Muriel Barbery - L'élégance du hérisson
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- Название:L'élégance du hérisson
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- Издательство:Gallimard
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Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »
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Etc.
M. Quelque Chose ne montre aucune impatience et attend poliment en me regardant avec un gentil sourire. Je considère que tout se passe très bien. Il n’est que d’attendre que Mme Rosen se lasse et je pourrai réintégrer mon antre.
Et puis voilà.
— Le paillasson qui était devant la porte des Arthens n a pas été nettoyé. Pouvez-vous pallier à ça ? me demande la poule.
Pourquoi faut-il toujours que la comédie se mue en tragédie ? Certes, il m’arrive à moi aussi d’user de la faute, bien que ce soit comme d’une arme.
— C’est un espèce d’infarctus ? avaisje demandé à Chabrot pour faire diversion de mes manières saugrenues.
Je ne suis donc pas si sensible qu’un écart mineur me fasse perdre raison. Il faut concéder aux autres ce que l’on s’autorise à soi-même ; en outre, Jacinthe Rosen et sa blatte dans la bouche sont nées à Bondy dans une barre d’immeubles aux cages d’escalier pas propres et j’ai partant pour elle des indulgences que je n’ai pas pour madame pourriez-vous-virgule-réceptionner.
Et pourtant, voici la tragédie : j’ai sursauté au pallier àça au moment même où M. Quelque Chose sursautait aussi, tandis que nos regards se croisaient. Depuis cette infinitésimale portion de temps où, j’en suis certaine, nous avons été frères de langue dans la souffrance conjointe qui nous transperçait et, faisant tressaillir notre corps, rendait visible notre désarroi, M. Quelque Chose me regarde avec un œil tout différent.
Un œil à l’affût.
Et voilà qu’il me parle.
— Connaissiez-vous les Arthens ? On m’a dit que c’était une famille bien extraordinaire, me dit-il.
— Non, réponds-je sur mes gardes, je ne les connaissais pas spécialement, c’était une famille comme les autres ici.
— Oui, une famille heureuse, dit Mme Rosen, qui s’impatiente visiblement.
— Vous savez, toutes les familles heureuses se ressemblent, je marmonne pour me débarrasser de l’affaire, il n’y a rien à en dire.
— Mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon, me dit-il en me regardant d’un air bizarre et, tout d’un coup quoique de nouveau, je tressaille.
Oui, je vous le jure. Je tressaille — mais comme à mon insu. Cela m’a échappé, c’était plus fort que moi, j’ai été débordée.
Un malheur ne venant jamais seul, Léon choisit cet instant précis pour filer entre nos jambes, en effleurant amicalement au passage celles de M. Quelque Chose.
— J’ai deux chats, me dit-il. Puis-je savoir comment s’appelle le vôtre ?
— Léon, répond pour moi Jacinthe Rosen qui, brisant là, glisse son bras sous le sien et, m’ayant remerciée sans me regarder, entreprend de le guider vers l’ascenseur. Avec une infinie délicatesse, il pose la main sur son avant-bras et l’immobilise en douceur.
— Merci madame, me dit-il, et il se laisse emporter par sa possessive volaille.
2
Dans un moment de grâce
Savez-vous ce que c’est que l’insu ? Les psychanalystes en font le fruit des manœuvres insidieuses d’un inconscient caché. Quelle vaine théorie, en vérité. L’insu est la marque la plus éclatante de la force de notre volonté consciente qui, lorsque notre émotion s’y oppose, use de toutes les ruses pour parvenir à ses fins.
— Il faut croire que je veux être démasquée, dis-je à Léon qui vient de réintégrer ses quartiers et, j’en jurerais, a conspiré avec l’univers pour accomplir mon désir.
Toutes les familles heureuses se ressemblent mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon est la première phrase d ’Anna Karénine que, comme toute bonne concierge, je ne saurais avoir lu, non plus qu’il ne m’est accordé d’avoir sursauté par hasard à la seconde partie de cette phrase, dans un moment de grâce, sans savoir qu’elle venait de Tolstoï, car si les petites gens sont sensibles sans la connaître à la grande littérature, elle ne peut prétendre à la hauteur de vue où les gens instruits la placent.
