Friedrich Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra

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Arrête et reviens en arrière, là il y a du verglas! Prends garde, prends garde que ton orgueil ne se casse les jambes ici!

Tu te crois sage, ô fier Zarathoustra! Devine donc l’énigme, toi qui brises les noix les plus dures, – devine l’énigme que je suis! Parle donc: qui suis- je

– Mais lorsque Zarathoustra eut entendu ces paroles, – que pensez-vous qu’il se passa en son âme? Il fut pris de compassion ; et il s’affaissa tout d’un coup comme un chêne qui, ayant longtemps résisté à la cognée des bûcherons, – s’affaisse soudain lourdement, effrayant ceux-là même qui voulaient l’abattre. Mais déjà il s’était relevé de terre et son visage se faisait dur.

«Je te reconnais bien, dit-il d’une voix d’airain: tu es le meurtrier de Dieu . Laisse-moi m’en aller.

Tu n’as pas supporté celui qui te voyait, – qui te voyait constamment, dans toute ton horreur, toi, le plus laid des hommes! Tu t’es vengé de ce témoin!»

Ainsi parlait Zarathoustra et il se disposait à passer son chemin: mais l’être innommable saisit un pan de son vêtement et commença à gargouiller de nouveau et à chercher ses mots. «Reste!» dit-il enfin -

– «Reste! Ne passe pas ton chemin! J’ai deviné quelle était la cognée qui t’a abattu, sois loué, ô Zarathoustra de ce que tu es de nouveau debout!

Tu as deviné, je le sais bien, ce que ressent en son âme celui qui a tué Dieu, – le meurtrier de Dieu: Reste! Assieds-toi là auprès de moi, ce ne sera pas en vain.

Vers qui irais-je si ce n’est vers toi? Reste, assieds-toi. Mais ne me regarde pas! Honore ainsi – ma laideur!

Ils me persécutent: maintenant tu es mon suprême refuge. Non qu’ils me poursuivent de leur haine ou de leurs gendarmes: – oh! je me moquerais de pareilles persécutions, j’en serais fier et joyeux!

Les plus beaux succès ne furent-ils pas jusqu’ici pour ceux qui furent le mieux persécutés? Et celui qui poursuit bien apprend aisément à suivre: – aussi bien n’est-il pas déjà – par derrière! Mais c’est leur compassion -

– c’est leur compassion que je fuis et c’est contre elle que je cherche un refuge chez toi. Ô Zarathoustra, protège-moi, toi mon suprême refuge, toi le seul qui m’aies deviné:

– tu as deviné ce que ressent en son âme celui qui a tué Dieu. Reste! Et si tu veux t’en aller, voyageur impatient: ne prends pas le chemin par lequel je suis venu. Ce chemin est mauvais.

M’en veux-tu de ce que, depuis trop longtemps, j’écorche ainsi mes mots? De ce que déjà je te donne des conseils? Mais sache-le, c’est moi, le plus laid des hommes, – celui qui a les pieds les plus grands et les plus lourds. Partout où moi j’ai passé, le chemin est mauvais. Je défonce et je détruis tous les chemins.

Mais j’ai bien vu que tu voulais passer en silence près de moi, et j’ai vu ta rougeur: c’est par là que j’ai reconnu que tu étais Zarathoustra.

Tout autre m’eût jeté son aumône, sa compassion, du regard et de la parole. Mais pour accepter l’aumône je ne suis pas assez mendiant, tu l’as deviné.

Je suis trop riche , riche en choses grandes et formidables, les plus laides et les plus innommables! Ta honte, ô Zarathoustra, m’a fait honneur !

À grand peine j’ai échappé à la cohue des miséricordieux, afin de trouver le seul qui, entre tous, enseigne aujourd’hui que «la compassion est importune» – c’est toi, ô Zarathoustra! – que ce soit la pitié d’un Dieu ou la pitié des hommes: la compassion est une offense à la pudeur. Et le refus d’aider peut être plus noble que cette vertu trop empressée à secourir.

Mais c’est cette vertu que les petites gens tiennent aujourd’hui pour la vertu par excellence, la compassion: ils n’ont point de respect de la grande infortune, de la grande laideur, de la grande difformité.

