Сигизмунд Кржижановский - Le club des tueurs de lettres

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— Oui, voilà qui nous arrête et rend éternelle notre misère. Qui pourrait supporter les coups et les risées du siècle, l’impuissance du droit, l’arbitraire des tyrans, l’injure de l’arrogant et l’angoisse de l’amour oublié…

— Le mépris du mérite chez les âmes méprisables…

— Oui, nous pouvions d’un coup accéder à la paix. Oui, seule la peur de quelque chose après la mort de ce pays inconnu d’où aucun voyageur n’est jamais revenu…

— C’est faux ! il est revenu !

Tous, surpris, se tournent vers Burbage qui a interrompu le monologue qui allait se scinder en dialogue.

Taïmer. – Cela ne fait pas partie de votre rôle.

Burbage. – Non. Cela vient du Royaume des Rôles. (Il a repris sa pose de tout à l’heure : au-dessus du manteau, blanc comme un suaire, un masque plâtreux est renversé en arrière ; les yeux sont clos ; sur les lèvres, un sourire de bouffon.) Il y a trois cents ans de cela, Willy jouait le Spectre, moi le Prince. Il avait plu toute la journée et le parterre était constellé de flaques. Pourtant, le public était nombreux. Vers la fin de la scène, quand je déclamais « le siècle est sorti de ses gonds », un petit tire-laine s’est fait pincer dans la foule. J’ai terminé l’acte sur fond de clapotis de pieds pataugeant dans les flaques et une rumeur sourde : « voleur, voleur, voleur ». Comme c’était chez nous la coutume, le pauvre bougre a été traîné sur la scène et attaché au pilori. Tout au long du second acte, il paraissait mal à l’aise, et détournait la tête pour essayer d’échapper aux doigts qui se tendaient vers lui. Mais, à chaque scène, le voleur prenait de plus en plus d’assurance, il s’impliquait dans l’action, se montrait de plus en plus effronté, allant jusqu’à faire des grimaces, ou même à lâcher des observations et des conseils, au point que nous le détachâmes du poteau et le chassâmes du plateau. (Se tournant brusquement vers Taïmer.) J’ignore qui ou quoi t’a attaché à ce jeu. Mais si tu crois que tes misérables idées volées – un penny pièce ! – sont capables de me rendre plus riche, moi pour qui ces vers ont été écrits, dans ce cas, empoche tes sous et quitte le jeu !

Il jette son texte à la tête de Taïmer. Confusion.

Phélie. – Calme-toi, Stern !

Burbage. – Mon nom est Richard Burbage. Et moi aussi, fripouille, je te délie ! Hors du Royaume des Rôles !

Taïmer (blême, mais calme). – Merci, puisque mes mains sont déliées, je vais en profiter pour… Mais attachez-le donc, vous voyez bien qu’il a perdu la raison !

Burbage. – Hommes, j’ai accepté de m’abaisser jusqu’à vous, du haut de ce qui est infiniment supérieur à votre raison, mais vous m’avez rejeté…

On se jette sur Burbage pour tenter de le ligoter. Dans les soubresauts de cette lutte, il crie, comprenez-vous, il leur crie à tous… attendez, je vais…

Marmonnant des paroles confuses, le narrateur enfonça rapidement la main dans sa poche : quelque chose se froissa sous le revers noir de sa jaquette. Il s’interrompit aussitôt, regardant fixement l’auditoire. Des cous inquiets se tendirent. Des sièges remuèrent. Le président se dressa d’un bond et, d’un geste impérieux, mit fin au brouhaha.

— Rar, martela-t-il, vous avez apporté des lettres ici ? En cachette ? Donnez-moi le manuscrit. Immédiatement.

Rar semblait hésiter. Enfin, dans le silence général, son poignet émergea de sous le revers de sa jaquette : un cahier blanc, plié en quatre, tremblait entre ses doigts. Le président s’empara du manuscrit, son regard erra quelques instants sur les caractères : il tenait le cahier d’un air dégoûté, du bout des doigts, comme s’il craignait de se souiller au contact des lignes tracées à l’encre. Puis, il se retourna vers la cheminée, le feu s’était presque éteint, quelques braises, virant au violacé, achevaient de se consumer sur la grille.

