Andreï Makine - Confession d'un porte-drapeau déchu

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Confession d'un porte-drapeau déchu: краткое содержание, описание и аннотация

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Émigré à Paris, Kim s'adresse à son ami d'enfance, Arkadi. Avant d'être séparés à l'âge de quatorze ans, les deux garçons ont grandi ensemble dans un hameau communautaire, non loin de Leningrad. Kim et Arkadi vivent des années heureuses. Tous deux pionniers dans un mouvement de jeunesse, ils marchent fièrement vers l'horizon radieux que leur promettent les films de propagande, au rythme des chants qui célèbrent les héros de la guerre et la figure mythique du Travailleur. Mais certains silences des parents sont lourds de sous-entendus. Peu à peu émerge en eux le sentiment qu'on les dupe. Et pour l'adulte aux yeux depuis longtemps dessillés, la nostalgie est double: à celle des scènes de l'enfance que la mémoire baigne d'une lumière neigeuse, vient s'ajouter celle, plus inattendue, de l'époque du mensonge et de l'aveuglement.

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Les morceaux de bois craquaient, émettaient de fins grésillements, soufflaient dans le visage maigre une chaleur agréable. Bientôt toute la chambre respirait ce confort chaleureux qui faisait oublier la ville noire derrière les fenêtres camouflées. Les yeux de Faïa, attirés par la danse rougeoyante des flammes, se dilataient, s'abandonnaient à cette somnolence bienheureuse.

C'étaient les pas dans l'escalier qui l'éveillaient. Elle sautait sur ses jambes, empoignait l'anse de la grande bouilloire, la mettait sur le poêle. Pour «l'invité», comme disait Svetlana. La clé tintait dans la serrure avec un bruit exagéré – le signal convenu. Faïa était déjà tapie sur un divan dans une pièce perdue au fond du corridor.

– Ah, tu vois, comme il fait chaud ici. La voix enjouée de Svetlana parvenait jusqu'au divan, assourdie par l'air glacé des pièces. J'ai chauffé au rouge avant de sortir. Attends, donne-moi ta capote, je vais la mettre près du feu, comme ça tu auras chaud en partant…

Faïa connaissait bien la suite de mots et de sons qu'elle allait entendre. Elle guettait le tout dernier de la série – le martèlement des bottes dans le couloir, le claquement final de la serrure. C'est alors qu'elle pouvait apparaître sur le seuil de la pièce. Svetlana ouvrait une boîte de conserve, laissait mijoter le contenu dans une petite casserole. Elles se mettaient à manger. Dans la chambre planait une odeur de tabac et celle, un peu douceâtre, de parfum bon marché. Svetlana mangeait en silence, en regardant les flammes par la porte entrouverte du poêle.

Parfois Faïa lui demandait si elle pouvait aller voir la grand-mère. «Non, non! répondait Svetlana d'un ton catégorique, l'air fâché. Elle doit rester seule. J'ai fermé la porte à clé.» Svetlana avait dans ces moments-là une voix très méchante. Faïa se taisait. Elle avait peur que «la joyeuse demoiselle» ne se mette en colère et ne la chasse sur le palier froid. Avant la guerre on racontait sur elle bien des choses…

Un soir, Svetlana rentra sans «l'invité». Faïa, assise sur le divan dans l'obscurité de la pièce reculée, entendit le tintement hâtif des clés, les pas rapides, la toux brève et rêche, semblable à un aboiement. Elle vit Svetlana. Seule.

– J'ai attrapé un de ces rhumes! dit-elle à l'enfant entre deux accès de toux.

Essayant de sourire, elle commença à préparer le dîner avec la nourriture qui leur restait.

Svetlana était vêtue d'un joli paletot clair. Trop joli pour les rues mortes. Trop léger pour le froid qui transformait les perspectives désertes en blocs de glace aux arêtes aiguisées, tranchantes.

Faïa ne savait pas combien de nuits et de jours furent remplis d'aboiements violents qui secouaient l'obscurité de la chambre, de marmottements fiévreux, de faim. Cette faim, après l'abondance des derniers temps, était atroce, elle ne ressemblait plus du tout à la vague torpeur avec laquelle Faïa attendait une tranche de pain apportée par la grand-mère.

Un jour, du lit secoué par la toux frénétique se leva une ombre émaciée. En titubant elle s'approcha de l'étagère où étaient rangés autrefois les cadeaux des invités, palpa la planche. Rien. Elle regarda l'enfant enroulée dans sa couverture et dit trop haut, comme si elle ne s'entendait pas parler:

– Écoute, Faïa, il faut que je descende, il faut que je trouve quelque chose. Sinon, on va crever ici toutes les deux…

Faïa eut peur. C'était la première fois qu'on lui parlait de la sorte, sans détour, comme à une adulte. Elle entendit Svetlana s'habiller dans le corridor en jurant à mi-voix; ses gestes étaient malhabiles, les objets ne se laissaient pas faire.

