Henri Gougaud - L'inquisiteur

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Dans la Toulouse médiévale pleine de beauté et de misère, d'hérésie et de piété, le Grand Inquisiteur Jacques Novelli brûle d'une foi impétueuse que ni l'indulgence de son oncle moribond, le cardinal Arnaud Novelli, ni la bonhomie de son frère de lait, l'évêque Gui de l'Isle, ni la tendresse de leur nourrice Grazide, ni la rude amitié de frère Bernard Lallemand ne parviennent à humaniser.
Il faudra l'irruption sanglante de Jean le Hongre qui, à la tête des Pastoureaux, ravage la Juiverie de Toulouse, il faudra l'amour de Stéphanie, la sagesse du juif Salomon d'Ondes et les pitreries de Vitalis le Troué, pour qu'enfin l'intransigeance de Jacques Novelli se réchauffe au bonheur et au malheur des hommes.

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– Non, elle est d'un mauvais moine. Vous m'avez convaincu de renoncer à mes pouvoirs. Je l'ai fait, vous ne risquez plus la prison. Mais depuis que j'ai décidé de me faire mendiant, je me sens plus solitaire que je ne l'ai jamais été, et incapable de combattre pour ma foi.

– Je fus longtemps ainsi, répondit Salomon. Au temps où j'étudiais la médecine en Espagne, j'ai vécu plus d'une année avec une guérisseuse qui pratiquait l'art des essences et savait la bonne façon de cuire certaines décoctions rares. J'étais à cette époque un juif de stricte religion, et venant à elle je ne désirais apprendre que ses recettes, pour mieux soigner. Mais l'amour m'a pris, et m'a fait connaître ce que je n'étais pas venu chercher. Je n'ai jamais su quel était le Dieu de cette femme. Peut-être était-elle sorcière. Autant que je me souvienne, elle ne m'a jamais dit que des choses simples, des évidences que je croyais ignorer, et de belles paroles d'amante. Pourtant, elle m'a appris tout ce dont je suis sûr, aujourd'hui encore, et que je ne saurais clairement exprimer. Ce fut un temps d'abandon prodigieux, maître Novelli, et certains soirs de grande nudité d'âme et de corps, j'ai eu le sentiment de goûter le plus profond savoir de la Terre. Quand j'ai repris ma route, la vieille foi de mon père ne m'importait plus guère, j'étais comme vous l'êtes, paisible, solitaire, et je sentais cela que nous appelons Dieu non plus hors de moi mais au plus palpitant de ma chair, aussi précieux qu'une épouse, aussi humble et fragile qu'un enfant. J'étais devenu, je crois, un vrai vivant.

Novelli, la bouche arquée, les sourcils froncés, s'était lentement raidi, tandis que Salomon parlait. Il dit, ruminant une grande émotion:

– Pourquoi me parlez-vous de vos amours? Que savez-vous donc de moi?

– Ce que l'on peut savoir du Grand Inquisiteur de Toulouse, rien de plus, répondit Salomon avec un air de parfaite sincérité. J'ai voulu vous dire que je fus longtemps perdu, et que ce fut, au bout du compte, une bénédiction. Vous ai-je scandalisé?

– Non. Pardonnez-moi. Vous avez touché à ma vie, en croyant raconter la vôtre.

Ils restèrent à se regarder en silence, le temps que Salomon d'Ondes apprenne et mesure la passion que Jacques Novelli éprouvait pour une femme dont le nom hésita longtemps sur ses lèvres.

– Elle s'appelle Stéphanie, dit-il enfin. Elle est la soeur de Jean le Hongre, mais elle est bonne, Salomon, elle est bonne et belle. Si elle a suivi ce tueur de juifs, ce ne fut que pour tenter de sauver son âme, je vous le jure. Oh certes, elle ne connaît rien aux médecines, mais elle est pourtant guérisseuse, elle aussi.

Il se tut, rougissant, bafouillant. Salomon lui tint les mains pour l'aider à se délivrer de ce fleuve de paroles qui lui mouillait les yeux, mais Jacques renonça à parler d'elle plus avant.

– Je lui ai promis d'aider son frère à mourir, si je ne pouvais faire qu'il vive, dit-il. J'irai bientôt le rejoindre en Lauragais.

Salomon contempla l'ombre, au loin, puis un sourire lui vint. Il dit:

– Si vous voulez de moi, je vous accompagnerai.

Novelli resta bouche bée, les yeux ronds. Le juif haussa une épaule, pencha la tête de côté avec un grand sourire faussement contrit.

– Hé, je suis aussi fou que vous, Jacques, dit-il. J'ai envie de savoir si je suis capable d'embrasser ce monstre qui m'a fait si peur.

