Эльза Триоле - Roses à crédit

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Предлагаемый для самостоятельного домашнего чтения роман Эльзы Триоле «Розы в кредит» по своему словарному составу больше всего подходит к тематике, изучаемой на первом курсе специальных языковых вузов и факультетов иностранных языков.
Роман частично сокращен, но не адаптирован.
Поскольку роман рекомендуется для чтения первокурсникам, он снабжен подробным комментарием, включающим в себя не только реалии, но и всю идиоматику романа, а также объяснение наиболее трудных для понимания фраз.

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Ce fut la machine à laver qu’on enleva la première. Mais sérieusement, Martine n’en avait pas besoin. C’était dommage pour l’argent dépensé, encore trois mois, et elle la gardait, mais voilà… Martine n’avait pas les quelques billets de mille… La place récupérée dans la petite cuisine facilitait les mouvements, avec la machine on ne pouvait plus s’y retourner. Et, pourtant, ce coin libéré de la machine à laver, vide, était comme le symbole d’une défaite, il rappelait à Martine comment elle s’était trouvée sur la scène d’un théâtre incapable de répondre à une seule question, muette…

Puis ce fut le tour de l’argenterie. On ne pouvait lui reprendre son salon en rotin, cela ne se faisait pas à cause de l’usure. Là, elle pourrait avoir des ennuis d’une autre sorte. Mais, peut-être si on lui donnait le temps de se retourner. En attendant, ce salon était si joli !

Martine se débattait, empruntait à l’un pour rendre à l’autre, faisait des économies de bouts de chandelle [281] faisait des économies de bouts de chandelle — экономила на пустяках. . Dans un an cela serait fini, un an, oui… Si tout se passait bien, parce qu’elle marchait sur une corde raide et qu’il ne fallait pas qu’elle s’énervât et recommençât à faire des mouvements désordonnés.

Comme pour ne pas mentir à Martine, Daniel rentra des États-unis au bout de trois mois. Mais c’était parce qu’il y avait rencontré une jeune fille dont il était tombé éperdument amoureux. La fille du patron qui revenait de France après avoir fait un stage justement dans cette École de Versailles d’où sortait Daniel. Daniel retournait en France pour divorcer…

Rien ne peut se comparer à l’éclatement qui se produisit dans le petit appartement, lorsque Daniel vint très simplement demander le divorce à Martine. Il y avait surgi un grand oiseau noir. Il se débattait, se cognait contre les murs, renversait de ses ailes des meubles, des objets, se faisait mal.

Non, pas un oiseau, une chauve-souris ! Le vol désordonné d’une chauve-souris aveuglée par la lumière. Les chauves-souris tournent à l’entrée des ténèbres, n’osant ni rester, ni quitter le monde pour l’abîme, là-bas…

Daniel se retrouvait devant ces ténèbres qui l’avaient jadis attiré. Jadis Martine se tenait à l’orée de ce monde de mystère, et elle avait alors l’aspect d’une belle fille… La voilà transformée en chauve-souris et l’exploration de son monde ténébreux n’attirait plus Daniel. Il avait rencontré une femme avec laquelle il voulait vivre au grand jour, sans laquelle le monde plongeait dans un ennui énorme. C’est dire que Martine ne pesait pas lourd dans la vie de Daniel, telle qu’il se représentait cette vie maintenant. Elle n’était qu’une des choses qui l’empêchaient de rester avec Marion sans attendre et qu’il fallait liquider au plus vite. Il avait écrit dans son agenda : Acte de naissance, papiers militaires, Martine, École, chemises, cravates… Et puis souligné deux fois : ODE, EAU DE LAVANDE. Ça, c’étaient des parfums pour Marion.

Il ne s’attendait pas à cette explosion. Il avait bien pensé que Martine, tout d’abord s’insurgerait, pleurerait, crierait… Mais il y avait si longtemps qu’en réalité tout était fini entre eux. Martine était devenue si sèche, si égoïste. Et voilà que… Non, ce qui se passait là était un mauvais rêve !

