Jacques Godbout - Salut, Galarneau!

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Salut, Galarneau!: краткое содержание, описание и аннотация

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Galarneau est un drôle de bonhomme. Il tient un snack-bar dans un vieil autobus et vend des hot dog. Bien sûr, il s'intéresse à son commerce mais en même temps il pense à beaucoup d'autres choses. À son père, lui aussi un drôle de bonhomme, à ses frères, à son enfance. Ses amours vont tant bien que mal. Marise est appétissante mais on tourne autour d'elle. François Galarneau la défend mal contre les assauts de Jacques, son frère, beaucoup plus hardi. Et puis Galarneau écrit des poèmes. Il faut bien s'occuper entre deux fritures. Ses projets sont vagues et sérieux en même temps, jusqu'au jour où Galarneau oubliera tout pour s'emmurer vivant dans sa maison. Ce qui lui manquait, c'était de construire une vie, sa vie qui s'en va de tous les côtés, qui prend l'eau comme un navire échoué au fond d'un bassin. On aime bien Galarneau. Mais où est Galarneau? Dans la lune, dans ses petits cahiers ou dans son joli langage québécois, dru et savoureux? On aimerait serrer la main de Galarneau.

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Les maçons sur le mur m'appellent. Ils me lancent un coke et un sandwich. Ils sont gentils. Mais ce sont des esclaves humains. Je veux dire : quand ils auront fini de monter les quatre murs de ma petite prison, si Dugas n'a pas d'autre contrat, ils vont rentrer chez eux et se mettre sur l'assurance-chômage. C'est pas une vie : une semaine ils font cent huit piastres ; l'autre, ils en ramassent seize. J'ai connu ça avant d'acheter le Roi, à Montréal : j'étais dans la construction. Pendant l'hiver soixante-trois, j'ai vécu entre deux chantiers, comme un misérable. Stie. Société de pourris ! Aux quatre coins du jardin, je devrais faire empailler des députés. Je cède mon corps à Léo et mes yeux à la banque de cornée. Mes yeux vivront dans une autre tête, ils souriront plus souvent, continueront à voir les filles en mini-jupes, les bas vivants. Sainte Marie.

- Encore un jour et tu ne pourras plus jamais sortir d'ici.

Dugas me regarde sérieusement, un cigare droit au milieu des lèvres, éteint. C'est un homme de ciment, Dugas ; il connaissait papa, mais refusait de voyager à bord du Wagner III.

- T'es sûr, François, que tu ne vas pas changer d'idée ?

- Je ne changerai pas d'idée. Vous inquiétez pas. J'ai des biscuits sodas, du fromage ; je vais écrire.

- Ton testament ?

- Oui.

- Écoute, François, c'est pas de mes affaires, mais...

- Vous allez me faire un discours longtemps ?

- Bon. Si tu le prends sur ce ton-là...

- Excusez-moi.

- Pas d'offense. Je voulais te dire : demain on travaille de l'extérieur, on ne se verra plus.

- Le plus tôt ce sera fini...

- Je voulais te dire... (Il se promène comme un bloc de ciment sur deux pattes, en boitillant.) Je voulais te dire : je te laisse une échelle, derrière la chède, en cas.

- Je n'en veux pas.

- C'est pas toi qui l'as demandée. C'est les gars qui ont dit : tu laisseras une échelle et tu lui diras : Galarneau, quand tu voudras jouer au black-jack, on sera à la taverne Canada. Salut François !

Dugas est monté le long de l'échelle, comme un enfant, parce qu'une de ses jambes refuse de plier, depuis qu'un madrier lui a écrasé la cuisse. Rendu sur le mur, il s'est retourné, m'a fait un signe avec son pouce vers les nuages, puis d'un coup de pied il a repoussé l'échelle vers la maison ; elle est tombée comme il avait dit, derrière la chède à bois. Ça fait une drôle de prison !

D

J'ai dormi comme un as de pique au milieu d'un paquet, j'ai dormi comme à Lévis les premiers jours, lourdement, pesamment. Quand ça ne va plus les yeux ouverts, j'essaie paupières baissées. Je tire les rideaux, je m'efface, bonsoir la visite, je retourne en moi-même, je me mets à l'envers comme un gant de caoutchouc, je m'avale, les os dehors la peau en dedans, pour voir, ça me change la sensibilité de place, le mal aussi ; j'ai dormi sur le sofa, dans mon lit, sur le tapis, dans le hamac que Marise avait tendu entre le poteau de la corde à linge et le saule pleureur. Ça fait riche, un saule pleureur, ça fait grande propriété ; il me manque un garde-chasse, une forêt, un pavillon, un intendant, deux bonnes, un cuisinier, un jardinier aussi ; si je lui coupais les branches il cesserait de pleurer, j'en ferais un saule étêté entêté, un saule à tête dure, un saule de Galarneau. Je suis un ramolli.

