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Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2246812616, издательство: Éditions Grasset, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Beigbeder Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes. Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. » Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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Là, elle m’a pris pour un fou, preuve de sa grande perspicacité. Romy a invité Léonore dans notre suite pour qu’elle se sèche les cheveux. On a regardé Black Mirror en finissant les meringues jusqu’à ce que Romy s’endorme. Ensuite sur CNN, on a appris que George Michael venait de mourir à cinquante-trois ans. Ils ont diffusé sa version de « Don’t Let the Sun Go Down on Me » en duo avec Elton John. Quand le chanteur, issu de l’immigration grecque comme le professeur Antonarakis (son vrai nom était Kyriacos Panayiotou), a chanté : « All my pictures seem to fade to black and white… », une larme est sortie de mon œil droit, que Léonore a vue descendre dans ma barbe. Je pleurais égoïstement sur ma propre finitude mais elle m’a cru altruiste. Gênée, elle a dit :

— Bon eh bien j’étais ravie de faire votre connaissance, merci pour ce sympathique moment, mais il se fait tard, je crois que je vais vous laisser…

… Je ne l’ai pas laissée me laisser.

Parfois ma timidité se mue en fermeté. Avec l’index, j’ai remis une mèche de ses cheveux derrière son oreille gauche. Mon autre main avait attrapé son poignet. J’ai collé au ralenti ma joue contre la sienne. Tourné mes yeux contre ses yeux, ma tête contre sa bouche. J’ai souri en apnée, puis infiltré ma langue gentiment. C’est ici que l’opération aurait pu s’arrêter. Il aurait suffi d’un mouvement de recul de sa part. Si elle avait hésité, je n’aurais pas insisté : elle pouvait détruire ma vie en un tweet. Mais elle a affûté la langue aussi, et mordillé ma lèvre comme si c’était la sienne. Nous avons soupiré ensemble, peut-être de soulagement. Je crois que nous étions tous deux rassurés que ce baiser porno ne fût pas ridicule. J’ai glissé une main sur son sein et quelques doigts plus bas, sous la fibre de coton. J’ai pu vérifier que mon attirance était partagée. Nos épidermes avaient envie de se contacter. J’héritais d’une femme neuve. Il est rare de connaître des préliminaires aussi évidents. Tout en retirant son tee-shirt j’ai sorti mon sexe dressé. Ce type de manœuvre est généralement compliquée, voire douloureuse (caleçon qui freine le passage, tee-shirt coincé sur la tête, bite griffée par la fermeture Éclair : de tels incidents peuvent ruiner un conte de fées). Rien de tel ici : nos gestes étaient fluides et logiques, comme dans un rêve érotique avec pollution nocturne. Je crois que Léonore fut surprise par mon impatience ; elle ignorait que je voulais l’engrosser depuis des siècles. Plus rien ne nous sépara, pas même une capote. J’ai aimé Léonore comme on respire l’air pur de la Suisse francophone sous un orage estival. J’ai sali sa propreté avec délice, et ses deux sphères aux pointes dressées comme mon sexe au milieu. Nous avons baisé au garde-à-vous, nos sueurs se sucrant ensemble. Elle murmura à mon oreille :

— On voit que tu fais souvent ça.

Je n’ai pas osé lui avouer qu’elle était la première femme que je touchais depuis deux ans. Elle prenait mon enthousiasme pour de l’habitude et il n’était pas question de dissiper ses illusions. Son plaisir entraînant le mien, j’ai giclé quand elle jouissait. À chaque fois qu’elle criait dans mon oreille, je posais ma main sur sa bouche pour qu’elle ne réveille pas Romy, et ça l’excitait encore plus d’être bâillonnée. Le bon sexe c’est quand deux égoïstes cessent de l’être.

