Guy de Maupassant - Les sœurs Rondoli (1884)

Здесь есть возможность читать онлайн «Guy de Maupassant - Les sœurs Rondoli (1884)» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les sœurs Rondoli (1884): краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les sœurs Rondoli (1884)»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les Sœurs Rondoli est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant publié en 1884 chez l'éditeur Paul Ollendorff.
La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.

Les sœurs Rondoli (1884) — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les sœurs Rondoli (1884)», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Oh ! je prends chaque jour des résolutions énergiques. Comprends donc que je meurs. Mais il me suffit d’un regard de ses yeux, un de ces regards où je lis le désir ardent de ses lèvres, et je succombe aussitôt, me disant :

« C’est la dernière fois. Je ne veux plus de ces baisers mortels. » Et puis, quand j’ai encore cédé, comme aujourd’hui, je sors, je vais devant moi en pensant à la mort, en me disant que je suis perdu, que c’est fini.

« J’ai l’esprit tellement frappé, tellement malade, qu’hier j’ai été faire un tour au Père-Lachaise. Je regardais ces tombes alignées comme des dominos. Et je pensais : « Je serai là, bientôt. » Je suis rentré, bien résolu à me dire malade, à la fuir. Je n’ai pas pu.

« Oh ! tu ne connais pas cela. Demande à un fumeur que la nicotine empoisonne s’il peut renoncer à son habitude délicieuse et mortelle. Il te dira qu’il a essayé cent fois sans y parvenir ». Et il ajouta : « Tant pis, j’aime mieux en mourir. » Je suis ainsi. Quand on est pris dans l’engrenage d’une pareille passion ou d’un pareil vice, il faut y passer tout entier. »

Il se leva, me tendit la main. Une colère tumultueuse m’envahissait, une colère haineuse contre cette femme, contre la femme, contre cet être inconscient, charmant, terrible. Il boutonnait son paletot pour s’en aller. Je lui jetai brutalement par la face : « Mais, sacrebleu, donne-lui des amants plutôt que de te laisser tuer ainsi. »

Il haussa encore les épaules, sans répondre, et s’éloigna.

Je fus six mois sans le revoir. Je m’attendais chaque matin à recevoir une lettre de faire part me priant à son enterrement. Mais je ne voulais point mettre les pieds chez lui, obéissant à un sentiment compliqué, fait de mépris pour cette femme et pour lui, de colère, d’indignation, de mille sensations diverses.

Je me promenais aux Champs-Élysées par un beau jour de printemps. C’était un de ces après-midi tièdes qui remuent en nous des joies secrètes, qui nous allument les yeux et versent sur nous un tumultueux bonheur de vivre. Quelqu’un me frappa sur l’épaule. Je me retournai : c’était lui ; c’était lui ; superbe, bien portant, rose, gras, ventru.

Il me tendit les deux mains, épanoui de plaisir, et criant : « Te voilà donc, lâcheur ? »

Je le regardais, perclus de surprise : « Mais… oui. Bigre, mes compliments. Tu as changé depuis six mois. »

Il devint cramoisi, et reprit, en riant faux : « On fait ce qu’on peut. »

Je le regardais avec une obstination qui le gênait visiblement. Je prononçai : « Alors… tu es… tu es guéri ? »

Il balbutia très vite : « Oui, tout à fait. Merci. » Puis, changeant de ton : « Quelle chance de te rencontrer, mon vieux. Hein ! on va se revoir maintenant, et souvent j’espère ? »

Mais je ne lâchais point mon idée. Je voulais savoir. Je demandai : « Voyons, tu te rappelles bien la confidence que tu m’as faite, voilà six mois… Alors…, alors…, tu résistes maintenant. »

Il articula en bredouillant : « Mettons que je ne t’ai rien dit, et laisse-moi tranquille. Mais tu sais, je te trouve et je te garde. Tu viens dîner à la maison. »

Une envie folle me saisit soudain de voir cet intérieur, de comprendre. J’acceptai.

Deux heures plus tard, il m’introduisait chez lui.

Sa femme me reçut d’une façon charmante. Elle avait un air simple, adorablement naïf et distingué qui ravissait les yeux. Ses longues mains, sa joue, son cou étaient d’une blancheur et d’une finesse exquises ; c’était là de la chair fine et noble, de la chair de race. Et elle marchait toujours avec ce long mouvement de chaloupe comme si chaque jambe, à chaque pas, eût légèrement fléchi.

