Jacques Godbout - Salut, Galarneau!

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Galarneau est un drôle de bonhomme. Il tient un snack-bar dans un vieil autobus et vend des hot dog. Bien sûr, il s'intéresse à son commerce mais en même temps il pense à beaucoup d'autres choses. À son père, lui aussi un drôle de bonhomme, à ses frères, à son enfance. Ses amours vont tant bien que mal. Marise est appétissante mais on tourne autour d'elle. François Galarneau la défend mal contre les assauts de Jacques, son frère, beaucoup plus hardi. Et puis Galarneau écrit des poèmes. Il faut bien s'occuper entre deux fritures. Ses projets sont vagues et sérieux en même temps, jusqu'au jour où Galarneau oubliera tout pour s'emmurer vivant dans sa maison. Ce qui lui manquait, c'était de construire une vie, sa vie qui s'en va de tous les côtés, qui prend l'eau comme un navire échoué au fond d'un bassin. On aime bien Galarneau. Mais où est Galarneau? Dans la lune, dans ses petits cahiers ou dans son joli langage québécois, dru et savoureux? On aimerait serrer la main de Galarneau.

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J'envisageais un projet d'envergure nationale, non mais, c'est vrai ! nous devons, nous, Canadiens français, reconquérir notre pays par l'économie ; c'est René Lévesque qui l'a dit. Alors, pourquoi pas par le commerce des hot dogs ? Business is business. Il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sots clients. Je ne suis pas séparatiste, mais si je pouvais leur rentrer dans le corps aux Anglais, avec mes saucisses, ça me soulagerait d'autant.

Ce sont des idées comme celles-là que je ressassais en buvant. Il me faudrait de l'argent, bien sûr, mais Arthur était là, j'avais confiance, je pourrais le persuader. Arthur est sûrement millionnaire presque ; pour lui ça serait un placement sûr. Il aime les placements sûrs, à force de fréquenter les membres du clergé. Il a fait son cours classique, ça lui donne des sujets de conversation, il est tellement gentil, poli, bien élevé, ne se compromet jamais avec les femmes. Je veux dire : c'est mon contraire exactement, mais c'est mon frère, même si on ne se voit pas souvent.

Arthur est un tel délice pour les curés que ceux-ci l'ont promu, depuis trois ans, malgré son jeune âge, Organisateur en chef des campagnes de charité, à treize pour cent de commission. Il ne faut pas croire que je n'aime pas Arthur ou qu'il ne m'aime pas, mais je vous jure que c'est parfois gênant d'avoir un frère qui se parfume sucré, qui porte un bracelet d'argent, qui tient son hot dog comme si c'était la saucisse qui allait le dévorer. Il ne vient pas souvent à mon stand, je préfère ça parce que ça court vite, une réputation, quand on voit ses amis qui ont l'air de dames de Sainte-Anne toutes de frais rasées. C'est du monde que je préfère ne pas voir trop souvent près de mon comptoir d'arborite gold-feather.

Arthur a racheté la maison paternelle dès qu'il a pu le faire - je veux dire dès qu'il en a eu les moyens - il a installé son bureau dans le salon rouge qui sent encore le chocolat. Je suis arrivé chez lui - chez nous - à la fin de la soirée ; je n'étais pas pacté, j'étais ivre tout simplement, je veux dire j'avais perdu le sens des détails, c'est tout.

- François ! Tu as l'air moribond !

- Oui, je suis un peu perdu.

- Va m'attendre dans la cuisine, je termine une entrevue et je t'y rejoins.

- Je veux te voir tout de suite.

- Deux minutes et je suis à toi.

Ça me fait toujours un pincement aux poumons quand je viens dans cette maison. Arthur n'a rien touché. Il a repeint, nettoyé, mais autrement rien n'a changé. La cuisine, je l'aurais juré, sentait le poisson.

- Alors, qu'est-ce qui nous arrive ?

Il portait un complet bleu foncé à rayures avec un mignon petit mouchoir rouge dans la pochette ; je le lui ai pris pour m'essuyer la bouche, il n'a pas aimé cela. Je me suis excusé.

- Je suis venu te voir pour affaires.

- Tu veux passer dans mon bureau ?

- Non, si ça ne te fait rien, on peut parler ici. J'ai pas tellement envie de bouger. Sacrement que j'ai marché aujourd'hui !

- Ah...

- Marise m'a quitté.

- Cela ne m'étonne aucunement. Les femmes...

- Je sais, mais, moi, elles me font de l'effet. De toute manière, elle est avec Jacques maintenant.

- Ça ne va pas durer longtemps.

- C'est ce que je lui ai dit.

- Elle ne t'a pas cru ?

- Ce n'est pas de ça que je voulais te parler. Toute cette histoire est enterrée aussi profond que la muraille de Chine. C'est fini. J'aurais dû l'étrangler, lui cracher dessus.

- François !

