Сигизмунд Кржижановский - Le club des tueurs de lettres
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- Название:Le club des tueurs de lettres
- Автор:
- Издательство:Verdier
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- Год:2014
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On frappa comme en réponse. Deux hommes sont entrés, Hiz et Pos. Peu après est apparu dans l’encadrement de la porte un certain Tev, asthmatique et transpirant. Un seul fauteuil demeurait vide. Le dernier est enfin arrivé, un homme au profil doux et au front abrupt.
— Vous arrivez en retard, Rar, lui a fait observer le président. L’autre a levé les yeux : il avait comme un regard absent et détaché de tout.
I I
Un silence s’installa, qui dura une minute. Tous regardaient Pos, à croupetons, qui faisait du feu dans la cheminée. Suivant ses gestes lents, presque rituels, j’eus le loisir de le dévisager. Il était de loin le plus jeune de l’assistance ; les reflets qui dansèrent bientôt sur son visage accentuaient la ligne capricieuse de sa bouche volontaire et ses narines dilatées et frémissantes. Lorsque le feu eut pris, avec force craquements et étincelles, Zez, le président, saisit les pincettes et en frappa les chenets.
— Votre attention ! Je déclare ouvert le soixante-treizième samedi du Club des tueurs de lettres.
Faisant durer le rituel, il est allé à pas lents vers la porte, un double déclic s’est fait entendre. L’acier ouvragé brilla dans sa main tendue.
— Rar, la clef et la parole.
Après une pause, Rar commença :
— Mon idée tient en quatre actes. Elle a pour titre Actus morbi 1.
Le président s’inquiéta :
— Je vous demande pardon. C’est une pièce de théâtre ?
— Oui.
Les sourcils de Zez tressaillirent nerveusement :
— J’en étais sûr. On dirait que vous faites exprès de déroger aux traditions du Club. Théâtraliser, c’est vulgariser. Si une idée est destinée au théâtre, c’est la preuve qu’elle est anémique, insuffisamment… féconde. Vous avez toujours tendance à vous sauver par le trou de la serrure, à sauter des braises de la cheminée aux feux de la rampe. Méfiez-vous de la rampe ! Cela dit, nous vous écoutons.
Le visage de celui qui avait entamé son récit ne montrait aucun trouble. Interrompu, il a attendu calmement la fin de la tirade qui lui était infligée et a poursuivi :
— Le personnage universellement connu de Shakespeare qui se demandait s’il était aussi facile de jouer de la flûte que de l’âme, abandonne la flûte et laisse l’âme. Pour moi. Mais il y a tout de même entre les deux une certaine similitude : pour extraire de la flûte le ton le plus profond, il faut en obturer tous les trous, toutes les lucarnes qui donnent sur le monde ; pour extraire de l’âme toute sa profondeur, il faut également en obturer toutes les fenêtres, boucher toutes ses ouvertures sur le monde. C’est ce que tente de faire ma pièce ; pour user de la terminologie adoptée par Hamlet, mon Actus morbi n’est pas divisé en actes mais en « positions ».
Quelques mots sur la fabrication de mes personnages. Toujours dans Hamlet, il y a un personnage double qui m’intrigue depuis longtemps parce qu’il fait penser à une cellule pas tout à fait divisée et formant, comme les appellent les biologistes, deux cellules-filles. Je veux parler de Guildenstern et de Rosencrantz, de ces deux personnages qui ne se conçoivent pas l’un sans l’autre et qui ne sont à proprement parler qu’un seul et unique rôle transcrit en deux cahiers. J’essaie de pousser plus avant le processus de division entamé il y a trois siècles. À l’instar de ce tragédien de province qui, pour impressionner son public, casse en deux la flûte de Hamlet, je prends par exemple Guildenstern et je casse ce demi-personnage en deux nouvelles moitiés : Guilden et Stern, ce qui fait déjà deux personnages. Ou encore, le nom d’Ophélie, avec le sens qu’il contient, je le prends soit en tragédie : Phélie, soit en comédie : Félie. Comprenez-vous, selon que l’on tresse une couronne de rue ou des papillotes de papier, on obtient, là encore, un doublé.