René l’embrassa sur le front, fraternellement et demanda : « Lucien n’est pas encore arrivé ? »

Elle répondit, d’une voix claire et légère : « Non, pas encore, mon ami. Tu sais qu’il est toujours un peu en retard. »

Le timbre retentit. Un grand garçon parut, fort brun, avec des joues velues et un aspect d’hercule mondain. On nous présenta l’un à l’autre. Il s’appelait : Lucien Delabarre.

René et lui se serrèrent énergiquement les mains. Et puis on se mit à table.

Le dîner fut délicieux, plein de gaieté. René ne cessait de me parler, familièrement, cordialement, franchement, comme autrefois. C’était : « Tu sais, mon vieux. – Dis donc, mon vieux. Écoute, mon vieux. » – Puis soudain il s’écriait : « Tu ne te doutes pas du plaisir que j’ai à te retrouver. Il me semble que je renais. »

Je regardais sa femme et l’autre. Ils demeuraient parfaitement corrects. Il me sembla pourtant une ou deux fois qu’ils échangeaient un rapide et furtif coup d’œil.

Dès qu’on eut achevé le repas, René se tournant vers sa femme, déclara : « Ma chère amie, j’ai retrouvé Pierre et je l’enlève ; nous allons bavarder le long du boulevard, comme jadis. Tu nous pardonneras cette équipée… de garçons. Je te laisse d’ailleurs M. Delabarre. »

La jeune femme sourit et me dit, en me tendant la main : « Ne le gardez pas trop longtemps. »

Et nous voilà, bras-dessus, bras-dessous, dans la rue. Alors, voulant savoir à tout prix : « Voyons, que s’est-il passé ? Dis-moi ?… » Mais il m’interrompit brusquement, et du ton grognon d’un homme tranquille qu’on dérange sans raison, il répondit : « Ah ça ! mon vieux, fiche-moi donc la paix avec tes questions ! » Puis il ajouta à mi-voix, comme se parlant à lui-même, avec cet air convaincu des gens qui ont pris une sage résolution : « C’était trop bête de se laisser crever comme ça, à la fin. »

Je n’insistai pas. Nous marchions vite. Nous nous mîmes à bavarder. Et tout à coup il me souffla dans l’oreille : « Si nous allions voir des filles, hein ? »

Je me mis à rire franchement. « Comme tu voudras. Allons, mon vieux. »

4 décembre 1883

Le parapluie

À Camille Oudinot

Madame Oreille était économe. Elle savait la valeur d’un sou et possédait un arsenal de principes sévères sur la multiplication de l’argent. Sa bonne, assurément, avait grand mal à faire danser l’anse du panier ; et M. Oreille n’obtenait sa monnaie de poche qu’avec une extrême difficulté. Ils étaient à leur aise, pourtant, et sans enfants ; mais Mme Oreille éprouvait une vraie douleur à voir les pièces blanches sortir de chez elle. C’était comme une déchirure pour son cœur ; et, chaque fois qu’il lui avait fallu faire une dépense de quelque importance, bien qu’indispensable, elle dormait fort mal la nuit suivante.

Oreille répétait sans cesse à sa femme :

« Tu devrais avoir la main plus large, puisque nous ne mangeons jamais nos revenus. »

Elle répondait :

« On ne sait jamais ce qui peut arriver. Il vaut mieux avoir plus que moins. »

C’était une petite femme de quarante ans, vive, ridée, propre et souvent irritée.

Son mari, à tout moment, se plaignait des privations qu’elle lui faisait endurer. Il en était certaines qui lui devenaient particulièrement pénibles, parce qu’elles atteignaient sa vanité.

Il était commis principal au Ministère de la guerre, demeuré là uniquement pour obéir à sa femme, pour augmenter les rentes inutilisées de la maison.

Or, pendant deux ans, il vint au bureau avec le même parapluie rapiécé qui donnait à rire à ses collègues. Las enfin de leurs quolibets, il exigea que Mme Oreille lui achetât un nouveau parapluie. Elle en prit un de huit francs cinquante, article de réclame d’un grand magasin. Les employés, en apercevant cet objet jeté dans Paris par milliers, recommencèrent leurs plaisanteries, et Oreille en souffrit horriblement. Le parapluie ne valait rien. En trois mois, il fut hors de service, et la gaieté devint générale dans le Ministère. On fit même une chanson qu’on entendait du matin au soir, du haut en bas de l’immense bâtiment.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les sœurs Rondoli (1884)»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les sœurs Rondoli (1884)» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les sœurs Rondoli (1884)»

Обсуждение, отзывы о книге «Les sœurs Rondoli (1884)» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x