Henri Gougaud - L'inquisiteur

Здесь есть возможность читать онлайн «Henri Gougaud - L'inquisiteur» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

L'inquisiteur: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «L'inquisiteur»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Dans la Toulouse médiévale pleine de beauté et de misère, d'hérésie et de piété, le Grand Inquisiteur Jacques Novelli brûle d'une foi impétueuse que ni l'indulgence de son oncle moribond, le cardinal Arnaud Novelli, ni la bonhomie de son frère de lait, l'évêque Gui de l'Isle, ni la tendresse de leur nourrice Grazide, ni la rude amitié de frère Bernard Lallemand ne parviennent à humaniser.
Il faudra l'irruption sanglante de Jean le Hongre qui, à la tête des Pastoureaux, ravage la Juiverie de Toulouse, il faudra l'amour de Stéphanie, la sagesse du juif Salomon d'Ondes et les pitreries de Vitalis le Troué, pour qu'enfin l'intransigeance de Jacques Novelli se réchauffe au bonheur et au malheur des hommes.

L'inquisiteur — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «L'inquisiteur», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Si j'allais seul à leur rencontre, crois-tu qu'ils m'accueilleraient?

– Ces malheureux vous baiseraient les mains, maître Novelli. Ils vous recevraient, assurément, comme un sauveur. Vous êtes maintenant très puissant. Tout le monde dit que vous serez bientôt évêque.

– Continue, mon âne, dit Jacques en riant tout doux.

– Nous sommes entrés dans la forêt comme il commençait à pleuvoir, et nous avons marché sous le couvert jusqu'à une clairière où le Hongre a fait halte en disant qu'il voulait célébrer une messe pour ses défunts assassinés. Il a donc couché les cadavres sur l'herbe et nous a ordonné de nous agenouiller devant eux, parmi le pré, malgré l'averse, mais aucun n'a obéi, nous sommes tous restés à l'abri des feuillages comme si nous ne l'avions pas entendu. Alors il a dit tout seul l'office, et c'était une grande pitié de l'entendre chanter des cantiques funèbres sous cette bonne pluie de printemps qui lui battait le corps et le faisait tout pâle et détrempé comme un noyé. A la fin, il nous a fait un discours. Nous étions loin de lui, serrés autour des arbres, frileux et mal vivants. Le pauvre, avec ses deux trépassés allongés derrière lui, semblait ne parler à personne au milieu de la clairière déserte: nous l'écoutions comme des brigands cachés. Il a dit que désormais nous irions droit au sud, jusqu'à la mer, sans passer par aucune ville. Il a dit qu'au premier port rencontré nous volerions de grands bateaux, et nous irions en Terre sainte comme de bons pèlerins. Il a dit aussi que là-bas était le désert où Jésus-Christ avait vaincu le diable, et qu'en ce désert il fonderait, entre le ciel nu et la terre nue, le plus pur monastère du monde, où ceux qui voudraient le suivre verraient Dieu tous les matins. Mais je ne crois pas qu'il parvienne jamais en ce lieu étrange, car même si les soldats du sénéchal de Toulouse ne l'arrêtent pas, il tombera de fatigue avant d'être parvenu en vue de la côte, et sa troupe se débandera. Hier, il n'a pas pu enterrer ses morts, tant il toussait et tremblait. Des enfants de sa bande l'ont fait à sa place, et j'ai planté des croix de branches sur les tombes, tandis que les autres reprenaient la route. J'ai pu ainsi m'en retourner sans que personne n'y prenne garde.

– Sais-tu quel chemin ils comptent suivre, ces jours prochains?

– S'ils font ce qu'a dit le Hongre, il n'en est qu'un, monseigneur: celui du Lauragais. Ils éviteront Carcassonne et tenteront d'atteindre Narbonne par la vallée de l'Aude et les Corbières.

Jacques resta un moment recueilli, pensant à ce voyage qu'il lui fallait faire, puis:

– Va vite, Palhat, ta femme t'attend, dit-il en remuant son homme, d'une bourrade. Tu peux garder la mule que tu as trouvée.

Le rouquin se leva d'un bond, remonta ses chausses, le torse bombé, l'air content. Novelli le raccompagna jusqu'au portail en chantonnant, le bras autour de ses épaules. L'autre, ému par l'aisance familière de l'Inquisiteur, lui dit avant de le quitter qu'il était tout à son service, et prêt à courir les routes aussi loin que monseigneur voudrait, pour peu, ajouta-t-il en caressant l'air d'un geste rond, qu'on le laisse de temps en temps jouir d'une bonne nuit de printemps dans le lit de son accueillante commère. Jacques le regarda s'éloigner dans la ruelle, et comme l'autre se retournait pour un geste d'au revoir, il pensa soudain que ce brave homme lui lâcherait peut-être ses chiens aux trousses, s'il passait un jour devant sa porte, vêtu d'une pauvre défroque de moine mendiant. Il en éprouva une mélancolie de grande solitude, et s'en revenant par le jardin, il s'arrêta un moment à la chapelle pour se raffermir le coeur.

