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Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2246812616, издательство: Éditions Grasset, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Beigbeder Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes. Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. » Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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— Pourtant il est vrai que l’homme n’est pas parfait…

— Exact : la mouche drosophile a des yeux beaucoup plus puissants que nous, les chauves-souris entendent beaucoup mieux que nous. On n’a pas de cage thoracique qui protège notre foie et notre rate, ce qui fait qu’en cas d’accident, on peut mourir d’une hémorragie de ces organes. On ne marche que sur deux pieds, alors que nos ancêtres ne le faisaient pas, d’où des douleurs lombaires. La tuyauterie de l’humain est trop compliquée, la ménopause pourrait intervenir plus tard.

— Et malgré tous ces défauts, il faudrait ne toucher à rien ?

Le docteur Antonarakis s’est levé pour regarder les arbres par la fenêtre. Dans le jardin, la brune en blouse blanche faisait tourner Romy sur un tourniquet analogue aux centrifugeuses aperçues dans le labo, qui permettent de séparer le liquide et le solide. On entendait son rire, à la fois solide et liquide, qui s’envolait dans les airs pour s’écraser contre les baies vitrées, comme un rouge-gorge imprudent.

— Cela fait une demi-heure que nous parlons. Pendant cette demi-heure, des milliers et des milliers de nos cellules ont été renouvelées. Dans mon sang, un million. Dans mon intestin, un demi-million. Pour renouveler les cellules, il faut copier le génome. Six milliards de lettres ont donc été copiées environ deux millions de fois dans les dernières trente minutes. Pour effectuer ce renouvellement des cellules, on a besoin d’un système de copiage extraordinaire et très précis. En fait, ce système n’est pas toujours exact. Il fait des erreurs. Chaque fois qu’on renouvelle des cellules, il y a une erreur sur 10 puissance 8. Une erreur de copiage sur 100 millions, cela fait quarante ou cinquante erreurs sur trois milliards de lettres. Ce sont ces erreurs qui nous donnent la possibilité d’être différents les uns des autres. On en a besoin parce qu’il faut continuer à vivre si l’environnement change. En cas de virus ou de réchauffement climatique, il faut de la diversité pour évoluer. Certaines de ces mutations donnent des maladies, mais c’est le prix à payer pour notre adaptabilité. Un exemple flagrant de l’évolution de notre espèce est le diabète. Il est de plus en plus fréquent parce que la nourriture et le sucre sont abondants. Il y a cent ans, il n’y avait pas de diabète. Les mauvais gènes qui donnent aujourd’hui le diabète étaient des gènes protecteurs il y a trois cents ans, quand nous n’avions pas autant de nourriture.

Je me suis gratté la tête. Voyant qu’il me décevait, le professeur Antonarakis a cherché à me consoler.

— Vous savez, pour rallonger notre espérance de vie, les gens qui rendent l’eau plus propre font plus que toute la médecine et tous les généticiens.

— Professeur, comment on va faire pour repousser la mort ?

— Notre souci sera le cerveau : on peut régénérer le foie, les intestins, le sang, même le cœur. Mais les cellules du cerveau ne se régénèrent pas. On peut injecter des cellules dans les glandes endocriniennes. Mais je ne pense pas qu’on pourra créer un cerveau artificiel. Il faut se faire une raison. Je rencontre beaucoup de patients qui ont quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans, et ils me disent tous la même chose : c’est OK de terminer la vie. Il y a un moment où l’on se lasse. Vous verrez ! Il existe une espèce qui s’appelle l’éphémère, qui vit un jour. Tout le cycle : naissance, âge adulte, vieillesse et mort, en une journée. Et peut-être cette espèce est-elle heureuse.

Je me suis passé la main dans les cheveux ; c’est un tic chez moi quand je ne sais plus quoi dire. Je n’admirais pas spécialement le bouddhisme des insectes éphéméroptères. Le soleil descendait rapidement derrière les arbres, je ne voulais pas abandonner Romy plus longtemps. J’ai remercié le gentil généticien qui ne m’avait pas sauvé la vie et me suis dépêché de prendre l’ascenseur. Romy était dans le hall avec la jolie étudiante en médecine. Une pensée tordue m’est venue : si Romy s’entendait bien avec cette jeune femme… peut-être… aurions-nous pu… envisager… éventuellement…

— Papa, je te présente Léonore qui voudrait un selfie avec toi. Elle est fan de tes émissions !