Daniel avait reculé vers l’extrême bord de l’appartement… Il n’osait sortir sur le balcon, de crainte qu’elle ne le projetât sans le vide. Et même, il avait eu le temps de fermer portes et fenêtres avant que l’orage à l’intérieur n’atteignît son apogée. Ensuite, il ne put que rester collé à la porte du petit vestibule. Il aurait pu se glisser dehors, mais n’y songea même pas. Il fallait intervenir, peut-être jeter sur Martine une couverture, un manteau. De là où Daniel était, il ne pouvait rien attraper… Si elle ne s’attaquait pas à lui directement, le plus sage était d’attendre sans bouger qu’elle s’épuise. Cela durait dans un silence atroce, pas un mot, pas un son, rien que ces mouvements déments et ce silence qui augmentaient la ressemblance avec une chauve-souris…

Soudain elle s’immobilisa, étendue par terre, et reprit forme humaine. Daniel fit un mouvement, un pas, s’approcha, resta debout au-dessus de ce corps de femme : « Martine ! » appela-t-il. Elle eut une moue de douleur, essaya de se mettre debout, n’y parvint pas, et rampa jusqu’au lit. Il l’aida à s’y hisser, s’en fut chercher un verre d’eau… Mais elle repoussa le verre avec assez de force pour que l’eau se répandît, et elle se mit à parler :

— Ignoble, abject, ordure, salope… Tu m’as pris la vie… exploiteur, fils à papa, buveur de sang… et moi, moi alors ? Je suis déchue, démolie… Le crédit m’a eue… [282] le crédit m’a eue — кредит доконал меня. les difficultés du crédit. Tes roses, elles étaient à crédit, tu me les as reprises, salaud ! Comme la machine à laver… Pince-moi, que je me pince pour savoir si je suis vivante, si ce cauchemar est la réalité… Fiancée ! Mon mari a une fiancée !

Elle sombra dans l’injure, un répertoire inépuisable, varié, immonde. Daniel, dans la salle de bains délaya une triple dose de somnifère… Martine dit : « Merci… » et but le verre entier. « Allez, dors… Je suis à côté. »

Elle s’endormit très vite. Daniel allait et venait dans l’appartement. Cette absence de téléphone était infernale ; il aurait aimé appeler un médecin. Daniel était pris entre le dégoût et la pitié. Il avait assez de griefs contre Martine, mais peut-être n’avait-il pas su y faire ?.. [283] Il avait assez de griefs contre Martine, mais peut-être n’avait-il pas su y faire ? — У него было немало оснований упрекать Мартину, но, может быть, и сам он был виноват? Peut-être. Il n’était plus temps d’y penser, il était entièrement là-bas, près de Marion, de sa gaieté, de son énergie, ses connaissances scientifiques, son sens des affaires. Elle n’était pas belle comme Martine, comme une vedette de Hollywood [284] une vedette de Hollywood — голливудская звезда. Hollywood — Голливуд — центр кинематографической промышленности США. Находится в предместье Лос-Анджелеса. , elle était belle comme une femme avec laquelle on veut faire sa vie, avec laquelle c’est si naturel, si normal de vivre tous les jours, toutes les nuits, que c’est impossible que cela ne soit pas. Il n’était plus temps de penser qui avait tort… Maintenant il y avait Marion. Daniel balaierait Martine, si elle devenait un obstacle à son union avec Marion. Mais pour l’instant, Martine était une pauvre loque [285] une pauvre loque — зд. жалкое, беспомощное существо. dont il lui fallait s’occuper, tant pis, une malade.

Il alla s’asseoir dans un fauteuil de rotin. Le petit divan du cosy était plus pratique, mais il n’y était plus. Après tout, avec le somnifère, Martine dormait si profondément qu’il pouvait descendre pour téléphoner au docteur… Il était tard. Daniel descendit quand même au tabac et appela le docteur qui promit de venir dans la matinée. Il remonta les escaliers. Tout était calme dans le petit appartement, Martine dormait. Daniel se coucha à côté d’elle, tout habillé.

Il faisait jour… quelle heure ?… depuis combien de temps Martine le regardait-elle dormir, agenouillée près du lit ?

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Елена 13 июля 2021 в 15:34
Читаю эту книгу во второй раз. По ней я изучаю французкий. Меня оченьтрогает сюжет. Очень жалко Мартину. ее маму и особенно малышей. Я не могу сдержать слез. Очень больно. Так хочеться их всех обнять и обогреть. Защитить. Муж Мартины не благородный человек. Он забыл о том , что мы в ответе за тех, кого приручили. Очень хорошая книга. но очень грустная.
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