Alexandre Jardin - Mademoiselle Liberté

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Liberté a 18 ans. Elle refuse ce que la plupart des femmes tolèrent: un amour imparfait, sans folie. Inapte aux compromis, Mademoiselle Liberté ne conçoit pas d'être raisonnable, de se contenter d'une petite part de bonheur. L'infini est sa mesure, l'absolu son oxygène. Animée par un goût prodigieux pour le plaisir, elle bondit vers ses appétits.
Horace, le proviseur de son lycée, sait lui aussi vivre la vie: ce furieux ne se repose que dans l'hyperbole. Marié à une épouse professionnelle, il rêve de foncer dans un destin superlatif.
Liberté décide de chercher avec la perfection: elle ne se contentera pas d'un brouillon de liaison, elle exigera la passion intégrale, portée à son comble, fignolée jusqu'au délire.
Ces deux forcenés tenteront un amour idéal. Ils désirent un chef d'œuvre sinon rien.

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Le choix de Juliette - l'infirmière de l'hôpital - répondait à ses attentes : avide de sujétion, derrière des airs indépendants, cette beauté municipale croyait que la jalousie était la mesure d'une passion. Osait-il s'absenter une soirée ? La rousse de Clermont-Ferrand brûlait aussitôt de mille soupçons, s'armait de reproches et le criblait à son retour d'insinuations. Remarquait-il les battements de cils d'une autre femme ? Dans l'instant, Juliette s'interrogeait sur la pérennité de leur union - trop promptement célébrée, - exténuait Horace de questions qui le contraignaient à certifier son attachement. De cette fièvre chronique naquirent bientôt deux enfants supportables, Achille et Caroline, habitués aux éclats de leur mère. Horace eut alors la faiblesse de se convaincre que la paternité commande de demeurer frileux, voire pusillanime. Et cela l'exalta !

Notre homme réussit donc à enfermer son naturel de furieux dans une cage reposante, fiscalement favorisée : le mariage. Sur cette balance, il regardait peu à peu baisser ses qualités - sa fougue contagieuse, sa capacité d'indignation - et croître ses défauts - son talent d'adaptation, de reptation devant les hiérarchies. Autrefois sans politesse, Horace apprit à respecter des incapacités notoires, à tenir pour droits les manœuvriers à rubans, à tutoyer des notables gavés de jetons de présence. Juliette échangea sa coiffe d'infirmière contre un serre-tête en velours noir. Leur existence tourna à l'écheveau de petitesses, à l'empilement de certitudes bourgeoises. L'appétit de normalité d'Horace était énorme.

Le logement de fonction des Tonnerre, au lycée, devint le dernier asile des cuistres, des tartufes au petit pied et des opportunistes mielleux. Tous ces inutiles qui sont les viscères d'une ville venaient exhiber leurs mines réjouies sous des lustres Napoléon III. Le couple envié n'ameutait dans son salon que des niais titrés, des pharmaciens aux groins fangeux, friands d'affaires ordurières, des notaires craints et tout un troupeau d'oies ; les gens d'esprit n'étaient pas réinvités. Grouper autour de lui un carrousel de sastisfaits et des idées rassurantes enchantait Horace. La totalité des parvenus que lui indiquait le Bottin mondain du Puy-de-Dôme se pressait sur ses sofas. Bien sûr, ce n'était pas lui qui leur tapait dans le dos ; ce n'était que son apparence. S'il leur servait du Champagne, il ne s'offrait pas.

Ses seules activités récréatives étaient de lutiner les épouses de ces réussites régionales, de rendre cocus les arrivés qui triomphaient à Clermont-Ferrand. Chaque coup tiré dédommageait Horace de ses efforts de cabotinage. Sans qu'une rougeur lui monte, il troussait la moitié de ses plus intimes relations, comme le font la plupart des gens vulgaires ; et il ne s'en méprisait que davantage. Au moins cette indignation-là était-elle colossale, infinie même, bref à sa taille. Haïssant sa personne, conspirant contre lui-même, Horace savourait son abaissement, ce ratage qui atteignait au chef-d'œuvre. Sans cesse, en écrivant son journal intime, il se diffamait, se salissait en des termes crapuleux qui eussent fait pâlir des militaires.

Dans cette retraite active, Horace se révéla étonnant, en ce sens qu'il parvint à devenir presque gris, quasiment janséniste, ce qui n'était pas un mince effort pour un homme jadis coloré, tout en débordements. Son ambition à rebours le calmait. Au lieu de se distinguer, il résorbait chaque jour sa singularité, s'efforçait de synthétiser tous les traits des gens ennuyeux. Imbu de sa nouvelle nullité, il se confina de plus en plus dans son métier.

