Сигизмунд Кржижановский - Le club des tueurs de lettres

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Félie rit, Stern reste de marbre.

Stern. – Et qu’est-ce que tu lui as répondu ?

Guilden. – Rien du tout. Le tramway s’est arrêté et je suis descendu.

Stern. – Vois-tu, Guilden, récemment encore, ta petite histoire m’aurait tout simplement fait rire. Mais maintenant que je me suis débattu pendant près de trois semaines pour exister dans la non-existence, pour rendre vivant un rôle qui n’a pour ainsi dire pas de vie propre, je me méfie de ces « être » et « ne pas être ». Entre les deux, il n’y a guère que le « ou », et c’est à chacun de faire son choix. D’aucuns l’ont déjà fait : les uns luttent pour l’existence, les autres pour la non-existence. Après tout, la ligne de la rampe est semblable à une frontière : pour la franchir, pour pouvoir se trouver de l’autre côté de ses feux, il faut acquitter des droits de douane.

Guilden. – Je ne comprends pas.

Stern. – Ce n’est pas tout que de comprendre. Encore faut-il choisir.

Phélie. – Et toi, tu… ?

Stern. – Oui. J’ai choisi.

Guilden. – Tu es un drôle de type. Si on racontait ça à Taïmer, il rirait bien. Jusqu’à présent, pourtant, notre patron ne se montre pas spécialement gai. Hier, quand tu as, une nouvelle fois, manqué la répétition, il a fait un vrai scandale. Je suis venu pour te prévenir que si tu « inexistes » encore une fois, Taïmer a menacé de…

Stern. – Je sais. Ça m’est égal. Vois-tu, je n’ai rien à apporter, ou plutôt, je n’ai personne à amener aux répétitions. Tant que le rôle ne viendra pas à moi, tant que je ne l’aurai pas vu comme je te vois là, je n’aurai rien à faire à vos assemblées.

Phélie lance un regard suppliant à Stem, mais celui-ci, comme englouti en lui-même, ne voit ni n’entend rien.

Guilden. – Mais enfin, il faut bien qu’il y ait un regard extérieur, d’abord l’œil du metteur en scène, puis celui du public…

Stern. – Bêtises. Le public… Vois-tu, si on décrochait les manteaux du vestiaire pour les installer dans les fauteuils et, qu’à l’inverse, on accrochait les spectateurs aux patères, l’art n’y perdrait rien. Le metteur en scène, l’œil du metteur en scène, c’est ce que tu as dit, je crois ? eh bien, je le crèverais. À la porte ! Au diable ! Le comédien a besoin du regard de son personnage. Uniquement. Tenez, si en ce moment précis Hamlet en personne se présentait ici et me disait, les yeux dans les yeux : Ne m’en veuillez pas mes amis, mais j’ai du travail en retard. Un jour ou l’autre, de toute façon, je finirai par le faire venir, et alors… Partez.

Guilden. – Dis donc, Félie, tu n’as pas l’impression qu’il nous traite vraiment comme s’il était un prince ? Il ne nous reste qu’à nous en aller. D’autant que la répétition commence dans un quart d’heure.

Phélie. – Stern, mon chéri, viens avec nous.

Stern. – Laissez-moi. Je vous en prie… Pour moi aussi, ça va commencer…

Resté seul, Stern demeure quelque temps immobile, tout comme moi, ici. Puis…

Rar tendit brusquement la main vers le vide obscur des rayonnages, les yeux de l’assistance se tournèrent dans la même direction

puis, il s’empare d’un livre, le premier venu. Je résume le monologue :

Stern. – Donc, essayons. Acte II, scène 2. Si je lui adressais à nouveau la parole ?… (À moi :) Que lisez-vous, mon prince ? – Des mots, des mots, des mots. Oh, s’il nous était donné de savoir quels mots ce livre contenait !… Si seulement… car c’est là que les sens se nouent ! Mais de quoi parlent-ils ? Avec qui ?

En cet instant – le remarquez-vous ? – dans la pénombre crépusculaire, sans bruit sur le pas de la porte, paraît le Rôle ; il reproduit fidèlement, mais comme dans un miroir de mauvaise qualité, l’apparence du comédien. Stern, qui tourne le dos à la porte, ne remarque pas le Rôle jusqu’au moment où celui-ci s’approche de lui et, tendant la main, lui touche l’épaule.

