Elsa Triolet - Roses à crédit

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs.
Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit.
Un jour, Daniel créera la rose parfumée
, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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— Formidable, — dit Daniel, pensif, quand on avait déjà bu aux jeunes mariés, à la fin de ses études, à l’ensemble-studio, à la pécheresse du tableau, aux talents de cuisinière de Martine, — formidable, dit-il, de voir d’un coup quatre femmes comme vous autres…

Ce cri du cœur fit rire tout le monde, comme un mot d’auteur. Les femmes en étaient heureuses, c’est agréable, les compliments aussi sincères…

— Les hommes ne sont pas mal non plus… — L’ami de Denise se dandinait sur sa chaise, il était d’un drôle !

— Il en manque un… c’est vrai, personne ne veut me prêter le sien ?

Cette insistance de Ginette ! Irrésistible ! N’ayant pas d’homme, elle jouait à préférer Daniel, Daniel jouait l’insensible, elle l’éprise… On s’amusait beaucoup. Ginette, Denise et Martine s’étaient mises à raconter des histoires de l’Institut de beauté, elles y voyaient toutes les femmes en vogue, celles qui étaient belles, et celles qui avaient la réputation de l’être… Leurs lubies et ridicules… Rien qu’avec les femmes qui se cramponnaient à leur jeunesse, il y avait de quoi mourir de rire !

Martine installait une table de bridge, M me Denise lui avait appris à jouer, et Martine avait des dons : si elle jouait plus souvent, elle deviendrait une bridgeuse de premier ordre… Mais ce soir, on ne jouait pas sérieusement, on se levait pour danser, Pierre Genesc allait à la cuisine aider Cécile à préparer les orangeades et à déboucher encore une bouteille de champagne, Ginette jouait mal et voulait faire un tango avec n’importe qui, l’ami de Denise avait soif… Daniel, c’était un poids mort, ni il ne dansait, ni il ne jouait !

Finalement, Ginette parvint à l’entraîner sur le balcon… En haut, il y avait beaucoup d’étoiles, c’était le bon vieux ciel de la création du monde, le paysage d’en bas appartenait au fantastique des choses inhabituelles, on n’avait encore jamais peint la nuit éternelle sur l’échiquier des constructions nouvelles, les immeubles uniformément plats, blancs, classeurs rationnels pour êtres humains, que les arbres ont du mal à rattraper, capricieux et lents à pousser sous le goudron des chaussées… Un paysage qui sort des limbes, fantastiquement beau, provisoire, pris dans un réseau de fils électriques avec leur « danger de mort » annoncé sur le ciment des pylônes, un pied géant de la ville faisant le pas suivant, écrasant sous sa semelle champs et forêts…

— Si vous saviez ce que c’est pour une femme seule que d’élever un gosse… Il est né en 1944. Je ne devais pas revoir le père… disait Ginette.

Tiens ! Le père serait-il parti avec nos gracieux vainqueurs ? Daniel, regarda Ginette, curieusement éclairée par la lumière de l’intérieur, creusant les orbites des yeux, sculptant les joues, mettant le front en vedette. Elle ressemblait à une Allemande. Du salon venaient des rires, des exclamations de joueurs de bridge, la musique se mêlait à la voix du speaker…

— Maintenant, il est demi-pensionnaire, il déjeune à l’école et rentre coucher… Une femme qui travaille ne peut pas faire autrement… Ah, je n’ai pas de chance avec les hommes !

— Ce n’est peut-être pas une question de chance, mais de choix ?

Qu’est-ce qu’il avait à parler méchamment à cette fille ? Mais aussi pourquoi faisait-elle l’intéressante avec les difficultés de sa vie. Elle n’avait qu’à ne pas coucher avec un ou des Allemands. Le scandale renaissait pour Daniel de ce que cette fille avait en elle de veule. Les prostituées ont souvent des histoires de mômes, faut pas s’attendrir pour si peu… D’ailleurs, Ginette n’était point fâchée contre lui :

— Vous croyez qu’on peut choisir ? Quand on n’a pas eu de chance la première fois, cela vous suit toute la vie. Avec un enfant… Le temps passe, et ensuite tous les hommes sont pris. Comme vous.