Mon regard passe au-dessus de tous ceux-là, comme le regard du chien domine les dos des grouillants troupeaux de brebis. Ce sont des êtres petits, gris et laineux, pleins de bonne volonté et d’esprit moutonnier.

Comme un héron qui, la tête rejetée en arrière, fait planer avec mépris son regard sur de plats marécages: ainsi je jette un coup d’œil dédaigneux sur le gris fourmillement des petites vagues, des petites volontés et des petites âmes.

Trop longtemps on leur a donné raison, à ces petites gens: et c’est ainsi que l’on a fini par leur donner la puissance – maintenant ils enseignent: «Rien n’est bon que ce que les petites gens appellent bon.»

Et ce que l’on nomme aujourd’hui «vérité», c’est ce qu’enseigne ce prédicateur qui sortait lui-même de leurs rangs, ce saint bizarre, cet avocat des petites gens qui témoignait de lui-même «je – suis la vérité».

C’est ce présomptueux qui est cause que depuis longtemps déjà les petites gens se dressent sur leurs ergots – lui qui, en enseignant «je suis la vérité», a enseigné une lourde erreur.

Fit-on jamais réponse plus courtoise à pareil présomptueux? Cependant, ô Zarathoustra, tu passas devant lui en disant: «Non! Non! Trois fois non!»

Tu as mis les hommes en garde contre son erreur, tu fus le premier à mettre en garde contre la pitié – parlant non pas pour tout le monde ni pour personne, mais pour toi et ton espèce.

Tu as honte de la honte des grandes souffrances; et, en vérité, quand tu dis: «C’est de la compassion que s’élève un grand nuage, prenez garde, ô humains!»

– quand tu enseignes: «Tous les créateurs sont durs, tout grand amour est supérieur à sa pitié»: ô Zarathoustra, comme tu me sembles bien connaître les signes du temps!

Mais toi-même – garde-toi de ta propre pitié! Car il y en a beaucoup qui sont en route vers toi, beaucoup de ceux qui se noient et qui gèlent. -

Je te mets aussi en garde contre moi-même. Tu as deviné ma meilleure et ma pire énigme, – qui j’étais et ce que j’ai fait. Je connais la cognée qui peut t’abattre.

Cependant – il fallut qu’il mourût: il voyait avec des yeux qui voyaient tout , – il voyait les profondeurs et les abîmes de l’homme, toutes ses hontes et ses laideurs cachées.

Sa pitié ne connaissait pas de pudeur: il fouillait les replis les plus immondes de mon être. Il fallut que mourût ce curieux, entre tous les curieux, cet indiscret, ce miséricordieux.

Il me voyait sans cesse moi ; il fallut me venger d’un pareil témoin – si non cesser de vivre moi-même.

Le Dieu qui voyait tout, même l’homme : ce Dieu devait mourir! L’homme ne supporte pas qu’un pareil témoin vive.»

Ainsi parlait le plus laid des hommes. Mais Zarathoustra se leva et s’apprêtait à partir: car il était glacé jusque dans les entrailles.

«Être innommable, dit-il, tu m’as détourné de suivre ton chemin. Pour te récompenser, je te recommande le mien. Regarde, c’est là-haut qu’est la caverne de Zarathoustra.

Ma caverne est grande et profonde et elle a beaucoup de recoins; le plus caché y trouve sa cachette. Et près de là il y a cent crevasses et cent réduits pour les animaux qui rampent, qui voltigent et qui sautent.

Ô banni qui t’es bannis toi-même, tu ne veux plus vivre au milieu des hommes et de la pitié des hommes? Eh bien! fais comme moi! Ainsi tu apprendras aussi de moi; seul celui qui agit apprend.

Commence tout d’abord par t’entretenir avec mes animaux! L’animal le plus fier et l’animal le plus rusé – qu’ils soient pour nous deux les véritables conseillers!» -

Ainsi parlait Zarathoustra et il continua son chemin, plus pensif qu’auparavant et plus lentement, car il se demandait beaucoup de choses et ne trouvait pas aisément de réponses.

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