Anne Gavalda - Ensemble, c’est tout

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Ensemble, c’est tout: краткое содержание, описание и аннотация

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"Et puis, qu'est-ce que ça veut dire, différents ? C'est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... " Camille dessine. Dessinais plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour -appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever."

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— Mais, vous avez eu le bac ? Et votre licence ?

— Oui, mais à quel prix... Et jamais du premier coup... Et puis c'était vraiment facile quand même... Ma licence, je l'ai obtenue sans avoir jamais mis les pieds à la Sorbonne, ou alors pour aller écouter les cours magistraux de grands professeurs que j'admirais et qui n'avaient rien à voir avec mon programme...

— Vous avez quel âge ?

— Trente-six ans.

— Mais, avec une licence, vous auriez pu enseigner à cette époque, non ?

— Vous m'imaginez dans une pièce avec trente gosses ?

— Oui.

— Non. L'idée même de m'adresser à un auditoire, si restreint soit-il, me donne des sueurs froides. Je... J'ai des problèmes de... de socialisation, je crois...

— Mais à l'école ? Quand vous étiez petit ?

— Je ne suis allé à l'école qu'à partir de la sixième. Et en pension, en plus... Ce fut une année horrible. La pire de ma vie... Comme si l'on m'avait jeté dans le grand bain sans que je sache nager...

— Et alors ?

— Alors rien. Je ne sais toujours pas nager...

— Au sens propre ou au figuré ?

— Les deux, mon général.

— On ne vous a jamais appris à nager ?

— Non. Pour quoi faire ?

— Euh... pour nager...

— Culturellement, nous sommes plutôt issus d'une génération de fantassins et d'artilleurs, vous savez...

— Qu'est-ce que c'est que vous me chantez, là ? Je ne vous parle pas de mener une bataille ! Je vous parle d'aller au bord de la mer ! Et pourquoi vous n'êtes pas allé à l'école plus tôt d'abord ?

— C'est ma mère qui nous faisait la classe...

— Comme celle de Saint Louis ?

— Exactement.

— Comment elle s'appelait déjà ?

— Blanche de Castille...

— C'est ça. Et pourquoi ? Vous habitiez trop loin ?

— Il y avait bien une école communale dans le village voisin, mais je n'y suis resté que quelques jours...

— Pourquoi ?

— Parce qu'elle était communale justement...

— Ah ! Toujours cette histoire de Bleus, c'est ça ?

— C'est ça...

— Hé, mais c'était il y a plus de deux siècles ! Les choses ont évolué depuis !

— Changé, c'est indéniable. Évolué... Je... je n'en suis pas certain...

— ...

— Je vous choque ?

— Non, non, je respecte vos... vos...

— Mes valeurs ?

— Oui, si vous voulez, si ce mot-là vous convient, mais comment vous faites pour vivre alors ?

— Je vends des cartes postales !

— C'est fou, ça... C'est dingue comme truc...

— Vous savez, par rapport à mes parents, je suis très... évolué comme vous dites, j'ai pris certaines distances tout de même...

— Ils sont comment vos parents ?

— Eh bien...

— Empaillés ? Embaumés ? Plongés dans un bocal de formol avec des fleurs de lys ?

— Il y a un peu de ça en effet... s'amusait-il.

— Rassurez-moi, ils ne se déplacent pas en chaise à porteurs tout de même ? !

— Non, mais c'est parce qu'ils ne trouvent plus de porteurs !

— Qu'est-ce qu'ils font ?

— Pardon ?

— Comme travail ? .

— Propriétaires terriens.

— C'est tout ?

— C'est beaucoup de travail, vous savez...

— Mais euh... Vous êtes très riches ?

— Non. Pas du tout. Bien au contraire...

— C'est incroyable, cette histoire... Et comment vous vous en êtes sorti en pension ?

— Grâce au Gaffiot.

— C'est qui ?

— Ce n'est personne, c'est un dictionnaire de latin très lourd que je glissais dans mon cartable et dont je me servais comme d'une fronde. J'attrapais mon sac par la bretelle, lui donnais de l'élan et... Taïaut ! je pourfendais l'ennemi...

— Et alors ?

— Alors, quoi ?

— Aujourd'hui ?

