Сигизмунд Кржижановский - Le club des tueurs de lettres
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- Название:Le club des tueurs de lettres
- Автор:
- Издательство:Verdier
- Жанр:
- Год:2014
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Stern. – C’est donc ainsi qu’on me verra ? Comme toi ?
Le Rôle. – Oui.
Stern (rêveusement). – Bien. Encore une question : d’où viens-tu ? Et autre chose encore : d’où que tu viennes, il faudra bien que tu repartes. Je refuse le rôle.
Le Rôle (se levant). – Comme tu voudras.
Stern (le rattrape). – Attends. On pourrait te voir, j’en ai peur. Je ne voudrais pas que quelqu’un d’autre que moi… tu comprends.
Le Rôle. – Ne m’intégrez pas trop vite dans l’espace. Disons qu’il n’est pas… obligatoire de me voir. Nous existons, mais ce n’est qu’une convention. Nous verra qui voudra, et qui ne voudra pas… C’est autoritaire et plutôt de mauvais goût d’être obligatoirement réel. Et si chez vous, sur terre, cela n’est pas encore tombé en désuétude…
Stern. – Attends, attends. Mais c’est que je voulais vraiment en voir un autre.
Le Rôle. – Je ne sais pas. On s’est peut-être trompé de feuille de route. Ce sont des choses qui arrivent quand on passe d’un monde à l’autre. En ce moment, il y a une énorme demande de Hamlets… Hamletbourg est quasiment déserté.
Stern. – Je ne saisis pas.
Le Rôle. – C’est pourtant simple. Vous avez déposé la demande aux archives, mais on vous a livré sur le stock courant.
Stern. – Alors, comment débrouiller l’affaire ?
Le Rôle. – Tout simplement. Je vous emmène à Hamletbourg, et une fois sur place, vous cherchez ce qu’il vous faut.
Stern (interloqué). – Mais où est-ce ? Et comment y parvenir ?
Le Rôle – Où, dites-vous ? Au Pays des Rôles. Parfaitement, ça existe. Comment y parvenir ? Ce n’est ni racontable, ni montrable. Je pense que les spectateurs nous pardonneront si nous… si nous faisons ça derrière le rideau baissé.
Rar nous regarda tous sereinement.
— Au fond, c’est le Rôle qui a raison. Avec votre permission, je baisse le rideau. Maintenant poursuivons. Deuxième position. Essayez de voir la perspective fuyante bornée de hautes murailles et surmontée d’arcs gothiques en ogive. Les parois de ce tunnel fantastique sont recouvertes de bas en haut de carrés de papier colorés sur lesquels est écrit, en différents caractères et en différentes langues, un seul et même mot : Hamlet, Hamlet, Hamlet. À l’intérieur, sous les lettres s’étirant en ligne de fuite de ces affiches polyglottes : deux rangs de fauteuils qui vont se perdre au loin. Dans ces fauteuils, des Hamlets enveloppés de manteaux noirs. Chacun d’eux a un livre entre les mains. Tous sont penchés sur le volume ouvert, les visages blêmes sont recueillis, les regards ne se détachent pas des lignes imprimées. Çà et là, bruit une page tournée, et on entend une rumeur, douce et continue :
— Des mots, des mots, des mots.
— Des mots, des mots.
— Des mots.
Je vous invite une nouvelle fois, chers trouveurs d’idées, à scruter cette lignée de fantômes. Sous les bérets noirs des princes mélancoliques, vous reconnaîtrez ceux qui vous ont initiés au problème de Hamlet, qui vous ont menés dans ce long corridor noir et étroit qui traverse l’univers entier. Ainsi, de là où je suis, je peux parfaitement identifier le Hamlet de Salvini, les sourcils froncés sur un texte qu’il est seul à voir. Plus loin, à droite, sous les plis d’une lourde étoffe noire, une silhouette frêle qui ressemble à Sarah Bernhardt ; les doigts fins et faibles ont peine à retenir un épais volume à fermoirs de bronze, mais les yeux s’accrochent aux signes et aux sens dissimulés dans le livre. Plus près de nous, sous la tache rouge d’une affiche, le visage tourmenté et bouffi de Rossi ; la joue molle appuyée sur la main, le coude sur le bois sculpté du fauteuil, les muscles sont tendus, les tempes battantes. Plus loin, au fond du tunnel, je vois les traits délicats, presque féminins de Campbell, les pommettes saillantes et les lèvres serrées de Kean et loin là-bas, à peine visible, tour à tour surgissant et s’effaçant dans un tremblement de reflets et d’ombres, le masque ironique de Richard Burbage, renversé en arrière, un sourire arrogant sur les lèvres, les yeux mi-clos. J’ai peine à distinguer d’ici, c’est loin, mais il me semble qu’il a refermé le livre : lu de la première à la dernière lettre, les pages serrées, celui-ci repose, immobile, sur ses genoux. Je reviens en arrière, certains visages se sont estompés, d’autres se sont détournés. Je reviens d’ailleurs aussi à l’action.
