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Andreï Makine: Confession d'un porte-drapeau déchu

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Confession d'un porte-drapeau déchu: краткое содержание, описание и аннотация

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Émigré à Paris, Kim s'adresse à son ami d'enfance, Arkadi. Avant d'être séparés à l'âge de quatorze ans, les deux garçons ont grandi ensemble dans un hameau communautaire, non loin de Leningrad. Kim et Arkadi vivent des années heureuses. Tous deux pionniers dans un mouvement de jeunesse, ils marchent fièrement vers l'horizon radieux que leur promettent les films de propagande, au rythme des chants qui célèbrent les héros de la guerre et la figure mythique du Travailleur. Mais certains silences des parents sont lourds de sous-entendus. Peu à peu émerge en eux le sentiment qu'on les dupe. Et pour l'adulte aux yeux depuis longtemps dessillés, la nostalgie est double: à celle des scènes de l'enfance que la mémoire baigne d'une lumière neigeuse, vient s'ajouter celle, plus inattendue, de l'époque du mensonge et de l'aveuglement.

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La silhouette humaine qu'il fallait immobiliser sur son cran de mire, il s'y était habitué tout jeune. Comme toute sa génération, vivant dans «la forteresse assiégée du socialisme», il avait appris à tirer très tôt, dans le cercle des «Tireurs de Vorochilov».

À la guerre, une grande distance le séparait toujours de ses cibles vivantes et cela aussi semblait édulcorer la mort qu'il causait. Les figurines humaines éloignées de presque un kilomètre ressemblaient beaucoup aux silhouettes en contreplaqué qu'il trouait autrefois de plomb à l'entraînement du cercle. De minuscules poupées remuant près des isbas en papier mâché. Des pantins qui vous provoquaient par leur insouciance.

Il s'installait quelque part sur une hauteur, recherchant l'ombre, l'épaisseur du feuillage. La plupart du temps, il chassait assisté d'un observateur. Mais il lui arrivait de prendre position en solitaire.

Son guet secret s'imprégnait alors d'un silence parfait. L'œil collé à la lunette du fusil épiait au loin. L'air entre le canon et la cible devenait de plus en plus dense, tangible. Piotr sentait sa respiration fondre dans cet espace concentré par l'acuité du regard.

A l'autre bout de cette distance, un village, occupé par les Allemands, vivait dans un étrange quotidien de guerre. Près de la grande isba, où se trouvait l'état-major, passaient des side-cars bondissants. Une large voiture noire ondulait dans les ornières de la rue. La porte de l'isba s'ouvrait, on entrait, sortait, s'arrêtait sur le perron, on souriait, on se serrait la main, on saluait, on parlait. Tout cela – comme dans la transparence glauque d'un aquarium – était incrusté dans le mutisme compact de l'oculaire.

Piotr voyait une vieille qui, d'un pas furtif, longeant une haie, traversait la rue. Une poule, affolée, échappait de justesse aux roues de la voiture noire. Un pot avec une fleur pâle somnolait derrière une vitre terne.

Le rond attentif de la lunette glissait à travers cet espace silencieux, commençait à découper les silhouettes humaines… Là, un soldat, un grand escogriffe, se dirige vers un puits, deux seaux vides à la main. Les graduations de la lunette le suivent un moment, puis le relâchent: ce serait une proie trop facile. Il est toujours dans le champ de vision, ce grand dadais. En plus, c'est un bon indice; tant qu'il est là, on peut être sûr qu'il n'y a eu aucun mouvement de troupes.

Le rond aqueux glisse vers la fenêtre ouverte de l'isba. Près de la fenêtre un jeune officier écrit, un autre est assis à côté et semble converser avec un interlocuteur invisible. Lequel des deux? Non, il faut attendre un peu. La mort pénétrant par une fenêtre étroite indique trop clairement l'endroit où se cache le tireur. Attendons.

Le jeune officier range ses feuilles dans une serviette, disparaît, surgit sur le perron, le dévale allègrement, se dirige vers une moto qui l'attend dans la cour. Le soldat sursaute sur son siège en mettant le moteur en marche. L'officier se cale dans le side-car et, au même moment, comme pris d'une rêverie profonde, laisse tomber son menton sur sa poitrine. Dans la pétarade du moteur, le soldat n'a rien remarqué.

La douille vide saute, la nouvelle cartouche glisse à sa place. Le rond silencieux découpé dans la journée calme de l'été s'approche de nouveau de l'isba.

