Сигизмунд Кржижановский - Le club des tueurs de lettres
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- Название:Le club des tueurs de lettres
- Автор:
- Издательство:Verdier
- Жанр:
- Год:2014
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Stern lève les yeux : un long couloir d’hôpital aux voûtes hautes. Une rangée de portes numérotées, à droite et à gauche, des fauteuils pour le personnel de garde et les visiteurs. Au fond du corridor, un infirmier, tout de blanc vêtu, plongé dans un livre. Il ne remarque pas qu’au bout du couloir, une porte s’ouvre pour laisser entrer un homme et une femme. L’homme se tourne vers sa compagne :
— Il avait beau être au plus mal, il fallait au moins me laisser le temps de me démaquiller et de quitter mon costume.
Attiré par les voix, l’infirmier s’étonne : sous les manteaux qu’ils viennent d’ôter, les visiteurs portent les costumes de Hamlet et d’Ophélie.
— Je te l’avais bien dit qu’on nous regarderait comme des bêtes curieuses ; pourquoi fallait-il se précipiter ?
— Imagine que nous soyons arrivés trop tard, mon chéri. Car si jamais il refusait de me pardonner…
— Sottises !
L’infirmier est abasourdi. Mais Stern, rayonnant, se lève au-devant des nouveaux venus.
— Burbage, enfin ! Et toi, mon unique ! Oh, comme je vous attendais, tous les deux ! Dire que j’ai osé avoir des soupçons ! Toi, Burbage, j’ai cru que tu me l’avais volée avec le rôle, j’ai voulu confisquer tes mots, et ils se sont vengés en me traitant de fou. Mais ce ne sont que des mots, les mots du rôle – et s’il faut jouer le fou, soit, je le jouerai. Mais pourquoi brusquement ce changement de décor ? Celui-là vient d’une autre pièce, je ne sais trop laquelle. Peu importe. Nous passerons de rôle en rôle, de pièce en pièce, toujours plus loin, au plus profond de ce Royaume des Rôles qui n’a pas de limites. Pourquoi ne portes-tu pas ta couronne de fleurs, Ophélie ? Tu sais bien que pour la scène de la folie il te faut du romarin et de la rue. Où sont-ils ?
— Je l’ai ôtée, Stern.
— Vraiment ? Ou peut-être t’es-tu noyée et ignores-tu que tu n’es plus, et ta couronne flotte entre les roseaux et les lis d’eau et personne n’entend…
— Je crois que je vais m’en tenir là. Sans fioritures superflues. Rar se leva.
— Permettez ! Les lunettes rondes de Daj s’avancèrent sur celui qui venait de parler. Finalement, meurt-il, oui ou non ? Et puis, il y a quelque chose qui m’échappe…
— Et alors… ! J’ai bouché tous les trous de la flûte, voilà tout. Le flûtiste n’en demande pas plus, il sait ce qu’il a à faire. En général, au-delà de l’essentiel, il reste forcément un reste. Là-dessus, je ne suis pas en désaccord avec Hamlet. « Le reste est silence. » Rideau.
Rar est allé à la porte, il a tourné deux fois la clef dans la serrure, nous a salués de loin et s’est éclipsé. Les trouveurs d’idées se séparèrent en silence. Le maître de céans a retenu ma main dans la sienne, s’excusant du fâcheux contretemps qui avait gâché la soirée, et me rappelant qu’il y aurait réunion le samedi suivant.
Une fois dehors, j’ai aperçu, loin devant, le dos de Rar avant qu’il ne disparaisse dans une petite rue latérale. Je marchais à grands pas, de place en place, essayant de débrouiller mes sensations. Il me semblait que cette soirée était comme un coin noir enfoncé dans ma vie. Il fallait l’extirper, mais comment ?
I I I
Le samedi suivant, à la tombée du jour, je me suis retrouvé au Club des tueurs de lettres. Tout le monde était là lorsque je suis entré. J’ai cherché Rar des yeux : il occupait la même place que la fois précédente, son visage paraissait plus aigu, ses yeux s’étaient enfoncés un peu plus dans les orbites.
