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Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2246812616, издательство: Éditions Grasset, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Beigbeder Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes. Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. » Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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— On pourra aller voir cette expo, papa ?

— Nous avons d’autres priorités.

La fondue moitié gruyère, moitié vacherin du Café du Soleil était presque légère. Rien à voir avec les pavés de gras jaune qu’on ingurgite à Paris. Ma fille y trempait sa mie de pain en gémissant de joie.

— Oh là là ! Cha faijait longtemps ! Mmmmm !

— On ne parle pas la bouche pleine.

— Je parle pas, j’onomatopée.

Romy possède d’excellents gènes : de mon côté, elle descend d’une longue lignée de médecins béarnais, et du côté de sa mère, elle a hérité d’un vocabulaire très créatif. Avant de me quitter, Caroline transformait souvent les noms en verbes. Elle créait des mots tous les jours : je vais « pilater » cet après-midi, je « cinoche » ce soir. Un jour, certains de ses néologismes entreront dans le dictionnaire, comme « chipsteriser » ou « instagramer ». Quand elle m’a largué, Caroline n’a pas dit « je te quitte » mais « il est temps de splitter ». Certes, la fondue suisse n’est pas un plat recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (20 avenue Appia, 1211 Genève 27), surtout à l’heure du déjeuner. Mais le bonheur de Romy passait avant notre immortalité. Nous avons posé nos valises à La Réserve, un palace au bord du Léman, et tandis que je feuilletais le menu du Spa Santé de cet hôtel, proposant un programme « anti-aging » avec diagnostic génétique de ma « bio-individualityTM », la petite s’est endormie dans le canapé de velours choisi par Jacques Garcia.

Dans le hall d’entrée de l’hôpital universitaire de Genève étaient entreposées de vieilles machines radioactives, d’étranges structures dépassées, ancêtres des scanners. La science nucléaire des années 60 a laissé place aux manipulations infinitésimales, moins encombrantes. Dehors, des groupes d’étudiants en médecine étaient assis dans l’herbe, tandis qu’à l’intérieur du bâtiment, d’autres jeunes internes, en blouse blanche, s’affairaient autour de flacons à bulles, de tubes à essais et de plaquettes de cellules. Ici l’on avait l’habitude de domestiquer l’être humain, de vouloir corriger les défauts d’Homo Sapiens, voire d’améliorer ce vieux vertébré. La Suisse ne se méfiait pas de la posthumanité puisqu’elle savait l’homme imparfait de naissance. Le bonheur ressemblait à un campus sympathique, le futur était un teen movie en milieu médical. Romy était enchantée : le jardin mitoyen disposait d’un portique avec des balançoires, un trapèze, des anneaux et un tourniquet.

Au 9 eétage se situait le département de Médecine génétique de la faculté. En polo vert bouteille, le professeur Stylianos Antonarakis ne ressemblait pas au docteur Faust mais à un mélange de Paulo Coelho et d’Anthony Hopkins. Aussi bienveillant que le premier, magnétique comme le second. Le président de la « Human Genome Organisation » (HUGO) caressait sa barbiche blanche ou essuyait ses lunettes métalliques comme un professeur Tournesol vaguement dans la lune, tout en expliquant comment l’humanité allait muter dans la joie et la bonne humeur. Romy a tout de suite aimé son côté new age : regard tendre, sourire aimable, futur heureux. Son bureau était un fouillis indescriptible, véritable bric-à-brac d’alchimiste biotechnologique, mais on sentait que son désordre était organisé. Une double hélice d’ADN géante en plastique était posée horizontalement sur une table à tréteaux. Je regardais les titres des livres : « History of Genetics vol. 1, vol. 2, vol. 3, vol. 4, vol. 5… » La nouveauté des découvertes génomiques était déjà de l’histoire ancienne pour ce spécialiste d’envergure internationale. Un ordinateur désossé était métamorphosé en pot de fleurs, dans lequel un décorateur post-atomique avait planté des tiges d’acier porteuses de capsules Nespresso aux extrémités, pour fabriquer un bouquet qui ne fanerait jamais.