Salomon d'Ondes vint le voir dans l'après-midi avec Vitalis le Troué qui refusa d'entrer dans la bibliothèque, retenu sur le seuil par une sorte de méfiance superstitieuse. Il ne fit qu'avancer la tête, du pas de la porte, pour regarder en grimaçant comiquement les livres entassés de-ci de-là, et les murs comme s'il craignait d'en voir sortir d'infréquentables fantômes. Il prétendit que ces lieux, apparemment empreints de gravité studieuse, étaient en vérité d'une très dure méchanceté, et qu'il fallait être un inquisiteur bien endurci pour ne point percevoir leur malfaisance, puis laissa le passage à Salomon avec un grand soupir d'apitoiement, et s'en fut vers le jardin, appelant frère Bernard Lallemand à grands cris, et faisant sonner des deniers dans sa main.

Dès que Novelli fut seul avec le juif, il s'empressa de le débarrasser de son manteau en lui disant qu'il avait fait, tout à l'heure, à la chapelle, une importante découverte. Il avait l'air impatient de la lui confier, mais tant que l'autre ne fut pas assis, et qu'il ne fut lui-même attablé, il retint les mots qui faisaient frémir ses lèvres et briller ses yeux. Quand ils furent face à face, il attendit encore avant de parler, jouissant de l'air intrigué de son compagnon, puis il dit, croisant les doigts:

– Je crois, mon bon frère, que vous êtes chrétien.

Salomon haussa les sourcils, l'air étonné, ses joues rosirent. Il laissa aller un rire silencieux et très railleur.

– Ne vous moquez pas, lui dit Novelli. Après les funérailles de mon oncle, vous êtes venu m'offrir votre compassion comme aurait pu le faire le plus saint de mes frères. Peut-être ne le savez-vous pas, mais en cette circonstance vous avez été sans aucun doute inspiré par le Dieu d'amour qui me brûle l'âme, et que le Christ a fait descendre sur Terre, pour notre salut.

– Croyez-vous que l'on ne sache pas aimer dans le langage des synagogues? demanda plaisamment Salomon.

– Si vous étiez tout à fait juif, dit Novelli, s'exaltant, vous chercheriez à me tenir à distance, à m'embobiner interminablement. Vous feriez le rusé, vous n'auriez pas au coeur ce feu que je vous sens. A travers moi, qui ne suis rien, Dieu vous tente, Salomon, il vous attire, il vous émeut, je vous le dis.

– Je suis peut-être un homme aventureux qui ne peut résister au désir de porter sa chandelle dans le coeur des autres et se laisse prendre à des pièges dont il ignore la machinerie, voilà tout. Maître Novelli, ajouta-t-il en baissant la voix, Dieu a besoin de pénombre. Il est fragile comme les songes. Vous l'effrayez, vous parlez trop de Lui.

Novelli réfléchit, les yeux vagues, puis:

– Peut-être pensez-vous que je dois me préoccuper de Le nourrir en moi pour qu'Il grandisse, et me déborde, et vous atteigne, sans que rien ne soit dit.

– Dieu s'évapore, dès qu'on le veut saisir, maître Novelli.

– C'est vrai. Il est une sorte d'allégresse sans raison, dit Jacques.

– Une allégresse assez solide et fine pour traverser les douleurs du monde.

Novelli regarda un moment ses mains croisées sur la table, leva le front. Il dit enfin, se torturant les doigts, avec un sourire contraint:

– J'aime votre compagnie, Salomon. J'aime aussi beaucoup votre savoir. Il est imprécis, et pourtant il me semble juste. Il me fait du bien. Mais parfois j'ai peur, en vous écoutant, de tomber en hérésie.

Salomon d'Ondes se mit à rire si haut et si librement que Novelli en fut un peu fâché, et se renfrogna. Alors le juif se pencha au-dessus de la table et lui serra les épaules avec une chaleur vigoureuse.

– Ne craignez rien, dit-il. S'il le faut, je veillerai à ce que vous restiez en chemin droit. Catholique vous êtes, catholique vous resterez, parole de philosophe.

– Ne riez pas si fort, dit Jacques. Les gens du couvent nous croient en train de débattre de hautes questions théologiques. Je suis sûr qu'à l'heure présente il en est qui prient pour m'aider à triompher de vos résistances. Mais je n'ai pas de force, devant vous.

– Aimez votre faiblesse, maître Novelli. Elle est d'un homme bon.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «L'inquisiteur»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «L'inquisiteur» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «L'inquisiteur»

Обсуждение, отзывы о книге «L'inquisiteur» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x