— Mademoiselle, je vous dois bien cela. Je ne sais pas comment vous remercier.

La jolie Léonore avait déjà le portable à la main.

Elle avait un petit menton

À la Charlotte Le Bon.

Clic-clac. La fraction de seconde où je posais près d’elle pour la photo, j’ai tout inspiré. La brune au front bombé venait de se brosser les dents, sa peau avait été savonnée avec un gel douche à la cerise, ses cheveux sentaient la fleur d’oranger, son sourire était sain, c’était le genre de personne qui ne connaissait pas l’existence du second degré. Sa façon de me regarder droit dans les yeux, la bouche entrouverte, signifiait : je sais ce que je veux dans la vie, et tu pourrais peut-être faire partie de mon programme. J’ai soutenu son regard, par défi, jusqu’à ce qu’elle détourne le sien vers les Alpes. Entre ses cheveux et son cou, il y avait suffisamment d’espace pour dévoiler derrière l’oreille, trois centimètres carrés de peau veloutée et nue, où poser ses lèvres serait probablement la meilleure chose à faire cette année. En bref, j’ai eu instantanément envie d’un enfant avec la belle interne. Créer une vie est tellement plus facile pour un homme que de repousser la mort. Je jure que c’est la vérité : je n’avais pas seulement envie de lui faire l’amour mais de voir son ventre grossir avec mon sperme fécondé dedans. Je me sentais un alien en phase de reproduction ; j’avais envie d’enfoncer un tentacule dans cette personne. Je venais de tomber dans un traquenard ourdi par ma fillette avec la complicité du professeur grec. À force de parler ADN, c’était mon sexe qui se prenait pour Victor Frankenstein.

— Votre fille est un amour, dit Léonore en regardant notre selfie sur son mobile. Et une sportive accomplie : une vraie championne au trapèze et à la balançoire !

— Papa, on peut l’inviter à dîner avec nous à La Réserve ? Allez…

— Mais j’ai réservé un massage anti-âge au spa Nescens…

— Elle est d’accord, je lui ai déjà demandé ! Allez, dis oui…

— Eh bien soit, ai-je accepté, avec la même intonation que John Wayne doublé par Raymond Loyer dans La Prisonnière du désert .

Ma voix de vieillard me dégoûtait. Plus personne ne disait « eh bien soit » mais c’était sorti comme ça. Certaines rencontres vous mettent en pilotage automatique. Le complot des femmes pour mon bonheur venait de fomenter un nouvel attentat.

On est donc allés s’acheter des meringues, de la double crème et des framboises. On s’est assis tous les trois sur un ponton au-dessus du lac Léman. On a écouté le clapotis de l’eau contre les barques, tout en trempant nos gâteaux dans le pot de crème épaisse. Léonore a expliqué à Romy le principe des neiges éternelles.

— Tu vois là-bas en haut des montagnes, il fait si froid que la neige ne fond jamais.

— Comme la crème dans la moustache de papa ?

— Oui, exactement.

Je me suis essuyé avec la manche de ma chemise. Un canard a cancané sur l’eau miroitante. Le lac étincelait dans le crépuscule, puis il s’est assombri : Dieu venait d’éteindre la lumière. Des nuages étaient arrivés, et un orage d’été s’est déversé juste sur nos têtes. Léonore était encore plus ravissante avec les cheveux trempés : sensuelle comme une photo de Jean-François Jonvelle (un ami mort).

— Léonore, quel est votre groupe sanguin ?

— O+, pourquoi ?

— Parce que moi aussi. Avez-vous fait séquencer votre ADN ? Congeler vos ovocytes ? Avez-vous pour projet de conserver vos cellules souches dans un parking de stem cells surgelées ? Avez-vous quelque chose contre le brain uploading ? Et les self-regenerating blood shots ? Voulez-vous m’épouser ?

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