Je passe la journée à tenter de me persuader que je m’affole pour rien et que M. Quelque Chose, qui dispose d’un portefeuille suffisamment garni pour acheter le quatrième étage, a d’autres sujets de préoccupation que les tressautements parkinsoniens d’une concierge arriérée.
Et puis, vers dix-neuf heures, un jeune homme sonne à ma loge.
— Bonjour madame, me dit-il en articulant à la perfection, je m’appelle Paul N’Guyen, je suis le secrétaire particulier de M. Ozu.
Il me tend une carte de visite.
— Voici mon numéro de téléphone portable. Des artisans vont venir travailler chez M. Ozu et nous ne voudrions pas que cela vous octroie une charge de travail supplémentaire. Aussi, au moindre problème, appelez-moi, je viendrai au plus vite.
Vous aurez noté à ce point de l’intrigue que la saynète est dépourvue de dialogues, qu’on reconnaît d’ordinaire au fait que les tirets se succèdent au gré des tours de parole.
Il y aurait dû y avoir quelque chose comme :
— Enchantée, monsieur.
Puis :
— Très bien, je n’y manquerai pas.
Mais il n’y a manifestement pas.
C’est que, sans avoir besoin de m’y astreindre, je suis muette. J’ai bien conscience d’avoir la bouche ouverte mais aucun son ne s’en échappe et j’ai pitié de ce beau jeune homme contraint de contempler une grenouille de soixante-dix kilos qui s’appelle Renée.
C’est à ce point de la rencontre que, usuellement, le protagoniste demande :
— Parlez-vous français ?
Mais Paul N’Guven me sourit et attend.
Au prix d’un effort herculéen, je parviens à dire quelque chose. En fait, c’est tout d’abord un genre de :
— Grmblll.
Mais il attend toujours avec la même magnifique abnégation.
— M. Ozu ? je finis par dire péniblement, avec une voix qui sent son Yul Brynner.
— Oui, M. Ozu, me dit-il. Vous ignoriez son nom ?
— Oui, dis-je difficilement, je ne l’avais pas bien compris. Comment ça s’écrit ?
— O, z, u, me dit-il, mais on prononce le « u » ou.
— Ah, dis-je, très bien. C’est japonais ?
— Tout à fait, madame, me dit-il. M. Ozu est japonais.
Il prend congé avec affabilité, je marmonne un bonsoir poitrinaire, referme la porte et m’effondre sur une chaise, écrabouillant Léon.
M. Ozu. Je me demande si je ne suis pas en train de faire un rêve dément, avec suspense, emboîtement machiavélique des actions, pluie de coïncidences et dénouement final en chemise de nuit avec un chat obèse sur les pieds et un réveil crachotant réglé sur France Inter.
Mais nous savons bien, au fond, que le rêve et la veille n’ont pas le même grain et, par l’auscultation de mes perceptions sensorielles, je connais avec certitude que je suis bien éveillée.
M. Ozu ! Le fils du cinéaste ? Son neveu ? Un lointain cousin ?
Ça alors.
Pensée profonde n° 9
Si tu sers à une dame ennemie
Des macarons de chez Ladurée
Ne crois pas
Que tu pourras voir
Au-delà
Le monsieur qui a racheté l’appartement des Arthens est japonais ! Il s’appelle Kakuro Ozu ! C’est bien ma veine, il faut que ça arrive juste avant que je meure ! Douze ans et demi dans le dénuement culturel et alors qu’un Japonais débarque, il faut plier bagages... C’est vraiment trop injuste.