Sur le perron apparaissent les deux interlocuteurs. L'un d'eux sort un porte-cigares, l'autre fouille dans sa poche. Oui, c'est bien cela, le briquet est resté à l'intérieur. Il va le chercher… Maintenant, l'essentiel est de ne pas s'endormir!

L'officier qui vient d'ouvrir le porte-cigares le rejette soudain avec un air de dégoût et, s'accrochant à la rampe, s'affale. Son compagnon qui sort, en jouant avec le briquet, a le temps de voir les cigarettes éparpillées et, la tête renversée, s'écroule dans l'entrée.

À présent, chaque seconde comptait. Mettre une gaine sur la lunette, ramasser les trois douilles et, alternant les courses brèves et les attentes figées, parvenir au taillis le plus proche.

Autour de l'état-major, les gens s'agitaient déjà. Ils indiquaient la direction du bosquet que Piotr venait de quitter. Oui, ils avaient deviné: un tireur d'élite. Le side-car soulevant une traînée de poussière retournait vers le perron avec son passager mort. Le silence se brisa dans l'aboiement furieux des chiens.

Piotr savait qu'il y échapperait. Il savait que les soldats jetés à sa poursuite vers le bosquet pataugeraient dix bonnes minutes dans un pré marécageux. Il l'avait remarqué la veille, lorsqu'en rampant il choisissait sa position. Il savait que, se trouvant enfin près du bosquet, ils se mettraient à mitrailler le branchage épais d'un grand chêne. Mais Piotr ne s'était même pas approché de cet arbre. Car il connaissait cette bonne vieille règle qui lui sauvait la vie: quand on choisit un endroit pour le tir, il faut repérer le mieux disposé, un lieu élevé, protégé – et s'en éloigner à une bonne distance pour en dénicher un autre, bien moins commode. Alors on a peut-être une chance de survivre.

Il revint dans son régiment vers le soir, parla au commandant et alla se reposer. Avant de se coucher, il fit sur sa crosse trois fines entailles.

Depuis le début il voyait la guerre à travers la transparence tamisée de la lunette. A force, son sourcil droit s'était arqué, comme pour exprimer un étonnement permanent… Des entailles sur la crosse, il y en avait déjà près d'une centaine.

C'est en Biélorussie que Piotr prit conscience, un jour, de la mort de ceux qui s'enlisaient dans le verre aqueux de sa lunette. Et ce n'était pas par hasard si Iacha désirait connaître la fin de l'histoire…

Sa position, cette fois-ci, était fabuleuse: une rive escarpée, des saulaies inextricables et, juste après, la forêt. Une petite ville, occupée par les Allemands, s'offrait à la vue, comme étalée sur une paume. Des maisons basses, des rues larges. On pouvait la tenir sous le feu d'une extrémité à l'autre.

«Une vraie maison de repos, ici», se disait Piotr.

Il s'installa, fabriqua un refuge à la fourche d'un arbre, fraya un sentier pour le repli, étudia le jeu des vents, déjoua le piège de la rivière. Les rivières ou les ravins trompent toujours le tireur, escamotent la distance et semblent rapprocher la cible. Enfin, sans se presser, il commença à explorer cette ville taciturne, peuplée de silhouettes grises de militaires.

Le premier jour, il fit sur la crosse deux entailles; le deuxième, trois. «On dirait un stand de tir à la foire», se disait-il. Il tua même le soldat que d'abord il ne voulait pas toucher. L'homme se tenait au milieu de la cour, étendu de tout son long, et jouait de l'harmonica. Il avait l'air de s'exposer exprès à la balle.

Le lendemain, les Allemands s'inquiétèrent. Au carrefour principal de la ville, où Piotr avait tué deux officiers, fut installé un écran en contreplaqué. Piotr ne voyait plus ceux qui traversaient la rue, les voitures et les motos passaient aussi à l'abri de ce panneau.

«C'est pas grave, vous ne vous cacherez pas tous derrière le contreplaqué», ricana-t-il, et il se mit à scruter les rues.

Presque aussitôt, il repéra dans l'une des cours, sous un mûrier épais, tout un conseil de guerre. Derrière une table de jardin étaient assis deux officiers qui lui tournaient le dos. Un autre se tenait face à eux, adossé contre le tronc de l'arbre. Des papiers étaient disposés sur les planches de la table.

«Ce doit être des cartes», pensa Piotr.

Son œil glissa d'abord sur le dos des hommes assis, puis se déplaça sur le corps de celui qui était debout. Oui, par là, sous le reflet de l'aigle métallique sur la poitrine.

Lentement Piotr pressa sur la détente. L'officier resta immobile. Les deux autres ne bougèrent pas non plus.

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