Frédéric Beigbeder - L'amour dure trois ans
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- Название:L'amour dure trois ans
- Автор:
- Издательство:Grasset and Fasquelle
- Жанр:
- Год:1997
- Город:Paris
- ISBN:978-2-246-54659-7
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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J’ai mis longtemps à admettre que je ne m’étais marié que pour les autres, que le mariage n’est pas quelque chose que l’on fait pour soi-même. On se marie pour énerver ses amis ou faire plaisir à ses parents, souvent les deux, parfois l’inverse. De nos jours, les neuf dixièmes des épousailles bécébégés ne constituent que des passages obligés, des cérémonies mondaines où des parents coincés rendent des invitations. Parfois, dans certains cas gravement atteints, la belle-famille vérifie que son futur gendre figure dans le Bottin mondain, soupèse sa bague de fiançailles pour en vérifier le nombre de carats et insiste pour avoir un reportage dans Point de Vue-Images du Monde. Mais ce sont vraiment des cas extrêmes.
On se marie exactement comme on passe son baccalauréat ou son permis de conduire : c’est toujours le même moule dans lequel on veut se couler pour être normal, normal, NORMAL, à tout prix. À défaut d’être au-dessus de tout le monde, on veut être comme tout le monde, par peur d’être en-dessous. Et c’est le meilleur moyen de ruiner un amour véritable.
Le mariage n’est d’ailleurs pas seulement un modèle imposé par l’éducation bourgeoise : il fait aussi l’objet d’un colossal lavage de cerveau publicitaire, cinématographique, journalistique, et même littéraire, une immense intox qui finit par pousser de ravissantes demoiselles à désirer la bague au doigt et la robe blanche alors que, sans cela, elles n’y auraient jamais songé. Le Grand Amour, ça oui, avec ses hauts et ses bas, bien sûr qu’elles y penseraient, sinon pourquoi vivre ? Mais le Mariage, l’Institution-qui-rend-l’Amour-Chiant, « le boulet de l’amour à perpétuité et de l’accouplement à vie » (Maupassant) : jamais. Dans un monde parfait, les filles de vingt ans ne seraient jamais attirées par une invention aussi artificielle. Elles rêveraient de sincérité, de passion, d’absolu — pas d’un type en jaquette de location. Elles attendraient l’Homme qui saurait les étonner chaque jour que Dieu fait, pas l’Homme qui va leur offrir des étagères Ikea. Elles laisseraient la Nature — c’est-à-dire le désir — faire son office. Malheureusement leur maman frustrée leur souhaite un malheur identique, et elles-mêmes ont vu trop de soap-operas. Alors elles attendent le Prince Charmant, ce concept publicitaire débile qui fabrique des déçues, des futures vieilles filles, des aigries en quête d’absolu, alors que seul un homme imparfait peut les rendre heureuses.
Bien entendu, les bourgeois vous jureront que de tels schémas n’ont plus cours, que les mœurs ont changé, mais croyez-en une victime énervée : jamais l’oppression n’a été plus violente que dans notre époque de fausse liberté. Le totalitarisme conjugal continue, chaque jour, de perpétuer le malheur, de génération en génération. On nous impose ce pipeau en fonction de principes factices et usés, dans le but inavoué de reproduire encore et toujours un héritage de douleur et d’hypocrisie. Briser des vies reste le sport préféré des vieilles familles françaises, et elles s’y connaissent en la matière. Elles ont de l’entraînement. Oui, on peut encore l’écrire aujourd’hui : familles, je vous hais.
Je vous hais d’autant plus que je me suis rebellé beaucoup trop tard. Au fond de moi-même, j’étais bien content. J’étais un plouc de roturier, descendant de hobereaux béarnais, fier comme un paon d’épouser Anne, l’aristochatte de porcelaine. J’ai été imprudent, fat, naïf et stupide. Je le paye cash. J’ai mérité cette débâcle. J’étais comme tout le monde, comme vous qui me lisez, persuadé d’être l’exception qui confirme la règle. Évidemment, le malheur allait m’éviter, nous passerions entre les gouttes. L’échec n’arrive qu’aux autres. L’amour s’en est allé un jour, et j’ai été réveillé en sursaut. Jusque-là, je m’étais forcé à jouer le mari comblé. Mais je me mentais à moi-même depuis trop longtemps pour ne pas, un jour, commencer à mentir à quelqu’un d’autre.
XII
Les illusions perdues
Notre génération est trop superficielle pour le mariage. On se marie comme on va au MacDo. Après, on zappe. Comment voudriez-vous qu’on reste toute sa vie avec la même personne dans la société du zapping généralisé ? Dans l’époque où les stars, les hommes politiques, les arts, les sexes, les religions n’ont jamais été aussi interchangeables ? Pourquoi le sentiment amoureux ferait-il exception à la schizophrénie générale ?