— En vertu de l’article V des statuts, le manuscrit est mis à mort, sans effusion d’encre. Des objections ?

Personne ne bougea.

D’un geste brusque, Zez jeta le cahier sur les braises. Comme vivant, celui-ci tordit douloureusement ses feuillets blancs, chuinta, une spirale de fumée bleutée s’éleva, puis le feu prit et trois minutes plus tard, le président Zez pulvérisa à coups de pincettes ce qui, l’instant d’avant, avait été une pièce de théâtre. Il reposa les pincettes, se tourna vers le narrateur et dit :

— Poursuivez.

Le visage de Rar mit quelque temps à reprendre son expression habituelle ; de toute évidence, il avait du mal à se maîtriser. Il parla pourtant.

— Vous m’avez traité comme mes personnages ont traité Burbage. Après tout, c’est bien fait pour moi et pour lui. Je continue, ou plutôt, comme les mots que j’avais l’intention de lire ne sont plus lisibles – il glissa un regard rapide vers la cheminée où mouraient les dernières braises –, je saute la fin de la scène.

Il est évident que Phélie, épouvantée de ce qui est arrivé à la pièce, passe, avec le rôle, du côté de Guilden.

La quatrième et dernière position nous ramène à Stern.

Stern, qui est resté dans le Royaume des Rôles, attend le retour de Burbage. Son impatience grandit d’instant en instant. Là-bas, sur terre, se déroule déjà, peut-être, le spectacle dans lequel un rôle génial se joue lui-même à sa place. Un vol bruyant d’applaudissements passe sous les voûtes en ogive.

— C’est pour moi ?

Très ému, Stern tente de parler aux Hamlets qui l’entourent, plongés dans leurs livres. Des interrogations le torturent. Il se penche vers son voisin et demande :

— Vous devriez me comprendre. Parce que vous savez ce que c’est que la gloire.

En réponse :

— Des mots, des mots, des mots.

Le questionné refermant son livre s’éloigne. Stern s’adresse à un autre :

Pour vous tous, je suis un étranger. Mais bientôt, vous m’apprendrez à être vous.

L’autre Hamlet, le regard dur, referme son livre.

— Des mots, des mots.

À un troisième :

— Là-bas, sur terre, j’ai laissé une jeune fille qui m’aime. Elle me disait…

— Des mots…

À chaque question, comme en réponse, les Hamlets se lèvent, referment leurs livres et se retirent, l’un après l’autre.

— Et si Burbage ? Et si soudain, il refusait de revenir ? Comment alors retrouver le chemin qui mène là-bas, en arrière ? Et vous, pourquoi me quittez-vous ? Tous m’ont oublié, et elle aussi, peut-être, comme les autres. Elle m’avait pourtant juré…

Une fois encore :

— Des mots…

— Non, pas des mots ; les mots ont été brûlés, je les ai vus détruits à coups de pincettes, vous entendez ?

Rar se passa la main sur le front.

— Pardonnez-moi. Tout se mélange. Cela arrive… Permettez-moi quelques coupures.

Ainsi donc, la ribambelle des Hamlets a abandonné Stern ; à leur suite, rampent les taches bigarrées des affiches ; même les lettres bondissent hors des lignes et prennent la fuite. La perspective fantastique du Royaume des Rôles se métamorphose à chaque instant. Mais le livre oublié par Burbage est resté entre les mains de Stern. Il n’y a plus à tergiverser ; le moment est venu de conquérir le sens par la force, de violer le secret. Le livre est muni de solides fermoirs métalliques. Stern tente de tordre la reliure, le livre résiste et serre ses pages. Fou de colère, les doigts en sang, Stern défonce enfin la cachette des mots. Sur les pages desserrées :

Actus morbi. Dossier médical. Patient n°… Schizophrénie. Évolution normale. Crises. Température. Rechute. Objet du délire : un certain « Burbage ». Digestion normale. La maladie tend à devenir chronique. Incurab…

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