Mon mur a l'arête dure et les angles carrés. Moi je me dévore, même si je mange dix biscuits à l'heure, je maigris. Je ne me rattraperai jamais. Ce matin mes souliers étaient trop longs, ma veste trop vaste ; je rapetisse, je crois ; on pourrait me mettre au musée entre deux têtes bouillies. Mais je suis rigoureux, je veux savoir : je me suis mesuré contre le mur de ma chambre (avec une règle sur la tête et un bout de crayon jaune j'ai tiré un trait : je recommencerai tout à l'heure).

C'est bien ce que je craignais. Je me ratatine comme une saucisse bouillie oubliée au fond d'un pot : et c'est à peine si je rejoins les commutateurs électriques maintenant, je ne les touche de l'index que si je me tiens sur la pointe des pieds, comme un enfant. Et l'effet s'accélère : les premiers jours je ne perdais que quelques lignes ; puis un pouce par demi-journée ; aujourd'hui je sens que je vais perdre un pied, je vais perdre pied. Quand je serai haut comme la table, je devrai me résigner, faire un feu peut-être, et m'autodafer. Je retombe en enfance, j'ai six ans, je rêve d'un train électrique, d'un sac de billes marbrées, grosses comme des œufs. Les gens me manquent, j'ai peine à l'avouer, les clients me manquent, les fourneaux me manquent, l'odeur de la route... je me recroqueville, je me confonds avec le mortier du mur, je me sens petit comme un papillon sur un obélisque. Petit Galarneau. Seul. Je vais m'enfouir dans des cahiers. Je ne suis pas un écrivain professionnel, moi, ça me fait mal quand je cherche une phrase, je ne suis pas Blaise Pascal, moi, je n'ai jamais eu de nuit de feu, sauf celle où des petits sacrements en scooter ont tenté de faire brûler mon stand, je ne suis pas La Bruyère, moi, ni d'un autre fromage...

Je suis au pied du mur comme un chien méchant dans le jardin d'une villa déserte, je n'aboie pas : les voleurs ont d'autres soucis que de vider ma tirelire ; d'ailleurs, je n'y accumule que des sous en chocolat. La vie ne serait pas trop désagréable si ce n'était ces maux de tête : on se fait mal à être prisonnier et gardien tout à la fois...

Cher François Galarneau,

Si je t'écris c'est que tu es le seul à qui je puisse parler sans me sentir ridicule ou trahi d'avance ; l'idée ne m'en serait jamais venue quand je vendais des hot-dogs mais me voilà enfermé dans un tombereau à ciel ouvert. Comment est-ce que j'en suis venu à cette extrémité ? Une femme, mon cher François , une femme qui, etc.

Je poste cette lettre dans la salle de bains, ce soir, je la recevrai demain matin ou la prochaine fois que j'irai pisser, c'est simple, j'y répondrai comme dans un courrier du cœur, à toute vitesse.

Cher François Galarneau ,

Votre lettre m'a bien touchée et je veux y répondre au profit de nos lecteurs et lectrices qui se trouvent sûrement nombreux comme des poux dans une telle situation. Laissez-moi vous dire tout d'abord que je trouve cette idée d'élever un mur tout à fait charmante et je recommande à ceux qui me lisent assidûment de faire de même à la première occasion ; est-ce que tout n'irait pas mieux dans le monde, dites-moi, si chacun d'entre nous vivait entre quatre murs à l'abri des voisins, des rencontres , des visites, des insultes, des sourires trompeurs, des promesses , des envies ? On vous avait ouvert une porte avec amour, mais cependant que vous vous mettiez avec sérieux à accomplir votre tâche, cette même personne vous a trahi, vous n'avez pas fait d'histoires, vous avez eu raison; il ne faut pas faire de drame pour une histoire de culotte. La seule faille, si je puis dire, que je vois dans votre solution de repli, c'est que le mur vous protège , certes, mais aussi il vous sépare,etc.

Parfois c'est signé Jovette, ou Marcelle, je les retrouve dans le Frigidaire, sur le pas de la porte, sous l'oreiller, sous une bouteille de bière.

J'ai honte de moi. Quand je me regarde dans le miroir de la salle de bains j'ai le blanc des yeux honteux comme si j'avais fui le Titanic sans penser aux femmes et aux enfants.

Au fond, si j'étais honnête, j'avouerais que j'ai voulu me passer des autres, seul comme Martyr, impassible, me passer d'eux, me laisser mourir... même le crayon est devenu lourd à pousser sur le papier. Si Jacques était là je pourrais lui dicter mes souvenirs, il écrirait, de sa belle écriture ronde, toute drapée dans les pans des p, des k, des l, des s, ... je veux dire, même haut comme un chat, je pourrais continuer de raconter :

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