Guy de Maupassant - Mont Oriol (1887)

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Mont Oriol (1887): краткое содержание, описание и аннотация

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Dans ce roman, Maupassant reprend des thématiques qui lui sont chères à travers une intrigue où se croisent passions amoureuses et enjeux financiers. Venue de Paris en Auvergne avec son mari William, sur les terres du village d'Enval, suivre un traitement thermal contre une prétendue stérilité, Christiane Andermatt découvre l'amour avec Paul Brétigny. Son mari, banquier, spécule quant à lui sans relâche sur des terrains de la région, construisant une nouvelle ville d'eaux pour faire croître sa fortune.

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Jusqu’au lendemain, cependant, sa pensée demeura engourdie, un peu indécise, fuyante. Elle ne trouvait pas tout de suite les mots dont elle avait besoin et se fatiguait affreusement à les chercher.

Mais, après une nuit de repos, elle reprit complètement la possession d’elle-même.

Cependant elle se sentait changée, comme si cette crise eût modifié son âme. Elle souffrait moins et songeait davantage. Les événements terribles, si proches, lui paraissaient reculés dans un passé déjà lointain, et elle les regardait avec une clarté d’idées dont son esprit n’avait encore jamais été éclairé. Cette lumière, qui l’avait envahie soudain, et qui illumine certains êtres en certaines heures de souffrance, lui montrait la vie, les hommes, les choses, la terre entière avec tout ce qu’elle porte comme elle ne les avait jamais vus.

Alors, plus même que le soir où elle s’était sentie tellement seule au monde dans sa chambre en revenant du lac de Tazenat, elle se jugea totalement abandonnée dans l’existence. Elle comprit que tous les hommes marchent côte à côte, à travers les événements, sans que jamais rien unisse vraiment deux êtres ensemble. Elle sentit, par la trahison de celui en qui elle avait mis toute sa confiance, que les autres, tous les autres ne seraient jamais plus pour elle que des voisins indifférents dans ce voyage court ou long, triste ou gai, suivant les lendemains, impossibles à deviner. Elle comprit que, même entre les bras de cet homme, quand elle s’était crue mêlée à lui, entrée en lui, quand elle avait cru que leurs chairs et leurs âmes ne faisaient plus qu’une chair et qu’une âme, ils s’étaient seulement un peu rapprochés jusqu’à faire toucher les impénétrables enveloppes où la mystérieuse nature a isolé et enfermé les humains. Elle vit bien que nul jamais n’a pu ou ne pourra briser cette invisible barrière qui met les êtres dans la vie aussi loin l’un de l’autre que les étoiles du ciel.

Elle devina l’effort impuissant, incessant depuis les premiers jours du monde, l’effort infatigable des hommes pour déchirer la gaine où se débat leur âme à tout jamais emprisonnée, à tout jamais solitaire, effort des bras, des lèvres, des yeux, des bouches, de la chair frémissante et nue, effort de l’amour qui s’épuise en baisers, pour arriver seulement à donner la vie à quelque autre abandonné !

Alors un désir irrésistible la saisit de revoir sa fille. Elle la demanda, et quand on l’eut apportée, elle pria qu’on la dévêtît, car elle ne connaissait encore que son visage.

La nourrice déroula donc les langes et découvrit un pauvre corps de nouveau-né, agité de ces vagues mouvements que la vie met en ces ébauches de créatures. Christiane le toucha d’une main timide, tremblante, puis voulut baiser le ventre, les reins, les jambes, les pieds, puis elle le regarda, pleine de pensées bizarres.

Deux êtres s’étaient vus, s’étaient aimés avec une exaltation délicieuse ; et de leur étreinte, cela était né ! Cela c’était lui et elle, mêlés pour jusqu’à la mort de ce petit enfant, c’était lui et elle, revivant ensemble, c’était un peu de lui et un peu d’elle avec quelque chose d’inconnu qui le ferait différent d’eux. Il les reproduirait l’un et l’autre, dans la forme de son corps et dans celle de son esprit, dans ses traits, ses gestes, ses yeux, ses mouvements, ses goûts, ses passions, jusque dans le son de sa voix et l’allure de sa démarche, et il serait un être nouveau pourtant !

Ils étaient séparés maintenant, eux, pour toujours ! Jamais plus leurs regards ne se confondraient dans un de ces élans de tendresse qui font indestructible la race humaine.

