu me tiens. Tu ne peux me pousser à courir le monde.

Jacques dit ces mots avec une grande tendresse, et Gui s'en émut comme de paroles d'amour. Il hissa les couvertures sur son ventre et remua douillettement, la mine barbouillée par un petit rire enfantin.

– J'aimerais t'accompagner, dit-il. Nous marcherions ensemble, sans souci. Je n'ai jamais dormi dans la paille d'une grange.

– Pense aux gâteaux de Grazide, répondit Novelli. Pense à ton oeuvre.

– Et si je me sentais appelé, moi aussi, à chercher mon salut parmi les pouilleries?

Ils se turent, s'affrontant sans hargne, par jeu fraternel, puis:

– Je m'acharnerais à te retenir, dit Jacques. Comprends qu'il me faut une maison où je puisse sans honte revenir vaincu. Comprends que nous sommes du même arbre, mais pas de même bois. Tu es une sorte de grosse racine, et moi une manière de branche haute. J'ai besoin que tu restes où tu es, pour aller loin sans risque de me perdre.

Gui de l'Isle hocha la tête. Il dit, comme l'on rend les armes:

– Et moi j'ai peut-être besoin que tu partes pour rester où je suis sans étouffer d'ennui. Tu seras ma part de liberté. J'envierai tes chemins. Tu rêveras aux friandises de ma vieille pie.

Jacques, riant, se pencha vers son compère, le prit aux épaules et embrassa ses joues rebondies.

– Salut, dit-il.

L'évêque le repoussa, riant aussi, de mauvais gré. Il répondit:

– Salut, fou, le bonjour au ciel.

Il se renfonça dans ses oreillers, l'air bougon, et écouta les pas qui s'éloignaient sur les dalles du couloir en pensant que son frère de lait, assurément, ne craignait plus les embûches du monde. Il en fut mélancolique.

Novelli s'en alla chez Salomon d'Ondes, où il fut surpris de trouver frère Bernard Lallemand, le froc poudré de poussière et la figure contente: il était venu aider le juif à ravaler sa boutique. Vitalis le Troué, accroupi sur le dallage, assemblait à grands coups de maillet les planches d'un étal neuf. Salomon traversa vivement le vacarme, les reliefs de gravats et les outils épars, dès qu'il aperçut son visiteur sur le seuil, pour serrer ses mains et l'inviter à monter à l'étage, où l'air était plus respirable. Il était vêtu d'une tunique largement délacée sur la poitrine, et de chausses de mauvaise laine. Jacques ne l'avait jamais vu ainsi débraillé, puissant, sale, jovial. L'ami qu'il accueillait, d'ordinaire, au couvent, était un peu voûté, d'apparence maigre dans sa robe judaïque, et ne semblait friand que de seule sagesse, comme un homme parvenu à l'âge où le corps s'efface. Celui qui, maintenant, plantait d'une poigne ferme l'échelle dans les débris de l'escalier avait l'assurance d'un travailleur de bonne carrure et la droiture d'un vivant qui ne craint pas les fardeaux. Novelli le regarda sans rien dire et soudain lui vint à la figure une méchante chaleur d'amoureux qui se pressent trahi. Il lui parut tout à fait inconvenant que ce juif puisse changer d'apparence, de conduite, presque de visage selon la circonstance. L'autre, tout à sa bienvenue, ne remarqua pas sa perplexité. Il l'encouragea d'un geste à grimper devant lui. Vitalis et frère Bernard les rejoignirent bientôt dans la chambre et s'assirent à côté d'eux, autour d'un chandelier posé en mauvais équilibre sur un coffre au couvercle courbe. Un rayon de jour tombait d'une lucarne au travers d'une paillasse soigneusement enveloppée de couvertures. La pièce était presque nue. Les meubles brisés n'avaient pas été remplacés.

Tandis que le moine et le bateleur se régalaient de vin à longs jets de gourde entre leurs lèvres presque jointes, Novelli, le dos raide et la bouche tordue par un sourire aigre, complimenta Salomon pour sa bonne mine.

– Pardonnez-moi de vous surprendre dans votre peau de bourgeois laborieux, lui dit-il. J'ai peine à vous reconnaître. Qu'avez-vous fait de vos allures de vieux chat?

Salomon, l'air amusé, lui répondit qu'il n'aimait guère les couvents, et qu'il avait en effet quelque peine à n'y point voûter l'échine.

– Ici, ajouta-t-il en désignant la pénombre de sa chambre aussi pauvre qu'une cellule de moine, je suis chez moi, et vous m'y voyez à l'aise. Cette maison va bientôt renaître. C'est un bonheur que je n'espérais pas, après tant de ravages.

«Ainsi, se dit Novelli, ce peigne-cul n'a jamais eu que le souci de remplumer son jabot. Pendant que je me fendais l'âme pour son salut, il me ficelait en pensant à ses plâtres, et sans doute riait-il de moi dans son col. Amener le Grand Inquisiteur de Toulouse à l'état de mendiant, quel maître coup, pour un juif philosophe! C'est fait maintenant. Il a gagné. Il revient à ses affaires, puisque me voilà perdu.» Sa figure était si pâle soudain, et ses yeux si profondément cernés, que Salomon et frère Bernard lui demandèrent avec inquiétude s'il souffrait de quelque mal. Novelli répondit, le visage ravagé par une fièvre de Christ:

– Vous m'avez trompé, maître Salomon. Il m'apparaît clairement que mon amitié vous importe bien moins que votre boutique.

– Maître Novelli, je ne veux que vivre en paix, dit le juif, tout effaré. En quoi cela m'empêche-t-il de vous aimer comme un frère?

– Salomon est un homme tranquille, comme tu devrais l'être, dit frère Bernard, d'un ton de grande évidence.

– J'ai écrit au pape, répondit Novelli. Je lui ai demandé de me délivrer de mes pouvoirs présents. Je l'ai fait pour que nous vivions ensemble à même hauteur, et pour que Dieu seul soit entre nous, comme vous le vouliez. Vous aurez bientôt une maison neuve, et moi un chemin sous les pieds, le ciel sur la tête, un bâton dans une main, une sébile dans l'autre, pour mendier mon pain. Alors je viendrai frapper à votre porte, je vous tendrai la main, et je vous demanderai l'aumône de votre âme, pour l'amour de Notre Seigneur Jésus. Que me donnerez-vous, maître Salomon? Un denier de votre bourse, avec quelques-unes de ces bonnes paroles que vous savez si bien dispenser aux benêts? Je ne m'en contenterai pas. J'attendrai à genoux, sur la pierre de votre seuil, priant pour votre pardon jusqu'à ce que la mort me prenne.

Il se leva, recula vers l'échelle, les bras ouverts, et dit encore, la voix brisée:

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