Guy de Maupassant - Les sœurs Rondoli (1884)
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- Название:Les sœurs Rondoli (1884)
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La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.
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La table était mise dans le salon, la salle à manger ayant été jugée trop petite. Un restaurateur voisin avait loué les couverts, et les carafes pleines de vin luisaient sous un rayon de soleil qui tombait d’une fenêtre.
Les dames pénétrèrent dans la chambre à coucher pour se débarrasser de leurs châles et de leurs coiffures, et le père Touchard, debout sur la porte, clignait de l’œil vers le lit bas et large, et faisait aux hommes des petits signes farceurs et bienveillants. Le père Taille, très digne, regardait avec un orgueil intime l’ameublement somptueux de son enfant, et il allait de pièce en pièce, tenant toujours à la main son chapeau, inventoriant les objets d’un regard, marchant à la façon d’un sacristain dans une église.
Anna allait, venait, courait, donnait des ordres, hâtait le repas.
Enfin, elle apparut sur le seuil de la salle à manger démeublée, en criant : « Venez tous par ici une minute. » Les douze invités se précipitèrent et aperçurent douze verres de madère en couronne sur un guéridon.
Rose et son mari se tenaient par la taille, s’embrassaient déjà dans les coins. M. Sauvetanin ne quittait pas Anna de l’œil, poursuivi sans doute par cette ardeur, par cette attente qui remuent les hommes, même vieux et laids, auprès des femmes galantes, comme si elles devaient par métier, par obligation professionnelle, un peu d’elles à tous les mâles.
Puis on se mit à table, et le repas commença. Les parents occupaient un bout, les jeunes gens tout l’autre bout. Mme Touchard la mère présidait à droite, la jeune mariée présidait à gauche. Anna s’occupait de tous et de chacun, veillait à ce que les verres fussent toujours pleins et les assiettes toujours garnies. Une certaine gêne respectueuse, une certaine intimidation devant la richesse du logis et la solennité du service paralysaient les convives. On mangeait bien, on mangeait bon, mais on ne rigolait pas comme on doit rigoler dans les noces. On se sentait dans une atmosphère trop distinguée, cela gênait. Mme Touchard, la mère, qui aimait rire, tâchait d’animer la situation, et, comme on arrivait au dessert, elle cria : « Dis donc, Philippe, chante-nous quelque chose. » Son fils passait dans sa rue pour posséder une des plus jolies voix du Havre.
La marié aussitôt se leva, sourit, et se tournant vers sa belle-sœur, par politesse et par galanterie, il chercha quelque chose de circonstance, de grave, de comme il faut, qu’il jugeait en harmonie avec le sérieux du dîner.
Anna prit un air content et se renversa sur sa chaise pour écouter. Tous les visages devinrent attentifs et vaguement souriants.
Le chanteur annonça « Le Pain maudit » et arrondissant le bras droit, ce qui fit remonter son habit dans son cou, il commença :
Il est un pain béni qu’à la terre économe
Il nous faut arracher d’un bras victorieux.
C’est le pain du travail, celui que l’honnête homme,
Le soir, à ses enfants, apporte tout joyeux.
Mais il en est un autre, à mine tentatrice,
Pain maudit que l’Enfer pour nous damner sema (bis).
Enfants, n’y touchez pas, car c’est le pain du vice !
Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là ! (bis).
Toute la table applaudit avec frénésie. Le père Touchard déclara : « Ça, c’est tapé. » La cuisinière invitée tourna dans sa main un croûton qu’elle regardait avec attendrissement. M. Sauvetanin murmura : « Très bien ! » Et la tante Lamondois s’essuyait déjà les yeux avec sa serviette.
Le marié annonça : « Deuxième couplet » et le lança avec une énergie croissante :
Respect au malheureux qui, tout brisé par l’âge,
Nous implore en passant sur le bord du chemin,
Mais flétrissons celui qui, désertant l’ouvrage,
Alerte et bien portant, ose tendre la main.
