[246]C’est-à-dire de l’Albanais Mami. Il était capitan de la flotte où servait le corsaire qui fit Cervantès prisonnier, et «si cruelle bête, dit Haedo, que sa maison et ses vaisseaux étaient remplis de nez et d’oreilles qu’il coupait, pour le moindre motif, aux pauvres chrétiens captifs.» Cervantès fait encore mention de lui dans la Galatée et d’autres ouvrages.
[247]Le zoltani valant 40 aspres d’argent, ou presque 2 piastres fortes d’Espagne, c’était environ 15 000 francs.
[248]Bagarins, de bahar, mer, signifie matelots. «Les Mores des montagnes, dit Haedo, qui vivent dans Alger, gagnent leur vie, les uns en servant les Turcs ou de riches Mores; les autres, en travaillant aux jardins ou aux vignes, et quelques-uns en ramant sur les galères et les galiotes; ceux-ci, qui louent leurs services, sont appelés bagarinès.» (Topografia, cap. II.)
[249]Commandant d’un bâtiment algérien.
[250]Nazaréens.
[251] Kava est le nom que donnent les Arabes à Florinde, fille du comte Julien. Voici ce que dit, sur ce promontoire, Luis del Marmol, dans sa Description general de Africa (lib. IV, cap. XLIII), après avoir parlé des ruines de Césarée: «Là sont encore debout les débris des deux temples antiques…, dans l’un desquels est un dôme très-élevé, que les Mores appellent Cobor rhoumi, ce qui veut dire sépulcre romain; mais les chrétiens, peu versés dans l’arabe, l’appellent Cava rhouma, et disent fabuleusement que là est enterrée la Cava, fille du comte Julien… À l’est de cette ville, est une grande montagne boisée, que les chrétiens appellent de la mauvaise femme, d’où l’on tire, pour Alger, tout le bois de construction des navires.» Cette montagne est probablement le cap Cajinès.
[252]On sait que les musulmans sont iconoclastes, et qu’ils proscrivent, comme une idolâtrie, toute espèce de représentation d’êtres animés.
[253]L’aventure du captif est répétée dans la comédie los Baños de Argel, et Lope de Vega l’a introduite également dans celle intitulée los Cautivos de Argel. Cervantès la donne comme une histoire véritable, et termine ainsi la première de ces pièces: «Ce conte d’amour et de doux souvenir se conserve toujours à Alger, et l’on y montrerait encore aujourd’hui la fenêtre et le jardin…»
[254]La charge d’auditeur aux chancelleries et audiences, en Espagne, répondait à celle de conseiller au parlement parmi nous.
[255] Rui, abrévation, pour Rodrigo.
[256]Pilote d’Énée.
Surgit Palinurus, et omnes
Explorat ventos…,
Sidera cuncta notat tacito labentia cœlo.
( A En., lib. III.)
[257] Clara y luciente estrella; jeu de mots sur le nom de Clara.
[258]Il n’y avait point encore de vitres en verre à Madrid, même dans la maison d’un auditeur.
[259]Tergeminamque Hecaten, tria virginis ora Dianae.
(VIRGILE.)
[260]Le Pénée était précisément un fleuve de Thessalie; il arrosait la vallée de Tempé.
[261]Comme le bon sens de Roland, qu’Astolphe rapporta de la lune.
[262] La garrucha. On suspendait le patient, en le chargeant de fers et de poids considérables, jusqu’à ce qu’il eût avoué son crime.
[263] Allá van leyes do quieren reyes. «Ainsi vont les lois, comme le veulent les rois. «Cet ancien proverbe espagnol prit naissance, au dire de l’archevêque Rodrigo Ximenès de Rada (lib. VI, cap. XXV), lors de la querelle entre le rituel gothique et le rituel romain, qui fut vidée, sous Alphonse VI, par les diverses épreuves du jugement de Dieu, même par le combat en champ clos.
[264] Orlando furioso, canto XXVII.