– Allume le poêle! cria-t-elle, et elle claqua la porte.

Le soir, Svetlana ne rentra pas. Faïa ouvrit la porte de l'appartement sur l'obscurité du palier, l'œil aux aguets, l'oreille tendue. Elle le traversa dans le silence glacé de la grande maison morte, attrapa la poignée de la porte d'en face, celle de leur appartement. Elle était fermée. Faïa s'avança jusqu'à la rampe et murmura dans le vide noir:

– Svetlana! Svéta…

Un long écho vivant s'étirait dans la cage de l'escalier.

Dans l'obscurité elle tâta du pied les marches, descendit un demi-étage jusqu'à la fenêtre du palier. A cet endroit son angoisse diminuait. Les éclats de la vitre brisée suspendus aux bandes de papier tintaient légèrement dans le vent. Le rayon d'un projecteur sillonnait le ciel. Elle tenait entre les mains sa poupée de chiffon. Un jour, dans son talon rose un trou s'était ouvert, qui laissait échapper de la sciure. Faïa en avait été bouleversée. Mais pendant son sommeil la grand-mère l'avait joliment rapiécé. Cette poupée lui était particulièrement chère pour ces quelques coutures délicates. Surtout maintenant…

Tout à coup, de l'obscurité des étages inférieurs lui parvint un frottement. Faïa tendit l'oreille. Mais, devançant son ouïe, avec un flair animal et primitif, tout son être lui souffla: «Ça sent la nourriture!»

Oui! C'était une odeur de fumée, de feu de cuisine! Elle se pencha au-dessus de la rampe et aperçut une vague lueur. Empoignant la rampe, elle se mit à descendre.

La lueur filtrait d'une porte, au deuxième étage. Faïa demeura un instant indécise, puis la poussa craintivement. Sa tête se troublait à l'odeur de la nourriture, qui devint presque insupportable dans le couloir où elle s'engouffra. La lumière venait d'une autre pièce tout au fond. C'est de là que coulait cette fumée qui chatouillait les narines et contractait les mâchoires. Faïa avança avec prudence, en enjambant des piles de vieux journaux, des chaises sans pieds, un tas d'assiettes cassées. Enfin, elle s'arrêta en silence devant la baie éclairée.

Celui qui se trouvait dans cette chambre n'avait rien remarqué. Dos tourné, jambes allongées, il était assis près du poêle. Il l'ouvrait régulièrement pour le recharger avec les bûchettes amassées près de lui. De temps à autre il raclait le poêle rougi avec un couteau. C'est ce grincement-là que Faïa avait entendu du palier. Puis il se mettait à manger. Il mastiquait à grand bruit, s'étranglait. Faïa regardait sa veste ouatée au dos déchiqueté, sa chapka rabattue sur la nuque.

Elle s'apprêtait déjà à demander doucement: «Petit oncle, vous ne m'en donneriez pas un petit peu, à moi aussi?…», quand soudain elle découvrit dans la pièce la présence d'un autre homme. Couché près du poêle, il paraissait dormir. Mais il dormait étrangement – nu jusqu'à la ceinture. Faïa l'examina avec plus d'attention et vit qu'il n'avait plus d'épaule. A son emplacement, quelque chose de gris saillait d'une cavité rosâtre.

Elle ne comprenait plus rien: ce poêle, cet homme assis le dos tourné et cet autre qui dormait allongé sur le sol…

Mais tout devint encore plus étrange lorsque l'homme à la veste ouatée tendit le bras, sembla creuser la cavité rosâtre et jeter quelque chose sur le métal brûlant… Faïa sentit comme un ressort tendu à l'extrême qui brusquement se serait relâché dans sa tête. Elle sentit qu'elle allait comprendre une chose inouïe, qu'on ne peut pas comprendre, qui n'existe pas, ne peut pas, ne doit pas exister!

La fumée lui sembla tout autre que celle de leur poêle à la maison. Lourde, aigre. Elle fit un pas en arrière. Mais alors le débris d'une assiette de faïence crissa sous sa botte de feutre. L'homme en veste ouatée se retourna brusquement…

C'était une femme… Svetlana!

Faïana Moïsséievna m'accompagna jusqu'à la sortie de la cour. Les fenêtres des grands paquebots étaient maintenant embrasées de reflets écarlates et liquides.

– C'est cette nuit-là que mes mains ont gelé. Pour mes cours de piano, c'était fini. Oui, j'ai couru comme une folle à travers Leningrad… Et mes moufles étaient restées sur les mains de ma grand-mère. C'est le chauffeur d'un camion militaire qui m'a ramassée…

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