— Eh bien ma chère, aujourd'hui c'est très simple, vous avez devant les yeux un magnifique exemplaire d'Homo Dégénéraris, c'est-à-dire un être totalement inapte à la vie en société, décalé, saugrenu et parfaitement anachronique !

Il riait.

— Comment vous allez faire ?

— Je ne sais pas.

— Vous allez voir un psy ?

— Non, mais j'ai rencontré une jeune fille là où je travaille, une espèce de fofolle rigolote et fatigante qui me tanne pour que je l'accompagne un soir à son cours de théâtre. Elle, elle a écume tous les psys possibles et imaginables et me soutient que c'est encore le théâtre le plus efficace...

— Ah, bon ?

— C'est ce qu'elle dit...

— Mais sinon, vous ne sortez jamais ? Vous n'avez pas d'amis ? Aucune affinité ? Pas de... contacts avec le vingt et unième siècle ?

— Non. Pas tellement... Et vous ?

5

La vie reprit donc son cours. Camille bravait le froid à la nuit tombée, prenait le métro dans le sens contraire des foules laborieuses et observait tous ces visages exténués.

Ces mamans qui s'endormaient la bouche ouverte contre des vitres pleines de buée avant d'aller récupérer leurs gamins dans des zones pavillonnaires de la septième zone, ces dames couvertes de bijoux de pacotille qui tournaient sèchement les pages de leur Télé 7 Jours en humectant leurs index trop pointus, ces messieurs en mocassins souples et chaussettes fantaisie qui surlignaient d'improbables rapports en soupirant bruyamment et ces jeunes cadres à la peau grasse qui s'amusaient à casser des briques sur des portables à crédit...

Et tous les autres, ceux qui n'avaient rien de mieux à faire que de se cramponner instinctivement aux barres d'appui pour ne pas perdre l'équilibre... Ceux qui ne voyaient rien ni personne. Ni les publicités pour Noël — des jours en or, des cadeaux en or, du saumon pour rien et du foie gras au prix de gros -, ni le journal de leur voisin, ni l'autre casse-couilles avec sa main tendue et sa plainte nasillarde mille fois rabâchée, ni même cette jeune fille assise juste en face, en train d'esquisser leurs regards mornes et les plis de leurs pardessus gris...

Ensuite, elle échangeait deux ou trois mots sans importance avec le vigile de l'immeuble, se changeait en se retenant à son chariot, enfilait un pantalon de survêtement informe, une blouse en nylon turquoise Des professionnels à votre service et se réchauffait peu à peu en s'activant comme une damnée avant de reprendre un coup de froid, une énième cigarette et le dernier métro.

Quand elle l'aperçut, Super Josy enfonça profondément ses poings dans ses poches et lui décocha une ébauche de rictus presque tendre :

— Ben mince... Vlà une revenante... J'en suis pour dix euros, bougonna-t-elle.

— Pardon ?

— Un pari avec les filles... Je pensais que vous reviendriez pas...

— Pourquoi ?

— Je sais pas, un truc que je sentais comme ça... Mais bon, y a pas de problème, je payerai, hein ! Allez, c'est pas le tout, mais faut y aller. Avec ce mauvais temps, y nous dégueulassent tout. C'est à se demander s'ils ont jamais appris à se servir d'un paillasson, ces gens-là... Regardez-moi ça, vous avez vu le hall ?

Mamadou traînait les pieds :

— Oh, toi tu as dormi comme un gros bébé cette semaine, pas vrai ?

— Comment tu le sais ?

— À cause deu tes cheveux. Ils ont poussé trop vite...

— Ça va, toi ? T'as pas l'air en forme ?

— Ça va, ça va...

— T'as des soucis ?

— Oh des soucis... J'ai des gamins malades, un mari qui joue sa paye, une belle-sœur qui me tape sur le système, un voisin qu'a chié dans l'ascenseur et le téléphone qu'est coupé, mais sinon ça va...

— Pourquoi il a fait ça ?

— Qui?

— Le voisin ?

— Pourquoi j'en sais rien, mais je l'ai prévenu et la prochaine fois, il va la bouffer sa merde ! Ça tu peux me croire ! Et ça teu fait rigoler, toi...

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