Le Rôle. – Écoutez, vous avez voulu connaître les mots du livre que j’ai coutume de feuilleter, depuis bientôt trois cent vingt ans, à la scène II du second acte. Ma foi, ces mots pourraient vous être cédés, mais pas sans contrepartie, cela va sans dire.

Le fantôme noir s’est glissé sans bruit dans le fauteuil vide qui faisait face à Stern. Le Comédien et le Rôle se dévisagent durant une longue minute.

Stern. – Non. Ce n’est pas ça. Mon Hamlet, je me le représente autrement. Pardonnez-moi, mais vous êtes terne et décati. Je voudrais autre chose.

Le Rôle ( flegmatique). – Et pourtant, c’est bel et bien comme ça que vous allez me jouer.

Stern (dévisageant son double avec une intensité douloureuse). – Mais je ne veux pas, comprenez-vous, je ne veux pas être comme vous.

Le Rôle. – Peut-être que moi non plus je ne veux pas être, comme vous. Après tout, je suis simplement poli : on m’appelle, j’arrive. J’arrive et je demande pourquoi.

Les doigts de Rar palpaient l’air comme s’il y voletait une réplique invisible. Au moment même où ils semblaient l’avoir saisie, ils s’ouvrirent. Rar suivit d’un regard attentif le mot envolé.

— C’est là, chers trouveurs d’idées, que je vais essayer d’obturer le premier trou de la flûte. Stern doit se heurter à ce « pourquoi ». C’est un comédien, c’est-à-dire quelqu’un dont le métier consiste à dire les mots des autres, comment trouverait-il les siens pour expliquer à son reflet sa nature de reflété ? Tout cela me paraît assez simple : tout être tridimensionnel se dédouble deux fois en se reflétant au-dehors et en dedans. Les deux reflets sont faux ; le simulacre froid et plat que nous renvoie le banal miroir de verre est faux parce qu’il n’est pas en trois dimensions, il est plat ; l’autre reflet renvoyé au-dedans, et qui s’insinue dans le cerveau par les nerfs centripètes, ce reflet qui est un ensemble compliqué d’auto-sensations est faux, lui aussi, parce qu’il a plus de trois dimensions.

Or, ce que le malheureux Stern a voulu objectiver, ramener du fond de son âme à la périphérie, susciter par le jeu et attirer dans le rôle, c’est justement l’autre simulacre de soi, celui du dedans ; un autre reflet a répondu à l’appel : le reflet vitreux, mort, caché sous la surface, le reflet extériorisé. Il n’en veut pas, il cherche à exorciser le fantôme importun, et par là même lui confère une existence objective, en dehors de lui. Ce dont je parle se passe également en dehors des pièces de théâtre, c’est quelque chose qui arrive et qui arrivera encore. Prenez par exemple Ernesto Rossi, il raconte dans ses Mémoires sa visite aux ruines d’Elseneur. Voilà en peu de mots ce que ça donne. Un peu avant d’arriver au château, Rossi descend de sa calèche et se dirige à pied vers les ruines. Dans la pénombre qui s’épaissit, il marche à pas lents vers le château. Il revit l’histoire immortelle du prince de Danemark. À mesure qu’il se rapproche de la silhouette noire du pont-levis, il se met à réciter, d’abord à mi-voix, puis de plus en plus fort, la scène du premier acte où Hamlet apostrophe le spectre de son père. Il se prend au jeu, déclame son texte jusqu’à la réplique du Spectre et, comme toujours en cet endroit, il lève la tête. Et il le voit. Sortant du château, avançant sans bruit, le Spectre s’approche du pont-levis ; la réplique lui appartient. Rossi raconte ensuite qu’il a tourné le dos à son partenaire, a couru à toutes jambes vers sa voiture, y est monté et a ordonné au cocher de rentrer à bride abattue. Ainsi le comédien a fui, en l’occurrence il a fui devant le rôle qui est venu à lui. Mais il aurait pu aussi bien rester sur le pont-levis qui reliait un monde à l’autre. Stern, lui, sera bien obligé de rester, point n’est besoin pour cela de talent, la volonté suffit. Mais relançons plutôt la pièce. Notre personnage nous attend depuis longtemps, je lui ai imposé une pause trop longue. Reprenons…

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