- Je n'en ai rien fait. Je suis resté calme, calme...

- Comme une palme ?

- Non. Comme un idiot.

- Tu veux prendre un café ?

- Si je peux te parler pendant que tu le prépares.

- Vas-y, je suis tout ouïes.

- Tu parles drôle.

- Quoi ?

- C'est Marise qui disait ça de Jacques, le premier soir.

- Tu avais une affaire à me proposer ?

- Oui. Voilà. Est-ce que tu pourrais... Non. C'est pas ça. Oui. Pour oublier Marise, je veux faire quelque chose de constructif.

- C'est bien. Tu deviens sérieux. Tu vieillis.

- Je veux lancer une chaîne de stands comme celui du Roi. Douze, quinze peut-être.

- Où ça ?

- Un peu partout. À Trois-Rivières, en banlieue de Montréal, sur la Rive-Sud... Avec les profits annuels, j'en ouvrirais un autre puis un autre. Tu vois, comme les Howard Johnson aux États-Unis.

- Je vois.

- Je voulais que tu me finances.

- Ça rapporterait combien ?

- J'ai fait des calculs cet après-midi, bouge pas. Tiens, regarde : chaque autobus te coûte mille huit cents dollars. Le terrain, disons mille. L'installation de la cuisine, c'est ce qui revient le plus cher : deux mille ; la peinture, les annonces, les lumières... disons six mille, six mille cinq cents dollars.

- Quinze fois ?

- Avec un camion pour faire la navette, ça serait mon travail, disons cent mille, pas beaucoup plus.

- Et les profits ?

- Je peux prendre mon stand de l'île Perrot comme base ?

- Vas-y.

- Trente piastres par semaine ; on reste ouvert six mois : mille piastres par stand.

- 15 %.

- C'est ça, oui, quinze pour cent. C'est pas mal.

- Tu paies tes concessionnaires ?

- Je n'y avais pas pensé.

- Il ne te reste plus rien.

- Ça m'avait échappé. Stie. T'as raison. C'est pas payant.

- J'aurais aimé t'aider...

- J'en doute pas, Arthur. T'as raison. Il ne reste plus rien. J'ai mal compté.

- Mais non, tu as eu une dure journée.

- Je voulais faire quelque chose de positif, tu comprends.

- Rentre dormir. Tu auras sûrement une autre idée demain.

- Oui. Sûrement.

- Je vais y penser de mon côté. Tu veux que je te reconduise ?

- Non. J'aime mieux marcher. Ça va me dessoûler.

J'ai marché jusqu'au quai, je me suis déshabillé, j'ai nagé jusqu'à l'île, j'aurais dû me noyer. Le lendemain, je suis retourné chercher mes affaires que j'avais cachées dans une anfractuosité du ciment, avec une pierre dessus. Un des cahiers était mouillé, mais personne n'y avait touché. Je suis allé chez le notaire, il m'a promis de vendre le restaurant ; Dugas a accepté de faire le mur à crédit, en attendant. Il m'a compris. Je lui ai dit que je ne voulais plus voir personne. Que je voulais mourir. Il a répondu : c'est comme tu veux, Galarneau, t'es assez vieux pour savoir ce que tu veux, si c'est un mur...

T

Aujourd'hui, les blocs de ciment sont à hauteur d'homme, à mi-chemin de ce que j'ai commandé. C'est impressionnant. Je me sens comme une panthère au jardin de Granby ; l'idée m'est venue en regardant la télévision. C'était un vieux film avec Douglas Fairbanks jr ; le baron, pas Fairbanks, le méchant, celui qui faisait souffrir les paysans, qui accumulait de l'or dans son château, le baron faisait emmurer vivants dans son donjon les chevaliers des femmes qu'il désirait. Plus tard, on ne découvrait que des os, le baron avait eu la peau. Je me suis dit : Galarneau, tu vas te clôturer, tu vas vivre face à toi-même, ça t'apprendra. Plus question de rêver, d'ethnographier, de voyager, de chanter : tu vas t'enfermer dans la maison, tu garderas des caisses de biscuits ; quand elles seront vides, tu feras comme Martyr, tu cligneras des yeux en attendant de mourir. Je n'ai pas prévenu Arthur, ni Jacques, seulement je place mes cahiers à la vue, sur le buffet. Comme ça, en lisant mon livre, ils comprendront que je devais faire quelque chose de constructif, comme de construire un mur.

Le plus constructif aurait été de me remettre aux études pour tenter d'aller à l'université, à Montréal. Mais j'ai beau essayer d'apprendre des choses, ça ne reste pas collé à mes cellules grises. Je n'ai pas de mémoire. Stie. Un homme qui n'a pas de mémoire, ça ne doit pas vivre ; un homme qui ne comprend pas tout ce qu'il lit, ça ne doit pas vivre ; un homme qui ne gagne pas dix mille dollars par année, les doigts dans le nez, ça ne doit pas vivre.

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