Et puis d’abord, d’où nous vient donc cette curieuse obsession : s’escrimer à tout prix pour être heureux avec une seule personne ? Sur 558 types de sociétés humaines, 24 % seulement sont monogames. La plupart des espèces animales sont polygames. Quant aux extraterrestres, n’en parlons pas : il y a longtemps que la Charte Galactique X23 a interdit la monogamie dans toutes les planètes de type B#871.
Le mariage, c’est du caviar à tous les repas : une indigestion de ce que vous adorez, jusqu’à l’écœurement. « Allez, vous en reprendrez bien un peu, non ? Quoi ? Vous n’en pouvez plus ? Pourtant vous trouviez cela délicieux il y a peu, qu’est-ce qui vous prend ? Sale gosse, va ! »
La puissance de l’amour, son incroyable pouvoir, devait franchement terrifier la société occidentale pour qu’elle en vienne à créer ce système destiné à vous dégoûter de ce que vous aimez.
Un chercheur américain vient de démontrer que l’infidélité est biologique. L’infidélité, selon ce savant renommé, est une stratégie génétique pour favoriser la survie de l’espèce. Vous imaginez la scène de ménage : « Mon amour, je ne t’ai pas trompée pour le plaisir : c’était pour la survie de l’espèce, figure-toi ! Peut-être que toi tu t’en fous, mais il faut bien que quelqu’un s’en préoccupe, de la survie de l’espèce ! Si tu crois que ça m’amuse !.. »
Je ne suis jamais rassasié : quand une fille me plaît, je veux en tomber amoureux ; quand j’en suis amoureux, je veux l’embrasser ; quand je l’ai embrassée, je veux coucher avec elle ; quand j’ai couché avec elle, je veux vivre avec elle dans un meublé ; quand je vis avec elle dans un meublé, je veux l’épouser ; quand je l’ai épousée, je rencontre une autre fille qui me plaît. L’homme est un animal insatisfait qui hésite entre plusieurs frustrations. Si les femmes voulaient jouer finement, elles se refuseraient à eux pour qu’ils leur courent après toute leur vie.
La seule question en amour, c’est : à partir de quand commence-t-on à mentir ? Êtes-vous toujours aussi heureux de rentrer chez vous pour retrouver la même personne qui vous attend ? Quand vous lui dites « je t’aime », est-ce que vous le pensez toujours ? Il y aura bien — c’est fatal — un moment où vous vous forcerez. Où vos « je t’aime » n’auront plus le même goût. Pour moi, le déclic, ça a été le rasage. Je me rasais tous les soirs pour ne pas piquer Anne en l’embrassant la nuit. Et puis, un soir — elle dormait déjà (j’étais sorti sans elle jusqu’au petit jour, typiquement le genre de comportement minable que l’on se permet avec l’excuse du mariage) — je ne me suis pas rasé. Je pensais que ce n’était pas grave, puisqu’elle ne s’en rendrait pas compte. Alors que cela signifiait simplement que je ne l’aimais plus.
Quand on divorce on achète toujours La Séparation de Dan Franck. La première scène est émouvante : pendant une pièce de théâtre, l’homme s’aperçoit que sa femme ne l’aime plus car elle retire sa main de la sienne. Il tente de la reprendre mais elle l’enlève à nouveau. Je me disais : quelle salope ! Pourquoi autant de cruauté ? Ce n’est pourtant pas compliqué de laisser sa main dans la main de son mari, merde ! Jusqu’au jour où la même chose m’est arrivée. Je me suis mis à repousser la main d’Anne sans arrêt. Elle me prenait gentiment la main, ou le bras, ou bien posait sa main sur ma cuisse quand nous regardions la télé, et moi que voyais-je ? Une main molle, blanchâtre, avec la consistance d’un gant Mappa. Je frissonnais de dégoût. C’était comme si elle posait un poulpe sur moi. Je culpabilisais : mon Dieu, comment en étais-je arrivé là ? J’étais devenu la salope du livre de Dan Franck. Elle insistait pour mêler ses doigts aux miens. Je me forçais, sans parvenir à réprimer une grimace. Je me levais d’un bond, soi-disant pour aller pisser, en réalité juste pour fuir cette main. Puis je revenais sur mes pas, pris de remords, et je regardais sa main que j’avais aimée. Sa main que je lui avais demandée devant Dieu. Sa main que, trois ans plus tôt, j’aurais donné ma vie pour tenir ainsi. Et je ne ressentais que haine de moi, honte d’elle, indifférence, envie de chialer. Et je serrais contre mon cœur cette pieuvre molle, puis je lui faisais un baisemain mouillé de tristesse et de dépit.
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