[265]Les règlements de la Sainte-Hermandad, rendus à Torrelaguna, en 1485, accordaient à ses archers (cuadrilleros) une récompense de trois mille maravédis quand ils arrêtaient un malfaiteur dont le crime emportait peine de mort; deux mille, quand celui-ci devait être condamné à des peines afflictives, et mille, quand il ne pouvait encourir que des peines pécuniaires.
[266]L’aventure des archers s’est passée dans le chapitre précédent, et le chapitre suivant porte le titre qui conviendrait à celui-ci: De l’étrange manière dont fut enchanté don Quichotte, etc. Cette coupe des chapitres, très-souvent inexacte et fautive, et ces interversions de titres que l’Académie espagnole a corrigées quelquefois, proviennent sans doute de ce que la première édition de la première partie du Don Quichotte se fit en l’absence de l’auteur, et sur des manuscrits en désordre.
[267]La comédie que composa don Guillen de Castro, l’auteur original du Cid, sur les aventures de don Quichotte, et qui parut entre la première et la seconde partie du roman de Cervantès, se termine par cet enchantement et cette prophétie.
Dans sa comédie, Guillen de Castro introduisait les principaux épisodes du roman, mais avec une légère altération. Don Fernand était fils aîné du duc, et Cardénio un simple paysan; puis, à la fin, on découvrait qu’ils avaient été changés en nourrice, ce qui rendait le dénoûment plus vraisemblable, car don Fernand, devenu paysan, épousait la paysanne Dorothée, et la grande dame Luscinde épousait Cardénio, devenu grand seigneur.
[268]Voir la note 264 mise au titre du chapitre précédent.
[269]Elle est, en effet, de Cervantès, et parut, pour la première fois, dans le recueil de ses Nouvelles exemplaires, en 1613. On la trouvera parmi les Nouvelles de Cervantès dont j’ai publié la traduction.
[270]Gaspar Cardillo de Villalpando, qui se distingua au concile de Trente, est l’auteur d’un livre de scolastique, fort estimé dans son temps, qui a pour titre: Sumas de las súmulas. Alcala, 1557.
[271]Pline, Apulée, toute l’antiquité, ont placé les gymnosophistes dans l’Inde. Mais don Quichotte pouvait se permettre quelque étourderie.
[272]On sait que ce fameux voyageur vénitien, de retour en Italie, et prisonnier des Génois en 1298, fit écrire la relation de ses voyages par Eustache de Pise, son compagnon de captivité. Cette relation fut traduite en espagnol par le maestre Rodrigo de Santaella. Séville, 1518.
[273]Comme Le Tasse, dans la description des enchantements d’Ismène et d’Armide.
[274]Cervantès donnait son opinion sur ce dernier point bien avant la querelle que fit naître Télémaque.
[275]Ces trois pièces sont de Lupercio Leonardo de Argensola, qui a mieux réussi, comme son frère Bartolomé, dans la poésie lyrique que sur le théâtre. L’ Isabella et l’ Alexandra ont été publiées dans le sixième volume du Parnaso español de don Juan Lopez Sedano. La Filis est perdue.
[276] L’Ingratitude vengée (la Ingratitud vengada) est de Lope de Vega; la Numancia, de Cervantès lui-même; le Marchand amoureux (el Mercador amante), de Gaspard de Aguilar, et l’Ennemie favorable (la Enemiga favorable), du chanoine Francisco Tarraga.
[277]Enfant au premier acte et barbon au dernier,
(BOILEAU.)
comme cela se voit dans plusieurs pièces de Lope de Vega, Urson y Valentin, los Porceles de Murcia, el primer Rey de Castilla, etc.
[278]Peu s’en faut qu’il n’en soit ainsi dans plusieurs comédies du même Lope de Vega, el nuevo mundo descubierto por Cristo val Colon, el rey Bamba, las Cuentas del grand Capitan, la Doncella Teodor, etc.
[279]Lope de Vega fit mieux encore dans la comédie la Limpieza no manchada (la Pureté sans tache). On y voit le roi David, le saint homme Job, le prophète Jérémie, saint Jean-Baptiste, sainte Brigitte, et l’université de Salamanque.
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