Le lendemain matin, Romy a insisté pour qu’on aille visiter l’exposition sur Frankenstein à Cologny. Il pleuvait encore mais pas cette fine bruine estivale que j’apprécie tant : de grosses gouttes grasses de mousson helvétique s’infiltraient dans nos nuques comme des suçons gelés. On a déposé Léonore à l’hôpital sans trop parler dans la voiture mais ce silence n’était pas lourd, au contraire, c’était le silence de trois personnes qui n’ont pas peur de se taire ensemble, afin de laisser s’exprimer le chant des essuie-glaces. Après son départ, Romy a dit :

— Elle est cool.

— Ça te dérange pas qu’elle soit restée dormir ?

— Non, je suis triste qu’elle soit partie maintenant.

(silence joyeux)

— Bon, on va voir l’expo sur le monstre ?

Le même taxi nous déposa à la fondation Bodmer, devant une imposante demeure posée sur une colline verte qui surplombe le lac Léman. Dans ce musée privé est exposée l’une des plus importantes collections de manuscrits au monde. L’exposition « Frankenstein créé des ténèbres » rendait hommage à une source de fierté nationale : Mary Shelley a écrit le grand roman de la vie artificielle dans une villa voisine, durant l’été 1816. La municipalité avait même érigé une statue de Frankenstein sur la plaine de Plainpalais. L’incipit du livre était reproduit en lettres d’or sur le mur d’entrée de l’exposition : « Je suis né à Genève ; et ma famille est l’une des plus distinguées de cette république. »

— Tu vois chérie, Mary Shelley a écrit Frankenstein ici même, il y a exactement deux cents ans.

— Bah oui je sais, me répondit Romy en montrant le mur d’entrée, je suis pas idiote, c’est marqué là !

Romy s’arrêtait longuement devant chaque tableau, chaque manuscrit, et lisait toutes les notices dans leur intégralité. Je ne comprenais pas comment j’avais pu engendrer quelqu’un d’aussi méticuleux, moi l’animateur superficiel. Nous avons pu contempler de nombreuses pages manuscrites ainsi que la première édition de Frankenstein (1818) dédicacée par Mary Shelley : « To Lord Byron from the author ». Les gravures du monstre errant dans Genève n’effrayaient pas Romy car elle était fan de la série The Walking Dead . Les illustrations dans les grimoires de l’expo montraient des squelettes dansants, des cadavres décomposés et les cercles de l’enfer, bref, la tragédie ordinaire de la condition humaine. Je me suis penché sur le journal intime de Mary Shelley. La jeune romancière avait perdu sa mère très tôt. Elle avait écrit Frankenstein à l’âge de vingt ans. Ensuite, ses trois enfants étaient morts (typhus, malaria, fausse couche), puis son mari s’était noyé lors d’une sortie en voilier sur la mer d’Italie, tout cela avant que Mary n’atteigne ses vingt-cinq ans. Voici ce qui se passe quand on imagine un personnage qui terrasse la mort : on attire son attention.

Dans sa préface à l’édition de 1831, la romancière écrit à propos de la rédaction de Frankenstein : « Ce fut un été humide et rigoureux, et la pluie incessante nous confinait des jours entiers à l’intérieur de la maison. » J’ai relevé la tête pour voir la pluie rebondir sur les vitres et la cour pavée du musée, une eau abondante et noire. « Il faut que cela soit effrayant, ajoutait-elle en parlant de son livre, car l’effet de toute entreprise humaine se moquant du mécanisme admirable du Créateur du monde ne saurait qu’être effrayant au plus haut point. »

— Tu fais quoi ?

— Aah !

Romy m’avait fait sursauter. Je commençais à comprendre comment la météo suisse avait foutu la frousse à la jeune Mary Shelley, puis au monde entier.

— Y a que des vieux bouquins, c’est nul, dit-elle, on peut s’en aller ?

— Attends, il y a un dernier vieux bouquin que je veux te montrer.

Dans la salle des collections permanentes, nous sommes passés devant un exemplaire original du Faust de Goethe. Le grimoire était ouvert sur une illustration originale de Delacroix.

— C’est qui Faust ?

— C’est un mec qui veut être immortel. Alors il passe un pacte avec le diable.

— Et ça marche ?

— Au début, oui : il retrouve la jeunesse en échange de son âme. Mais après, ça se complique.

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