La porte du fond se lève comme un rideau de théâtre, laissant entrer un flot de lumière vive et deux personnages : le Rôle, faisant office de cicérone, suivi de Stern qui jette autour de lui des regards inquiets. Un collant noir gaine ses jambes, les lacets de ses souliers traînent par terre, une veste courte a été hâtivement jetée sur ses épaules. D’un pas lent, très lent, ils passent entre les rangées de Hamlets plongés dans leur lecture.
Le Rôle. – Vous avez de la chance. Nous arrivons juste à la scène qu’il vous faut. Choisissez : de Shakespeare à nos jours.
Stern (il indique quelques fauteuils vides). – Pourquoi ceux-ci ne sont-ils pas occupés ?
Le Rôle. – C’est qu’ils sont destinés aux Hamlets à venir. Ainsi, à supposer que vous m’ayez joué, il se serait trouvé une petite place pour moi, sur le côté, un strapontin, un tabouret. Alors que maintenant, malgré tout le trajet qu’on a fait, d’un monde à l’autre, on en est réduits à rester debout. Écoutez : et si maintenant nous quittions le pays des réalisations pour celui des idées ? Là-bas, il y a autant de places qu’on veut.
Stern. – Non. C’est ici qu’il faut chercher. Qu’est-ce que c’est ?
Tout en haut, sous les voûtes, de longs bruits crépitants passent puis s’évanouissent.
Le Rôle. – Un vol d’applaudissements. Il leur arrive de passer ici, comme des oiseaux migrateurs, quand ils vont d’un monde à l’autre. Mais je ne peux pas rester plus longtemps, on finirait par remarquer mon absence au bureau des idées. Vous devriez venir avec moi, je vous assure.
Stern fait non de la tête, son guide s’en va ; il reste seul au milieu des mots, dans les mots. Avec l’avidité d’un mendiant collé à une vitrine, il scrute l’enfilade des rôles. Il fait un pas, puis un autre. Il hésite. Il fouille la pénombre des yeux et finit par distinguer, immobile dans le fond, la superbe silhouette de Richard Burbage.
Stern. – Celui-là.
Mais, a ce moment, un des Hamlets qui, délaissant son livre, dévisageait le nouveau venu depuis longtemps, se lève, soudain, et lui barre le chemin. Surpris, Stern bat en retraite, mais le Rôle lui-même est troublé, effrayé presque. Passant de la pénombre à la lumière, il laisse voir les trous et les pièces d’un manteau mal coupé qu’il a visiblement emprunté à quelqu’un ; sur son visage mal rasé, un sourire obséquieux.
Le Rôle. – Vous venez de là-bas ? (Stern acquiesce d’un signe de tête). Ça se voit. J’aimerais bien qu’on me dise pour quelle raison on ne me joue plus. Vous n’êtes pas au courant ? Bien sûr, il est de notoriété publique que le tragédien Zamtoutyrski est un poivrot et une crapule. Mais enfin, tout de même ! Tout d’abord, il ne m’a pas appris. Vous imaginez comme c’est agréable de n’être pas appris, on ne sait même plus si on est ou si on n’est pas… Dans ce fameux « êtrounepazêtre », à l’acte III, on s’est si bien empêtrés que si le souffleur n’avait pas été là… Et après, pas une seule fois devant les feux de la rampe. Pas un rappel ! Pouvez-vous me dire ce qui est arrivé à Zamtoutyrski ? Il a sombré dans l’alcool ou il a changé d’emploi ? Si jamais vous retournez là-bas, faites-lui honte. Ce ne sont pas des manières ; maintenant qu’il m’a engendré, il doit me jouer… ( Stern écarte la Parodie et essaie de passer, mais elle s’obstine.) Pour ma part, si je peux vous être utile…
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