Boris Vian - L'Arrache-Cœur

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L'Arrache-Cœur: краткое содержание, описание и аннотация

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Clémentine met au monde des triplés. Mais la souffrance que lui a infligé cette grossesse et ces naissances la poussent à ne plus adresser la parole à son mari, Angel. Elle l'empêche ensuite de participer à l'éducation des enfants. Clémentine reporte alors sur ses enfants son besoin d'aimer, et est hantée par l'idée qu'il pourrait leur arriver quelque chose. Pour lutter, elle arrache les arbres du jardin, se créant une sorte de 'mur de protection'… Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles.

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À regarder de plus près, il y avait bien quelques aspérités. Le tout, c'était d'y regarder d'assez près pour voir; mais pas plus, pour éviter de se rendre compte que ça ne suffisait absolument pas à vous empêcher de tomber.

Elle posa ses mains sur deux de ces fausses saillies et se débrouilla.

A travers l'étoffe sèche du pantalon qu'elle portait, le roc lui caressait les genoux. Ses pieds s'enlevèrent trente centimètres au-dessus de la ligne verte.

Elle respira, regarda et recommença. Dix minutes plus tard elle se rétablissait sur la corniche qui précédait la dernière étape. Son front était moite et les cheveux fins de ses tempes leur collaient. Elle sentait monter d'elle-même l'odeur végétale de sa transpiration.

Elle ne pouvait guère remuer car l'espace lui était mesuré. En tournant la tête, elle voyait sous un angle inhabituel, l'Homme de Mer et sa ceinture de mousse. Le soleil, déjà haut dans le ciel, levait des nuages de paillettes autour des récifs noueux de la côte.

L'Homme de Terre, au-dessus d'elle, s'achevait comme la gouttière d'un livre debout, aux trois quarts fermé, légèrement incliné, de surcroît, à la rencontre du vide. Un angle aigu et fuyant dans lequel il fallait avancer.

Clémentine rejeta sa tête en arrière, regarda l'angle et ronronna doucement de plaisir. Elle était mouillée entre les jambes.

II

Les trois salopiots galopaient à quatre pattes dans la salle où on les enfermait avant leur tétée de troizocloques. Ils commençaient à perdre l'habitude de dormir vingt-quatre heures sur vingt-quatre et prenaient plaisir à se délasser un peu les membres de derrière. Noël et Joël glapissaient. Citroën, plus digne, tournait avec lenteur autour d'un petit guéridon bas.

Jacquemort les regardait. Il les rejoignait souvent, maintenant qu'ils ressemblaient plus à des êtres vivants qu'à des larves. Grâce au climat et aux soins reçus, ils étaient étonnamment avancés pour leur âge. Les deux premiers avaient des cheveux lisses et blond pâle. Le troisième, brun et frisé comme au jour de sa naissance, paraissait d'un an plus vieux que ses deux frères.

Ils bavaient, naturellement. Chacun de leurs arrêts sur le tapis était marqué d'une petite tache humide, reliée un moment à la bouche de son auteur par un long fil momentané, souple et fragile, et cristallin.

Jacquemort surveillait Citroën. Celui-ci, le nez vers le sol, tournait maintenant avec la dernière énergie. Puis ses mouvements se ralentirent et il s'assit. Son regard s'éleva sur le guéridon.

– Qu'est-ce que tu penses? demanda Jacquemort.

– Baeuh!… dit Citroën.

Il tendit sa main vers l'objet. Trop loin. Il se rapprocha sans quitter la position assise, et, saisissant délibérément le bord entre ses doigts, il se mit debout.

– T'as gagné, dit Jacquemort. C'est bien comme ça qu'on fait.

– Oh! baeuh, répondit Citroën, qui lâcha, retomba d'un coup sur les fesses et parut étonné.

– Voilà, dit Jacquemort, il ne fallait pas lâcher. C'est simple. Dans sept ans tu feras ta première communion, dans vingt ans tu auras fini tes études et cinq ans plus tard tu te marieras.

Citroën hocha la tête d'un air peu convaincu et se remit debout en un rien de temps.

– Bien, conclut Jacquemort. Ben, il va falloir prévenir le cordonnier ou le maréchal-ferrant. On les élève très durement par ici, tu sais. Et puis on ferre les chevaux et ils ne s'en portent pas plus mal. C'est comme ta mère voudra.

Il s'étira. Quelle vie. Et personne à psychanalyser. La boniche se montrait toujours intraitable. Aucun progrès.