Cette fois-ci, la clef et la parole revenaient à Tud. Il a longuement examiné le panneton d’acier de la clef, comme pour y découvrir, entre les découpes, un sujet, puis il a reporté son attention sur la parole, il a détaché les mots avec précaution l’un après l’autre, les examinant et les soupesant tout aussi méticuleusement. D’abord lents, les mots ont rapidement pris de la vitesse, se dépassant et se bousculant presque, si bien que des taches rouges parurent sur les pommettes mobiles du conteur. Tous les visages s’étaient tournés vers lui.
— La Fête de l’Âne. C’est le titre. Je l’imagine volontiers comme une nouvelle. Le thème date d’environ cinq siècles. Le lieu ? Mettons un village dans le Midi de la France. Une cinquantaine de maisons, une vieille église au milieu et tout autour, des vignobles et des champs opulents. Je vous rappelle que c’est précisément et à cette époque et dans cette région qu’est née et s’est enracinée la coutume de célébrer la Fête des Ânes ou Festa asinorum – on doit cette appellation latine à l’Église, sous les auspices et avec la bénédiction de laquelle la Fête de l’Âne se déplaçait de ville en ville et de village en village. Voici son origine : le samedi des Rameaux, lorsque l’on jouait, pour l’édification des foules, le Mystère de la Passion du Christ, on faisait venir, en chantant des antiennes, un âne, emprunté à un paysan, qui devait évoquer l’animal célébré dans l’Évangile, lequel, à grand renfort de références à la Loi et aux Prophètes, avait été élu pour son rôle providentiel. On peut supposer qu’au début, le brave bestiau, intégré quelque peu étrangement à la célébration eucharistique, manifestait sans doute un rien d’inquiétude et le désir de regagner au plus tôt son étable. Très vite, cependant, la Fête de l’Âne s’est muée en une sorte de messe à l’envers, que sont venus agrémenter blasphèmes et débordements orgiaques. Entouré d’une foule de villageois hilares, affolé par les hurlements et les coups de bâtons, le malheureux baudet ruait et brayait tout ce qu’il pouvait. Les enfants de chœur, accrochés aux oreilles et à la queue de l’âne évangélique, le tramaient de force à l’autel. Derrière, la foule braillait des chansons paillardes sur des airs de l’antiphonaire. Les encensoirs, bourrés d’immondices, emplissaient l’église de fumées nauséabondes. Les vases sacrés servaient à d’abondantes libations de cidre et de vin, on se colletait, on blasphémait et on riait à gorge déployée lorsque l’âne révéré crottait de peur sur les marches de l’autel. Et puis tout s’arrêtait net, la fête déménageait et les villageois, assouvis de blasphèmes, recommençaient à faire pieusement leurs dévotions, à donner leurs pauvres sous pour l’embellissement de l’église, à brûler des cierges aux saints, à faire humblement pénitence et à vivre tout aussi humblement, et cela jusqu’à l’ asinorum suivant.
La toile est apprêtée. Poursuivons.
Françoise et Pierre s’aimaient d’un amour pur et fort. Pierre était un robuste gaillard qui travaillait les vignes des alentours ; Françoise, elle, ressemblait davantage aux saintes auréolées d’or, peintes sur les murs de l’église, qu’aux filles du voisinage. Nulle auréole ne nimbait sa charmante tête, car elle était seule à aider sa mère aux besognes ménagères, et cet attribut de sainteté n’eût pas manqué de la gêner dans son labeur. Françoise était aimée de tous et même le vieux curé Paulin, chaque fois qu’il la voyait, disait avec un bon sourire : « Que voilà une âme par Dieu enflammée ! » Une seule fois, le curé Paulin n’a pas parlé d’âme, ce fut lorsque Françoise et Pierre lui annoncèrent leur intention de se marier.
La première proclamation des bans s’est faite après la messe du dimanche : Françoise et Pierre côte à côte attendaient près de l’entrée, le cœur battant. Le vieux prêtre a gravi lentement les marches de l’ambon, il a ouvert son missel, longuement cherché ses lunettes et c’est alors seulement que les paroissiens ont entendu les deux noms prononcés à la suite, à travers un voile d’encens et de soleil.
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