Elle exagérait, elle n’avait pas besoin de jouer à l’éprise en tête à tête, cela cessait d’être un jeu.

— Venez, dit Daniel, on va prendre un verre.

Martine était une excellente maîtresse de maison : il y avait à boire sur le bahut à vaisselle, et comme il était déjà assez tard pour songer à souper, un peu de viande froide ; des petites saucisses délicieuses… Évidemment, la glace manquait, celle que Martine avait fait apporter avant dîner avait eu le temps de fondre. Un frigidaire est nécessaire si on veut bien recevoir.

Ginette essaya de faire danser Daniel. Rien àfaire ! Les maris ne savent pas danser, c’est la règle. Toutes les femmes essayèrent après Ginette, sans succès ! Daniel avait beau se défendre, dire que le mariage n’était pour rien dans son incapacité, que, tout mari de Martine qu’il fût, il pouvait être autre chose pour d’autres, cela restait un fait implacable : il était marié et ne savait pas danser. L’ami de Denise dansait à la perfection, il conduisait sa danseuse comme une voiture, aussi bien à 140 à l’heure que dans le slow. Pierre Genesc, plutôt que danser, savait tenir sa danseuse fermement et doucement : peut-être oublierait-il la danse pour devenir un mari ?

Daniel se sentait épuisé. Après toutes les nuits blanches avant les examens, cette gentille nouba était la dernière goutte. Un peu soûl, heureux, il tombait de sommeil.

— Savez-vous, Mesdames, à quoi vous me faites penser ? — cria-t-il, pour se réveiller, — à de la matière plastique, neuve, fraîche, de couleur tendre…

Personne ne se fâcha, on trouvait le mari de Martine très, très amusant, boute-en-train, et tout…

Lorsque tout le monde fut parti, Martine se mit à laver la vaisselle et à remettre tout en ordre. Interminablement… Elle était infatigable ! Daniel dormait ferme lorsqu’elle se coucha près de lui, non sans avoir fait sa toilette du soir, bien que le jour perçât déjà derrière les fenêtres nues, sans volets ni rideaux… Il en fallait encore, des choses, dans cet appartement ! Martine essaya de penser aux rideaux, mais s’endormit aussitôt. Les murs blancs des immeubles neufs rosissaient sous les rayons du soleil, les balcons-alcôves retrouvaient la violence de leurs couleurs, bleus, rouges, jaunes…, les fils électriques brillaient à faire oublier le danger de l’araignée mortelle qui les a tissés. La ville en construction n’était que gaieté, promesse.

Daniel partait pour la ferme : il avait besoin de se reposer et de travailler. Le stage dans une exploitation, il allait le faire chez son père. Martine ne pouvait pas l’accompagner, elle passerait son congé payé à l’Institut de beauté, où cela lui ferait un salaire double… et il lui fallait de l’argent pour les échéances de l’ensemble-cosy. C’était affreusement triste de se séparer, mais il n’y avait pas le choix.

LE DOMAINE DIVIN DE LA NATURE

La ferme n’était après tout qu’à quatre-vingts kilomètres de Paris. Il y avait un boulot forcené à y faire, c’était l’époque des hybridations, des greffes, mais Daniel allait quand même à Paris passer la nuit avec Martine. Encore et toujours l’amour à la sauvette, Daniel pressé de rentrer, Martine obligée d’aller à l’Institut de beauté.

Elle avait deviné juste : le père de Daniel ne songeait pas à payer son fils. La famille, c’était de la main-d’œuvre gratuite… Daniel laissa passer un mois, deux. Puis il eut une conversation avec son père, et lui annonça que, le temps de trouver un emploi et il s’en irait. Il n’avait que l’embarras du choix : la recherche purement scientifique, la génétique le tentait, mais on lui avait proposé du travail dans la recherche appliquée, la parasitologie… Il pouvait aussi tout de suite entrer comme conseiller agricole dans une commune, bref…

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