– C'est moi qui vous emmènerai, mes cocos, dit-il. Ça fait des semaines que je n'ai pas mis les pieds au village.

Citroën, maintenant, tournait autour du guéridon, mais debout.

– Dis donc, observa Jacquemort. Tu apprends vite. Après tout, tu seras peut-être en avance sur mon programme. Enfin, ça va me faire quelqu'un avec qui me balader.

Joël et Noël donnaient des signes d'agitation et Jacquemort regarda sa montre.

– Eh oui, c'est l'heure. Elle est même passée. Mais que veux-tu, un retard, ça arrive à tout le monde.

Joël se mit à pleurer. Noël lui fit écho. Leur frère, immobile, les observa d'un œil froid.

Il était près de trois heures et demie lorsque Clémentine arriva. Elle trouva Jacquemort assis au même endroit. Il était impassible et ne paraissait pas entendre les volées de braillements que lançaient les jumeaux. Sur ses genoux, Citroën, aussi impassible que lui-même, jouait à lui tirer la barbe.

– Enfin! dit Jacquemort.

La jambe gauche du pantalon de Clémentine était complètement déchirée. Elle-même portait une large ecchymose à la pommette.

– Vous avez bien rigolé, à ce que je vois, dit-il.

– Pas mal, répondit-elle, froide. Et vous?

Son ton posé contrastait avec l'excitation physique qui imprégnait encore visiblement ses membres.

– Quel chahut! constata-t-elle objectivement une minute après.

– Ben, dit Jacquemort, ils ont soif. Ils ont besoin de vous, vous savez, autant que vos cailloux.

– Je n'ai pas pu venir plus vite, dit-elle. Je prends le plus sage d'abord.

Elle enleva Citroën des genoux du psychiatre et s'installa dans le second fauteuil. Jacquemort se détourna discrètement, ça le gênait de la voir donner le sein, à cause des veines bleues qui faisaient un réseau sur la peau très blanche. La tétée lui paraissait en outre détourner le sein de sa destination vraie.

– Vous savez qu'il marche…, continua le psychiatre. Elle sursauta et, dans son geste, retira le mamelon de la bouche du bébé… Silencieux, l'enfant attendit.

– Il marche?

Elle le reposa par terre.

– Marche!…

Citroën s'accrocha au pantalon et se mit debout. Elle le reprit, un peu démontée.

Joël et Noël, toujours hurlants, se rapprochaient à quatre pattes.

– Et eux? demanda-t-elle.

– Eux, non, dit le psychiatre.

– Bon, approuva-t-elle.

– On dirait que ça vous ennuie qu'il marche? suggéra Jacquemort.

– Oh! murmura Clémentine, ils n'iront pas encore bien loin, les pauvres poulets.

Citroën avait fini. Elle attrapa Joël et Noël par leurs brassières et les cala. Jacquemort se leva.

– Alors, en somme, demanda-t-il, vous les aimez toujours?

– Ça a l'air de si braves gens, répondit Clémentine. Et puis ils ont besoin de moi. Vous sortez?

– J'ai besoin de détente, observa Jacquemort.

– Vous passerez chez le maréchal-ferrant, dit Clémentine. Pour Citroën.

– Pourquoi tenez-vous à ce qu'ils soient élevés comme les gosses des paysans?

– Pourquoi pas? dit Clémentine sèchement. Ça vous gêne?

– Ça me gêne, répondit Jacquemort.

– Snob! dit Clémentine. Mes enfants seront simples.

Il quitta la pièce. Citroën le regardait et sa figure était morose comme celle d'un saint de pierre après un bombardement.

III

La bonne parut.

– Vous m'avez demandée? dit-elle.

– Prends ces trois-là, change-les et couche-les, dit Clémentine.

Elle la regarda attentivement et remarqua:

– Tu as une fichue mine.

– Ah! dit l'autre. Madame trouve?

– Est-ce que tu continues à coucher avec Jacquemort? demanda Clémentine.

– Oui, dit la bonne.

– Qu'est-ce qu'il te fait donc?

– Oh, dit la bonne, il me monte.

– Et il te questionne?

– Même, dit la bonne. Même que j'ai pas le temps de rien sentir, il est là à me questionner.

– Ne réponds jamais, dit Clémentine, et ne couche plus avec lui.

– Ça me travaille, dit la fille.

– Tu me dégoûtes. Tu seras bien avancée s'il te fait un petit…

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