Fédor Dostoïevski - Souvenirs De La Maison Des Morts

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La maison des morts, c'est le bagne de Sibérie où Dostoïevsky a purgé comme condamné politique une peine de quatre années de travaux forcés et de six ans de «service militaire». Il faut noter l'actualité des réflexions sur le pouvoir et la violence dont Dostoïevski a parsemé ces Souvenirs. Comment ne pas penser également aux bagnes qui ont marqué ensuite la Russie, à Staline, au Goulag.

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Dois-je décrire dans ces mémoires tout le temps que j’ai passé au bagne? Non. Si je racontais par ordre tout ce que j’ai vu, je pourrais doubler et tripler le nombre des chapitres, mais une semblable description serait par trop monotone. Tout ce que je raconterais rentrerait forcément dans les chapitres précédents, et le lecteur s’est déjà fait en les parcourant une idée de la vie des forçats de la seconde catégorie. J’ai voulu représenter notre maison de force et ma vie d’une façon exacte et saisissante, je ne sais trop si j’ai atteint mon but. Je ne puis juger moi-même mon travail. Je crois pourtant que je puis le terminer ici. À remuer ces vieux souvenirs, la vieille souffrance remonte et m’étouffe. Je ne puis d’ailleurs me souvenir de tout ce que j’ai vu, car les dernières années se sont effacées de ma mémoire; je suis sûr que j’ai oublié beaucoup de choses. Ce dont je me rappelle, par exemple, c’est que ces années se sont écoulées lentement, tristement, que les journées étaient longues, ennuyeuses, et tombaient goutte à goutte. Je me rappelle aussi un ardent désir de ressusciter, de renaître dans une vie nouvelle qui me donnât la force de résister, d’attendre et d’espérer. Je m’endurcis enfin: j’attendis: je comptais chaque jour; quand même il m’en restait mille à passer à la maison de force, j’étais heureux le lendemain de pouvoir me dire que je n’en avais plus que neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, et non plus mille. Je me souviens encore qu’entouré de centaines de camarades, j’étais dans une effroyable solitude, et que j’en vins à aimer cette solitude. Isolé au milieu de la foule des forçats, je repassais ma vie antérieure, je l’analysais dans les moindres détails, j’y réfléchissais et je me jugeais impitoyablement; quelquefois même je remerciais la destinée qui m’avait octroyé cette solitude, sans laquelle je n’aurai pu ni me juger ni me replonger dans ma vie passée. Quelles espérances germaient alors dans mon cœur! Je pensais, je décidais, je me jurais de ne plus commettre les fautes que j’avais commises, et d’éviter les chutes qui m’avaient brisé. Je me fis le programme de mon avenir, en me promettant d’y rester fidèle. Je croyais aveuglément que j’accomplirais, que je pouvais accomplir tout ce que je voulais… J’attendais, j’appelais avec transport ma liberté… Je voulais essayer de nouveau mes forces dans une nouvelle lutte. Parfois une impatience fiévreuse m’étreignait… Je souffre rien qu’à réveiller ces souvenirs. Bien entendu, cela n’intéresse que moi… J’écris ceci parce que je pense que chacun me comprendra, parce que chacun sentira de même, qui aura le malheur d’être condamné et emprisonné, dans la fleur de l’âge, en pleine possession de ses forces.

Mais à quoi bon!… je préfère terminer mes mémoires par un récit quelconque, afin de ne pas les finir trop brusquement.

J’y pense; quelqu’un demandera peut-être s’il est impossible de s’enfuir de la maison de force, et si, pendant tout le temps que j’y ai passé, il n’y eut pas de tentative d’évasion. J’ai déjà dit qu’un détenu qui a subi deux ou trois ans commence à tenir compte de ce chiffre, et calcule qu’il vaut mieux finir son temps sans encombre, sans danger, et devenir colon après sa mise en liberté. Mais ceux qui calculent ainsi sont les forçats condamnés pour un temps relativement court: ceux dont la condamnation est longue sont toujours prêts à risquer… Pourtant les tentatives d’évasion étaient rares. Fallait-il attribuer cela à la lâcheté des forçats, à la sévérité de la discipline militaire, ou bien à la situation de notre ville qui ne favorisait guère les évasions (car elle était en pleine steppe découverte)? Je n’en sais rien. Je crois que tous ces motifs avaient leur influence… Il était difficile de s’évader de notre prison: de mon temps, deux forçats l’essayèrent: c’étaient des criminels d’importance.