Mendier sans besoin, c’est voler la vieillesse,
C’est voler l’ouvrier que le travail courba (bis).
Honte à celui qui vit du pain de la paresse,
Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là ! (bis).
Tous, même les deux servants restés debout contre les murs, hurlèrent en chœur le refrain. Les voix fausses et pointues des femmes faisaient détonner les voix grasses des hommes.
La tante et la mariée pleuraient tout à fait. Le père Taille se mouchait avec un bruit de trombone, et le père Touchard affolé brandissait un pain tout entier jusqu’au milieu de la table. La cuisinière amie laissait tomber des larmes muettes sur son croûton qu’elle tourmentait toujours.
M. Sauvetanin prononça au milieu de l’émotion générale : « Voilà des choses saines, bien différentes des gaudrioles. »
Anna, troublée aussi, envoyait des baisers à sa sœur et lui montrait d’un signe amical son mari, comme pour la féliciter.
Le jeune homme, grisé par le succès, reprit :
Dans ton simple réduit, ouvrière gentille,
Tu sembles écouter la voix du tentateur !
Pauvre enfant, va, crois-moi, ne quitte pas l’aiguille.
Tes parents n’ont que toi, toi seule es leur bonheur.
Dans un luxe honteux trouveras-tu des charmes
Lorsque, te maudissant, ton père expirera (bis).
Le pain du déshonneur se pétrit dans les larmes.
Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là ! (bis).
Seuls les deux servants et le père Touchard reprirent le refrain. Anna, toute pâle, avait baissé les yeux. Le marié, interdit, regardait autour de lui sans comprendre la cause de ce froid subit. La cuisinière avait soudain lâché son croûton comme s’il était devenu empoisonné.
M. Sauvetanin déclara gravement, pour sauver la situation : « Le dernier couplet est de trop. » Le père Taille, rouge jusqu’aux oreilles, roulait des regards féroces autour de lui.
Alors Anna, qui avait les yeux pleins de larmes, dit aux valets d’une voix mouillée, d’une voix de femme qui pleure : « Apportez le champagne. »
Aussitôt une joie secoua les invités. Les visages redevinrent radieux. Et comme le père Touchard, qui n’avait rien vu, rien senti, rien compris, brandissait toujours son pain et chantait tout seul, en le montrant aux convives :
Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là,
toute la noce, électrisée en voyant apparaître les bouteilles coiffées d’argent, reprit avec un bruit de tonnerre :
Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là.
29 mai 1883
Le cas de Madame Luneau
À Georges Duval
Le juge de paix, gros, avec un œil fermé et l’autre à peine ouvert, écoute les plaignants d’un air mécontent. Parfois il pousse une sorte de grognement qui fait préjuger son opinion, et il interrompt d’une voix grêle comme celle d’un enfant, pour poser des questions.
Il vient de régler l’affaire de M. Joly contre M. Petitpas, au sujet de la borne d’un champ qui aurait été déplacée par mégarde par le charretier de M. Petitpas, en labourant.
Il appelle l’affaire d’Hippolyte Lacour, sacristain et quincailler, contre Mme Céleste-Césarine Luneau, veuve d’Anthime-Isidore.
Hippolyte Lacour a quarante-cinq ans ; grand, maigre, portant des cheveux longs et rasé comme un homme d’église, il parle d’une voix lente, traînante et chantante.
Mme Luneau semble avoir quarante ans. Charpentée en lutteur, elle gonfle de partout sa robe étroite et collante. Ses hanches énormes supportent une poitrine débordante par devant, et, par derrière, des omoplates grasses comme des seins. Son cou large soutient une tête aux traits saillants, et sa voix pleine, sans être grave, pousse des notes qui font vibrer les vitres et les tympans. Enceinte, elle présente en avant un ventre énorme comme une montagne.
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