— Merci, Professeur, de perdre un peu de votre précieux temps pour nous recevoir.

— Nous avons l’éternité devant nous…

Ses yeux bleu glacier suisse étaient assortis au ciel local.

— Pouvez-vous expliquer à ma fille ce qu’est l’ADN ?

— On naît avec un génome individuel : c’est un texte énorme de trois milliards de lettres multipliées par deux (votre père, votre mère). On est tous des individus uniques au monde parce que notre génome est unique, sauf chez les jumeaux monozygotiques. Après viennent s’ajouter des mutations somatiques à cause du soleil, de la nourriture, des médicaments qu’on prend, de la pollution de l’air, de l’hygiène de vie, etc. C’est ce qu’on appelle l’épigénétique. Le vieillissement est aussi un phénotype individuel. Certains individus vieillissent plus vite que d’autres.

Le prof parlait le français avec un accent grec chaleureux. On se sentira bien dans le monde d’après l’homme, s’il est peuplé de clones du docteur Antonarakis.

— Une cellule, c’est immortel. Les humains sont apparus au Maroc il y a 300 000 ans. Avant, c’était une autre espèce, et avant, une autre espèce encore. Et le most common ancestor était une cellule. Cette cellule est présente chez moi comme chez vous deux. Je passe cette cellule à la nouvelle génération avec mon sperme et vous, mademoiselle, vous la passerez un jour avec votre ovocyte.

Romy était peut-être un peu jeune pour un cours sur la reproduction. Je me suis dépêché de changer de sujet.

— Il y a donc quelque chose d’immortel chez nous tous ?

— Exactement. On ne peut pas créer une cellule nouvelle. On peut reprogrammer des cellules, on peut introduire de nouveaux gènes dans les cellules, on peut effacer certains gènes pour changer le destin d’une cellule, mais on ne peut pas créer une cellule vivante nouvelle. On ne peut pas non plus fabriquer une nouvelle bactérie aujourd’hui, même s’il est probable que, dans deux ou trois ans, on le pourra.

— Parlez-moi du séquençage du génome.

— Aujourd’hui c’est très facile. On prend 2 millilitres de votre salive et on fait une isolation de l’ADN. Quand j’ai commencé il y a trente ans, on faisait ça à la main mais maintenant on peut voir vos 3 milliards de lettres en une semaine. Avec un logiciel informatique très puissant, on peut comparer vos différences avec la séquence de référence qui a été terminée en 2003. C’était un projet international entamé en 1990, auquel j’ai eu la chance de participer : le « Human Genome Project ». La base de données est accessible à tout le monde.

— C’est l’Américain Craig Venter qui est l’ADN de référence ?

— Il a fait son séquençage de son côté, parallèlement au nôtre. Aux États-Unis il a été séquencé le premier, avec quelques autres personnes, dont le prix Nobel de médecine de 1978, Hamilton Smith. C’est une convention : cela ne signifie pas que l’ADN de Craig soit normal, c’est juste qu’il a été décodé le premier, et que depuis, on étudie les variations par rapport à cette référence.

— Papa, je peux aller jouer dehors ?

J’ai regardé le professeur et il m’a regardé. Il était évident que cet entretien sur les progrès de la génétique risquait, pour Romy, d’être moins marrant que d’aller faire de la balançoire dans le parc.

— D’accord mais tu restes près du portique, comme ça je peux te voir par la fenêtre. Et tu laisses ton portable allumé. Et tu ne grimpes pas debout sur la balançoire. Et tu…

— Papa, je suis programmée pour vivre mille ans, alors je peux glisser sur un toboggan. Y aura pas de problème.

Le docteur Antonarakis a éclaté de rire.

— Mademoiselle, votre génome n’a pas encore été séquencé, il faudra vérifier cette information !

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