Quand notre major eut donné sa démission, A-v (l’espion du bagne) resta seul et sans protection. Jeune encore, son caractère prenait de la fermeté avec l’âge: il était effronté, résolu et très-intelligent. Si on l’avait mis en liberté, il eût certainement continué à espionner et à battre monnaie par tous les moyens possibles, si honteux qu’ils fussent, mais il ne se serait plus laissé reprendre; il avait gagné de l’expérience au bagne. Il s’exerçait à fabriquer de faux passe-ports. Je ne l’affirme pourtant pas, car je tiens ce fait d’autres forçats. Je crois qu’il était prêt à tout risquer dans l’unique espérance de changer son sort. J’eus l’occasion de pénétrer dans son âme et d’en voir toute la laideur: son froid cynisme était révoltant et excitait en moi un dégoût invincible. Je crois que s’il avait eu envie de boire de l’eau-de-vie, et que le seul moyen d’en obtenir eût été d’assassiner quelqu’un, il n’aurait pas hésité un instant, à condition toutefois que son crime restât secret. Il avait appris à tout calculer dans notre maison de force. C’est sur lui que le Koulikof de la «section particulière» arrêta son choix.

J’ai déjà parlé de Koulikof. Il n’était plus jeune, mais plein d’ardeur, de vie et de vigueur, et possédait des facultés extraordinaires. Il se sentait fort, et voulait vivre encore: ces gens-là veulent vivre quand même la vieillesse a déjà fait d’eux sa proie. J’eusse été bien surpris si Koulikof n’avait pas tenté de s’évader. Mais il était déjà décidé. Lequel des deux avait le plus d’influence sur l’autre, Koulikof ou A-f, je n’en sais rien; ils se valaient, et se convenaient de tout point; aussi se lièrent-ils bientôt. Je crois que Koulikof comptait sur A-f pour lui fabriquer un passe-port; d’ailleurs ce dernier était un noble, il appartenait à la bonne société – cela promettait d’heureuses chances, s’ils parvenaient à regagner la Russie. Dieu sait comme ils s’entendirent et quelles étaient leurs espérances; en tout cas, elles devaient sortir de la routine des vagabonds sibériens. Koulikof était un comédien qui pouvait remplir divers rôles dans la vie, il avait droit d’espérer beaucoup de ses talents. La maison de force étrangle et étouffe de pareils hommes. Ils complotèrent donc leur évasion.

Mais il était impossible de fuir sans un soldat d’escorte, il fallait gagner ce soldat. Dans l’un des bataillons casernes à la forteresse se trouvait un Polonais d’un certain âge, homme énergique et digne d’un meilleur sort, sérieux, courageux. Quand il était arrivé en Sibérie, tout jeune, il avait déserté, car le mal du pays le minait. Il fut repris et fouetté; pendant deux ans, il fit partie des compagnies de discipline. Rentré dans son bataillon, il s’était mis avec zèle au service; on l’en avait récompensé en lui donnant le grade de caporal. Il avait de l’amour-propre, et parlait du ton d’un homme qui se tient en haute estime.

Je le remarquai quelquefois parmi les soldats qui nous surveillaient, car les Polonais m’avaient parlé de lui. Je crus voir que le mal du pays s’était changé en une haine sourde, irréconciliable. Il n’aurait reculé devant rien, et Koulikof, eut du flair en le choisissant comme complice de son évasion. Ce caporal s’appelait Kohler. Il se concerta avec Koulikof, et ils fixèrent le jour. On était au mois de juin, pendant les grandes chaleurs. Le climat de notre ville était assez égal, surtout l’été, ce qui est très-favorable aux vagabonds. Il ne fallait pas penser à s’enfuir directement de la forteresse, car la ville est située sur une colline, dans un lieu découvert, les forêts qui l’entourent sont à une assez grande distance. Un déguisement était indispensable, et pour se le procurer il fallait gagner le faubourg, où Koulikof s’était ménagé un repaire depuis longtemps. Je ne sais si ses bonnes connaissances du faubourg étaient dans le secret. Il faut croire que oui, quoique ce point soit resté incertain. Cette année-là, une jeune demoiselle de conduite légère, d’extérieur très-agréable, nommée Vanika-Tanika, venait de s’établir dans un coin du faubourg; elle donnait déjà de grandes espérances, qu’elle devait entièrement justifier par la suite. On l’appelait aussi «feu et flamme»; je crois qu’elle était d’intelligence avec les fugitifs, car Koulikof avait fait des folies pour elle pendant toute une année. Quand on forma les détachements, le matin, nos gaillards s’arrangèrent pour se faire envoyer avec le forçat Chilkine – poêlier-plâtrier de son métier – recrépir des casernes vides que les soldats du camp avaient abandonnées. A-f et Koulikof devaient l’aider à transporter les matériaux nécessaires. Kohler se fit admettre dans l’escorte; comme pour trois détenus le règlement exigeait deux soldats d’escorte, on lui confia une jeune recrue, auquel il devait apprendre le service en sa qualité de caporal. Il fallait que nos fuyards eussent une bien grande influence sur Kohler pour qu’il se décidât à les suivre, lui, un homme sérieux, intelligent et calculateur, qui n’avait plus que quelques années à passer sous les drapeaux.

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