Ainsi donc, dès le début du jeu, pour la première position de la pièce, nous disposons d’ores et déjà de quatre pions : en les poussant sur une scène imaginaire, comme un joueur qui joue sans regarder l’échiquier, j’obtiens ceci…
Rar s’interrompit un instant. Ses doigts qu’il avait longs et blancs, presque diaphanes, palpaient quelque chose dans l’air, comme pour tester le moelleux d’une étoffe.
— Comme on dit en pareil cas : « l’action se déroule… ». Bref…
Le jeune acteur Stern s’est enfermé en compagnie de son rôle. Sans qu’il soit besoin de monologue, celui-ci se devine. Sur le dossier du fauteuil, un manteau noir ; sur une table, au milieu d’un fatras de livres et de portraits du prince de Danemark, un béret noir orné d’une plume brisée. Et aussi une veste et des bretelles. Stem, le visage mangé par une barbe de trois jours et marqué par l’insomnie, agace de la pointe de son épée le rideau de la fenêtre.
Stern. – Une souris.
On frappe à la porte. De la main gauche, sans quitter des yeux le rideau agacé, il tire le verrou. Paraît Félie.
— Nous voyons son joli minois à fossettes : c’est une personne qui, dans les pièces de théâtre, est toujours aimée de deux hommes et dont la psychologie est réduite au seul fait de choisir entre les deux.
Mais Stern n’aperçoit pas la nouvelle venue et reprend son manège :
Stern. – Une souris !
Félie, effrayée, retrousse sa jupe. Dialogue.
Stern (sans se retourner au cri de Félie). –
Silence ! Cessez de vous tordre les mains !
Asseyez-vous que je vous torde le cœur !
(Il écarte le rideau. Au lieu de Polonius, on voit sur l’appui de la fenêtre un réchaud à pétrole et deux bouteilles vides.)
Roi de chiffon et de haillons,
Niais et bavard,
Viens, il faut qu’avec toi j’en finisse.
Sur le pas de la porte, il se heurte à Félie.
Félie. – Où vas-tu ? Dans la rue, sans veston ? Tu rêves !
Stern. – Toi ? Oh, Félie, si tu savais !
Félie. – Je sais mon rôle sur le bout des doigts. Mais toi, tu es drôle, tu mélanges tout. Arrête de parler en vers, nous ne sommes pas sur scène.
Stern. – En es-tu bien sûre ?
Félie. – Ne commence pas à m’embrouiller, je t’en prie. S’il y avait des spectateurs, je ne ferais pas ça (elle se hausse sur la pointe des pieds et l’embrasse). Alors, même ça, ça ne te réveille pas ?
Stern. – Chérie…
Félie. – Enfin un mot qui n’est pas dans le texte.
— Là-dessus j’arrête la rengaine amoureuse. Il faut que vous sachiez qu’à l’heure actuelle, Phélie est plus proche de Stern que de Guilden, son rival et sa doublure, qu’elle lui souhaite de triompher dans la lutte pour le rôle. Quoi qu’il en soit, et en anticipant sur le dialogue, j’atteste que, se développant, celui-ci rapproche un pion de l’autre et Stern de Félie. D’où l’indication : ouvrez la parenthèse, un baiser, point, fermez la parenthèse – c’est encore Stern qui reçoit le baiser, cette fois-ci en vrai et non pas à travers son rôle. Et maintenant, regardez légèrement à gauche.
La porte restée entrebâillée s’ouvre toute grande. Sur le seuil : Guilden.
Guilden (avec un sourire hargneux). – Les spectateurs sont de trop. Je me retire.
Bien entendu, les amoureux retiennent Guilden. Une minute de silence gêné.
Guilden (il passe en revue les livres épars). – Je vois que le rôle n’est pas aussi commode que… (un regard du côté de Phélie). « Shakespeare », « À propos de Shakespeare ». Mmm… Encore et toujours Shakespeare. Tout à l’heure dans le tramway, un quidam qui avait repéré le rôle qui dépassait de ma poche, m’a apostrophé, voulant m’être agréable : « Il y en a qui disent que ce Shakespeare n’a même pas existé, et pourtant, il en a laissé, des pièces !… Mais alors, s’il avait vraiment existé, peut-être bien que ces pièces, qui sait… » Et il me regardait d’un air curieux et un peu bête.
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