Mais je vois au moins le côté positif des choses : il est là et bien là et, en plus, nous avons eu hier une conversation très intéressante. D’abord, il faut dire que tous les résidents ici sont complètement fous de M. Ozu. Ma mère ne parle que de ça, mon père l’écoute, pour une fois, alors que, d’habitude, il pense à autre chose quand elle fait bla-bla-bla sur les petites affaires de l’immeuble, Colombe m’a chipé mon manuel de japonais et, fait inédit dans les annales du 7 rue de Grenelle, Mme de Broglie est venue prendre le thé à la maison. Nous habitons au cinquième, juste au-dessus de l’ex-appartement des Arthens et ces derniers temps, c’était en travaux — mais alors des travaux gigantesques ! Il était clair que M. Ozu avait décidé de tout changer et tout le monde bavait d’envie de voir les changements. Dans un monde de fossiles, le moindre glissement de caillou sur la pente de la falaise manque déjà de provoquer des crises cardiaques en série — alors quand quelqu’un fait exploser la montagne ! Bref, Mme de Broglie mourait d’envie de jeter un œil au quatrième et elle a donc réussi à se faire inviter par maman quand elle l’a croisée la semaine dernière dans le hall. Et vous savez le prétexte ? C’est vraiment drôle. Mme de Broglie est la femme de M. de Broglie, le conseiller d’État qui habite au premier, qui est entré au Conseil d’État sous Giscard et est tellement conservateur qu’il ne salue pas les personnes divorcées. Colombe l’appelle « le vieux facho » parce qu’elle n’a jamais rien lu sur les droites françaises, et papa le tient pour un exemple parfait de la sclérose des idées politiques. Sa femme est conforme : tailleur, collier de perles, lèvres pincées et une flopée de petits-enfants qui s’appellent tous Grégoire ou Marie. Jusque-là, elle saluait à peine maman (qui est socialiste, a les cheveux teints et des chaussures à bout pointu). Mais, la semaine dernière, elle a sauté sur nous comme si sa vie en dépendait. On était dans le hall, on revenait des courses et maman était de très bonne humeur parce qu’elle avait trouvé une nappe en lin couleur ficelle à deux cent quarante euros. Alors là, j’ai cru avoir des hallucinations auditives. Après les « Bonjour madame » d’usage, Mme de Broglie a dit à maman : « J’ai quelque chose à vous demander », ce qui a déjà dû lui faire très mal à la bouche. « Mais je vous en prie » a dit maman en souriant (rapport à la nappe et aux antidépresseurs). « Voilà, ma petite belle-fille, la femme d’Etienne, ne va pas très bien et je pense qu’il faudrait envisager une thérapie. » « Ah oui ? » a dit maman en souriant encore plus. « Oui, euh, vous voyez, un genre de psychanalyse. » Mme de Broglie avait l’air d’un escargot en plein Sahara mais elle tenait quand même bon. « Oui, je vois très bien », a dit maman « et en quoi puis-je vous être utile, chère madame ? » « Eh bien, je me suis laissé dire que vous connaissiez bien ce genre de... enfin... ce genre d’approche... alors j’aurais bien aimé en discuter avec vous, voilà. » Maman n’en revenait pas de sa bonne fortune : une nappe en lin ficelle, la perspective de débiter toute sa science sur la psychanalyse et Mme de Broglie lui faisant la danse des sept voiles — ah, oui, vraiment, une bonne journée ! Elle n’a quand même pas pu résister parce qu’elle savait très bien où l’autre voulait en venir. Ma mère a beau être rustique côté subtilité intellectuelle, on ne la lui fait quand même pas. Elle savait très bien que le jour où les de Broglie s’intéresseront à la psychanalyse, les gaullistes chanteront L’Internationale et que son succès soudain avait pour nom « le palier du cinquième se trouve juste au-dessus de celui du quatrième ». Pourtant, elle a décidé de se montrer magnanime, pour prouver à Mme de Broglie l’étendue de sa bonté et la largesse d’esprit des socialistes — mais avec au préalable un petit bizutage. « Mais bien volontiers, chère madame. Voulez-vous que je passe chez vous, un soir, pour que nous en discutions ? » a-t-elle demandé. L’autre a eu l’air constipé, elle n’avait pas prévu ce coup-là mais elle s’est très vite ressaisie et, en femme du monde, elle a dit : « Mais non, mais non, je ne veux pas vous faire descendre, c’est moi qui monterai vous voir. » Maman avait eu sa petite satisfaction, elle n’a pas insisté. « Eh bien, je suis là cet après-midi, a-t-elle dit, pourquoi ne viendriez-vous pas prendre une tasse de thé vers dix-sept heures ? »
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