Ils décidèrent ainsi de partir ensemble et sortirent au jardin où Vitalis et frère Bernard, sur le perron de la chapelle, jouaient aux deniers au milieu d'un cercle de moines rieurs.

13

Au soir de ce jour, quand il fut seul, Novelli se mit à son lutrin, alluma deux chandelles neuves, lissa devant lui une haute feuille de parchemin et se mit à rêver, en aiguisant sa plume, à la lettre qu'il lui fallait maintenant écrire au pape. Il voulut d'abord confesser à ce père lointain son amitié pour Salomon d'Ondes et sa passion pour Stéphanie, mais ses pensées, poursuivant des vérités obscures et fuyantes, le menèrent bientôt au bord d'un puits de sentiments inexprimables. Il décida donc de se retirer sur de plus convenables hauteurs spirituelles, et justifia sa requête d'être relevé de ses fonctions de juge ecclésiastique par son seul désir de pauvreté, et sa volonté nouvelle d'abandon à l'affection de Dieu. Après quelques heures de polissage, les phrases lui vinrent belles. Pourtant, il estima que son âme n'y respirait pas assez librement. Il lui fallait exalter cette chaleur d'amour qui le chauffait si bonnement, désormais, après avoir consumé sa rigueur justicière. Il se remit à l'ouvrage, se creusant coeur et gorge à chercher des tournures assez palpitantes pour dire exactement son état, mais ne parvint qu'à s'empêtrer, biffant les mots à peine dénichés, les estimant trop familiers, ou trop distants, et désespérément inaptes à porter ses frémissements. Vers minuit, il revint sans enthousiasme à un propos succinct, clair, conforme à ce que devait exprimer un moine de sa condition lassé des vanités du siècle, puis relut sa lettre, la trouva froide et compassée mais renonça à mieux dire: son esprit était presque éteint. Il y abandonna sa plume dans l'encrier, se redressa. Ses épaules étaient douloureuses, le front lui pesait. Il frotta longuement ses yeux, puis lui revinrent tout à coup à l'esprit ces paroles de Salomon: «Dieu s'évapore quand on le veut cerner de trop près.» En vérité, les pensées profondes étaient pareillement insaisissables: à peine approchées, elles se défaisaient en brouillard d'encre. Il alla s'asseoir devant la cheminée où rougeoyaient encore des braises, rumina un long moment son amertume de ne savoir écrire avec la science et le feu d'un poète philosophe, puis retourna à son lutrin et orna son dernier feuillet d'un paraphe rageur, en grognant une cascade de jurons. Il s'était mis à ce travail avec l'ambition d'émouvoir le pape, de le faire peut-être pleurer de tendresse pour le fils très saint qu'il était. Il en sortait avec la crainte de n'être pas compris, et de s'entendre tancer comme un sot. Il planta une chandelle presque consumée dans un bougeoir, s'y brûla et monta dans sa chambre de très méchante humeur, en se récitant sombrement son mauvais adieu au monde des puissants. Une fois couché dans le noir, les belles phrases qu'il avait voulu dire lui vinrent à flots, justes, profondes, imparables. Mais il était trop tard: leur musique l'endormit.

Le lendemain matin, après le premier office, il s'en vint errer à l'étage où étaient les cellules des moines et se mit à d'inutiles nettoyages, poussant à coups de balai ses frères dans l'escalier, avec une impatiente jovialité. Comme certains s'attardaient en sa compagnie, il les envoya au jardin sous des prétextes inconsistants, en leur assurant à grand bruit qu'il n'avait ici besoin de personne. En vérité, il ne voulait pas qu'on le voie grimper au grenier, où Stéphanie dormait encore. Dès qu'il fut seul, il abandonna ses torchons, courut au bout du couloir, gravit l'échelle en grande hâte, souleva la trappe, la rabattit soigneusement derrière lui et traversa les combles, à pas menus, le dos courbé sous la charpente, jusqu'à la chambre très exiguë que fermait un rideau. Il l'entrouvrit, écoutant le souffle calme de celle qu'il appelait désormais son épouse secrète, vint doucement s'agenouiller au chevet de sa paillasse et se mit à caresser son visage, penché sur elle, émerveillé comme s'il contemplait un Jésus. Elle se réveilla en soupirant d'aise. Ses yeux, à peine ouverts, brillèrent dans la pénombre. Novelli lui dit un bonjour d'amant, à mi-voix. Elle noua les bras autour de son cou, l'attira, et comme il résistait en riant elle se laissa hisser à demi, posa sa joue contre la joue rugueuse de l'homme.

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