Et serrant l’enfant contre son cœur, elle murmura :

— Adieu – adieu !

C’était à lui qu’elle disait « adieu » dans l’oreille de sa fille, l’adieu courageux et désolé d’une âme fière, l’adieu d’une femme qui souffrira longtemps encore, toujours peut-être, mais qui saura du moins cacher à tous ses larmes.

— Ah-ah ! criait William par la porte entr’ouverte. Je t’y prends ! Veux-tu bien me rendre ma fille ?

Courant au lit, il saisit la petite en ses mains exercées déjà à la manier, et l’élevant au-dessus de sa tête, il répétait :

— Bonjour, Mademoiselle Andermatt… bonjour, Mademoiselle Andermatt…

Christiane songeait : « Voici donc mon mari. » Et elle le contemplait avec des yeux surpris comme s’ils l’eussent regardé pour la première fois. C’était lui, l’homme à qui la loi l’avait unie, l’avait donnée ! L’homme qui devait être, d’après les idées humaines, religieuses et sociales, une moitié d’elle ! Plus que cela, son maître, le maître de ses jours et de ses nuits, de son cœur et de son corps ! Elle eut presque envie de sourire, tant cela, à cette heure, lui parut étrange, car, entre elle et lui, aucun lien jamais n’existerait, aucun de ces liens si vite brisés, hélas ! Mais qui semblent éternels, ineffablement doux, presque divins.

Aucun remords même ne lui venait de l’avoir trompé, de l’avoir trahi ! Elle s’en étonna, cherchant pourquoi. Pourquoi ?… Ils étaient trop différents sans doute, trop loin l’un de l’autre, de races trop dissemblables. Il ne comprenait rien d’elle ; elle ne comprenait rien de lui. Pourtant il était bon, dévoué, complaisant.

Mais seuls, peut-être, les êtres de même taille, de même nature, de même essence morale peuvent se sentir attachés l’un à l’autre par la chaîne sacrée du devoir volontaire.

On rhabillait l’enfant. William s’était assis :

— Écoute, ma chérie, disait-il, je n’ose plus t’annoncer de visite depuis que tu m’as si bien accueilli avec le Docteur Black. Il en est une pourtant que tu me ferais grand plaisir de recevoir : celle du Docteur Bonnefille !

Alors elle rit, pour la première fois, d’un rire pâle, resté sur sa lèvre, sans aller jusqu’à l’âme ; et elle demanda :

— Le Docteur Bonnefille ? Quel miracle ! Vous êtes donc réconciliés ?

— Mais oui. Écoute : je vais t’annoncer, en grand secret, une grande nouvelle. Je viens d’acheter l’ancien établissement. J’ai tout le pays, maintenant. Hein ! Quel triomphe ? Ce pauvre Docteur Bonnefille l’a su avant tout le monde, bien entendu. Alors il a été malin ; il est venu prendre de tes nouvelles, tous les jours, en laissant sa carte avec un mot sympathique. Moi, j’ai répondu à ses avances par une visite ; et nous sommes au mieux à présent.

— Qu’il vienne, dit Christiane, quand il voudra. Je serai contente de le recevoir.

— Bon, je te remercie. Je te l’amènerai demain matin. Je n’ai pas besoin de te dire que Paul me charge, sans cesse, de mille compliments pour toi, et s’informe beaucoup de la petite. Il a grande envie de la voir.

Malgré ses résolutions, elle se sentait oppressée. Elle put dire cependant :

— Tu le remercieras pour moi.

Andermatt reprit :

— Il était très inquiet de savoir si on t’avait annoncé son mariage. Je lui ai répondu oui ; alors il m’a demandé plusieurs fois ce que tu en pensais ?

Elle fit un grand effort d’énergie et murmura :

— Tu lui diras que je l’approuve tout à fait.

William, avec une ténacité cruelle, reprit :

— Il voulait aussi absolument savoir comment tu appellerais ta fille. J’ai dit que nous hésitions entre Marguerite et Geneviève.

— J’ai changé d’avis, dit-elle. Je veux la nommer Arlette.

Autrefois, aux premiers jours de sa grossesse, elle avait discuté avec Paul le nom qu’ils devaient choisir soit pour un fils, soit pour une fille ; et pour une fille Geneviève et Marguerite les avaient laissés indécis. Elle ne voulait plus de ces deux noms-là.

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