Au lycée, Horace traitait en un style pontifiant des vétilles réglementaires, sévissait contre le personnel gaspilleux, s'acharnait sur les élèves hâbleurs, tançait les esprits libres assez odieux pour lui rappeler sa vraie nature. Seuls les châtrés aux bulletins moyens, les inodores et les somnolents avaient grâce à ses yeux. Chatouilleux, il poursuivait de son ironie les éléments qui se signalaient par des défauts trop éclatants, cassait net les éminents à coups de notes éliminatoires. Les grandes qualités l'exaspéraient. À l'abattoir le talent !

Sa physionomie s'en trouva modifiée, à un degré exceptionnel. Horace briocha un peu, quitta complètement ses mines de matamore, dissipa le débraillé de son apparence pour se raidir dans des attitudes artistement composées. Méticuleux, il remisa ses vestes en cachemire pour s'offrir des complets de tergal, troqua ses chaussettes en fil d'Ecosse contre de la socquette blanche à revers ou à liséré. Tel un anglican amidonné, Horace bridait désormais ses moindres mouvements. Avec passion, il s'appliquait à restreindre sa vie, étranglait sa fantaisie et supprima de son aspect le plus minuscule relief. Lisse comme un con, il était. Le mérite lui en revenait. Quel travail ! Admirable de constance.

Croyant bien faire, Horace faisait mal ; car on n'éteint pas le soleil. Les êtres gigantesques ne peuvent se vaincre eux-mêmes que par l'ambition, pas en asphyxiant leur vitalité. Ce forcené déguisé en assuré social, ce faussaire auvergnat ne pouvait se médiocriser longtemps. Il fallait bien que l'uniforme craque, tôt ou tard.

Mais revenons au mariage... Cette institution, qui, on le sait, déprave les amants en en faisant des époux, eut sur Horace l'effet que l'on peut attendre d'un sédatif. S'il aimait effectivement Juliette - il ne la trompait que dans des proportions raisonnables, - Horace bâillait de l'aimer. Il lui reprochait à présent les qualités matrimoniales, guindées et un peu ternes, qui l'avaient jadis enflammé. Nulle envolée ébouriffante dans leurs étreintes, pourtant pas désagréables. La nuit, leurs caresses, prolixes et proprettes, demeuraient laborieuses ; une rhétorique de canapé, développée sur un ton monocorde. Aucune inspiration, pas un élan, zéro trouvaille ! Et puis cette agaçante jalousie...

Juliette ne se dégageait de ce puéril défaut que dans les rares moments où elle était apaisée de sentir Horace jaloux, à son tour supplicié par le soupçon. Le reste du temps, elle gâtait ses attraits en laissant cette disposition l'envahir. Pourtant, son esprit était supérieur à sa beauté qui n'était pas au-dessous de son rayonnement. En vérité, Juliette était de ces créatures qui, parfois, chutent dans des abîmes de doute sur leur valeur ou leur mérite. Elle inondait alors les autres de ses craintes ; la plus bénigne critique la crucifiait.

On imagine aisément l'effet que produisit sur Juliette la lettre non signée qu'elle reçut un soir d'automne :

Madame,

je n'ai pas voulu que dure plus longtemps mon secret qui, en se perpétuant, pourrait vous laisser croire que j'ai le projet de vous voler votre mari. Depuis un mois, je lui adresse des lettres d'amour anonymes ; car il ne m'est pas possible de laisser mes sentiments au point mort. Aurais-je dû taire mon trouble ? Peut-être, mais il y a, me semble-t-il, de sublimes élans qu'on a le devoir de laisser vivre. L'amour pur n'est pas si fréquent que nous puissions le négliger.

Oui, j'aime votre Horace, autant qu'une femme peut adorer un homme, soyez-en certaine ; mais je l'aime assez pour vous le confier, à vous qui savez le rendre heureux, et qui croyez le bonheur concevable sur la durée d'une vie. Ma passion est si entière, si joyeuse, qu'elle m'autorise à donner sans rien prendre. Je ne suis pas de celles qui se satisferaient de séduire votre mari pour le laisser désemparé. Mes avances - si je les risquais - viendraient troubler sa quiétude. Le prix du renoncement est élevé ; mais celui de son désarroi - s'il vous quittait - le serait plus encore. Je le sais serein à vos côtés. Je ne le veux pas déchiré. Son contentement actuel fait le mien. N'ayez donc pas peur.

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